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Bois-Joalland

  • Sous l'étang un village ?

    Il est des légendes tenaces et communes à tous les lieux. Là où il y un château, il y a un souterrain qui traverse la campagne sur des kilomètres, là où sont des ruines il y a forcément eu un crime et un trésor est caché, et chaque fois qu'il y a une retenue d'eau, il y a un village englouti...

     

    Forcément notre bon Saint-Nazaire ne pouvait vivre sans l'une de ces légendes, (la ville d'Is n'est-elle pas bretonne ?), l'étang artificiel du Bois Joalland s'y prête. On est régulièrement venu me demander ce qu'il en était. Il revient souvent dans la bouche des Nazairiens l'histoire d'un '' village noyé par les allemands durant l'occupation ''. Avec un peu plus de détails certains vous affirmeront que '' les nazis auraient inondé un village nommé l'Epine Blanche ''. On reste cependant toujours au conditionnel en faisant ces affirmations, car au fond de soi on se demande comment cela peut être possible dans une retenue d'eau aussi peu profonde, parce que on est surpris par de telles mesures alors que les nazis brûlaient ou rasaient à coup de bulldozer les maisons pour faire répression. Inonder un village dans le bocage nazairien cela demanderait une mise en œuvre complexe et coûteuse. Toute légende à cependant son fond de vérité, et il y a bien eu un '' village '' submergé au Bois Joalland. Remettons cependant quelques éléments '' à échelle '' : le terme '' village '' est mal approprié, à Saint-Nazaire, que se soit dans les dénombrements seigneuriaux et dans les rapports des arpenteurs qui firent le cadastre de 1829, on nommait '' village '' le moindre hameau, qu'il y ait vingt maisons ou seulement trois.

     

    Voici le cadastre de 1829 à l'emplacement de l'étang du Bois Joalland :

    cadastre1.jpg

     

    Et maintenant voici la superposition avec une vue aérienne de l'étang, avec la zone inondée :

    carte 3.jpg

     

    On observe donc la présence d'une métairie nommée Les Bélaudais, et d'un village, Quelmer (Kermel), qui était le siège d'une ancienne métairie de la seigneurie du Bois Joalland.

     

    Sur le cadastre de 1829, on distingue donc une dizaine de bâtiments à usage agricole et d'habitations qui constituaient le village de Quelmer. Le plus long sur l'axe nord-sud, à droite, était la ferme médiévale, seul bâtiment partiellement en pierre, les autres  bâtiments étaient en torchis. En 1850 ces bâtiments abritaient 3 ménages, soit 14 personnes.

    bois-joalland,l'immaculée,soldats-américain,1917s

    Les Bélaudais (ou La Bellaudais), qui n'est pas sans rappeler le nom de La Bellotière, (aujourd'hui La Belle-Hautière). La racine en est la même, c'est le patronyme de la famille Belliote fort nombreuse à Saint-Nazaire, et qui laissa son nom à plusieurs lieux-dits où elle vivait et possédait des fermes.

    Une vue plus détaillée du secteur, et remontée d'après les feuilles des sections R2, E1, et D2, (la zone se trouve dans une zone de coupe entre ces sections), du cadastre de 1829, nous montre la présence de trois bâtiments et d'une croix à un carrefour :

    belaudais.jpg

     

    La métairie des Bélaudais existait encore quand les troupes étasuniennes arrivèrent à Saint-Nazaire le 26 juin 1917, mais que cela n'était tout au plus qu'une ferme partiellement en torchis et à toit de chaume.

     

    Les Etasuniens établirent leur Camp N°1 dans notre ville. Ils investirent des baraquements construits par des prisonniers allemands qui avaient été expédiés par Paris dans le but de remplacer les ouvriers bretons envoyés sur le front. Les Américains furent confrontés au problème redondant de l’alimentation en eau de Saint-Nazaire. L’afflux de soldats provoqua rapidement une pénurie. Le commandement décida la création d'un réservoir de 2.000.000m², sous la forme d'un lac artificiel, en inondant le vallon situé au cœur de l'ancienne seigneurie du Bois-Joalland. Ils chargèrent les soldats noirs et les prisonniers allemands de couper les arbres, de détruire les quelques maisons qui étaient présentes dans la zone à inonder, de construire une digue de barrage, et une route permettant de contourner l'étang. Cette route passa à l'emplacement du manoir du Bois-Joalland, et juste devant les maisons d'un hameau nommé La Cavarderie, qui se situait entre la route du château de Beauregard et la rue Charles Garnier, comme on peut le voir sur la superposition suivante :

    la cavar.jpg

     C'est ainsi que disparurent la ferme des Bélaudais, le village de Quelmer, et la ferme médiévale  dont le ruines étaient encore visibles durant l'hiver 1933-34 suite à un été de sécheresse qui avait presque vidé l'étang, que fut aussi détruit le manoir du Bois-Joalland, (dont il reste la ferme), et que furent constitués les étangs du Bois-Jolland, de Guindreff, et de La Belle-Hautière. L'ensemble de ses retenues d'eau furent achetées par la commune sur cote du Conseil municipal du 18 mars 1920, au moment du départ des troupes américaines.

     

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    Les ruines de la ferme médiévale de Quelmer durant l'hiver 1933-34, suite à la sécheresse qui vida l'étang, photographie parue dans Le courrier de Saint-Nazaire du 28 janvier 1934.

     

    Mais L’Épine Blanche ? On la retrouve dans le second tome de l'histoire de Saint-Nazaire de Fernand Guériff, publié en 1963, il mentionne sa destruction par les américains, ainsi que celui d'un autre village qu'il nomme '' Pengat ''. Henri Moret, pourtant pas avare en détails, et qui était présent sur les lieux à l'époque de la construction, ne mentionne aucun hameau à cet endroit. En fait il y a deux choses qui se superposent dans la mémoire des personnes interrogées entre 1957 et 1963 par Guériff : la mémoire de la création de l'étang, et celle de la destruction du village de L’Immaculée durant la Seconde Guerre mondiale. L'Epine Blanche est le nom du coteau qui se trouve au sommet de la rue du château de Beauregard. Deux hypothèses sur l'origine du nom : la plus vraisemblable : la présence d'un important massif d'épines blanches. La seconde serait que le nom vient d'un cépage nommé en Ile-de-France épinette blanche, qui est en fait le pineau blanc, et remonte au temps où Saint-Nazaire était un pays de vignobles. Il semble en effet qu'il y avait à cet endroit des vignes, mais le cépage à Saint-Nazaire était le " Congor ", (pineau d'Aunis). [Modification du texte en date du 28 décembre 2016] Jusqu'à un courriel de monsieur P.L. en date du 27 novembre 2016, nous pension qu'il y avait confusion entre le nom du coteau et celui oublié du village de La Cavarderie, qui perdit son patronymique au profit de celui de L'Immaculée qui est en réalité celui de l'église et de la paroisse fondées sous le Second-Empire. Mais monsieur P.L. nous a fourni les preuves de l’existence d'un lieudit " L'Epine Blanche, à l’intersection de la route de Nantes au Croisic et de la route reliant la Villez-Thomas à Beauregard. " Ce lieu-dit, composé d’au moins deux maisons, était au nord du village de Quelmer, sur la section des Carrois. Son existence trop courte, située entre 1850 et 1918, fait qu'il n'a jamais été cartographié, et n'est mentionné que dans le décret d’expropriation définitif de novembre 1921.

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    Cadastre de 1829, le X marque l'emplacement du hameau de L'Epine Blanche.

    [fin de la modification du texte en date du 28 décembre 2017]

    Et '' Pengat '' ? Hélas, si Guériff avait su, il ne l'aurait pas mentionné ! Ce '' Pengat '' qu'on pourrait croire breton, est la déformation de '' penga '' sans '' T '' finale, mot d'origine espagnole, qui en argot des soldats étasuniens de la Première-Guerre-mondiale désigne le sexe de l'homme, et par extension un lieu écarté où les hommes peuvent avoir entre eux un rapport sexuel, et à nouveau par extension où ils pouvaient avoir un rapport sexuel avec une femme... La création de l'étang et la présence d'un grand nombre de soldats alors que la majorité des hommes étaient au front avaient aiguisé les appétits, (il y eut entre juin 1917 et octobre 1920, 174 mariages entre Nazairiennes et soldats étasuniens). Il y avait autour de l'étang des bosquets, des prairies, des champs que plus personne ne cultivait faute de bras. Aussi, la zone était devenue un lieu de badinage, et de sexe à la hussarde. L'expression '' penga '' ayant une consonance bretonne, le mot fit long feu, sans que les Nazairiens n'en comprissent le sens. Les soldats stationnés à Saint-Nazaire, préféraient ainsi faire des rencontres sexuelles sur les rives de l'étang que de se rendre dans l'une des maisons closes du camp ou de la ville. Le souci fut qu'il y eut des débordements. Le secteur de l'étang était devenu un lieu de balade pour les curieux, plusieurs familles furent offusquées de ce qu'elles virent. Plus grave, la route reliant Saint-Nazaire à l'Immaculée, avait été détournée pour contourner l'étang, en logeant directement ses rives, et quelques jeunes femmes et jeunes hommes se trouvèrent harcelés par des soldats dont ils ne partageaient pas la langue. Les soldats demandaient '' Hey, wanna grab hold of my penga ? '', ('' Salut, tu veux t'occuper de ma b... ? ''), et les pauvres nazairiens pensaient qu'ils leur demandaient où étaient le lieu que les étasuniens nommaient Pengat. Plusieurs se risquèrent à faire les guides, et cela tourna mal. Au-delà du souci de langue, les intentions n'étaient pas toujours compréhensibles pour des jeunes-gens de 1917-1920 ignorant des choses de la chaire. Il y eut des agressions, des attouchements, des viols. Le haut-commandement étouffa les affaires, la presse locale finie par s'en faire l'écho au début de l'année 1920, à la suite d'une bagarre dans le bourg de l'Immaculée entre soldats alcoolisés et gens du voisinage. Les troupes étasuniens partirent en octobre 1920 et le calme revint.

     

  • La seigneurie du Bois-Joalland

    Le Bois-Joalland, autrefois Le Bois-Jolan, du latin Julius, était une seigneurie inféodée à la vicomté de Saint-Nazaire, et faisant partie de sa paroisse, on ignore l'histoire de la seigneurie avant sa vente en 1533 par Pierre du Chastel, lieutenant du prévôt des maréchaux (le 2 juillet 1487), receveur des fermes à Guérande, à Claude Le Pennec. Elle se situait là où se trouve aujourd'hui l'étang du même nom(1), elle comprenait un manoir, déclare en ruine dans l'aveu du 13 septembre 1734 ( A.D.44, E 572), dans un grand jardin enclos de murs, avec potager, verger, et une chapelle dédiée à Notre-Dame, elle aussi ruinée en 1734 (3), l'ensemble se trouvait là où passe la route affleure l'étang, devant la ferme du Bois Joalland, qui en constituait les dépendances. Le manoir était un bâtiment rectangulaire construit en axe nord-sud la route passe à son emplacement. Outre le manoir, un bois de haute-futaie qui avait disparu en 1739, un petit étang, qui tenait plus de la grosse marre, comblé au moment des travaux, la seigneurie comprenait les fiefs de Lesryo (L'Eriou), et de Bodyaut, constitués de métairies, (La Villeneuve, La Houssaye, Le Grand-Pré, Le Clos Massacre, etc.), de terres et de moulins, et d'autres fiefs, constitués de pièces de terres, sises au territoire de la vicomté de Saint-Nazaire, dont le fief de Port-Ségurand (depuis Porcé).
     

    En vertu du testament de l'abbé Charles Gouro, recteur de Saint-Nazaire de 1576 à 1596, qui fonda une chapellenie perpétuelle d'une messe chaque vendredi, dite messe de " quinque plagis Dominis nostri Jesu Christi ", à laquelle étaient affectées plusieurs pièces de terre, le seigneur du Bois-Joalland avait un privilège en l'église paroissiale : " Personne ne pourra prétendre à cette chapellenie dont le sieur Boisjolan aura seul le droit de présentation s'il n'est prestre chantant messe ou ayant ordre sacré et enfant natif de la dicte paroisse de Saint-Nazaire "(4). Ajoutons qu'en Guadeloupe, sur la commune de Sainte-Anne, fondée par des Bretons au 17e siècle, il existe une plage nommée Bois-Joalan.



    (1) Cet étang artificiel, qui fait partie des bassins d'alimentation de la ville, a été réalisé par les régiments américains stationnant à Saint-Nazaire entre 1917 et 1922.

    (2) le texte dit : «  pourpris devant et derrière ».

    (3) D'après Henri Moret, les restes des bâtiments seigneuriaux auraient été remployés pour la réalisation des routes.

    (4) A.D., G, 585; Soûlas, le clergé de Saint-Nasaire ; H. Kerviter, les Procés-Verbaux de l'ancien Conseil municipal de Saint-Nazaire, I, p, 18 avec reproduction d'un extrait du testament de Charles Gouro, conservé dans les Archives de la Fabrique.

     

     

     

    Familles seigneuriales du Bois-Joalland :

     

     

    chastel.jpgdu Chastel :Fascé d'or et de gueules de six pièces. Devise : 
    Mar car Doué (s'il plaît à Dieu).
    Cri :  dequerrâ : Vaillant du Chastel !

    Famille noble d'extraction chevaleresque originaire de Landunvez dont une branche s'établit à Nantes.

     

    Pierre du Chastel, chevalier, seigneur du Bois-Joalland en 1487, prit les armes contre le duc François en choisissant le camp du roi de France. Il pourrait être fils de Guillaume du Chastel, capitaine du château de Guérande, qui durant l'attaque de Saint-Nazaire en 1479 par un détachement castillan, prit les armes à la tête de 16 hommes pour défendre Chemoulin. devenu chambellan du roi Charles VI, tué devant Jersey en 1404 sans laisser de postérité. Il avait trois frères cadets dont on suppose que l'un fut seigneur du Bois Joalland et ancêtre de Pierre du Chastel, qui suit.

    En 1533, la seigneurie est vendue par Pierre du Chastel à Claude Le Pennec, il ne nous est cependant pas possible de déterminer si c'est le même Pierre ou son fils. 

     

     

     

     


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    De gueules à trois têtes de femme d'argent, les cheveux d'or.

     Le nom Le Pennec signifie " têtu " en breton, les armoiries de la famille sont donc " des armes parlantes ".

     

    Famille guérandaise issue de Jean Le Pennec, anobli par le duc Jean V par lettres du 15 avril 1433, par lesquelles le duc déclara comme constituées en biens nobles les terres que Michel possédait au pays de Guérande, en récompense pour son soutient et ses actions en faveur des Montfort durant les guerres de succession. 

     

     

    Généalogie réalisée grâce aux preuves de noblesse de Jacques le Pennec fournies pour les Pages de la Petite Écurie en avril 1699, (B.N., fr. 31783, f 57).



    Claude Le Pennec, chevalier, seigneur du Bois-Jolan par acquisition de Pierre du Chastel, fit aveu de sa seigneurie en 1540 (A.D., E 572), huguenot,  décédé en 1543 ; il déclara vivre noblement avec sa famille le 3 avril 1537  devant les conseillers députés du Roi pour le ban et l'arrière banc du ressort de Nantes, acte réalisé chez maître Hémeri, notaire à Saint-Nazaire ; marié par contrat du 3 juillet 1523 signé à Nantes chez maître Verger, avec de Françoise Eder, fille de Jean Eder écuyer, seigneur de Beaumanoir et de la Haie-Eder, et de Jeanne Le Seneschal, son époux s'endetta fortement, elle régla les droit de rachat des héritages de la succession de son époux au nom de ses enfants mineurs, et se trouva investie de la pleine propriété des biens de son époux par autorisation du sénéchal de Guérande ; d'où :

    1° Marc, qui suit ;

    2° Jeanne, qui interviendra auprès du duc de Mercoeur et du colonel des Espagnols pour libérer son neveu Gédéon en 1591, et s'engagea comme caution auprès de son cousin germain Prigent de Cibouaud, seigneur de Tregaret, conseiller d'Etat et des finances du duc de Mercoeur pour le payement de la rançon ; épouse par contrat accordé le 23 mai 1556 avec Jean Grignon, seigneur de La Sale, échevin de Nantes ;

    3° Anne, épouse : 1° Jan Avril, chevalier, seigneur de Lormaye, de La Grée et de Coesbo, receveur des fourrages, premier président à la Chambre des comptes, père de sa belle-sœur Jeanne (et devient donc belle-mère par alliance de son frère Marc), d'où une postérité qui sera en procès avec les Le Pennec au sujet de la succession Avril.

     

    II° Marc Le Pennec, écuyer, seigneur du Bois-Jolan, décédé en 1571 ; fit aveu et dénombrement des héritages mouvant de la seigneurie de Campsillon le 4 mai 1566 auprès de Pierre de Tournemine, seigneur de Campsillon ; marié par accords en sein privé le 16 mai 1559 avec Jeanne Avril2, fille de Jan Avril, chevalier, seigneur de Lormaye, de La Grée et de Coesbo, receveur des fourrages, premier président à la Chambre des comptes, et de Marie Bellebarbe, (Jean Avril épousa en seconde noce peu après le mariage de sa fille, la sœur de son beau-fils, Jeanne Le Pennec, se mariage est en fait un compromis sur la dot de sa fille), d'où :

     

    III° Gédéon Le Pennec, écuyer, seigneur du Bois-Jolan, décédé en 1607 ou 1608 ; il tient en 1591 le château de La Bretesche, citadelle huguenote attaquée par les Espagnoles, il y est fait prisonnier et conduit en prison à Nantes, sa tante Jeanne Le Pennec œuvra pour sa libération, il est libéré en 1592 sur payement d'une rançon avancée par son cousin Prigent Cibouaud, il vendit entre autres pour rembourser son cousin la seigneurie du Bois-Joalland pour la somme de seize mille livres à un autre cousin, René Charette, écuyer, sieur de La Bretonnière et de Montbert, seigneur d'Aigrefeuille, (maire de Nantes en 1609), et son épouse Anne Martin, (ceux-ci la revendirent à sa veuve en 1612)3 ; fit déclaration le 14 octobre 1596 devant le sénéchal de Rennes qu'il acceptait par bénéfice d'inventaire la succession du frère de son épouse, Jean Avril, chevalier, seigneur de La Grée, et de Coesbo, conseiller du Roi, maître des requêtes en son hôtel, et premier président de la chambre des comptes de Bretagne, mais parce que le montant des dettes de l'héritage était équivalant aux biens qui le constituaient, il voulu renoncé à celui-ci par acte signé en 1601, se qui le conduit a être attaqué en justice par Suzanne Avril, ; marié en 1584 à Françoise du Dréseuc4, dame du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, fille de Bonaventure du Dréseuc, chevalier, seigneur du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, et de François de Lauban, (elle épousa en seconde noce Nicolas des Brosses, seigneur de Kergomar), elle reprit la gestion complète des biens de sa famille, intenta plusieurs procès pour contester des ventes anciennes d'oeillets et la succession de sa grand-mère maternelle Jeanne du Verger, elle congédia des fermiers dont les gestions laissaient à désirer, elle posséda jusqu'à 260 œillets, et racheta la seigneurie du Bois-Jolland en 1612, elle laissa à son fils un important héritage ; elle bénéficia le 10 mai 1608 d'une sentence arbitrale, pour être maintenue au nom de son mari dans sa succession noble de Jean Avril son aïeul seigneur de Lormaye et de Jean Avril son oncle, seigneur de La Gree, premier président de la chambre des comptes de Bretagne, comme héritier Jeanne avril sa mère ; elle décéda le 25 avril 1622 ; d'où entre autres :

    1° Gabriel, qui suit ;

    2° Jacqueline ;

    3° Jacques, fit partage noble en temps que '' puiné et juvigneurde '' son frère Gabriel, le 24 septembre 1630, acte reçu chez maître Molle, notaire à Guérande, époux de Renée martin, d'où :

    a° Jan, sieur de Leprerar et de La Sauraye, maintenu noble avec ses cousins le 4 janvier 1669.

     

    IV° Gabriel Le Pennec, chevalier, seigneur du manoir de Lesnerac, de Trévécar, d'Escoublac, et du Bois-Jolan grâce au rachat de la seigneurie par sa mère, fit aveu pour celle-ci en 16275 ; inhumé le 3 décembre 1634 dans l'enfeu de l'église d'Escoublac ; marié par contra du 22 septembre 1624, chez maître Davi, notaire à Nantes, avec Lucrèce Ménardeau6, fille de Pierre Ménardeau, écuyer, seigneur de La Bouchetière, conseiller du Roi, maître des comptes de Bretagne, et de Marguerite de Marques ; elle fit aveu en 1635 pour la seigneurie du Bois-Joalland7 ; d'où :

    1° Jacques, qui suit ;

    2° Françoise, fit partage noble avec son frère Jacques le 3 décembre 1656 ; mariée à Nantes le 11 septembre 1645 à Charles du Bois, écuyer, seigneur de La Ferronnière ;

    3° Gabriel, seigneur du Bois-Jolland, fit accord avec son frère Jacques sur le partage noble des biens de leurs parents le 24 septembre 1630 chez maître André Mollé notaire à Guérande, que Gabriel nomma le 24 mai 1631 comme greffier de la seigneurie du Bois-Jolland ; A sa mort la seigneurie du Bois-Joalland revient à son neveu Charles Le Pennec.

     

    V° Jacques Le Pennec, chevalier, seigneur de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, vicomte du Brontay, sieur des fiefs de Lesryo et de Bodyaut, capitaine des garde-côtes au département de Guérande et du Croisic, maintenu noble le 4 janvier 1669 avec ses enfants, fit aveu pour la seigneurie du Bois-Joalland en 16768, fit enregistrer ses armoiries à l'Armorial général en octobre 1697, décédé peu après ; marié : 1° par contrat du 26 août 1651, chez maître Cireul à Angers, avec Louise du Bois9, fille de Louis du Bois, écuyer, seigneur de La Touches Feronnière, et de Florence Davi, chez maître Cireul à Angers ; 2° 15 juillet 1664 à Renée Le Moyne, fille de François Le Moyne, écuyer seigneur de La Tour, auditeur à la Cour des comptes, et de Jeanne Georgeteau ; d'où du premier lit :

    1° Charles, qui suit ;

    2° Margueritte, inhumée à Nantes le 30 août 1681 :

    3° Jacques.

     

    VI° Charles Le Pennec, chevalier, seigneur du Bois-Jolan, du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, décédé en 1705, fit enregistrer ses armoiries à l'armorial général en même temps que son père ; marié contrat, chez maitre Merle à Nantes, le 14 décembre 1681, avec Jeanne Gorge10, sur consentement de Pierre Gorge, son frère seigneur de La Porte, conseiller au parlement de Metz, et religieusement à Nantes le 15 décembre 1681, fille de feu d'Etienne Gorge, écuyer, et de feue Perrine Le Mercier, d'où :

    1° Jacques, qui suit ;

    2° Julie-Céleste-Perrine, (1685 - 28 décembre 1749), épouse du marquis de Sesmaisons, qui à la mort de ses neveux récolta la succession Le Pennec (voyez article de Sesmaisons qui suit).

     

    VII° Jacques Le Pennec, chevalier, seigneur du Bois-Jolan, du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac,vicomte du Brontay, etc, commandant de la capitainerie des Gardes côtes de Saint-Nazaire, né à Nantes le 16 décembre 1682, baptisé le 17 décembre, mort en avril 1741 ; fit ses preuves pour les pages de la Petite écurie, en avril 1699, (B.N., fr. 31783, f 57) ; fit aveu pour la seigneurie du Bois-Joalland le 13 septembre 173411  auprès de Perrine-Françoise de carné, vicomtesse de Saint-Nazaire ; époux de Jeannne-Céleste de Lambilly, d'où :

    1° Claude-Laurent, officier de vaisseau, décédé à 22 ans le 7 juin 1748 ;

    2° Jacques-Bertrand mort à 24 ans en février 1755 ;

    3° Julie-Céleste-Perrine, baptisée le 8 octobre 1727.



     


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    De gueules à trois tours de maison d'or.

     

     

    I° Charles marquis de Sesmaisons, écuyer, seigneur de La Sauzinière, de Malleville, de Portechai et de La Caillère, (1677 – 27 avril 1730), marié : 1° Cécile du Pé d'Orvault ; 2° Julie-Céleste-Perrine Lepennec, dame de Lesnerac, de Trévécar et l'archéologue Léon Maitre au du Bois-Jolland, qui veuve acheta la châtellenie d'Ust et ses dépendances à Anne-Camille Avril, (1685 - 28 décembre 1749), fille de Jacques Le Pennec, chevalier, seigneur de Lesnerac, de Trévécar et du Bois-Jolland, et de Jeanne Gorge ; d'où du second lit :

    1° Claude-François, qui suit ;

    2° Louis-Henri-Charles-Rogatien, (1751-1830), vicomte de Sesmaisons, page de Louis XV, mestre de camps et armées de France en 1776, d'où postérité ;

    3° Anne-Marie-Sidonie, née en 1753.

     

    II° Claude-François marquis de Sesmaisons, comte de Saint-Saire, seigneur de la Sauzinère, Lesnerac, Escoublac, Crévecoeur, Bois-Jolan, Ust, Nesle, Mesnil-Mauger, Beaubec, fief de Léon, Bois-Savary, et Anglesqueville, né le 29 mai 1709, lieutenant général des armées du Roi en 1767, décédé le 6 février 1779 ; marié par contrat du 11 mars 1743, Marie-Gabrielle-Louise de La Fontaine-Solare, fille de François de La Fontaine-Solare, comte de La Boissière, et d'Henriette de Boulainvilliers, d'où :

    III° Claude-François-Jean-Baptiste-Donatien marquis de Sesmaisons, comte de Saint-Saire, seigneur de la Sauzinère, Lesnerac, Escoublac, Crévecoeur, Bois-Jolan, Ust, Nesle, Mesnil-Mauger, Beaubec, fief de Léon, Bois-Savary, et Anglesqueville, né le 23 juin 1749, maréchal de camp le 10 décembre 1797, chevalier de Saint-Louis, décédé en 1804 ; marié en septembre 1778, Renée-Modeste Gouyon du Vaudurant, fille de Louis-Claude Gouyon du Vaudurant, chevalier, seigneur du Guern, lieutenant général des armées du Roi, et de Renée-Pauline-Pélagie Saget de la Jonchère, d'où :

    1° Claude-Louis-Gabriel-Donatien, qui suit ;

    2° Marie-Camille-Adélaïde-Céleste.

     

    VI° Claude-Louis-Gabriel-Donatien marquis de Sesmaisons, né à Lesnerac le 23 décembre 1781, colonel d'Etat-Major en 1814, maréchal de camp, pair de France en 1823, grand d'Espagne en 1826, gentilhomme de la Chambre du Roi, député de la Loire-Inférieure de 1827 à 1830, commandeur de la Légion d'Honneur, décédé à Paris le 29 avril 1842 : marié le 12 février 1805 à Rouen avec Anne-Charlotte-Françoise Dambray, (1786-1866), fille de Charles-Henri Dambray, chancelier de France, président de la chambre des Pairs, et de Marie-Charlotte-Antoinette de Barentin, d'où :

    1° Marie-Charles-Donatien, marquis de Sesmaisons, (1805-1867) ;

    2° Marie-Charlotte-Hermine, (1806-1867) ;

    3° Marie-Armelle-Charlotte, (1814) ;

    4° Marie-Charlotte-Similienne, (1817-1897) ;

    5° Maclovie, (1820).

     

     La famille de Sesmaisons resta  propriétaire de terres au Bois Jolland jusqu'au milieu du 20e siècle. Cependant, les restes du manoir et sa  métairie avaient été vendue dès le 19e siècle ; en 1850 la métairie du Bois Jolland appartenait à monsieur Masseron qui possédait aussi la métairie de la Villeneuve.

     

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    la ferme du bois Joalland en 1900

     

    1 Eder : De gueules à la fasce d'argent, accompagnée de trois quintefeuilles du même.

    2 Avril : d'argent au pin de sinople, fruité d'or. Sans lien avec les Avril de Chauvière d'Ust.

    Charette de La Bretonnière : D'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules, accompagné de trois canettes de sable, becquées et membrées de gueules.

    4 du Dréseuc : de sable au croissant d'argent accompagné de trois étoiles du même. (à ne pas confondre avec les du Dreiseuc du pays de Morlaix qui portent :  De gueules au chevron d'hermine surmonté d'une coquille d'or.)

    5 A.D. 44, E 572

    6 Ménardeau : D'azur à trois têtes de licornes d'argent.

    7 A.D.44, E 572

    8 A.D.44, E 572

    9 du Bois : de gueules à trois coutelas d'argent, posés en pal, pointe en bas, 2 et 1.

    10 Gorge : de gueules au chevron d'or accompagné de trois tours.

    11 A.D.44, E 572

    12 Famille noble d'extraction chevaleresque de 1375, admise aux Honneurs de la Cour en 1767, 1776, 1777 et 1781, (A.N., MM 817 - B.N., fonds Chérin n° 124) , ayant fait ses preuves en novembre 1982 à l'A.N.F.

     

     

  • Les fermes de Villeneuve et du Bois-Joalland

    Dons nos prochains articles, nous traiterons de l'histoire de la seigneurie du Bois-Joalland, mais avant cela nous allons ici parler de deux éléments du patrimoine nazairien dont l'histoire se rattache à celle de cette seigneurie : la ferme du Bois-Joalland et la ferme de Villeneuve.

     

    Située le long de la route qui borde l'étang, peu avant le bourg de l'Immaculée, la ferme du Bois-Joalland n'est pas le manoir seigneurial, le manoir se situait là où se trouve aujourd'hui la route et la rive de l'étang qui ne fut créé qu'entre 1917 et 1920, ce manoir a disparu avant la Révolution, cependant cette ferme était la métairie principale de la seigneurie. Si le long corps de ferme en fond de cour est du 18e siècle, la maison actuelle ne date que du 19e siècle, le logis originel se trouvait en retour entre la maison actuelle et le corps de ferme. 

     

    Située aujourd'hui entre la rive de l'étang  et le terre-plein de la D492,  la ferme de Villeneuve était l'une des métairies nobles que possédaient les seigneurs du Bois-Joalland sur le territoire de la seigneurie. Tout porte à croire qu'elle fut un temps résidence du sénéchal seigneurial. Contrairement aux fermes ordinaires de Saint-Nazaire, qui étaient construites en torchis sur une base en pierres, (la ferme Couronnée en est un parfait exemple). La métairie de Villeneuve au Bois-Joalland, est un bâtiment typiquement du début du 16e siècle, construit intégralement en pierres, tout en longueur, avec des portes ogivales ou à linteaux à accolades, la toiture était à l'origine en chaume. Le bâtiment est divisé en deux unités d'habitation, dont une comprenant une salle basse dotée d'une cheminée monumentale et les restes d'un placard en maçonnerie, dont les étagères sont constituées de pierre plates, ce qui confirmerait la présence du sénéchal de la seigneurie dans ce logement. Une soue à cochon est accolée au pignon ouest. la cour a été surélevée au moment de la création de l'étang. Aujourd'hui Villeneuve est encore le siège d'une exploitation, quoique le bâtiment historique, couvert actuellement d'ardoises, était transformé en grange, et qu'une nouvelle habitation fut construite après la Seconde-Guerre-mondiale en prolongement de celui-ci.

     

    Du 16e au début du 20e siècle, les propriétaires de ces métairies furent les familles du Chastel, Le Pennec du Bois-Joalland, de Charrette durant 20ans, puis à nouveau Le Pennec du Bois-Joalland, et enfin de Sesmaisons qui vendirent par pièce leur domaine nazairien. 

     

    En 1857, la métairie appartenait à monsieur Masseron qui possédait aussi la métairie du Bois Joalland.

     

    Au début du 20e siècle, la ferme de Villeneuve servit de décor pour une série de cartes-postales de genre par le photographe Degas, on y distingue très bien les détails architecturaux.

     

    C016-VIE-chat-et-souris.jpg

    collection de monsieur L.

     

    C023-VIE-la-main-chaude-19060319.jpg

    collection de monsieur L.

     

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    Les autres métairies de la seigneurie du Bois-Joalland, n'ont pas laissé de trace notable en dehors de leurs noms...