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Chroniques de Saint-Nazaire - Page 8

  • Sous l'étang un village ?

    Il est des légendes tenaces et communes à tous les lieux. Là où il y un château, il y a un souterrain qui traverse la campagne sur des kilomètres, là où sont des ruines il y a forcément eu un crime et un trésor est caché, et chaque fois qu'il y a une retenue d'eau, il y a un village englouti...

     

    Forcément notre bon Saint-Nazaire ne pouvait vivre sans l'une de ces légendes, (la ville d'Is n'est-elle pas bretonne ?), l'étang artificiel du Bois Joalland s'y prête. On est régulièrement venu me demander ce qu'il en était. Il revient souvent dans la bouche des Nazairiens l'histoire d'un '' village noyé par les allemands durant l'occupation ''. Avec un peu plus de détails certains vous affirmeront que '' les nazis auraient inondé un village nommé l'Epine Blanche ''. On reste cependant toujours au conditionnel en faisant ces affirmations, car au fond de soi on se demande comment cela peut être possible dans une retenue d'eau aussi peu profonde, parce que on est surpris par de telles mesures alors que les nazis brûlaient ou rasaient à coup de bulldozer les maisons pour faire répression. Inonder un village dans le bocage nazairien cela demanderait une mise en œuvre complexe et coûteuse. Toute légende à cependant son fond de vérité, et il y a bien eu un '' village '' submergé au Bois Joalland. Remettons cependant quelques éléments '' à échelle '' : le terme '' village '' est mal approprié, à Saint-Nazaire, que se soit dans les dénombrements seigneuriaux et dans les rapports des arpenteurs qui firent le cadastre de 1829, on nommait '' village '' le moindre hameau, qu'il y ait vingt maisons ou seulement trois.

     

    Voici le cadastre de 1829 à l'emplacement de l'étang du Bois Joalland :

    cadastre1.jpg

     

    Et maintenant voici la superposition avec une vue aérienne de l'étang, avec la zone inondée :

    carte 3.jpg

     

    On observe donc la présence d'une métairie nommée Les Bélaudais, et d'un village, Quelmer (Kermel), qui était le siège d'une ancienne métairie de la seigneurie du Bois Joalland.

     

    Sur le cadastre de 1829, on distingue donc une dizaine de bâtiments à usage agricole et d'habitations qui constituaient le village de Quelmer. Le plus long sur l'axe nord-sud, à droite, était la ferme médiévale, seul bâtiment partiellement en pierre, les autres  bâtiments étaient en torchis. En 1850 ces bâtiments abritaient 3 ménages, soit 14 personnes.

    bois-joalland,l'immaculée,soldats-américain,1917s

    Les Bélaudais (ou La Bellaudais), qui n'est pas sans rappeler le nom de La Bellotière, (aujourd'hui La Belle-Hautière). La racine en est la même, c'est le patronyme de la famille Belliote fort nombreuse à Saint-Nazaire, et qui laissa son nom à plusieurs lieux-dits où elle vivait et possédait des fermes.

    Une vue plus détaillée du secteur, et remontée d'après les feuilles des sections R2, E1, et D2, (la zone se trouve dans une zone de coupe entre ces sections), du cadastre de 1829, nous montre la présence de trois bâtiments et d'une croix à un carrefour :

    belaudais.jpg

     

    La métairie des Bélaudais existait encore quand les troupes étasuniennes arrivèrent à Saint-Nazaire le 26 juin 1917, mais que cela n'était tout au plus qu'une ferme partiellement en torchis et à toit de chaume.

     

    Les Etasuniens établirent leur Camp N°1 dans notre ville. Ils investirent des baraquements construits par des prisonniers allemands qui avaient été expédiés par Paris dans le but de remplacer les ouvriers bretons envoyés sur le front. Les Américains furent confrontés au problème redondant de l’alimentation en eau de Saint-Nazaire. L’afflux de soldats provoqua rapidement une pénurie. Le commandement décida la création d'un réservoir de 2.000.000m², sous la forme d'un lac artificiel, en inondant le vallon situé au cœur de l'ancienne seigneurie du Bois-Joalland. Ils chargèrent les soldats noirs et les prisonniers allemands de couper les arbres, de détruire les quelques maisons qui étaient présentes dans la zone à inonder, de construire une digue de barrage, et une route permettant de contourner l'étang. Cette route passa à l'emplacement du manoir du Bois-Joalland, et juste devant les maisons d'un hameau nommé La Cavarderie, qui se situait entre la route du château de Beauregard et la rue Charles Garnier, comme on peut le voir sur la superposition suivante :

    la cavar.jpg

     C'est ainsi que disparurent la ferme des Bélaudais, le village de Quelmer, et la ferme médiévale  dont le ruines étaient encore visibles durant l'hiver 1933-34 suite à un été de sécheresse qui avait presque vidé l'étang, que fut aussi détruit le manoir du Bois-Joalland, (dont il reste la ferme), et que furent constitués les étangs du Bois-Jolland, de Guindreff, et de La Belle-Hautière. L'ensemble de ses retenues d'eau furent achetées par la commune sur cote du Conseil municipal du 18 mars 1920, au moment du départ des troupes américaines.

     

    bois-joalland,l'immaculée,soldats-américain,1917s

     

    Les ruines de la ferme médiévale de Quelmer durant l'hiver 1933-34, suite à la sécheresse qui vida l'étang, photographie parue dans Le courrier de Saint-Nazaire du 28 janvier 1934.

     

    Mais L’Épine Blanche ? On la retrouve dans le second tome de l'histoire de Saint-Nazaire de Fernand Guériff, publié en 1963, il mentionne sa destruction par les américains, ainsi que celui d'un autre village qu'il nomme '' Pengat ''. Henri Moret, pourtant pas avare en détails, et qui était présent sur les lieux à l'époque de la construction, ne mentionne aucun hameau à cet endroit. En fait il y a deux choses qui se superposent dans la mémoire des personnes interrogées entre 1957 et 1963 par Guériff : la mémoire de la création de l'étang, et celle de la destruction du village de L’Immaculée durant la Seconde Guerre mondiale. L'Epine Blanche est le nom du coteau qui se trouve au sommet de la rue du château de Beauregard. Deux hypothèses sur l'origine du nom : la plus vraisemblable : la présence d'un important massif d'épines blanches. La seconde serait que le nom vient d'un cépage nommé en Ile-de-France épinette blanche, qui est en fait le pineau blanc, et remonte au temps où Saint-Nazaire était un pays de vignobles. Il semble en effet qu'il y avait à cet endroit des vignes, mais le cépage à Saint-Nazaire était le " Congor ", (pineau d'Aunis). [Modification du texte en date du 28 décembre 2016] Jusqu'à un courriel de monsieur P.L. en date du 27 novembre 2016, nous pension qu'il y avait confusion entre le nom du coteau et celui oublié du village de La Cavarderie, qui perdit son patronymique au profit de celui de L'Immaculée qui est en réalité celui de l'église et de la paroisse fondées sous le Second-Empire. Mais monsieur P.L. nous a fourni les preuves de l’existence d'un lieudit " L'Epine Blanche, à l’intersection de la route de Nantes au Croisic et de la route reliant la Villez-Thomas à Beauregard. " Ce lieu-dit, composé d’au moins deux maisons, était au nord du village de Quelmer, sur la section des Carrois. Son existence trop courte, située entre 1850 et 1918, fait qu'il n'a jamais été cartographié, et n'est mentionné que dans le décret d’expropriation définitif de novembre 1921.

    bois-joalland,l'immaculée,soldats-américain,1917s

    Cadastre de 1829, le X marque l'emplacement du hameau de L'Epine Blanche.

    [fin de la modification du texte en date du 28 décembre 2017]

    Et '' Pengat '' ? Hélas, si Guériff avait su, il ne l'aurait pas mentionné ! Ce '' Pengat '' qu'on pourrait croire breton, est la déformation de '' penga '' sans '' T '' finale, mot d'origine espagnole, qui en argot des soldats étasuniens de la Première-Guerre-mondiale désigne le sexe de l'homme, et par extension un lieu écarté où les hommes peuvent avoir entre eux un rapport sexuel, et à nouveau par extension où ils pouvaient avoir un rapport sexuel avec une femme... La création de l'étang et la présence d'un grand nombre de soldats alors que la majorité des hommes étaient au front avaient aiguisé les appétits, (il y eut entre juin 1917 et octobre 1920, 174 mariages entre Nazairiennes et soldats étasuniens). Il y avait autour de l'étang des bosquets, des prairies, des champs que plus personne ne cultivait faute de bras. Aussi, la zone était devenue un lieu de badinage, et de sexe à la hussarde. L'expression '' penga '' ayant une consonance bretonne, le mot fit long feu, sans que les Nazairiens n'en comprissent le sens. Les soldats stationnés à Saint-Nazaire, préféraient ainsi faire des rencontres sexuelles sur les rives de l'étang que de se rendre dans l'une des maisons closes du camp ou de la ville. Le souci fut qu'il y eut des débordements. Le secteur de l'étang était devenu un lieu de balade pour les curieux, plusieurs familles furent offusquées de ce qu'elles virent. Plus grave, la route reliant Saint-Nazaire à l'Immaculée, avait été détournée pour contourner l'étang, en logeant directement ses rives, et quelques jeunes femmes et jeunes hommes se trouvèrent harcelés par des soldats dont ils ne partageaient pas la langue. Les soldats demandaient '' Hey, wanna grab hold of my penga ? '', ('' Salut, tu veux t'occuper de ma b... ? ''), et les pauvres nazairiens pensaient qu'ils leur demandaient où étaient le lieu que les étasuniens nommaient Pengat. Plusieurs se risquèrent à faire les guides, et cela tourna mal. Au-delà du souci de langue, les intentions n'étaient pas toujours compréhensibles pour des jeunes-gens de 1917-1920 ignorant des choses de la chaire. Il y eut des agressions, des attouchements, des viols. Le haut-commandement étouffa les affaires, la presse locale finie par s'en faire l'écho au début de l'année 1920, à la suite d'une bagarre dans le bourg de l'Immaculée entre soldats alcoolisés et gens du voisinage. Les troupes étasuniens partirent en octobre 1920 et le calme revint.

     

  • Maisons et métairies nobles de Saint-Nazaire

    Nous avons déjà parlé de plusieurs fiefs, maisons et métairies nobles de Saint-Nazaire. L'histoire de certaines nous sont connues en détails, d'autres n'ont laissé que des mentions dans les actes notariés et paroissiaux. Voici quelques informations que nous avons pu glaner.



    Maison noble d'Armenjo :



    Hémery, famille noble: D'argent à trois chouettes de sable, becquées et membrées de gueules, accompagnée d'un annelet du même en abîme.

     

    I° Jan Hémery, seigneur de la maison noble d'Armanjo, (vivant en 1618), époux de Françoise Diron, dame d'Armanjo, d'où :

    1°Pétronille, baptisée le 26 mai 1599 ;

    2° Jacques, qui suit.

     

    II° Jacques Hémery, époux de Jacquotte de Boisbrassu, seigneur et dame de la maison noble d'Armanjo, d'où :

     

    1° Marguerite née entre le 14 et le 25 juillet 1638.

     

     

    Matz (du), Famille noble d'extraction chevaleresque maintenu à l'intendance en 1700 qui posséda les maisons nobles d'Armanjo, de Guindreff, et de Kerlédé (voyez ces articles) : D'argent frété de gueules ; au chef échiqueté d'or et d'azur.

     

     

    I° Denys-Guillaume du Matz de Keranvay, seigneur de La Drouillay, et de la maison noble d'Armanjo pour laquelle il servit l'aveu en 1709, époux de Perrine Paquet. Il la vendit à Jacques Hégo.

     

    Hégo, famille de laboureurs

     

    I° Jacques Hégo, mort avant 1747, seigneur de la maison noble d'Armanjot, père de :

    II° Elisabeth Hégo, dame de la maison noble d'Armanjot en 1747, décédée en 1748, épouse de Pierre Bonneau, capitaine de navires.

     

    En 1850 le domaine d'Armanjot était propriété de la famille Morel.



     

    Maison noble d'Avalix

     

     

    Chotard, famille de la bourgeoisie de la paroisse de Donges : D'or à la croix ancrée de sable.



    I° Pierre Chotard rendit aveu à Gabriel de Goulaine au nom des enfants mineur du sieur d'Avalix en 1638.

     

    La maison noble d'Avalix se nomme en fait manoir du Pez, elle est devenue bien des viconte de Saint-Nazaire en 1709. Fortement modifiée à la fin du 19e siècle, c'est aujourd'hui la maison située au 77 boulevard Jean de Neyman.

     

    Maison noble du Lin (ou Lain)

     

     

    I° Jean Le Baud, sieur du Lain, époux d'Anne de la Chenaye, aveux du 2 février 1647.

     

    Située au niveaux de la rue de L'Ile du Lin, le domaine était propriété de la famille de Kermasson en 1850, il comportait alors un manoir.

     

     

    Métairie de La Ville-ès-Molle : Terre franche constituée en faveur de 1484 en faveur de Pierre Mole. Par la suite le domaine devient hameau.

     

     

    Métairie de Grandpré



    I° Charles Bernard, (1650-1700), sieur de Grandpré, notaire royale à Saint-Nazaire, époux de Madeleine Belliotte, (1645-1735), d'où :

    II° Renée Bernard, (Saint-Nazaire 1684 - Saint-Nazaire 1735), sieur de Grandpré,, mariée le 23 janvier 1720 à Saint-Nazaire avec Ambroise Lorieux, sieur de La Mainguisserye, seigneur de Tréballe, (voyez le chapitre sur cette seigneurie)



    Fief d'Issignac, aujourd'hui Dissignac.



    I° David Belliote, décédé à Montoir-de-Bretagne le 13 décembre 1680, inhumé dans le cœur de l'église ; greffier de la vicomté de Donges.

     

     

    Fief de La Ville-Halluard, dit aussi de La Vieille-Ville.

     

    I° ?? Hemery, écuyer, sieur de La Vieille-Ville, époux de Claude Tavat, d'où :

     

    1° Françoise, baptisée le 9 juillet 1609 à Saint-Nazaire.



  • La Belle-Hautière

    La Bellotière, ou Blotière, orthographié depuis 1829 '' La Belle-Hautière '', était un village tenu en fief noble qui appartenait Jégo, famille guérandaise qui fut anoblie en 1460, mais qui est tombée en roture après la réformation de 1513.



    Jégo de La Fleuriays : D'argent à trois chevrons de gueules besantés d'or.

     

     

    I° François Jégo de La Fleuriays, sieur de La Bellotière, inhumé en la chapelle du Rosaire de l'église de Saint-Nazaire le 15 octobre 1704 ; avocat au parlement, sénéchal seul juge de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein, par achat de la charge de Jean Coquard en 1672, puis de celle de Guillaumes des ailleurs en 1686, et greffe de la baronnie de Marcein par achat en 1690, époux de Jeanne Bertho, d'où :

    1° Jan-François, (Saint-Nazaire le 15 octobre 1671 - baptisé à Guérande le 22 octobre 1671 – 13 décembre 1674 Saint-Nazaire) ;

    2° Perrinne, baptisée à Saint-Nazaire le 16 février 1676, mariée à Saint-Nazaire le 5 septembre 1701 avec Jacques Thomas, sieur de Trémondu ;

    3° Francois, (Saint-Nazaire le 18 septembre 1677 – 15 octobre 1707 Saint-Nazaire) ;

    4° une fille, baptisée à Saint-Nzaire le 18 décembre 1679 :

    5° Jan, né à Saint-Nazaire le 25 janvier 1682

    6° René, (Saint-Nazaire 3 septembre 1684 - 16 décembre 1684) ;

    7° René, qui suit ;

    7° André, (Saint-Nazaire 28 octobre 1686 – 14 octobre 1705 Saint-Nazaire) ;

    8° Pierre, né et baptisé à Saint-Nazaire le 22 septembre 1691

    9° Janne, (Saint-Nazaire 2 décembre 1695 – 12 mai 1743 Saint-Nazaire), mariée à Saint-nazaire, après dispense du 3e degré de parenté, le 3 novembre 1710 avec Joseph Belliotte, né le 28 février 1714, sieur de La Ville-Allain,puis seigneur de Heinlex-Pommeraye, conseiller du Roi, commissaire vérificateur des fourrages au département de Guérande, avocat à la Cour, procureur du Roi à Guérande en 1742, procureur fiscale puis sénéchal de la vicomté de Donges.



    II° René Jégo, sieur de La Bellotière, époux de Jeanne Jégo, d'où :

    1° Jeanne, (Saint-Nazaire le 30 avril 1713 – 2 décembre 1713 Saint-Nazaire) ;



     

     

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    Cadastre de 1829

  • Frais de voyage du prince Jérôme Bonaparte, de Saint-Nazaire à Nantes.

     Le 7 août 1852, le prince Jérôme Bonaparte, (1784-1860), prince de Montfort, ex-roi de Westphalie, plus jeune-frère de Napoléon Ier, et oncle de Napoléon III, débarqua à Saint-Nazaire. La visite d'un si haut personnage du régime alors en place engendra des dépenses que le préfet de la Loire-Inférieure eut quelque mal à se faire rembourser :

     

     

     

    Lettre de M. de Mentque, préfet de la Loire-Inférieure, au ministère de l'Intérieur.

     

     

    Nantes, août 1852.

     

    MONSIEUR LE MINISTRE,

     

    A la date du 6 août, j'ai reçu de Votre Excellence une dépêche télégraphique ainsi conçue :

     

    '' Le Prince Jérôme arrive, selon toute probabilité, demain samedi, 7 courant, à Saint-Nazaire. Veuillez prendre immédiatement les dispositions nécessaires pour assurer convenablement le transport de Son Altesse et de sa suite de Saint-Nazaire à Nantes. Mon département se chargera des frais. ''

     

    Par une autre dépêche, Votre Excellence me recommandait de recevoir S.A. le Prince Jérôme avec tout l'éclat dû à son rang.

    Je pris mes dispositions ; un bateau à vapeur fut frété à prix débattu. Je fis marcher avec un restaurateur pour que le Prince et sa suite trouvassent à bord un dîner convenable.

    Désirant que la présence du Prince fût environnée d'un certain éclat, comme vous l'aviez ordonné, j'ai fait un arrangement avec un chef d'orchestre pour que vingt musiciens fussent placés sur le bateau; enfin, j'ai fait élever des arcs de triomphe sur plusieurs points.

    Le total de ces dépenses, faites uniquement pour le voyage du Prince, de Saint-Nazaire à Nantes, s'est élevé à la somme de 1,828 francs, que j'ai soldée aux différents fournisseurs.

     

    J'ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous voudrez bien m'en faire tenir le montant.

     

    Ci-joint les quittances, sauf celles relatives aux arcs de triomphe, qui se répartissent sur un trop grand nombre d'individus.

     

    Je suis avec un profond respect, Monsieur le Ministre, de Votre Excellence le très-humble et très-obéissant serviteur.

     

    Le Préfet de la Loire-Inférieure,

    E. DE MENTQUE.

     

     

    P. S. Votre Excellence voudra bien remarquer qu'il ne s'agit ici que des dépenses du voyage du Prince, de Saint-Nazaire à Nantes, selon les prescriptions de la dépêche télégraphique. Quant à la réception qui a eu lieu à la préfecture, il ne peut question ici ; c'est un grand honneur, dont je resterai toujours profondément reconnaissant.

     

     

     

     

    État des dépenses du voyage de S. A. le Prince Jérôme, de Saint-Nazaire à Nantes.

    (En exécution de la dépêche télégraphique du Ministre de l'Intérieur, du 6 août 1832.).

    Location d'un bateau à vapeur

    500 fr

    Ornementation de ce bateau par le tapissier .

    125 fr.

    Orchestre sur le bateau

    0,58 fr.

    Au maître de poste de Guérande, pour chevaux conservés pour le Prince

    51 fr.

    Au sous-préfet de Paimboeuf, chargé d'une mission pour le Prince, déboursés en frais de poste

    87 fr.

    Plusieurs arcs de triomphe élevés sur les deux rives du fleuve.

    555 fr.

    Repas de vingt personnes, à bord du bateau à vapeur, pour le Prince et sa suite

    550 fr.

    Total

    1.828 fr.

     

     

    jeromexo5.jpg

    Le prince Jérôme vers 1860

  • Saint-Nazaire en 1864

    Article du Journal illustré de la semaine du 29 mai au 5 juin 1864

     

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  • Le Prieuré

    Saint-Nazaire avait un prieuré dédié à Saint-Jean-Baptite, il s'élevait à l'emplacement du Ruban bleu. 
     
    1079, fondation du prieuré de Saint-Nazaire 

    Saint-Nazaire était l'une des vingt-cinq paroisses de la vicomté de Donges. Au temps des premiers de la féodalité, une vicomté était une circonscription juridique, soumise à l'autorité d'un vicomte, qui était subordonné au comte de Nantes, lui-même subordonné au duc de Bretagne. Les vicomtes étaient à l'origine nommés pour une période, puis leurs fonctions devinrent héréditaires, et les domaines attachés à leur fonction devinrent leur pleine propriété. Au milieu du 11e siècle, la vicomté de Donges appartient à Rotald, celui-ci eut pour fils Friold, qui fonda à Donges un prieuré qu'il donna à l'Abbaye de Marmoutier, et en 1079, conjointement avec ses fils, Roald et Gaufrid, un prieuré à Saint-Nazaire, doté d'une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, qu'il donna à l'abbaye Saint-Aubin d'Angerset à son abbé Girard. Friold ajouta au prieuré des vignes situées à Porcé2, des terres en labour, avec une partie des dîmes de la paroisse, et un four qu'il avait dans le bourg. C'est donc une ferme qu'il offre aux moines de Saint-Aubin d'Angers, avec l'espoir qu'ils y installent une communauté régulière de quelques moines. En même temps, il institua une foire pour la fête de saint Jean-Baptiste.

     

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    Retranscription par Dom Morice du texte de fondation du Prieuré, dans " Mémoires pour servir de preuves à l'histoire ecclésiastique et civile de Bretagne ", 1644.

     

    1157, mise en bail-viager du prieuré à un laïc

    Le prieuré il fut mis en location à des laïcs, situation commune à nombre de prieurés. Ces lieux de résidence monastique fondés par des donateurs se multiplièrent durant une période qui va du 11e au 13e siècle. Les fermes offertes aux abbayes étaient plus nombreuses que ce que les vocations monastiques pouvaient offrir en hommes, et la vocation de prière et d'étude n'allait pas de pair avec l'éclatement des communautés en groupe de moins de dix personnes. Il était donc nécessaire pour les communautés monastiques de garder au sein des abbayes leurs religieux et novices, et de louer les fermes à des paysans qui en assuraient l'entretien et la mise en valeur, et le cas échéant, pourvoyaient à la vie d'un ou deux moines que les évêques y obligeaient à résidence. Ainsi le prieuré Saint-Jean-Baptiste de Saint-Nazaire fut mis en bail-viager au moins dès le 12e siècle3 :

    '' Sachent les présents et les successeurs des présents que Jean, fils de Guillaume Chornout, venant dans le chapitre de Saint-Aubin , a donné à ladite abbaye sa personne et ses biens déjà acquis ou à acquérir. Or, moi, Guillaume, par la grâce de Dieu, élu abbé dudit monastère, et tout le couvent des religieux, nous avons concédé audit Jean notre prieuré de Saint-Nazaire, avec tout ce qui lui appartient, pour le posséder sa vie durant, à condition qu'il y entretiendra honnêtement avec lui un de nos moines, lui donnant tout ce qui lui sera nécessaire en vivres et vêtements. En outre, il rendra annuellement, le jour de la Nativité de saint Jean-Baptiste, à notre cellerier à Angers, mille sèches, grandes et bonnes , et 10 sous à la fête de Saint-Clair, 12 deniers à l'armoirier4 et 1 denier au porteur de bref5. Si nos frères vont lui demander l'hospitalité, il les recevra avec honneur et respect. Il ne faut pas passer sous silence qu'il acquittera toutes les dettes du prieuré, et, selon son pouvoir, en conservera les revenus et les possessions en bon état, il faut savoir aussi que, si l'évêque de Nantes veut nous astreindre à tenir deux moines dans le prieuré, ledit Jean fera renoncer le seigneur évêque à cette prétention ou entretiendra avec lui deux moines.  Quant à nous, nous serons témoins et défenseurs de cette convention, dans le cas où il éprouverait quelque dommage ou serait appelé en justice de la part de l'un de nos moines ; et, de son côté, le susdit Jean a prêté serment, la main levée sur le texte de l'Évangile , qu'il exécuterait fidèlement tout ce qui est écrit ci-dessus.  De cette chose sont témoins: d'abord le seigneur Guillaume, abbé de Saint-Aubin; Guérin , prieur-claustral ; Lembard ; Jean, chantre; Geoffroi de Virgal ; Geoffroi, cellerier ; Guillaume, censier ; Geoffroi Cormerel, Pierre Encombre-Rue, Geoffroi d'Alencé, moines ; Daniel et Guillaume, chanoines de Guérande, Guillaume Comout et plusieurs autres clercs. ''



    1178, conflit entre le prieur et le chapelain

    En 1178, il y eut une contestation entre Mathieu, chapelain qui desservait l'église de Saint-Nazaire et Fromont le prieur de Saint-Jean-Baptiste. Ce dernier voulait participer aux oblations de l'église, et le chapelain n'était pas disposé à le satisfaire. Robert II, évêque de Nantes, informé de ces contestations, les termina par un jugement qui portait que la communauté du prieuré ne pouvait avoir aucune prétention sur les revenus de l'église, comme le chapelain n'en avait aucunes sur ceux du prieuré6. Cependant le Prieur de Saint Aubin, de l'ordre bénédictin, '' présentait '', c'est-à-dire choisissait les prieurs de Saint Nazaire, du Corset, de Sainte Opportune à Saint-Père-en-Retz, et d'Oudon, mais aussi les curés de Couffé, de Saint Nazaire, du Corset, de Sainte Opportune, et d'Oudon, au diocèse de Nantes, qui étaient ensuite validés par Rome, ce qui explique pourquoi les religieux de ces paroisses et prieuré furent nombreux à être angevins, et cela jusqu'à la Révolution.

     

    De 1599 à 1793

    L'histoire du prieuré se perd un peu, les noms de prieurs ne nous sont pas parvenus, on sait cependant qu'en 1599 il se nommait Armelle Nicollas, et qu'en 1641 il se nommait Urbain de Fontenay. Attendu que le prieur nommé à sa tête n'y venait jamais, il s'y faisait représenter par un moine qui y vivait plus ou moins en permanence, pour les redevances seigneuriales. Le prieuré rapportait 2000 livres de revenu net, auquel s'ajoutait une dîme au trentième sur l'ensemble de la paroisse de Saint Nazaire. En dehors des revenus et privilège lié au prieuré, il y avait des devoirs envers le vicomte de Saint Nazaire, la déclaration de Saint-Nazaire de 1673 nous apprend que le prieur devait au vicomte '' a la feste de Noël, entre les messes de minuict et du point du jour, deux pains de froment d'un sol pièce et deux justes aultrement pintes de vin, le tout rendu audit Saint-Nazaire, au lieu appelé le Plaisir, soubs peine de 60 sols monnoie d'amende ''.

     

    En 1696 les armoiries du prieuré furent enregistrées à l'Armorial Général : d'or à la croix alésée de sable, soutenue d'une macle du même, et cantonnée en chef de deux autres macles de sable.

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    A partir de 1719 il n'y eut plus de moine au Prieuré, et la chapelle fut désaffectée, les bâtiments en dehors de la grange, furent très peu entretenus par René Galliot, sieur de Cran, (Saint-Nazaire 1693 – Saint-Nazaire 8 février 1772), qui obtint le bail d'exploitation de l'ensemble du domaine, et qui fut par la suite sénéchal de la vicomté, (voir article : http://saint-nazaire.hautetfort.com/famille-galliot-de-cran/ )

     

     

    Etienne Chaillon (Montoire (village du Pin) 8 février ou avril 1736 – Montoire 25 mars 1796), avocat au Parlement, dit l'avocat de la Brière, notaire de la juridiction de Montoir, procureur fiscal de Heinleix, signa avec Hardoin et Dufrexou, commissaires généraux de la Paroisse de Saint-Nazaire, une adresse au Roi en 1785 afin d'obtenir que les bâtiments du Prieuré qui était inhabité depuis un siècle soient transformés en hôpital pour les marins. Le prieur en était alors le père Richard, directeur du séminaire Saint-Sulplice à Paris, ne semble pas avoir fait d'effort pour reconvertir les bâtiments, le 14 février 1790 l'inventaire du contenu de la chapelle fut fait en son nom. 

    La Révolution changea la donne, les biens de l'Église furent nationalisés, La veuve de Louis-François-René Girard de La Cantrie, (avocat au parlement décédé en 1789 à Nantes), née Julie-Victoire-Rose Bonamy, (Nantes 6 septembre 1755 - Saint-Nazaire 24 juin 1819 - inhumée au cimetière de La Porterie, ses restes furent déplacés au cimetière de La Briandais en 1858), acheta le domaine dont il avait repris le bail à la suite de son père. Ce domaine de 7 ou 8 ha comprenait les bâtiments du prieuré, ensemble composé d'une chapelle rapidement rasée, d'une grange, d'un logis, et ce qui devait être un pigeonnier, transformé par la suite en moulin, et que l'on nommait au 20e siècle la Tour du Prieuré, une construction fortement retouchée prise dans un îlot urbain, qui avait résisté aux bombardements, mais que l'on flanqua parterre au moment de la reconstruction. Les restes des bâtiments, divisés en plusieurs habitations, appartenaient, toujours en 1857, à la famille Girard de La Cantrie, Il y avait alors 20 habitants répartis en quatre ménages.

     

     

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    Cadastre de 1829, le point rouge correspond au pigeonnier/tour

     

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    Le Prieuré sur la vue panoramique du Port en 1858

     

    L’extension de la ville entraîna la disparition des bâtiments du Prieuré vers 1880, sur subsista au milieu d’un îlot urbain la tour-ancien-pigeonnier, restaurée et transformée en habitation, nous est connue par deux photographies l'une prise en 1936, où elle s’aperçoit par dessus les toits depuis la rue, et une autre prise à la suite des bombardements Alliés, par Alex Bernard, le directeur du journal  Le Courrier de Saint-Nazaire, et publiée dans celui-ci le 20 août 1943.

     

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    La tour en 1936

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    La '' tour du prieuré '' en  août 1943, photo d'Axe Bernard.

     

    1 Copie partielle, B.N.F., latin 17126, fol. 161 ; Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, 170 ; Dom Morice, Preuve de l'histoire de Bretagne, I, 453 ; comte Bertrand de Broussillon, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, T. 2 p. 394 ; cf. l'Abbé Guillotin de Corson, Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, p. 111.

    2 Ces vignes, nommées vignes du Chapitre, se situaient sur la parcelle sise entre la rue de La Vecquerie et le chemin de Porcé, à l'emplacement de l'école Ferdinand Buisson.

    3 Abbaye de Saint- Aubin, rentes et redevances sur les prieurés, A.D.49 : H110, vol. V, fol. 31. ; traduction de monsieur de Marchgay pour la Société archéologique de Nantes et de Loire-Inférieure, tome IX, 1869.
    4 C'est en fait l'archiviste.
    5 Moine qui portait la liste des morts de l'abbaye aux églises avec lesquelles la communauté avait établi une association de prières. 

    6 Dom Lobineau, Histoire de Bretagne, II, 348 ; Dom Morice, Preuve de l'histoire de Bretagne, I, 671 ; comte Bertrand de Broussillon, Cartulaire de l'abbaye de Saint-Aubin d'Angers, T. 2 p. 395 ; BNF, 5027, fol. 402.

     

  • Le monument de 1870

    A la croisée des rues (Georges de) Villebois Mareuil, de Santander et du boulevard du président Wilson, se trouve une statue dont peu de Nazairiens savent à quoi elle correspond.

    En 1909 on s’aperçut que la ville de Saint-Nazaire était l'une des rares municipalités d'importance ne disposant pas d'un monument à la mémoire des soldats morts durant les combats de la guerre de 1870. Ce n'était pas rare attendu que cette guerre avait été perdue par la France, que l'on préférât ne pas en parler durant plusieurs décennies. Saint-Nazaire étant une ville bretonne qui brassait une population venant de toutes les provinces de Bretagne, le souvenir du camp Conlie et comment Gambetta traita les Bretons, faisaient que toute allusion était mal venue. Cependant en 1909 la politique française était de rendre hommage aux morts de 1870 et d’aller dans le sens des revendications populaires et nationalistes au sujet de l'Alsace et du nord de la Lorraine. Un comité d’érection, composé de monsieur Renaud, président des vétérans, du commandant Gaté, du capitaine des pompiers Sorel, et du commissaire central Parisot de Sainte-Marie, fit son choix parmi les statues mises à disposition par l’Etat au fond des Beaux-Arts. Ils choisirent un bronze fort beau du sculpteur René-Philéas Carillon[1], fondu par Joseph Malesset, une œuvre énergique et d’une grande maîtrise. Le Gouvernement confia la sculpture choisie à la Municipalité, sur acceptation du maire, Louis Brichaux, le 28 juillet 1909. Ce fut sur l’instant perçu par plusieurs comme une insulte aux Bretons, car elle figure un soldat de l'An II, l'un de ces soldats de la République qui massacra la résistance bretonne et royaliste. Qu'importe pour la municipalité, elle n'avait d'ailleurs pas les moyens de refuser, cela les aurait tous fait qualifier d'antifrançais, de non-patriotes, d’antirépublicain. Qu'importe aussi si la sculpture avait été refusée par toutes les villes à qui elle avait été proposée et que le plâtre original attendait depuis dix-sept ans dans les réserves qu’on veuille en fait un tirage. Saint-Nazaire aurait son monument à la mémoire des soldats morts en 1870.

    Il fallut trouver un emplacement. L'entrepreneur lyonnais, Aimé Duquaire, qui possédait et lotissait le front de mer de l'ancien domaine du manoir du Sable, offrit une parcelle face à l'océan et à sa résidence personnelle[2]. Très beau cadeau quand on sait qu'il y avait la place pour construire deux maisons. La donation fut finalisée le 27 mai 1910, et le nom du donateur devint celui du square nouvellement constitué, à ceux-ci prêt qu’aucun arrêt municipal ne le nomma ainsi officiellement. On ménagea les susceptibilités de tous en ne donnant aucun nom officiel.

    Le 10 juillet, le sous-secrétaire d’État à la Guerre, Albert Sarault, vint en grande pompe inaugurer le nouveau monument. Le 64e sortit de la caserne de La Briandais en grands uniformes. On avait convoqué toutes les sociétés de gymnastique pour compléter et animer le défilé, trois-cents enfants des écoles avaient été rassemblés et entonnèrent le Chant des vétérans, suivi de la Marseillaise, quand, à 11h15, le sous-secrétaire tira le voile qui couvrait le monument. Personne ne remarqua que celui-ci ne comportait pas les noms des Nazairiens morts durant ces combats. La liste aurait été bien courte, sinon inexistante, malgré le recrutement et la formation des bataillons supervisés à l’époque par le général Edmond-Frédéric Rose1[3]. Les Nazairiens enrôlés connurent le sort de l’Armée de Bretagne.

    La cérémonie fut suivie d'un banquet de quatre-cents couverts au Casino des Mille-Colonnes.

    Au milieu de sin jardinet entouré d'une grille, le monument fut rapidement ignoré. La majorité des cartes postales éditées après son érection ne mentionnent que le square, sans commenter sa présence. Henri Moret lui-même ne le mentionne pas dans son Histoire de Saint-Nazaire. On l'ignora encore quand il fut réalisé le monument aux morts de la Première-guerre-mondiale. Pour les Nazairiens, la statue était juste une statue que certains prenaient pour Surcouf ou un autre corsaire ! Durant l'occupation allemande, les Nazis voulurent la déboulonner pour l'envoyer à la fonte, on les en empêcha en leur racontant que c'était la statue du comte de Villebois Mareuil, Nantais qui avait participé à la guerre de 1870, mais aussi combattu les Anglais durant la seconde guerre des Boers, acte que les Allemands approuvaient. Ce mensonge sauva la statue. En 2010 la municipalité a fait remettre en état le square et déplacer la statue de quelques mètres, elle l'a aussi orienté en direction de l'océan, alors que jusque-là elle l’était en direction du port.

     

    [1] On sait peu de choses au sujet de René Philéas Carillon. Il était le fils du sculpteur Hector Philéas Carillon, son atelier était à Montmartre, était spécialisé dans les sujets militaire, et il reçut une mention honorable au salon de 1902.

    [2] La maison au fond derrière le monument était la résidence d'Aimé Duquaire, elle a été détruite à la fin des années 1960 pour faire place à l'immeuble « Palazzo San Marée ».  

     

    [3] Sa correspondance privée nous apprend qu’il y était d'ailleurs resté coincé par une sciatique durant le mois de septembre 1870.

     

     

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    La maison au fond derrière le monument était la résidence d'Aimé Duquaire, elle a été détruite à la fin des années 1960 pour faire place à l'immeuble « Palazzo San Marée ».  

     

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    Le monument à la Libération, (coll. L.O.M.)

     

     

  • Saint-Marc, avril 1941...

    Photographie prise par un soldat allemand, il est écrit au dos :

    " Sie läßt sich nicht gern fotografieren - April 1941 "

    (Elle n'aime pas être prise en photo - Avril 1941)

     

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    (6x9) Coll. L.O. M.

    Derrière, les bâtiments de Saint-Eugène...

  • La Providence à Saint-Marc

    Il nous a été demandé où se trouve la '' plage de la Providence '' à Saint-Marc ? La plage de la providence est en fait le nom que portait au début du 20e siècle la plage Saint-Eugène. Le nom de " Providence " vient du fait que les fillettes du sanatorium de la Providence, un établissement religieux de petite taille dirigé par les Filles de la Sagesse de Nantes, qui se trouvait au 14 de la rue Adrien Pichon, à l'emplacement de la résidence " Alizé ", à côté de l'église Saint-Marc. On y soignait uniquement des filles qui souffraient du manque de soleil et de petits maux de poitrine. Il est à souligner que c'est parce que cet établissement existait à Saint Marc jusqu'à la Seconde-Guerre-mondiale, que la veuve du Docteur Raffegeau avait dans son testament envisagé que le château de Porcé soit transformé en sanatorium, ce que la municipalité avait après guerre écarté en prétextant que le climat de Saint-Nazaire ne s'y prêtait pas !

    La communauté religieuse de La Providence perdura jusqu'à la Seconde-Guerre-mondiale. Le 25 février 1943, les chanoines Crespel, curé de Saint-Gohard, et Gouy, archiprêtre de Saint-Nazaire,  y trouvèrent refuge. Le 24 juin suivant, la communauté est forcée de partir car leur maison fut réquisitionnée par l'Occupant. Les sœurs partirent à Nantes ; les deux curés trouvèrent à se loger dans une petite maison voisine nommée " Le calme plat ". La communauté revient à la Libération.

     

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    les fillettes sur la plage en 1905

     

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    les fillettes sur la plage en 1916

     

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    le sanatorium et l'église en 1903

     

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    Le sanatorium en 1903

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    l'église et le sanatorium en 1925

     

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    1928

     

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    1930

     

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    dans les années 1960

     

  • Dolmen, acte 3 - scène2

    Monsieur Jean-Louis Garnier,  conseiller municipal de Saint-Nazaire, du groupe de l'opposition (UMP), nous précise au sujet de l'article  « Dolmen, acte 3 », du 16/12/2012, que la question au sujet du dolmen, durant le dernier Conseil municipal de l'année 2012, et la demande de rétablissement de « l'ordre Républicain », ont été posées par lui.

     

    Ajoutons enfin, que les propos de monsieur Joël Batteux, maire de Saint-Nazaire, n'avaient pas été repris dans leur intégralité par «  http://www.saintnazaire-infos.fr », en effet, monsieur le Maire, avait ajouté : « Je vous donne l'autorisation si vous voulez aller faire quelques trous au pied du dolmen. Je peux même vous donner une petite cuillère pour aller creuser ». 

     

    Il nous semble ici important de préciser que monsieur le Maire de Saint-Nazaire, n'a pas le pouvoir d'autoriser de fouiller, même avec une petite cuillère, la couche archéologique du site, à une personne ne possédant pas de diplômes archéologiques, et cela sans autorisation de l'Etat. (Cf. loi du 27 septembre 1941 : voyez sur le site du Ministère de la Culture : http://www.culture.gouv.fr/culture/infos-pratiques/fiches/fiche6.htm)

     

    Interrogé par l'Agence Bretagne Presse, monsieur Zack Moullec, élu de gauche écologiste, a relaté, que suite à la réponse de monsieur le maire : « Là j'ai réagi en lui disant qu'il répondait avec mépris et arrogance. Qu'il ne s'agissait pas de cailloux, mais d'histoire. Hors conseil, il m'a répété son histoire de petite cuillère. Je lui ai répondu que je ne l'avais pas attendu, que des trous au pied du dolmen, j'en avais probablement fait il y a 30 ans lorsque j'étais gamin puisque j'habitais juste à côté et que j'allais y jouer aux billes ! ». ( http://www.agencebretagnepresse.com/voir.php?code2=8u27jxdc18got9 )

     
  • Dolmen, acte 3

     

    Extrait du compte rendu du conseil municipal tenu le 14 décembre 2012 :

     

    Le quartier du Dolmen est complètement réaménagé depuis quelques années avec la construction des logements du square Delzieux. Ce qui fait la spécificité du quartier, est la présence d’un Dolmen et d’un Menhir, vestiges des origines celtes de la ville. Le projet prévoit la mise en valeur de la place du Dolmen mais pas de fouilles archéologiques, même si la ville a prévu de prendre rendez-vous avec la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) rapidement. « On pouvait donc s'attendre à ce que M. Provost dont le souci du respect des cultures est indiscutable, fût particulièrement soucieux de donner aux recommandations des services des monuments historiques et à l'étude scientifique du site toute leur place. Or nous apprenons, hier, que l'architecte des bâtiments de France avait fait connaître par lettre du 10/12/2007 son désaccord avec le projet présenté. Il vous appartient, M. le maire, de rétablir l'ordre républicain sur la place du Dolmen et dans les rues adjacentes en respectant, autant que faire se peut, les orientations en conclusion de la lettre de l'architecte des bâtiments de France ».
    Joël Batteux, le maire, n’a pas caché sa surprise devant un tel discours, « c’est la première fois qu’on me parle avec autant d’enthousiasme du Dolmen. J’apprends que peut-être il y aurait des trésors cachés dans le sous-sol. Pourquoi ne pas nous avoir alertés de longue date ? Jamais nous ne les aurions empêchés d’aller fouiller. Il est encore temps, tout n’a pas été creusé ». Une réplique qui n’a pas manqué de faire réagir Zack Moullec, élu d’opposition. « Vous avez vraiment une manière méprisante d’en parler ».

     (source : http://www.saintnazaire-infos.fr/quand-le-dolmen-s-invite-au-conseil-municipal-23-43-1795.html)



    Pour notre part, nous avons décidé de nous adresser madame Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, à monsieur Vincent Berjot, directeur général des patrimoines, et à monsieur Bertrand-Pierre Galey, directeur, adjoint au directeur général des patrimoines, chargé de l’architecture,  par courrier envoyé au  Cabinet du Directeur Général des Patrimoines, 182 rue Saint-Honoré, 75033, Paris Cedex 01.

     

  • Georges Bellec

     

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                              (c) Arnaud Dumontier

     

     

    Nous avons après ce jour, que monsieur Georges Bellec, chanteur, et artiste peintre, est décédé le 13 décembre 2012. Monsieur Georges Bellec était né en 1918 à Saint-Nazaire, il avait été membre d’un quatuor de chanteurs comiques, "Les Frères Jacques ", avec son frère, André (1914-2008), lui aussi né à Saint-Nazaire. La famille Bellec résidait alors rue Vivant Lacour.

     

    En juillet dernier, désireux d’interroger Georges Bellec sur ses souvenirs d’enfance à Saint-Nazaire, nous avions reçu une lettre de sa fille, Sophie Bellec, nous expliquant avec beaucoup de pudeur, et dans laquelle transparaissait beaucoup d’amour filial, que l’état de santé de son père ne permettait pas une interview.

     

    Nous présentons nos condoléances à madame Sophie Bellec.

  • Le Dolmen de Saint-Nazaire, Acte 2

    dolmen de Saint-Nazaire

    Le dolmen, vu par Thomas Dobrée, le 10 juillet 1836, (doc. DRAC-44)

     

    Suite au tollé provoqué par les travaux entrepris par la Municipalité au Square du Dolmen, sur un espace relevant des Monuments Historiques, la Mairie de Saint-Nazaire a exprimé, mercredi 12 décembre 2012, son point de vue auprès de Ouest-France. La rédaction nous a fait parvenir au  matin de ce 13 décembre l'article suivant :

     

    « La rénovation du square du Dolmen fait partie du projet global Delzieux, mené par l'aménageur Sonadev. La mairie précise que les services de l'État « ont eu connaissance de ce projet depuis 2006 ».

    Le dossier du permis de construire portant sur le programme immobilier de 95 logements, « dans lequel figurait le projet d'ensemble avec la place du Dolmen », a été transmis au Service départemental d'architecture et du patrimoine (SDAP). S'agissant d'un projet d'ampleur aux abords du monument classé, il y a eu 3 réunions avec le SDAP « dont une visite sur place, à leur demande », ainsi que des échanges de courriers et courriels pour valider les observations, qui ont été toutes prises en compte, dans le projet d'aménagement définitif qui est en cours de réalisation.

    Lors de ces échanges, « il n'a pas été évoqué l'obligation de consulter le Service régional d'archéologie, précise la mairie. Cette démarche n'a donc pas été entreprise par la Ville ».

    Le projet définitif consiste à mettre en valeur la place en limitant les interventions. Il a vocation de conserver l'esprit de l'aménagement existant : remplacement du muret en gardant les mêmes caractéristiques, en limitant les accès à la place, conservation des chênes vert existant, éclairage de mise en valeur des monuments pour remplacer l'existant, reprise de la rue Autel-des-Druides pour remettre en perspective cette place depuis la rue (élément demandé par le SDAP/ABF).

    Dernier point important, la mairie précise qu'elle prévoit « de prendre rendez-vous avec la Direction régionale des affaires culturelles rapidement ». »

     

     

    En dehors de la lenteur  de la municipalité pour répondre aussi maladroitement, et en rejetant une fois de plus ses responsabilités sur le dos d'un autre, plusieurs points nous ont fait bondir. 

     

    Cependant, avant de nous exprimer, nous avons demandé à la DRAC, qui n'avait pas connaissance de la réponse municipale, ce qui l'en était pour elle.

     

    La DRAC nous a confirmé que l'ensemble dit « Dolmen des trois pierres », est bien sur son site d'origine, et est protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1889, et que cette protection a été confirmée en 1987.

     

    Questionnée au sujet des propos de la Municipale dans Ouest-France, la DRAC nous a dit  ne pas avoir trace d'un accord des Monuments Historiques pour permis de construire. Elle nous a confirmée que si permis il y a eu, (nous disons bien « si »), le permis n'est plus valable. En effet, la municipalité a entrepris ses démarches auprès de la SDAP, mais la SDAP n'existe plus depuis juin 2010 (1)... et un permis de construire à une durée en droit de 2ans. Enfin, la DRAC nous a confirmé que la SDAP n'aurait jamais accordé à la municipalité la démolition du muret du square, et surtout le passage d'une pelleteuse à moins de 20cm des pierres de l'ensemble néolithique, détruisant une couche archéologique de 80cm.

     

    Monsieur Alain Tournaire, architecte des bâtiments de France, attaché au secteur de Saint-Nazaire, au service territorial de l'architecture et du patrimoine de la Loire-Atlantique, nous a très aimablement expliqué, que l'étude, dont la mairie fait mention, remonte à la période d'octobre-décembre 2007. L'architecte en charge du dossier était alors monsieur Dominique Bernard, qui, après s'être entretenu avec la Municipalité, et la SONADEV, (représentée par monsieur Bertho), et avoir visité le site, rendit ses conclusions le 7 décembre 2007. Ces conclusions ne sont pas une autorisation de travaux, elles sont un ensemble de remarques et de directives, dans le cadre de la construction des immeubles du square Delzieux, relatant les volontés de modification du paysage urbain au sein du rayon de 500m autour du Dolmen, et qui relève de la protection des Monuments Historiques. La lettre relate aussi qu'une première réflexion avait eu lieu durant la construction de la Maison des associations. Dans sa lettre, monsieur Bernard indiquait :

     

    « Considérations portant sur la place du dolmen.

     

    J’estime que dans son état actuel, le caractère global, de la place du dolmen est tout à fait remarquable et qu’il participe bien de la mise en valeur du monument historique. L’ensemble formé par des arbres centenaires qui entourent le dolmen, sur une prairie cernée par un muret de pierre constituant un socle, forme à proprement parler un écrin au monument qui est d’autant plus indispensable à sa mise en valeur, que le paysage urbain périphérique ( rues, fronts bâtis) est totalement étranger à celui de ses origines. Il s’agit d’un espace « calme » dans son traitement, affirmé comme une parenthèse dans l’espace urbain, traité comme une réminiscence d’un paysage rural breton idéalisé mais sans doute assez proche de celui qui figurait aux abords du monument à ses origines ou en tout cas conforme à l’idée que l’on peut s’en faire.

     

    L’autre mérite de cet aménagement ancien est qu’il permet, en terme d’échelle, à ce monument d’échapper à la résidualité totale dans un contexte urbain qui lui a fait perdre son « échelle », c’est à dire son impact paysager en tant que signal ou repère. Ainsi, dans l’état actuel du square, c’est l’impact de l’ensemble de la scène paysagère à laquelle le monument se rattache qui compte finalement et non celui du seul monument historique.

     

    Le projet proposé remettrait totalement en cause ce parti d’aménagement, cette parenthèse paysagère, en ancrant les abords directs du monument dans une dimension très urbaine qui serait très préjudiciable à sa mise en valeur et à son expression dans le paysage urbain. Au calme de la campagne idéalisée succèderait ainsi l’évènement urbain.

     

    Cette mise en scène doit donc être respectée. Le projet pouvant proposer « à la marge »  des interventions qui devront être justifiées. Il importerait surtout de restaurer cet espace et d’améliorer ses abords actuellement encombrés de véhicules. L’idée de rendre absolument accessible de toute part le dolmen ne me paraît pas particulièrement judicieuse, ce monument méritant au contraire d’être perçu avec un certain recul à la manière d’un vestige archéologique insigne. La question de l’accessibilité de l’espace public doit être précisément appréhendée à l’échelle globale du projet et non par partie, cet espace méritant d’être moins accessible et sous certains aspects le square Delzieux, situé un peu plus loin méritant d’être au contraire amélioré dans son accessibilité pour affirmer sa composition et sa dimension publique. »

     

     

    Soulignons le passage « un paysage rural breton idéalisé ». A l'époque de la constitution du square, nous étions alors en pleine période néodruidique, la mise en scène, voulue au 19e siècle, fait elle aussi partie de l'Histoire, et donc se trouve protégée.

     

    La lettre adressée à la SONADEV par l'architecte des Monuments Historiques, est consultable ici : LT071207 à SONADEV - Square Delzieux.pdf

     (dont la Mairie a eu copie, cf. mention en fin de courrier)

    (1) elle a été remplacée par la STAP (services territoriaux de l'architecture et du patrimoine ).

  • Le Dolmen de Saint-Nazaire

    Alerté par monsieur Hubert Chémereau du CREDIB, nous avons eu la désagréable surprise de découvrir que le site du Dolmen trilithe de Saint-Nazaire, situé près du port, au bout de la rue du Bois-Savary, avait été l’objet de passages d'une pelleteuse !

     

    Heureusement, grâce à la vigilance du groupe archéologique de Saint-Nazaire, les autorités compétentes en matière de protection des sites archéologiques et des sites historiques, ont été saisies de l’affaire.

     

    Le Dolmen trilithe du Bois-Savary, dit aussi « des Trois pierres », ou encore « du Prieuré », est une construction datant du néolithique, composée de trois pierres : deux levées, un couchée. A cette construction s’ajoute un menhir,  c'est-à-dire une pierre levée, et quelques débris subsistants de l’ensemble original l’accompagnent. Le dolmen est en fait ce qui reste d’un tumulus semblable à celui situé au lieu dit Dissignac, mais avec des volumes bien plus importants, (avec une base enterrée de 47cm,  les piliers s’élèvent à 1m90 au dessus du sol, la structure a une hauteur de 3m60 au dessus du sol, soit un total de 4m07 avec ses fondations, la table mesure 3m40 par 1m95, et a une épaisseur de 40cm . Cette structure était donc l’entrée de la tombe d’un chef celte, profanée et en partie détruite à l’époque romaine.

     

    Le Dolmen était un élément important du paysage durant l’Ancien régime. Il était compris dans le fief de L’Ile du Bois Savary ». La Déclaration de 1649, indique que le prieur du prieuré de Saint-Jean-Baptiste de Saint-Nazaire, devait, à titre de droit féodal, la nuit de Noël, déposé sur la pierre couchée une pinte de vin et un pain d’une valeur d’un sou, à destination du Baron de Marsaint, ou de ses représentants, (A.D.44, E539 - B. Guérande 42 – B. 1012 – E579).

    En 1828, le « Lycée Armoricain », publia dans le premier chapitre de son 11e volume, qu’on avait découvert sur le lieu des urnes, des monnaies d'or, d'argent, et de cuivre.

    En 1876, Gabriel de Mortillet, s’intéressa au lieu, puis René de Kerviler en 1877, qui, en 1893, il publia à son sujet :

    « Dolmen du Prieuré, dans la nouvelle ville de Saint-Nazaire. C'est un immense trilithe, de deux mètres de hauteur (1) et de 3m40 de table, avec des débris de galerie couchés en arrière. On l'a conservé intact au milieu d'une petite place, au milieu d'un square ; et Saint-Nazaire est sans doute la seule ville de France qui possède un dolmen authentique dans ses murs. M. Carro en a donné deux lithographies assez exactes dans son Voyage chez les Celtes. (Paris, Durand, 1857, in-8o) » (« Armorique et Bretagne, recueil d'études sur l'archéologie, l'histoire et la biographie bretonne, publiés de 1873 à 1882 », Tom I, p. 164.)

     En 1889 le site fut classé au titre des Monuments Historiques, pour sa valeur historique et  archéologique. Le lieu fut alors entouré d’un square fleuri et arboré.

     

    Jusqu’en 1928, le menhir se trouvait couché sur le sol, c’est Marcel Baudoin, (1860-1941), docteur en archéologie, ethnographe, et co-fondateur de la Société Préhistorique de France, qui le fit relever sur son emplacement original après étude du site. Le docteur Baudoin observa des entailles « très patinées » dans le menhir, à 0 m 60 du sommet, « délimitant une sorte de tête ». Il estima que le dolmen était en fait une statue idole.

     

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    Photographie du site par le comte Henri de Lestrange (1853-1926), au début du 20e siècle. En dehors du menir relevé, on voit clairement que les éléments aujourd'hui en place, étaient déjà ainsi situés au moment du classement par l'Etat. (source : Ministère de la Culture (France) - Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - diffusion RMN.)

     

    Notons ici que durant l'entre deux-guerre, il y avait un gardien sur le site, qui avait aussi  «pour mission d’initier les touristes aux us et coutumes des Druides.»

     

    Durant la Seconde Guerre mondiale, l’une des pierres qui dormaient à proximité de la structure fut déplacée par l’occupant, qui s’en servit pour l’une de leurs fortifications à la Villes-Martin, (cf. F. Gueriff).

     

    « Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini » (2)

    On pourrait adapter ce célèbre commentaire à la ville de Saint-Nazaire !

     

    Toute ville a besoin de se développer et de se moderniser, mais la municipalité n’est pas au-dessus de la Loi. Le Dolmen est protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1889, sa protection est double, car c’est aussi un site archéologique. La Municipalité, propriétaire du lieu et de la structure, n’a pas le droit d’exécuter des travaux, ou d’autoriser à exécuter, des travaux pouvant porter atteinte au Dolmen, et à son environnement dans un rayon de 500m,  (articles L.621-1 , L.621-31 et L.621-32 du code du patrimoine).

    «  Un monument n’est en effet pas un objet isolé, posé là « par hasard » et indifférent à ce qui l’entoure : il s’inscrit dans une histoire, un contexte, et entretient des relations complexes avec son environnement. » précise le ministère.

     

    La SOCIETE NAZAIRIENNE DE DEVELOPPEMENT (SONADEV), est intervenue en ce mois de décembre à la demande de la CARENE et de la Municipalité sur le site, faisant passer un bulldozer à quelques mètres du Dolmen. Ces travaux sont illégaux. Avant d’intervenir sur le site, et dans un rayon de 500m autour du site, pour des travaux d’aménagement, ou de transformation, dans les perspectives de visibilité, une demande doit-être déposée auprès de la DRAC, et faire objet d’une autorisation après inspection de la part de l’architecte en chef des monuments historiques, qui donne sa réponse « en cohérence avec la réalité du territoire et ses enjeux » et de la nature du site. Aucune demande n’a été déposée.

    Interrogé par Ouest-France vendredi 7 décembre 2012, (3), le service Habitat et aménagement urbain de la Mairie a affirmé que « l’aménageur, la Sonadev, a pris en compte les remarques et précise que le site actuel où est érigé le dolmen n’est pas son lieu d’origine. »

    L’affirmation de la part du service municipale est à la fois, un mensonge, une ânerie, et même une insulte visant les compétences des archéologues, des historiens, et de l’architecte en chef de Monuments Historiques !

    1° Le Dolmen est à sa place d’origine, et a été classé Monument Historique en 1889 et protégé à titre archéologique, pour cette raison ;

    2° La Municipalité n’a pas pouvoir de juger de la valeur historique et archéologique d’un lieu protégé par l’Etat, elle n’a pas pouvoir d’agir sur le site sans autorisation.

    3° Rejeter la faute, l'air de rien, sur la SONADEV, est lamentable, la Municipalité commanditaire des travaux, et propriétaire du site, ne peut ignorer la loi, et doit assumer ses responsabilités en la matière.

     

     

    La DRAC n’a pas été consulté préalablement. La Municipalité a commis une faute, c’est même devenu un délit depuis le passage des pelleteuses. Maintenant elle prêche le faux pour ne pas reconnaitre son erreur.

     

     

    (1)   Kerviler cause ici de la hauteur sous l’arche.

    (2)   « Ce que n'ont pas fait les barbares, les Barberini l'ont fait ». Cette phrase est un commentaire au sujet de ce qu’Urbain VIII avait fait au Panthéon en arrachant les bronzes antiques de sa toiture.

    (3)  http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Le-dolmen-du-square-est-il-une-piece-rapportee-_40829-2141556------44184-aud_actu.Htm 

  • La Ville de Saint-Nazaire sous l'Ancien Régime

    A l'époque médiévale, Saint-Nazaire, malgré ses dimensions réduites, avait le statut de ville, c'était donc une agglomération fortifiée, siège d'une paroisse. Les fortifications constituaient, côtés fleuve et océan, en un ensemble de murs en pierre et un fortin, celui-ci initialement situé à l'emplacement de l'esplanade devant le Vieux-Môle, puis à partir de 1756, à l'emplacement de l'entrée de la cour de l'usine élévatoire,  du côté du continental, les murs étaient en fait des palissades et des fossés que le sable envahissait, et que les tempêtes maritimes détruisaient régulièrement, cette partie du bourg, relevant de l'autorité de la baronnie de Marsain, souffrait régulièrement, et au début du 18e siècle, maisons et four banal avaient été abandonnés par les habitants. Cet ensemble formait le " château de Saint-Nazaire ", cette expression désigne l'ouvrage fortifier dans son ensemble, le logis seigneurial, (surnommé '' château Brutus'' ou '' château-forteresse ''), propriété des vicomtes de Saint-Nazaire. Ce logis était qui avait souffert de la guerre de Cent Ans, était ruiné en 1584, et presque réduit à rien en 1660 quand Jean de Carné achète la vicomté. Durant les décennies précédentes, la vicomté était en partage entre deux familles qui ne s'accordaient pas pour l'entretien du logis et de sa chapelle, aussi avaient-ils laissé la jouissance du lieu et des pierres pour l'édification d'une nouvelle église, l'église originelle, située sur le sommet de l'éperon rocheux, étant trop souvent victime des tempêtes, (au 19e siècle elle sera appelée " Notre-Dame d’Espérance "). La chapelle seigneuriale fut intégrée à la nouvelle construction, sous le nom de " chapelle du Rosaire ", et servit de caveau à la famille de Carné. Au-delà des fortifications, était le moulin de Saint-Nazaire, et plus loin le village de la Ville-Etable. Arrêtons-nous un instant sur un autre terme de vocabulaire propre à l'ancien régime : le mot village, récurant pour désigné des groupes de maisons sur le territoire de la paroisse de Saint-Nazaire, tant sur les cartes, que dans les aveux et dénombrements, désigne ce que nous appelons aujourd'hui un hameau. Ces villages n'étaient constitués en majorité que de trois à cinq maisons, pour la plupart habitées par une même famille, car nés du partage d'une ferme.

     

    Le plan que nous reproduisons, dit " plan Goinard ", du nom de l'homme qui l'a découvert aux archives de Vannes au-cours des années 1980, date du début du 18e siècle. Le bourg de Saint-Nazaire n'a pas encore subi les transformations opérées à la demande du duc d'Aiguillon pour le renfort des côtes du duché face aux intrusions anglaises. On distingue que les îlots urbains sont désignés comme des fiefs dépendants de seigneuries de la paroisse. En effet, cela était une situation commune à toutes les villes, étaient ainsi découpées en fiefs, ou en seigneuries pour les villes les plus importantes. La Ville de Saint Nazaire était part  de la Vicomté, mais certaines de ses maisons dépendaient des seigneuries inféodées composant la Paroisse. Cela ne signifiait pas pour autant que les maisons étaient toutes propriétés d'un seigneur, loin s'en faut, mais simplement qu'elles dépendaient de l'autorité seigneuriale, de ses impôts, et qu'en cas de litige c'était le bailli de la seigneurie dont dépendait la maison qui intervenait, ou en cas d'absence d'héritier de la maison, celle-ci revenait au seigneur dont elle dépendait. En observant le plan, on s'aperçoit que la majorité des maisons dépendaient de la Vicomté, ou de la baronnie de Marcein, un îlots, près de l'église dépendait de la seigneurie d'Heinleix et une minorité relevant de seigneurs inférieurs; On sait par exemple, qu'une maison à étages et un cabaret situés dans la Grand'rue, relevaient de la seigneurie des Boixières,  (A.D.44, E 572). 

     

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    (cliquer pour voir en grand)

     

    Ce plan nous permet aussi de constater que malgré la disparition de la résidence seigneuriale des vicomtes au profit d'une nouvelle église, l'espace reste celui de l'autorité : l'auditoire où se réunit le conseil de la paroisse, la prison dite " ancien état ", le bâtiment des archives et registre ou siège le bailli dit " maison constancieuse ".

    Plan M. Goinard in Vieux saint-Nazaire Gueriff.jpg

     

    L'urbanisation du rocher était compliquée, les parcelles étaient étroites, et les bâtiments d'une même habitation se trouvaient en majorité sur plusieurs niveaux de sol. Les maisons du bourg étaient toutes en pierres, mais les toitures et l'existence d'étages variaient en fonction de la fortune des propriétaires ; avant la révolution industrielle du Second Empire, les classes sociales se mélangeaient, côte à côte se trouvaient des demeures bourgeoises, ou des demeures d'artisans qui pouvaient n'être que de simples masures, cette situation perdura jusqu'à la Première Guerre mondiale, la maison où naquit le sculpteur Alfred Caravanniez tenait ainsi de la cave et de la grange, la maison du sénéchal Galliot de Cran, construite comme un hôtel particulier, était moyenne de petites échoppes surmontées d'un grenier, et les maisons des capitaines et des pilotes avaient des allures de manoirs faisant face à la mer, avec leurs tourelles contenant les escaliers qui déversaient les étages. Le bourg comprenait plusieurs cabarets, de nombreuses échoppes, et deux foires commerciales s'y tenaient par an.  L'alimentation en eau laissait à désirer, les points d'eau étaient saumâtres, et il fallait faire venir l'eau potable depuis les terres. 

     

    En 1789, la Ville en ses murs comprenait 200 maisons majoritairement couvertes de chaume, où logeaient 900 individus.

     

    saint-nazaire-autrefois,vieille ville,le bourg 

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    Dans une lettre du 13 février 1792, le lieutenant Besson, en fait le descriptif suivant :

     

    " Saint-Nazaire, ville dévote ; des femmes à plein l'église et des hommes à genoux jusque dans la rue. Des Bonnes Vierges au dessus des portes ; à certains jours, des cierges qu'on allume, et des neuvaines qu'on fait au vent, à la pluie, n'étant arrêté par rien. Il y a force de matelot dans le pays. Quand ils partent, ils font des vœux, ou ce sont leurs femmes qui en font pour eux ; des vœux aussi quand il y a tempête, si bien qu'au retour on prie, on accroche des drapeaux, des avirons, des rames aux piliers de la nef, et tout cela produit de bonnes sommes au curé et à deux prêtres qui le secondent. La Révolution à un peu troublé ces pratiques ; on se divise.

    Il y a des incrédules ; mais e grand nombre va toujours, prie toujours, craint et paye toujours, ce qui met le pasteur – car il ne faut rien celer – à même de secourir bien des familles pauvres, que sans lui, on verrait sans pain.

     

    Du bien et du mal : partout ainsi... " (1)

     

    Dans son " Précis historique du vieux Saint-Nazaire ", publié en 1907, G. Le Barbier de Pradun, décrit ainsi la ville historique : " la rue Neuve, sans aucune uniformité, la rue neuve se déroule tortueuse et inégale. Ses habitations présentent ce caractère particulier qui succède à le Renaissance. Le coup d'oeil est assez disparate. En certains endroits, l'air se trouve comme comprimé, par les frondaisons qui surplombent la chaussée. Du côté de l'eau, elle prend un aspect différent, la perspective varie comme un décor d'opéra ; on y dirait un superbe kaléidoscope. Les vestiges d'une ancienne gentilhommière frappe les regards ; malheureusement celle-ci se trouve dépourvue de sa tour poivrière, qui reconstituait son véritable cachet. Ce point culminant ne rappelle-t-il pas l'antique veilleur sur son donjon féodal. Des poutres massives, de larges escalier, prouvait jadis la solidité de ces constructions. On y découvrait ces cheminées monumentales, où le bon rôt de nos aïeux cuisait à point devant une flamme pétillante, qui réchauffait de on ardente haleine la maisonnée toute entière. Quel panorama admirable l'on devait embraser de ces merveilleux observatoire hélas disparu.[...] La rue Vieille Eglise, à laquelle nous communiquons par une ruelle à l'extrémité de la rue Neuve, est très curieuse. En remontant vers le nord, des murailles aux fenêtres  dissimulées par des pierres indiquent des traces d'habitations. Elle aboutit de ce côté à la Grand Rue, par la ruelle Ordronneau ; un escalier de trois marches donne accès à cet étroit passage. Le Souvenir d'une vieille demoiselle, qui enseignait le catéchisme aux enfants, à sauvé ce nom de l'oubli. Au sud, dans la rue Vieille Eglise précitée, quelques constructions paraissent remonter au XVIIIe, et au commencement du XIXe siècle. Elle rejoint également la rue précédente. La Grand rue revient ensuite sous un autre aspect, et selon les besoins d'un âge nouveau. De véritables transformations se sont accomplies/ Trois maisons à pignon ogival, aux portes à plein cintre, aux fenêtres légèrement  moulurées, méritent une attention spéciale. De fortes voûtes inférieures, donnent accès à des caves entaillées dans le roc. L'un de ses immeubles porte en saillie, une gargouille vigoureusement charpentée. La gendarmerie, eu plus tard son siège dans cette rue, le bâtiment affecté à ce service public, servit successivement de maison d'école et de douanes. Il y a une trentaine d'années, à la suite de réparations, un cercueil fut découvert sous la porte de la maison Audibert. Ce fait aurait eu des précédent, parait-il. Suivant une expression assez naïve de nos aînés, " les derrières" de la localité, formaient un enchevêtrement de venelles très étroites, qui se soudaient aux points principaux. Les ruelles Tartoué, Robert, Kergorre, Aumond, Ordronneau, donnent une idée de cette profusion. En descendant vers le sud, on tombait sur le Trait de la Source, qui formait la séparation entre la rue des Sables et la Grand Rue. Celui-ci subdivisait en deux parties, dont l'une aboutissait à la plage, et l'autre remontait vers le nord-est, prenait la dénomination de Trait de La Genestais. La veille Mairie était à La Source."

     

    Saint-Nazaire, une ville bretonne, comme toutes les autres... 

     

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    1) Lettre rédigée à Savenay. Cf. " le patriote Bournonville ", de Gustave Bord ; et " Lettres, mémoires et documents publiés avec des notes sur la formation, le personnel, l'esprit du 1er bataillon français des Volontaires de Maine-et-Loire et sur sa marche à travers la crise de la Révolution Française ", Par Grillet, Ed. Amyot, 1850.

  • 28 octobre 1915, le port de Saint-Nazaire

     

    Quand on parle de la Première Guerre mondiale à Saint-Nazaire, on a tendance à ne mentionner que la période « américaine », qui marqua profondément la ville, en raison de l’important débarquement de troupe et de matériel volumineux, (on débarqua même des locomotives), des travaux engagés par les troupes des USA pour l’amélioration du port et des structures d’alimentation en eau de la ville. On oublie alors qu’au moment de la déclaration de guerre, le port de Saint-Nazaire était un port important pour ses lignes transatlantiques, mais aussi marchand, céréalier, et charbonnier. En septembre 1915, on débarquait 2500 tonnes de blé par jour, des milliers de chevaux furent aussi débarqués, des tonnes de nitrates du Chili pour la défense nationale, etc. En raison de l’importance logistique, et du fait que presque tous les hommes étaient au front, il fut décidé que les prisonniers allemands, dont la profession était celle de docker, seraient envoyés dans les ports français. 3000 hommes originaires de Brême et d'Hambourg, furent envoyés à Saint-Nazaire. Vêtus de sarraus bleus, ils travaillaient en trois-huit sous la direction de leurs propres officiers, eux-mêmes supervisés par des officiers français.

     

    Les photographies qui suivent ont été réalisées le 28 octobre 1915, (auteur inconnu, collection Médiathèque de l'Architecture et du Patrimoine).

     

     

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    Arrivée du paquebot Venezia, apportant des chevaux d'Amérique pour l'armée française et l'armée belge

     

     

     

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    Arrivée du paquebot Venezia, apportant des chevaux d'Amérique pour l'armée française et l'armée belge

     

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    Arrivée du paquebot Venezia, apportant des chevaux d'Amérique pour l'armée française et l'armée belge

     

     

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    Prisonniers allemands travaillant à l'empierrement des quais


     

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    Déchargement de charbon d'un bateau, et chargement dans un wagon, par les prisonniers

     

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    Camp de prisonniers, Allemands jouant aux cartes

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    les cuisines du camp

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    la lingerie

     

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    l'infirmerie

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    les douches

  • Saint-Nazaire, les chantiers vu par François Kollar

    Photographies des chantiers de Saint-Nazaire, par François Kollar,  prises durant les années 1931 à 1935, (Crédit photo : Donation François Kollar, Ministère de la Culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine)

     

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    1931, construction d'un paquebot ; descente le long du flanc de la coque

     

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    1931, rivetage des tôles d'un pont du " Normandie " aux chantiers et ateliers de Penhoët

     

     

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    1931, construction du " Normandie ", structures intérieures de la coque

     

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    1931, construction du " Normandie "

     

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    1932, sortie des ouvriers au chantier de Penhoët

     

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    1932, le " Normandie "

     

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    1932, le " Normandie "

     

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     29 octobre 1932, lancement du " Normandie "

     

     

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    29 octobre 1932, lancement du " Normandie "

     

     

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    29 octobre 1932, lancement du " Normandie "

     

     

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    29 octobre 1932, lancement du " Normandie "

     

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    1933, le " Normandie "

     

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    1933, Le " Normandie "

     

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    1933, le " Normandie "

     

     

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    1933, Le " Normandie "

     

     

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     1934, construction du " Ville d'Alger "

     

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    1934, le " Normandie "

     

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    1934, Le " Normandie "

     

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    1934, le " Normandie " 

     

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     1934, le " Normandie "

     

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    1935, le " Normandie ", réalisation des décors

     

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    1935, le " Normandie ", canots

     

     

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    1935, le " Normandie ", canots

     

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    1935, pont du " Normandie "

     

     

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    1935, le " Normandie ", essai des machines

     

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    Saint-Nazaire, 5 mai 1935, les acteurs Gaby Morlay et Victor Boucher se promenant à bord du " Normandie "

     

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    Saint-Nazaire, 5 mai 1935, les acteurs Gaby Morlay et Victor Boucher dans un salon du " Normandie "

     

  • La seigneurie de Trébale

    Avant d’être un quartier de Saint-Nazaire, Trébale (olim Tréballe), en était une seigneurie de la paroisse, doté de la moyenne justice, et inféodée à la vicomté de Saint-Nazaire.

     

    Cette seigneurie se composait d’un manoir et de trois ou quatre fermes éloignées. Le manoir a disparu au début du 20e siècle.  Il se composait d’un rez-de-chaussée,  d’un étage, et d’un grenier sous un grand comble. L’étage comprenait cinq pièces, dotées chacune d’une fenêtre. Trois d’entre elles s’ouvraient au sud, deux au nord.  Les ouvertures étaient petites, et un cadran solaire ornait la façade sud. On remploya les pierres pour construire une ferme à son emplacement. Ce qui restait de ce manoir se trouve à l'emplacement du parc.

     

    Le premier seigneur connu en est Gilles Le Guennec, il était le beau-frère de Pierre Hémery, écuyer, sieur de Préambert, de La Rivière et seigneur de la maison noble de Beauregard. Il est possible que la seigneurie de la Tréballe fut soustraite à la seigneurie de Préambert qui la jouxtait ou inversement, dans les deux cas, on ne connaît pas les seigneurs précédents...

     

     la tréballe,le guennec,lorieux,modille-villeneuveLe Guennec : D'azur plein ; au chef denché d'argent. 

     

    I° Gilles Le Guennec, écuyer, de Tréballe, par héritage de son père : seigneur de La Chaussée, et de Bogat ; et par héritage de son beau-frère Poncet de La Haye du Sable : seigneur de la maison noble de Kerlédé et de la métairie de La Paquelais, (Guérande, 25 mars 1613 – Saint-Nazaire (chez son beau-frère Pierre Hémery à Beauregard) 13 juin 1682), époux d'Olive du Chô morte vers 1682, d'où :

    1° Jeanne, baptisée le 19 novembre 1643 ;

    2° Jean-Baptiste, d'où postérité à Kerlédé ;

    3° Françoise ;

    4° Michel, (1649) ;

    5° Michelle, baptisée à Guérande le 27 août 1652, décédé en cette même ville le 15 mars 1698, dame de Tréballe, mariée en la chapelle Saint-Marc de Saint-Nazaire à Pierre Charpentier, écuyer, sieur du Hardas, maintenue noble à Guérande en 1669, (1), sans postérité.

     

    Au temps des Le Guennec, la famille Richard exerçait la fonction de laboureurs pour la seigneurie de Tréballe et la métairie de La Noë de Kerlédé. La famille Richard a laissé son nom à une ferme devenue le lieu-dit La Richarderie entre Kerlédé et Tréballe (2).

     

    La seigneurie fut achetée à une date inconnue par la famille Lorieux, famille bourgeoise originaire de Cambon.

     

    I° Ambroise Lorieux, sieur de La Mainguisserye, seigneur de Tréballe, né le 10 juillet 1693 à Cambon, marié le 23 janvier 1720 à Saint-Nazaire avec de Renée Bernard de Grandpré, (Saint-Nazaire 1684 - Saint-Nazaire 1735), fille de Charles Bernard, sieur de Grandpré, (1650-1700), notaire royale à Saint-Nazaire, et de Madeleine Belliotte, (1645-1735) ; 2° Julienne Belliote de La Gressière, (Guérande, 27 février 1701- Saint-Nazaire 4 mai 1751), fille de Jacques Belliote, sieur de La Gressière, avocat, procureur fiscal de Guérande, et d'Olive Tenguy ; d'où :

    du premier lit :

    1° Bonaventure-Ambroise, qui suit ;

    2° Marie-Madeleine, (1728-1748) ;

    du second lit :

    3° Madeleine, demoiselle de La Gressière (1743-1768) ;

    4° Julienne-Désirée, dame de Tréballe, née le 11 aout 1745, décédée en 1780, mariée le 29 mai 1769 à Saint-Nazaire avec Guillaume David de Dréziqué, (Le Croisic 1731 - 1782), d'où :

    A° Julienne David de Dréziqué, épouse de son cousin germain Bonaventure-Ambroise Lorieux, qui suit degré III°.

     

    II° Bonaventure-Ambroise Lorieux, sieur de La Mainguisserye, seigneur de Tréballe, né à Saint-Nazaire le 1er décembre 1720, décédé en cette ville le 5 décembre 1782, avocat, marié le 27 janvier 1750 avec Marie-Joseph Duchêne de Kerloy, (1730-1769), fille de Louis Duchêne, sieur de Kerloy, et de Françoise Rousseau, d'où : 

    1° Louis, seigneur de Tréballe, né le 7 décembre 1752, qui vendit en 1783 cette seigneurie à Pierre de Galliot de Cran, sénéchal de la vicomté de Saint-Nazaire ;

    2° Bonaventure-Ambroise-Fidèle, qui suit ;

     

    Pierre de Galliot de Cran, sénéchal de la vicomté de Saint-Nazaire n'a pas gardé longtemps la seigneurie de la Tréballe, il la céda à Cassien-Alexis Kermasson de Kerval, sieur de Kerisel, seigneur de Heinlex-Pommeraye, qui la revendit Bonaventure-Ambroise-Fidèle Lorieux en 1793.

     

    III° Bonaventure-Ambroise-Fidèle Lorieux, sieur de La Mainguisserie, né à Saint-Nazaire le 5 août 1762, décédé le 22 avril 1809 au Croisic, procureur de la commune de Saint-Nazaire du 3 février au 25 mai 1790, date à laquelle il fut nommé membre du district de Guérande, époux de sa cousine germaine Julienne David de Drézigué, fille de Guillaume David de Dréziqué, et de Julienne-Désirée Lorieux (3) ;  le couple racheta en 1793 le domaine de La Treballe ; d'où :

    1° Désire, (Le Croisic 20 juillet 1792 – Le Croisic 17 novembre 1832), mariée au Croisic le 19 janvier 1814 à René Bellinger, (Le Croisic 22 novembre 1782 – Le Croisic 30 janvier 1870), d'où postérité ;

    2° Bonaventure, (Le Croisic 24 septembre 1794 – Le Croisic 19 janvier 1814) ;

    3° Auguste, (le Croisic 1797 – Eaux-bonnes 27 juillet 1842) époux de Louise Metois ;

    4° Edouard, qui suit ;

    5° Théodor (Le Croisic 22 avril 1800 – Paris 17 décembre 1868), marié le 18 février 1830 à Stéphanie Faulcon de Marigny, d'où postérité.

     

    IV° Edouard Lorieux, (Le Croisic 13 octobre 1798 – Ploërmel 8 août 1865), magistrat à Ploërmel, il est déclaré copropriétaire avec un monsieur Delange en 1857 ; marié le 11 novembre 1823 à Agathe Neélz de Plancis, (Ploërmel 19 juillet 1804 - Ploërmel 7 mars 1872), d'où : 

    1° Marie-Agathe, (Ploërmel 21 mars 1825 – Locmalo, château du Quenven, 18 février 1922), restée célibataire, elle hérita du domaine de La Tréballe, qu'elle offrit, sous réserve d'usufruit, à son neveu Roger Modille-Villeneuve, le jour de son mariage;

    2° Léonce, (Ploërmel 3 avril 1826 – 10 septembre 1856), officier de marine, époux de Marie Le Sénéchal de Kerdréoret ;

    3° Anna, (Ploërmel 21 novembre 1828 – Guéméné-sur-Scorff, 28 novembre 1902), mariée le 2 octobre 1856, avec Louis Modille-Villeneuve, d'où postérité qui hérita du domaine de La Tréballe ;

    4° Edouard, (Ploërmel 20 avril 1833 - Ploërmel 31 mars 1871), marié à Paris le 5 décembre 1860 avec Hyacinthe Masson de Kernoy, (1841-1908), d'où postérité.

     

     

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    Restes du manoir de la Tréballe en juin 1930, (le Courrier de Saint-Nazaire 14/06/1930)

     

    Les héritiers de la famille Modille-Villeneuve vendirent, après la Seconde Guerre mondiale, le domaine, qui fut démembré.

     

     

     

    (1) Charpentier : De sable à deux épées d'argent passées en sautoir, les pointes en bas. 

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    (2) Michelle Le Guennec-Charpentier, dame de Tréballe, fut la marraine de Michelle Richard.

    (3) Son oncle, René David de Dréziqué, armateur, maire du Croisic de 1765 à 1782, assista à l'union, il fut fusillé par les révolutionnaires en 1793, car il avait aidé le chef chouan nazairien François-René-Marie de Guériff de Lanouan, seigneur de la maison noble de Beauregard.

  • L'ancienne Gare

    Après bien des années d’abandon, et plusieurs années de travaux successifs, le site de l’ancienne gare de Saint-Nazaire a été totalement réhabilité, et la municipalité a fait bâtir, à l’emplacement de l’aile rasée, un théâtre. 

     

    Cette gare fut achevée en 1866, elle avait été voulue par l’Etat en remplacement de la gare provisoire qui était en bois, et qui était provisoire depuis 1857 ! La gare provisoire se trouvait près de l’actuel rond-point de l’Europe, elle fut remplacée par la petite « Gare du Morbihan », d’où les trains partaient jusqu’à Vannes, (bâtiment subsistant en 2012 et abritant des bureaux du Service Maritime Navigation 44/49).

     

    L’implantation des voies de chemin de fer, et des gares, relevait de plans décidés par l’Etat, sur plans des Ponts et Chaussées, on ne consulta donc pas la municipalité, le Conseil municipal s’en plaignit durant la séance du 26 mai 1867, les Nazairiens espéraient des voies d’accès supplémentaires, mais le choix de l’implantation de la gare était logique, il devait permettre un accès plus rapide à la gare maritime.

     

    Les illustrations suivantes, dues à J. Leroy pour le compte des Ponts et Chaussées, montre le bâtiment en cours d'achèvement, (sources Gallica.bnf.fr)

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    La Gare des Voyageurs, dites aussi Gare de Paris-Orléans-Ouest, du nom de la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO) qui en avait l'attribution (1), était une gare de dimension moyenne, mais disposant d'une architecture soignée, inspirée de celle de la gare du Nord à Paris. A l'origine on n'y entrait pas par le centre de sa façade, mais par les côtés. Ce qui explique pourquoi, le nombre des arches au centre de la façade sont en nombre pair de six, et non impaire, comme toute gare dont l'entrée est centrale. Ces arches étaient en premier lieu des fenêtres devant lesquelles était une sorte de jardinet protégé par une grille. L'architecte s'efforça cependant de rattraper l'aspect en incorporant au centre de la façade une horloge, dont le cadran était placé dans une lucarne, encadrée de deux statues copiées sur '' L'aube et le crépuscule " de Michel Ange, qui ornent le monument funéraire de Julien de Médicis, duc de Nemours, à Florence. 

     

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    Le pavillon Ouest abritait le buffet de la gare, l'Est la billetterie

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    On accédait trois voix sous la verrière, disposées deux et une, avec un quai ''central'', deux autres étaient accessibles à l'extérieur par une galerie en prolongement de la gare, surmontée d’un auvent en acier riveté :

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    L’intérieur de la gare fut alors modifié :

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    La gare était contiguë à la gare de Tramway en provenance de La Roche-Bernard, à droite au premier plan de cette carte postale :

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    On remarque que les motrices des tramways n'étaient alors pas très différentes des locomotives des trains.

     

    En 1925 la compagnie P.O. a qui appartenait la gare, fut sollicité par la Chambre de Commerce pour modifier la façade afin de fluidifier les entrées et sorties de la nef. Les travaux de modification n'eurent lieu qu'à la suite de l'accident du 9 octobre 1927, durant lequel deux wagons passèrent au travers de la façade après que l'expresse de Paris dont les freins avaient lâché les ait percuté, on décida de constituer l'entrer par le centre de la façade, et on ajouta un perron à la place du jardinet et de ses grilles. Au début des années 1930, une marquise vient couvrir ce perron.

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    Accident du 9 octobre 1927, photographie de monsieur Rebins, photographe tenancier de l'atelier Express-Photo, parue dans le Courrier de Saint-Nazaire du 15 octobre 1927

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    A la suite des bombardements, la gare était réparable, l'arrière avait été endommagé, les vitres soufflées, une partie des toitures incendiées, mais elle servit encore, car c'est par elle qu'arriva le Général de Gaulle le 23 juillet 1945.

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    Arrière de la gare à la libération

     

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    Le général de Gaulle devant la gare, (coll. éco-musée de Saint-Nazaire)

     

    Cependant, dans le projet de reconstruction de la ville et du port sous les directives du gouvernement, a fait déplacer le centre-ville à son emplacement actuel, le port devait se développer, entrainant la disparition prévue de tout ce qui était entre le bassin et la rue Henri Gautier, le quartier de Penhoët, portant épargné par les bombardements, aurait lui-même du disparaître au profit d'un nouveau bassin et de cales.

     

    La gare fut utilisée jusqu'à la construction de la nouvelle, inaugurée le 9 octobre 1955. Propriété de la SNCF depuis 1937, celle-ci la vendit en octobre 1972 au Grand Port, qui décida sa destruction pour 1973, mais cela souleva tant de protestations que l'ont conserva ce qu'il en restait.. Elle fut finalement transformée en dépôt de bus, ce qui entraîna la destruction de la verrière, et d'une aile, l'horloge et les deux statues étaient destinées à la pioche, l'architecte nazairien Claude Dommée, (1902-1985), acheta l'ensemble pour sauvetage. Le poids de la l'œuvre, de presque 7 tonnes, le décida à la placée dans son jardin. Sa veuve en fit don à la ville avant son décès. En partie rachetée par la Ville, l'aile Est devient en 1988 une pépinière d'entreprises. L'acquisition du reste du site se fit vers 2006. Une rangée d'arcades de l'aile Ouest resta longtemps au milieu du parking de bus, elle s'éroda durant des décennies, tombant par portion. Il restait trois des arcades au moment de la construction du théâtre, elles devaient être incorporées au projet, mais elles s'effondrèrent dès le début des travaux.

     

    Avec son regard de 2012, le lecteur se demande pourquoi on a laissé détruire ce bâtiment ? Comme nous l'avons expliqué, le développement du port devait entraîner sa disparition complète, c'est donc un miracle qu'il en reste quelque chose, ensuite, après la guerre, ce bâtiment était perçu comme peu ancien, démodé, fortement endommagé, peu pratique aussi, car les trains devaient se rendre dans un cul-de-sac, et revenir en arrière pour se rendre en suite en direction du Croisic. On avait alors envie d'une ville moderne et lumineuse, nombre de propriétaires ont laissé raser leur maison pourtant encore debout, pour en avoir une neuve, et laisser la municipalité élargir les rues.  Il nous est facile de juger après coup, et nombres idéalisent l'ancien Saint-Nazaire, qui loin d'être un paradis, était un amalgame de bâtiments hétéroclites, avec des égouts insuffisants, et l'absence d'eau courante dans les immeubles où s'entassaient autour de cours sombres et non aérées, les ouvriers, ce que les jolies cartes postales mises en scène par les photographes, car s'étaient toujours des mises en scène, ne révèlent pas. La période de la reconstruction était une euphorie moderniste et hygiéniste accessible pour tous, et raser les restes de la ville, avec la volonté d'oublier un passé trop douloureux. On peut ainsi se perdre en de longues et sinueuses digressions sur les biens faits et les méfaits de la modernisation de la ville, mais à l'heure, où les Nazairiens ne sont pas capables de s'organiser pour défendre le peu de patrimoine historique qu'il leur reste, et ne trouve à protester qu'une fois que les bulldozers de la municipalité sont passés, que le lecteur nous pardonne cette '' révélation '', mais de l'extérieur, cela nous fait tous passer pour des idiots aux yeux des communes avoisinantes. L'état actuel de l'ancienne gare, ainsi transformée, est relativement bien réussi, même si la réduction des ouvertures des pavillons est ridicule et inesthétique, nous estimons que pour une fois, la municipalité a réalisé un projet satisfaisant pour l'instant, mais qui n'absout pas l'actuel maire des méfaits récurrents de sa politique au niveau patrimonial.  

     

    (1) Cette compagnie avait aussi des lignes en direction de l'Aquitaine, de l'Auvergne, de la Normandie, de l'Aunis, etc.