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Tahier, Tahier de Kervaret

  • Tahier et Tahier de Kervaret

    Tahier, voici un nom qui était pour les Nazairiens synonyme d’ancienne bourgeoisie et d’honorabilité. Celle-ci s’étant éteinte en même temps que la ville fut détruite et sa population majoritairement dispersée, elle n’est plus qu’un vague souvenir que parfois ravive la lecture de la liste des anciens maires, où la mention d’un conseiller d’Etat.

    Pourtant, être Tahier s’était être de bon lignage à Saint-Nazaire, être revêtu d’honorabilité, et les membres de cette famille affichaient une certaine fierté, si ce n’est une certaine forme d’arrogance ; les enfants des filles Tahier faisaient en sorte d’associer le patronyme à celui de leur père.

     

    Les origines :

     

    Les Tahier sont originaires de Ploubalay, aujourd’hui une commune de Beaussais-sur-Mer, une paroisse dépendante du diocèse de Saint-Malo, entre Dinard et Dinan. Elle est connue dans les registres paroissiaux depuis Jehan Tahier marié vers 1580 avec Charlotte Agan, née le 15 décembre 1546 à Ploubalay. Leur petit-fils, Bertrand Tahier, marié le 25 juin 1630 avec Gilette Margot, entra en possession du fief de de La Villesgouté, (La Ville-es-Goutte), en Ploubalay. Ses suivants firent carrière dans la magistrature et le droit, et pratiquèrent le partage noble, ce qui leur permis de porter dans les actes le titre d’écuyer, mais aucun ne fit confirmer cette noblesse acquise par comportement noble que permettait la Coutume de Bretagne. On ne lui connait pas non plus d’écu d’armes, élément pourtant indispensable à la noblesse, car « il n’est nulle noblesse sans armoiries ». L’un de ses petits-fils, Julien-Maurice Tahier, né à Ploubalay le 14 janvier 1717, hérita du fief de Villesgouté, et fut contrôleur aux Devoirs à La Roche-Bernard. Il épousa à Guérande, le 2 août 1746, Aimable-Jeanne-Jérômine de Kervéno, (Donges 22 septembre 1719 – Guérande 13 février 1786), dame de Kervaret en Guérande, qui était issue d’une famille de très ancienne noblesse qui portait : d'azur, à dix étoiles d'argent, 4, 3, 2 et 1. Le couple eut au moins douze enfants, dont seuls deux fils atteignirent l’âge adulte.

     

    Généalogie en Presqu’Ile guérandaise :

     

    I° Julien-Maurice Tahier, sieur de La Villesgouté, né en 1717 à Ploubalay, décédé en avant la naissance de son second fils, écuyer, contrôleur aux douanes, capitaine des canonniers, contrôleur aux devoirs à La Roche-Bernard ; marié à Guérande le 2 août 1746 à Aimable-Jeanne-Jérômine de Kerveno (Donges 22 septembre 1719 – Guérande 13 février 1786), d'où 12 enfants, dont :

    1° Jacques-René-Claude, qui suit ;

    2° Julien Maurice qui suit branche Tahier de Kervaret.

     

    II° Jacques-René-Claude Tahier, (Guingamp 19 septembre 1748 – Guérande 13 juillet 1816), désigné dans les actes comme rentier et propriétaire, marié civilement à Guérande le 16 septembre 1798, (30 fructidor an VII), avec sa domestique avec qui il vivait maritalement depuis plusieurs années, Françoise Viaud, (Saint-Molf 1er décembre 1764 – Guérande 6 février 1806). Ce mariage civil avec reconnaissance d’une enfant, dérangea longtemps la famille, certes la Révolution avait changé la société, et un « ci-devant [1]» pouvait épouser une femme de condition très inférieure à la sienne, mais le fait que ce mariage civil fut contracté si tard, fit raconter par les Tahier, que le couple avait en réalité contracté un mariage religieux avant le mariage civil, devant un prêtre réfractaire, donc illégale en période révolutionnaire, dont on n’a jamais pu apporter la preuve ; la seule union connue du ce couple est de fait le mariage civile. Il y aurait eu cinq enfants né de ce couple, mais on n’en connait au moins deux :

    A° Françoise née à Guérande le 9 janvier 1796, reconnue par son père lors du mariage civil de ses parents ;

    B° Jacques-François qui suit.

    tahier

    Jacques-François Tahier © Fonds et collections de la famille Fraisse.

     

    III° Jacques-François Tahier, (Guérande 8 novembre 1799 – Saint-Nazaire 24 mars 1875), capitaine au long cours, syndic des gens de mer à Saint-Nazaire, maitre de port, chevalier de la Légion d'Honneur, médaillé de Sainte-Hélène, époux d'Eléonore-Aglaë Blanchard, sœur fille de l’officier de Santé du port, et sœur d’un éphémère maire en 1830[2]. D’où :

    1° Aglaë, (1836-1919), le docteur Hippolyte Durant, (Nantes 9 juillet 1827 – Saint-Nazaire 1892), diplômé docteur en médecine à Paris le 9 octobre 1860, médecin de la Santé, il se spécialisa dans la lutte contre le choléras, et obtint la médaille du Choléras en Meuse en 1854 ; en 1861, il fit le premier diagnostic de l''épidémie de fièvre jaune qui frappa Saint-Nazaire, un patient agité par la fièvre le frappa à l’œil par accident, il dut subir une énucléation, l'Empereur lui décerna une médaille d'honneur le 15 janvier 1862 ; il fut commissaire municipal à la mairie en 1870 et resta conseiller jusqu'en 1888 ; la Croix Rouge lui décerna sa Croix de bronze en 1871 en récompense de son dévouement ; il assura durant la seconde épidémie de fièvre jaune de 1881, le service durant 21 jours au lazaret de Mindin -  une rue porte aujourd'hui son nom, d’où  postérité sous le nom de Durant-Tahier, (voir http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2012/07/31/notes-sur-la-famille-durand.html ) ;

    2° François-Alexandre, né à Saint-Nazaire le 12 février 1838, capitaine au long-court, marié le 22 juin 1869 à Saint-Nazaire avec Marie Henriette Henry, fille de Jean-Louis Henry, pilote, (1817-1875), et de Jeanne Marie Audrain, (1817-1867), ; d’où :

    A° Blanche-Marie, (Saint-Nazaire 8 avril 1870 – 1962, inhumée au cimetière de La Briandais), épouse Giraud ;

    3° Louise-Aimée, né à Saint-Nazaire le 30 mai 1839 ;

    4° Henri, qui suit.

    IV° Henri Tahier, (Saint-Nazaire le 5 octobre 1845 – Saint-Nazaire 19 février 1924), d’abord clerc de notaire, il tomba amoureux de sa belle-soeur Angèle-Désirée Henry, (Saint-Nazaire le 6 mars 1850 – Saint-Nazaire 9 juin 1916). Il désira l’épouser, mais elle était mineure ; ils consommèrent leur amour et Désirée se trouva enceinte. Chassée par son père, elle trouva refuge chez la veuve Couronnée, rue de Nantes, où elle accoucha d’une fillette le 9 janvier 1871. Le couple se maria finalement trois mois après que la jeune mère accéda à l’âge adulte, le 26 juin 1871, soit le temps de publication des bans. Cette histoire obligea Henri à quitter l’étude qui l’employait. Heureusement son frère le fit entrer comme caissier à la Compagnie Générale Transatlantique. D’où :

    1° Angèle-Henriette Henry, puis Tahier, légitimée au mariage de ses parents, (Saint-Nazaire 9 janvier 1871 – Saint-Nazaire 6 avril 1877) ;

    2° Henri Tahier, dit de Kervaret, (Saint-Nazaire 26 octobre 1873 – Paris ?), ingénieur, marié le 14 avril 1926 à Paris, avec Jeanne Herviau, dont on ne sait pas grand-chose, mais qui semble avoir eu un style de vie dispendieux et qui s’endetta beaucoup, au point de connaitre une faillite en octobre 1924 ;

    3° Gabrielle-Marie-Alexandrine Tahier, (Saint-Nazaire, 2 septembre 1875 – Château-Thiébeau 2 février 1949), mariée le 25 septembre 1906 à Saint-Nazaire avec Eugène-Joseph-Antoine-Marie Nozières, (Chantenay-sur-Loire (commune de Nantes) en 1879 ou 1880, décédé avant le 28 mai 1947), négociant, puis industriel, demeurants à Paris 45 rue des Ternes ;

    4° Hélène Tahier, - Clichy La Garenne 26 janvier 1962), mariée le 15 janvier 1906 à Saint-Nazaire, avec Théodore-Auguste-Joseph Artaud, (°Vertou 8 avril 1879 - décédé avant le 28 mai 1947)), dessinateur, puis dessinateur-géomètre, demeurants à Villemomble 25 avenue des Roses ;

    5° Madeleine, (Saint-Nazaire le 19 septembre 1881 – Saint-Nazaire 26 janvier 1932) assassinée par son locataire en sa villa La Vague à Villès-Martin ;

    6° Andrée-Emilie Tahier, née à Saint-Nazaire le 30 mai 1886, employée de commerce, demeurant à Paris, 25 rue Henri-Monnier.

     

     

    Branche Tahier de Kervaret :

     

    II° Julien-Maurice Tahier de Kervaret, sieur de Kervaret, (La Roche-Bernard le 20 septembre 1749 – Saint-Nazaire 6 décembre 1832) ; fut nommé lieutenant de Frégate en 1778, puis de de Vaisseau 1786, et à nouveau en 1792, et le 18 Floréal an II ; parti à Philadelphie conduire un ambassadeur et toute sa suite, en l'an V (1796) comme commandant de la corvette Mercury, il fut à son retour nommé capitaine de la station navale de Mindin ; nommé capitaine de Frégate en 1814,il fut mis en retraite le 1er novembre 1817. Il avait été nommé maire de Saint- Nazaire le 13 septembre 1815, et resta en place jusqu'en 1823, date à laquelle il démissionna en raison de son âge et de ses infirmités ; chevalier de Saint-Louis 1821 ; propriétaire du domaine du Parc à l'Eau (situé à l'emplacement des anciens frigos, une rue située plus loin porte le nom de ce domaine en souvenir) ; marié à Saint-Nazaire le 18 juillet 1799 à Françoise Thomas, d'où :

    1° Aimable-Geneviève, (1801 - Nantes 11 novembre 1860), religieuse dans l'Ordre de Saint-Louis de Gonzague en la communauté de La Providence à Nantes, inhumée au cimetière de La Briandais où sa tombe existe encore à droit dans l'allée principale ;

    2° Claire-Eulalie, (1802-1866) ;

    3° Aimée-Gertrude, née à Saint-Nazaire le 23 octobre 1806, hérita du domaine du Parc à l'Eau,  mariée sous le nom de Tahier du Kreset à Saint-Nazaire le 10 mai 1830 avec Pierre-François-René de Brégeot, né à Herbigniac le 14 juin 1801, licencié en droit, juge auditeur à vannes le 10 mars 1825, substitut à Savenay en 1829, juge de paix à Guérande en 1849, conseiller général de la Loire-Inférieure de 1850 à 1853, juge de paix à Briec en 1867, d'où postérité, (voyez : http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2012/07/26/notes-sur-la-famille-de-bregeot.html ).

     

     

    [1] Expression qui désignait durant la période révolutionnaire les gens ayant bénéficier de privilèges nobiliaires ou de charge.

    [2] Claude Alexandre Blanchard, officier de Santé, officier de santé, membre de loge maçonnique nantaise Mars et les Arts, maire de Saint Nazaire du 29 juillet 1830 au 21 décembre 1830.