Les '' HLM Kerlédé '' occupent l'emplacement de la ferme seigneuriale nommée '' La Noë de Kerlédé ''. L'histoire de cette ferme est liée à celle de la seigneurie et du manoir jusqu'au milieu du 19e siècle, (voir à ce sujet les deux articles sur la seigneurie et le manoir de Kerlédé). A partir de 1844, Adèle-Marie Corbineau, épouse de Nompère de Champagny, vendit les biens qu’elle avait hérités de son père, le baron de Corbineau, à Saint-Nazaire. La ferme de La Noë fut achetée avec le manoir de Kerlédé par Emile Lasson le 2 juillet 1846, en 1869 il la revendit à un notaire natif de Noyers, en Normandie, Pierre-Louis Harel, (1814-1887), établi à Saint-Brieuc. Sa position de notaire lui permit de prendre à l'état civil le nom de Harel de La Noë, c'est sous ce nom qu'il épousa en 1848 Marguerite Jeanne Louise le Verre, (1823-1852), dont il eut Marie Clotilde-Louise, (1848-1915), épouse d'Auguste-Marie-Eugène Guichon de Grandpont, et Louis-Auguste-Marie Harel de La Noë, (1852-1931), illustre ingénieur breton des Ponts et Chaussées, qui fut le dernier à porter le nom. Pierre-Louis Harel avait profité de l’existence d'une famille noble bretonne homonyme alors éteinte pour s'inventer une filiation noble. Ces prétentions trompèrent Pol Poitier de Courcy qui dans son Nobiliaire et armorial de Bretagne, attribua à cette famille les armes des Harel bretons : D'or au lion morné de gueules.
Cadastre de 1829
La ferme était composée d'un long corps abritant étable, grange et écuries, et d'un bâtiment d'habitation. La disposition est semblable à la métairie du Bois-Joalland. Il y a avait à proximité le vivier seigneurial de Kerlédé, et une petite retenue d'eau constituée à l'aide d'une écluse sur le ruisseau de La Coulée du Bois, (qui sera avant 1914 le plan d'eau de la guinguette de Ker Brun).
Une vue de la ferme au début du 20e siècle, alors exploitée par la famille Freulon
dont deux des fils figurent sur cette carte postale.
La famille Freulon eu la ferme en métayage au début du 20ème sicle, puis après la Guerre d'Espagne, ce fut monsieur et madame Uzzataro, un couple basque qui possédait une trentaine de vaches. Après guerre le propriétaire de la ferme, qui vivait à Paris, vendit à la mairie une partie de ses terres pour y construire des baraquements pour le relogement de la population en attente de relogement. Les enfants des baraques de Kerlédé se souviennent encore qu'ils allaient voir les deux ânes, et qu'ils entraient dans le près pour aller au bord de la marre, au risque de se faire encorner par les vaches, et se faire poursuivre par monsieur Uzzataro armé de sa fourche. Beaucoup s'en souviennent comme le champ Pingo, parce que méchamment le métayer était surnommé " l'Espago "abrégé en " Pingo ". Monsieur et madame Uzzataro fournissaient en lait, beurre et œuf les gens des baraquements, " La Crèmerie du Rocher du Lion ", mais aussi l'épicerie qu'ils possédaient à l'angle des rues du Bois Savary et du 28 février 1943, face au lycée Notre Dame d'Espérance.
Vue de Kerlédé dans les années 1960 : 1 le camping municipal devenu aujourd'hui parc ; 2 les baraquements ; 3 la ferme.
Le logis de la ferme de La Noë de Kerlédé avant destruction
Un vaste programme de construction de 716 logements HLM fut entrepris en 1968 à la place des baraquements et de la ferme. Le chantier débuta en décembre 1968, il commença par le tracé des rues avec des voix courtes et non rectilignes afin d'empêcher les conducteurs de conduire trop rapidement. La construction s'acheva en décembre 1971, 324 logements avaient été livrés dès décembre 1970. Les 716 logements furent répartis comme suit :
9 bâtiments linéaires, constitués d'un sous-sol, un rez-de-chaussée et 3 étages ;
10 bâtiments ponctuels, constitués d'un sous-sol, un rez-de-chaussée et 4 étages ;
5 tours, constitués d'un sous-sol, un rez-de-chaussée et 10 étages.
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logements
Surfaces habitables
types
nombres
Par types
totales
1-bis
39
33m²
1287m²
2 pièces
129
50m²
6.450m²
3 pièces
291
63m²
1.8333m²
4 pièces
221
77m²
1.7017m²
5 pièces
36
93m²
3.348m²
Totaux
716
46.435m²
La construction fut rapide car réalisée avec des panneaux préfabriqués, isothermes, et '' revêtus de matériaux auto-lavable ''. Chaque appartement fut livré avec des volets roulants aux fenêtres, à l’exception de celles des salles-de-bain et des cuisines. Les salles-de-bain des types 1-bis et des deux pièces furent équipées de bacs de douches, celles des autres logements le furent de baignoires. Tous furent équipés pour la réception des deux chaînes de télévision qui existaient alors...
Plan d'un étage de l'une des tours
L'ensemble bâti fut doté du chauffage collectif, alimenté par une chaufferie centrale, relayée par 8 sous-stations.
On attribua les logements selon le canevas suivant :
En 1970/71 |
Équivalence de la somme en euros de 2014 |
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Types de familles avec enfants de moins de 10ans |
Type de logement accordé |
Loyer mensuel avec chauffage et charges diverses |
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Un couple avec 3 enfants |
4 pièces |
288,62 Fr. |
305,80 € |
Un couple avec 2 enfants |
3 pièces |
252,19 Fr. |
267,20 € |