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  • Réponses aux questions

    Certaines questions étant redondantes, mais ne nécessitant un article pour chacune, le lecteur trouvera celles-ci rassemblées dans ce même article.

     

    1° A propos de Jacques Dommée : Non, contrairement à ce qui a été raconté durant plusieurs semaines au Grand Café, ce n’est pas Jacques Dommée qui est l’architecte des halles de Saint-Nazaire, mais son frère Claude. Jacques Dommée s’est suicidé le 21 mars 1940, à l’âge de 45 ans.

    Contrairement à ce qui a été également dit au Grand Café et dans la presse, Jacques n’a pas réalisé son projet de tour panoramique d’après le rêve de son ami René Silva. Déjà parce que c’est Renée Sylvia, au féminin, et que Renée Sylvia était le nom de plume de Jacques Dommée, mais aussi son double. Jacques avait toutes les caractéristiques de qui est aujourd’hui désigné comme la transsexualité. Malgré les travaux de Magnus Hirschfeld, la transsexualité n’était pas un élément connu du grand public et la police désigna Jacques comme un travesti. Le texte manuscrit conservé aux Archives de Saint-Nazaire qui fait le récit du rêve à l’origine des plans de la tour, et signé Renée Sylvia est de la main de Jacques, et il l’a corrigé à plusieurs endroits, car il y a mélangé dans son premier jet le masculin et le féminin. Tout cela a été expliqué et démontré par madame Beatrix Guillet qui en fait plusieurs fois le détail durant ses conférences consacrées à la famille Dommée et au fonds Dommée qu’elle a dépouillé et étudié entièrement.

     

     

    2° A propos du quartier de la Ville au Sable, improprement surnommé par l’office du tourisme Havane :

    Non, ce n’est pas un quartier d’armateur. Sur le remblai, seules quatre maisons subsistantes étaient des demeures d’armateurs. Le quartier, qui fut jusqu’en 1937 un lotissement privé autogéré par une assemblée de propriétaires, avait une population mixte, les deux tiers des bâtiments étaient divisés en plusieurs logements, et si des ingénieurs, de riches commerçants, des capitaines y vivaient, il y avait surtout de modestes employés, des fonctionnaires, et des ouvriers, tous locataires de logements plus ou moins vastes et équipés du confort moderne. Là encore les travaux de madame Guillet l’ont largement démontré et expliqué.

     

     

    3° L’Hôtel de Ville : Non, l’hôtel de ville détruit par les bombardements n’était pas la première mairie de Saint-Nazaire. Si Saint-Nazaire a le statut de ville depuis le début du 14e siècle, il fut cependant dispensé d’établir un échevinage durant toute la période ducale et l’association à la Couronne de France. La ville s’administrait à travers un conseil de fabrique qui se réunissait dans l’église ou dans la sacristie suivant les saisons. L’obligation d’avoir un maire est advenue à la Révolution, et le premier maire de Saint-Nazaire fut désigné le 3 février 1790, ce qui obligea à avoir une « maison communale », nommée ensuite mairie. Il y a eu trois maisons communales avant la création de l’hôtel de ville détruit par les bombardements.

     

     

    4° A propos des colonnettes dans le gazon à côté de l’église Saint-Nazaire :

    Elles n’ont rien d’antique et ne proviennent certainement pas d’une pseudobasique. Elles sont du 19e et proviennent d’une destruction. Durant des années elles ont été entreposées sur le port, jusqu’à ce qu’au moment où le parvis de l’église a été refait, il fut décidé de les employer pour décorations. Il suffit de s’en approcher pour voir qu’elles ont été taillées à la machine.

    Le service du patrimoine de la Ville à déjà communiqué plusieurs fois sur ce sujet.

     

     

    5° Les Vikings :

    Oui, les Vikings ont pillé Nantes en 843, mais il n’est nulle part question de pillage des zones habitées le long de l’estuaire durant ce méfait. Ont-ils pillé la zone, probablement, puisque leurs attaques furent nombreuses le long des côtes bretonnes jusqu’en 919, mais là encore il n’y a aucune mention pour l’estuaire.

    De fait, prétendre que les Vikings ont pillé le territoire de l’actuelle commune est fantaisiste, surtout quand celui qui l’affirme prétend que « les Vikings ont tout rasé ». Un pillage de bourg de paysans et de marchands, que ce soit en 850 ou en 2024, prend 30 minutes maximum pour des hommes en armes. Il n’y avait pas d’intérêt pour les Vikings de détruire les habitations, attendu qu’ils ne pratiquaient pas l’annexion, mais le pillage, et que de fait leur intérêt était de laisser la possibilité à la population de revenir et d’engranger de nouvelles richesses à piler quelques années après… Tous les historiens spécialisés expliquent aussi que les incendies étaient généralement accidentels, dans la mesure où les gens cachant dans les conduits de cheminée leur or, ceux-ci étaient fouillés, entraînant la chute des bûches qui pouvaient enflammer l’habitation.

     

    6° A propos de la première église de Saint-Nazaire.

    S’il y avait bien avant 588 une église dédiée à Saint-Nazaire, on n’a aucun témoignage archéologique la concernant. Certains la prétendent située à proximité du Prieuré, au niveau du passage commercial Ruban Bleu, mais sans preuve. Le prieuré fut fondé 1079, soit cinq siècles après la mention par Grégoire de Tours de l’existence d’une église dédiée à Saint-Nazaire, et il n’est pas mention dans l’acte de fondation de ce prieuré dédié à Saint-Jean-Baptiste, d’une église ou d’un chapelle à cet endroit. L’argumentation de sa présence à cet endroit repose sur la découverte de deux sarcophages durant la destruction du prieuré, ce qui ne constitue pas la preuve de l’existence d’un lieu de culte à l’endroit même de l’inhumation. Le fait aussi qu’il y avait à proximité un lieu nommé « La Ville », ne désigne pas forcément une zone urbanisée chrétienne. Les fouilles ont prouvé encore récemment qu’y avait au croisement de la rue du Bois Savary et de l’avenue de la république un lieu habité à l’époque gallo-romaine, mais qui est déjà abandonné à l’époque mérovingienne.

    Logiquement, ce lieu de culte devait se situer au sommé au rocher, c’est-à-dire dans le quartier nommé depuis Petit Maroc. Il y a existé durant plusieurs siècles une église à la nef très longue, à la manière des basiliques romaines, qui perdit de sa surface à la suite de l’attaque anglaise qui la laissa en ruines en 1373. Désaffectée au début du 16e siècle, elle fut connue sous le nom de vieille église, grande élise, grand chapelle, chapelle Notre-Dame d’Espérance. Elle fut même désaffectée, l’église principale de la Ville, ce qui explique la présence des armes des Vicomtes sur son porche, et le fit qu’on y peignait les litres funéraires.

    Le terme de basilique employé par Grégoire de Tours désigne la présence qu’une église plus grande que la moyenne, où du moins des besoins de la population, et construit suivant le plan en une nef, et non en croix, ce qui recroise les descriptions et vues que nous avons de ce bâtiment détruit, dont l’assise a été arrasée de plusieurs mètres en 1904, sans qu’aune fouille ne soit accomplie.

    Enfin, quant il est prétendu par la même personne que le toit de cette « basilique » en était en étain, je pense qu’elle appuie ses affirmations sur Grégoire de Tours dans un passage concernant une basilique se situant à Tours, et donc pas Saint-Nazaire, (affirmation de Grégoire de Tours à nuancer, dans la mesure où il est historiquement prouvé que seuls des ornements de toiture furent réalisés en étain jusqu’au 12e siècle, et jamais des toitures entières).