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Villa Victor

  • La Villa Victor à Porcé

    La Villa Victor a été construite pour monsieur Victor Dupin, dont nous avons pu établir la biographie grâce à la famille Hailaust qui lui est apparentée.

     

    Né le 4 octobre 1854 à Seiches-sur-le-Loir, Victor Dupin était le second fils d’Auguste Dupin, pontonnier, et de Marie Hailaust qui fut cabaretière à Lézigné.

    En 1872, il rejoignit avec son frère ainé, Auguste, leur oncle Louis Hailaust, qui avait fondé à Nantes Hailaust et Cie, une société d’importation de bois, dans laquelle leur père avait une participation financière. Il y fut alors commis-négociant.

     

    En 1896, il prit la direction de la succursale nazairienne de l'entreprise familiale. A la fin de l'année 1903 il fit l’acquisition à Saint-Nazaire de parcelles de terrain situées entre le chemin de Porcé, le chemin de la Plage, et le chemin des Demoiselles. C'étaient des parcelles de vignes laissées à l'abandon faisant partie de l'ancienne Vigne du Clos. Ces parcelles  appartenaient durant l'Ancien Régime à la famille Birgan, qui les vendit au début du 19ème siècle. Elles avaient changé de mains plusieurs fois au rythme des spéculations. Durant l'année 1904, Victor Dupîn  y fit édifier une demeure : la villa Victor, propriété toujours existante, même si les deux tiers de son parc, planté d’essences variées, a depuis été réduit à son tiers, au profit des immeubles du 97 chemin de Porcé, et 28 chemin de la Plage.

    villa victor nazaire porce

    La villa Victor en 1912, (coll. David Silvestre)

     

    La demeure, en moellons de granite, a conservé jusqu’à présent son décor d’origine. Une cheminée dans le grand salon, en bois peint, porte les initiales VD, et est décorée de panneau de céramiques figurant une biche et un cerf et des oiseaux autour du foyer. Le rez-de-chaussée comporte des parquets, en damier trompe-l'œil dans le bureau, avec une étoile dans le bow-window du salon, ainsi que des plafonds en caissons dans le style typique de la presqu'île guérandaise.

    La maison était à l’origine associée à un bâtiment rectangulaire en pierres enduites et garniture de briques, abritant remises et logement des employés. Construit le long du chemin de Porcé, il a aujourd’hui disparu.

    En 1908, monsieur Van Duym, vice-consul de Norvège à Saint-Nazaire depuis 1906, décida d’abandonner ses fonctions, la Norvège n’a retrouvé son indépendance qu’en 1905 après 518 ans de soumission au Danemark puis à la Suède, (monsieur van Duyn était aussi vice-consul de Danemark depuis 1881). Victor Dupin reçut alors l'exequatur de vice-consul de Norvège. L’annonce parut dans le numéro de juillet 1908 de la revue Questions diplomatiques et coloniales, et au Journal officiel le 18 octobre 1908.

    Victor Dupin saint nazaire

    Victor Dupin devant sa villa en 1910

     

    En 1911, Victor Dupin quitta la direction de la succursale de Saint Nazaire. C’est à cette époque que, retraité, il posa devant sa villa pour une carte postale éditée par Delaveau à Saint-Nazaire.

     

     

    Le 24 juillet 1916, alors âgé de 61 ans, il épousa à Saint-Nazaire son amante qui depuis plusieurs années partageait sa vie, Marie-Joséphine Evrare, née à Nantes le 19 septembre 1857, dont les origines plébéiennes avaient empêché une union acceptable par la famille de Victor. Il décéda moins de trois semaines plus tard, le 11 août 1916.

    Madame Dupin décéda à Nantes le 25 août 1920, en son domicile du 52 boulevard Saint-Aignan à Nantes. La villa Victor fut alors héritée par son neveu, Jean-Baptiste Duret, représentant de commerce à Nantes, et son épouse née Marie-Augustine Pilet, (Nantes 25 février 1880 - 9 octobre 1965 Nantes) ; en 1926 ils vendirent la villa à Auguste-Joseph Bernier, (Nantes 10 novembre 1906 – 4 janvier 1961 Nantes), industriel nantais, pour la nue-propriété, et son épouse Alix-Marie Joreau, contractuellement séparée de bien, pour l’usufruit, (c’est sa seconde épouse).

    Durant l'occupation, l'armée allemande requestionna la villa comme toutes celles de la côte. L'amiral Karl Dönitz y fut logé en 1941. 

     

    Par héritage, la villa revient en 1963 aux enfants d'Auguste-Joseph Bernier nés de sa première union : Jean-Auguste-Jules Bernier, (Nantes 29 décembre 1876 – 9 juillet 1971 Basse-Goulaine) époux de Marie Josèphe Jeanne Guérin, propriétaire du manoir de La Prétière à Basse-Goulaine, et Elisabeth Bernier, (4 juillet 1911 – 12 mars 2000), veuve de Robert Toussaint. Ils vendent aux nazairiens Roger Gautier et son épouse née Hemery, qui vendent en 1966 à Raymond-Paul-Marie Beaulande, entrepreneur et administrateur de biens. Si la villa échappa à ses pelleteuses, il en divisa le parc pour y construire deux immeubles, et fit raser la dépendance. La villa est aquise le 3 mai 1966par Serge-Henri-Alain Lautredou, médecin stomatologiste, et son épouse née Marie-Renée-Paule Georgelin, chirurgien-dentiste, qui eurent en la villa leur cabinet, (trace de la plaque à la porte de la salle à manger). Ils vendent le 31 mars 1988 Guido Paul Fernand Gaston Biacchi, antiquaire, et son épouse née Andrée-Renée-Jacqueline Lambert, retraitée, qui vendent à leur tour le 23 décembre 2002 à Roland Raymond Yves Louis Saillard, et son épouse née Nicole Berthe Anna Dubreuilh, couple désireux d'y passer leur retraite. Monsieur Saillard décéda, et sa veuve procéda à une restauration minutieuse et attentive [ajout 7 avril 2021] jusqu'à son décès en 2020. Ne pouvant conserver la demeure, leur fille l'a vendu en 2021.[fin ajout 7 avril 2021]. La Villa Victor est l'objet d'une inscription comme patrimoine balnéaire et bénéficie d'une protection qui empêche toute modification de ses façades et toitures, mais elle mériterait un classement par la DRAC, notamment pour ses décors intérieurs.