L'un de nos lecteurs nous a interrogé au sujet de la villa qui domine la plage de Bonne Anse, située dans l'enceinte du Centre de loisirs et d'hébergement.
Cette maison se nomme Ker Louis, (on trouve parfois la mention Saint Louis).
Première moitié du 20e siècle :
Avant la Première-Guerre-mondiale Ker Louis était une pension de famille. Faute de documentation il est impossible de dater sa construction et d'en préciser le commanditaire.
En 1933, elle fut mise en vente. La municipalité s'y intéressa, car elle cherchait un lieu où établir son École de plein air, mais le choix du Conseil se porta sur le château de Heinlex et son parc de 18ha. (Voyez l'article '' http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2012/06/14/le-chateau-de-heinlex-quatrieme-partie.html '').
C'est finalement le Syndicat des Métallurgistes qui s'en porta acquéreur en 1936, pour en faire une maison de repos.
En 1940, l'Armée allemande réquisitionna les lieux.
Acquisition par la Municipalité :
En 1946, la municipalité chercha dans l'urgence un bâtiment pouvant abriter l’École de plein air. Fermée depuis l'Occupation, l'école devait laisser le château de Heinlex, où elle était logée depuis 1934, au profit du nouvel hôpital de Saint-Nazaire,
Le Conseil municipal décida, par délibération du 18 mai 1946, de faire l'acquisition de Ker Louis, un bâtiment comportant 18 pièces, avec une parcelle de 8.700m². Le prix en était de 1.200.000 francs, somme exorbitante justifiée par la rareté des bâtiments encore debout à Saint-Nazaire, et par l'inflation. L'Administration des Domaines, donna un avis favorable, et le Préfet délivra un arrêt d'utilité publique le 22 juillet 1946. Il fallut réaliser des travaux, l'hôtel avait été occupé par les Nazis, et la reconversion en école de plein air engendrait des transformations indispensables. Ce ne fut donc qu'un an plus tard que les enfants purent y être reçus. Ensuite la ^propriété devint une colonie de vacances laïque.
2014 :
Ker Louis est toujours propriété de la municipalité, on y accédé depuis le chemin de Porcé par une allée boisée. Devant sa façade Nord, très sobre, se trouve un petit jardin d'agrément, avec des jardinières en béton décoré d'une ligne en mosaïques bleu-roi, avec quelque éléments jaune-citron, dans le style épurée cubique alors en vogue à la veille de la Première-guerre-mondiale. Le bâtiment est en parfait état, conserve encore l'ensemble de son ornementation extérieur : appareillage en briques et pierres blanches, murs cimentés de couleur coquille, balcons et balustrades en bois découpés, et, chose unique à Saint-Nazaire, des persiennes, éléments méditerranéens, qui permutaient de profiter de l'air marin tout en se protégeant du soleil. La couverture et en tuiles mécaniques. L'ensemble est construit sur un plan carré, en deux pavillons accolés, un carré de trois travées, avec loggia en trois arches côté Sud, face à l'océan, composé d'un rez-de-chaussée sur cave et d'un étage, le toit est à quatre versants à faibles pentes ; l'autre rectangulaire, de deux travées de large, composé d'un rez-de-chaussée sur cave et de deux étages, avec balcon au premier étage de la façade Sud, le toit est à quatre versants à faibles pentes. Devant l'arche centrale de la loggia, un escalier de quatre marche conduit à une étroite terrasse de laquelle descente un second escalier de cinq marches, situé dans l'axe du premier. L'intérieur n'offre aucune particularité, les transformations successives n'ont pas laissé trace d'un ornementation notable, de faux plafonds montés dans les années 1980, y donnent un sentiment d’écrasement dans les pièces.
façade sur l'océan en 1957
1957, vue du parc depuis le perron côté rue ; le haut des murés est décoré de carreaux en verre jaune et bleu
1957, vue depuis l'entrée du parc, avec au bout la villa
1957, dortoir au premier étage
2014