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Van Bredenbeck de Chateaubriant

  • Alphonse de Chateaubriant

    L’écrivain Alphonse de Châteaubriant, né van Bredenbeck de Chateaubriant, est issu d’une famille bourgeoise originaire d’Utrecht qui porte pour armoiries : D'azur au cygne d'argent surmonté d'une étoile de même (cf. cachets). Devise : Stella fide adveniatn.

    Celle-ci acquit le fief et le manoir de Chateaubriant à Sainte-Gemmes-sur-Loire dont elle prit le nom.

     

    Alphonse s’établit à Saint-Nazaire à la suite de son mariage. Ecrivain récompensé par le Prix Goncourt 1911, il sombra dans le fascisme et la collaboration durant l’occupant allemand. Nous brosserons plus avant sa vie à la fin de cet article, en prenant l’angle généalogique, car les alliances de sa famille le rattache autant à la famille de son épouse, les Bachelot-Villeneuve, qu’à sa cousine Odette Loyen du Puigaudeau, nous semblent essentiels pour comprendre ses attaches avec Saint-Nazaire et La Brière.

     

    Généalogie :

     

    I° Gaspard-Henri van Bredenbeck, marchand affineur de sucre né en 1637 à Utrecht, s'établit à Angers en 1658 à l'appel du corps de ville ; épousa le 23 juillet 1668, à Nantes, Marie van Butselaer ; ils abjurèrent le protestantisme à la révocation de l'Edit de Nantes en 1685 ; il acquit en 1669 la terre de Chateaubriant à Sainte-Gemmes-sur-Loire ; d'où :

    II° Martin van Bredenbeck, sieur de Chateaubriant, décédé en 1724, capitaine au régiment de La Rochetulon-Infanterie, s'établit à Saint-Domingue où il épousa en 1707, époux de Jacqueline Barley du Fresnay des Granges, d'où sept filles et un fils qui suit :

    III° Robert-Mathurin van Bredenbeck, sieur de Chateaubriant, né à Saint-Domingue en 1716, marié à Saint-Domingue en 1751 avec Marie-Anne Conégut, fille de Joseph Conégut, planteur de café et de coton, président du Conseil supérieur du Capet de Marie-Anne Marchand ; d'où :

    1° Martin-Robert, qui suit ;

    2° Marie-Claude.

    IV° Martin van Bredenbeck de Chateaubriant, né à Saint-Domingue en 1753, décédé en 1812, capitaine au Régiment de Poitou, chevalier de l'Ordre de Saint-Louis en 1783, autorisé à quitter l’Armée en 1790, il épousa au Havre en 1787 Anne-Désirée Sézille[1], fille d'Anthoine-Zénon Sézille, contrôleur général des fermes, et d'Anne-Marie Charlier, qui tint un salon à Angers ; d'où une fille et un fils qui suit :

    V° Gaspard van Bredenbeck de Chateaubriant, (Angers 1er janvier 1795 - 1880), artiste peintre, garde du corps du Roi en 1814, participa à la prise du Lude durant les Cent-Jours dans l’armée levée par le général d’Andigné, capitaine au régiment de la garde Royale en 1822, service qu’il quitta pour se retirer en Vendée au manoir de La Mothe-Saint-Sulpice, à Saint-Sulpice-en-Pareds, propriété de son épouse, Marie-Estelle Pichard du Paty, (Fontenay-le-Comte 7 janvier 1801 – Hyères 2 décembre 1876), fille d'Alexis Pichard du Paty, président du tribunal, et de Geneviève Robert de Boisfossé, qu’il avait épousé à Angers le 25 novembre 1819 ; il inspira le personnage du roman «  Monsieur de Lourdine » ; d'où :

    1° Gaspard-Alexis-Martin, (Angers 17 février 1822 - 1862), caporal le 30 mars 1842, caporal de la Gendarmerie le 19 août 1842, sergent le 17 décembre 1842, passé aux escadrons de Spahis de Constantine le 29 décembre 1842 en qualité de brigadier, maréchal de logis fourier le 26 avril 1843, maréchal des Logis le 16 janvier 1845, passé au 3ème Régiment des Spahis le 26 avril 1843, se brisa le tibia droit au service le 10 janvier 1847 chevalier de la Légion d’Honneur le 19 juillet 1847 ;

    2° Clothilde Ferdinande Louise Radegonde, peintre, épouse de Emile-Ferdinand Loyen de Puigaudeau, (mère du peintre Ferdinand du Puigaudeau et grand-mère d’Odette, voyez article Loyen de Puigaudeau[2]) ;

    2° Henri, (1832-1884), maire de Saint-Sulpice-en-Pareds ;

    3° Estelle, supérieure au Sacré-Coeur d'Angoulême ;

    4° Louise-Octavie, née à Poitiers le 4 mars 1835, religieuse, responsable   à Hyères, de l'ouvroir que son père avait financé pour l'Association du Saint Nom de Jésus ;

    4° Guy-René-Gaspard, né le 21 juillet 1838 à Poitiers, artiste peintre, mort avant 1862 ;

    5° Alphonse-René-Marie, qui suit ;

    6° Sainte, décédée à Poitiers le 14 mars 1843.

    III° Alphonse-René-Marie van Brédenbeck de Châteaubriant, (18 mars 1841 – Nantes 4 février 1914), zouave pontifical, prit part à la bataille de Castelfidardo, le 18 septembre 1860, artiste peintre, élève d'Alex’ Cabanel, marié le 12 mars 1878 à Rennes, avec Marie-Louise Arnaud, (Niort 7 mars 1856 – Nantes 20 février 1883), artiste peintre admise à l’Académie Julian, fille de Pierre-Hippolyte Arnaud, et de Léonie Marot (1837-1871) ; d'où :

    1° Alphonse, qui suit ;

    2° Marie-Louise, (Nantes le 14 mars 1879 – Nantes29 août 1945), mariée à Nantes le 3 décembre 1918 avec Casimir Boutillier de Saint-André, (Ponts-de-Cé,12 décembre 1867 – Nantes 25 novembre 1967) ;

    3° Guy-Alexis-Robert, (Nantes avril 1881 – Angers 1967), marié le 20 mai 1913 avec Renée de Vuillefroy de Silly, (Guipavas 22 septembre 1884- Angers 8 septembre 1972), d'où postérité.

    IV° Alphonse van Bredenbeck de Châteaubriant, (Rennes, (ferme de La Taupinais en La Prévalaye), 25 mars 1877 – Kitzbühel 2 mai 1951), surnommé " Sinet " en famille. Bachelier en 1894 et 1895, philosophie, mention AB, il fit rhétorique supérieure au Lycée de Nantes et entra à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr, mais il n'eut pas de carrière militaire, et devint  un grand écrivain de la littérature française, il fut notamment lauréat du prix Goncourt en 1911 pour son roman " Monsieur des Lourdines "[3], et reçut en 1923 le Grand prix du roman de l'Académie française pour " La Brière " [4]; servant comme ambulancier durant la Première-Guerre-mondiale, il fut profondément  bouleversé par les combats, et devient alors convaincu de la nécessité d'une réconciliation de la France avec l'Allemagne afin d'éviter une nouvelle guerre. Mais au lieu de verser dans une idée de l'Europe des peuples, il tomba dans la germanophile. Catholique enflammé, sinon illuminé, et horrifié par le communisme athée, partisan de l'ordre, le national-socialisme devient pour lui un idéal politique. Son livre " La Réponse du Seigneur ", traduit son aveuglement devant Hitler, et sa croyance en un retour à l'esprit de la chevalerie, mêle de mystique catholique. A l'issue d'un voyage en Allemagne en 1937, il publia " La Gerbe des forces ", livre où il s'engage en faveur de l'idéologie hitlérienne, son aveuglement fut tel qu'il crut voir une sorte de compatibilité entre le christianisme et le nazisme, (qui pourtant prônait le paganisme germanique), allant jusqu'à proclamer à la suite de l'entrevue que lui accorda le chef nazi le 13 août 1938, à Berchtesgaden, au Berghof, qu'Adolf Hitler était " un nouveau Messie " ! Il n'avait probablement pas lu " Mein Kampf ", et d’ailleurs sa connaissance de la langue allemande était approximative ; le linguiste et historien Paul Lévy (15 mai 1887 – 29 août 1962), dénonça dans l’un de ses ouvrages en 1952 les traductions approximatives dont La Gerbe était truffée[5]. Dès le début de l'Occupation il s'engagea dans la voie de la collaboration (voulue par Pétain), et créa, aidé par Marc Augier, (qui entrera dans de la Waffen-SS), " La Gerbe ", un périodique qui parut à partir du 11 juillet 1940, et qui, sous des prétextes littéraires, enrôlant dans les colonnes, Paul Morand, Marcel Aymé, Abel Bonnard, Claude Farrère, Sacha Guitry, Jean de La Varende, Jean Giono, André (Storm-)Castelot (qui était aussi son secrétaire et dont la mère Gabrielle Storms-Castelot, était la maîtresse d'Alphonse !), mais encore sa cousine germaine la nazairienne Odet du Puygaudeau. Celle-ci quitta la revue quand Eitel Friedrich Moellhausen, (Smirne 1913 – Monza 1988), diplomate alors en poste à l'ambassade d'Allemagne à Paris prit le contrôle de la revue en mai 1941[6],[7]. Alphonse, à l’ego démesuré, se perdit dans des soutiens anticommunistes tintés de pseudo catholicisme... Au moment de la débâcle allemande en août 1944, il se réfugia en Autriche, à Kitzbühel, où il vécut sous le pseudonyme de " Dr. Alfred Wolf ". Jugé par contumace, il fut frappé d'indignité nationale, (il avait été fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1925), et condamné à mort le 25 octobre 1948, par la sixième section de la Cour de justice de La Seine. Un mandat d'arrêt, avec ordre de le conduire au fort de Charenton à Maisons-Alfort, fut lancé contre lui, mais il vécut paisiblement dans la villa Jöchi, à Reith bei Kitzbühel, et mourut en 1951 au sanatorium Hohenbalken à Kitzbühel, où il fut inhumé dans le cimetière de la paroisse, après avoir publié une " Lettre à la chrétienté mourante " ; l'ensemble de son œuvre est tombé dans l'oubli et a subi la purge de l'après-guerre. Il avait épousé civilement à Saint-Nazaire le 18 mai 1903, et religieusement le 13 septembre 1904 à Piriac, avec disparité de culte, car la mariée était protestante, Madeleine-Eugénie-Thérèse Bachelot-Villeneuve, née à Saint-Nazaire le 4 août 1876, fille de Ernest-Charles-Amédée Bachelot-Villeneuve, docteur en médecine à Saint-Nazaire, médecin-chef de l'hôpital de Saint-Nazaire, et de Emilie-Rose Bachelot, Bachelot, (Saint-Nazaire 4 août 1876 – Boulogne-Billancourt 23 mai 1962), (voyez l'article Bachelot-Villeneuve[8]) Il vivait avec sa famille à Saint-Nazaire au 16 de la rue des Halles jusqu'à la guerre. Il eut deux fils :

    1° Guy-Alphonse-Claude, né à Saint-Nazaire le 18 avril 1904, marié à Paris le 22 juin 1951 avec Simone-Marguerite-Marie Laurent, [ajout 28 avril 2014] (1924 - avril 2014), d’où postérité[9]. [fin de l’ajout].

    2° Robert-Vincent-Ernest, né à Saint-Nazaire le 3 novembre 1906, marié à Paris le 8 avril 1939 avec Jeanne-Gabrielle-Mathilde Lehagre, d‘où postérité.

     

    Pour approfondir, nous vous conseillons la lecture de la biographie écrite par Louis-Alphonse Maugendre, « Alphonse de Chateaubriant 1877-1951 », Dossier littéraire et politique, André Bonne, 1977, qui comporte cependant des erreurs généalogiques et patronymiques.

     

     

    [1] Parfois désignée avec une particule que sa famille ne posséda jamais.

    [2] http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2012/07/29/notes-sur-la-famille-loyen-de-puigaudeau.html

    [3] ) Adopté en 1942 par Pierre de Hérain, (dont la mère avait épousé en secondes noces le maréchal Pétain), sur dialogues de l'auteur, avec Jacques Castelot, fils de sa maîtresse, parmi les acteurs.

    [4] Ce roman fut l'un des plus forts tirages de l'entre-deux-guerres avec 600 000 exemplaires vendus. Il fut adapté en 1924 au cinéma par Léon Poirier.  (Il existe une édition sortie en 1938 illustrée par le Nazairien et résistant R.Y. Creston.)

    [5] La langue allemande en France : pénétration et diffusion des origines à nos jours, de 1830 à nos jours, t. II, Lyon, I. A. C, collection Bibliothèque de la Société des études germaniques, 1952.

    [6] Il échappa à une condamnation à la débâcle en témoignant contre ses anciens maitres et finit paisiblement sa vie comme grossiste en produits chimiques en Italie.

    [7] Odette prétendra qu’Alphonse lui avait donné un grand coup de canne sur le dos quand elle lui annonça sa démission, (voyez « Odette du Puigaudeau, une bretonne au désert », de Monique Vérité, Editions Jean Picolet, 1992, page 286). Il faut cependant prendre avec beaucoup de réserve les témoignages d’Odette qui raconta nombre de choses inexactes, déforma beaucoup son récit dans le but de se donner le bon rôle, et inventa des rencontres inexistantes.

    [8] http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2012/07/28/notes-sur-la-famille-bachelot-villeneuve.html

    [9] Source : https://avis-de-deces.ouest-france.fr/20140425/simonne-debredenbecdechateaubriant-129846