Le Bois Savary, ou Île du Bois Savary, doit son nom à Savary (ou Savaric) de Donges, premier seigneur de Donges à porter le titre de vicomte, cité 1125 et 1138. Dépendant de la justice de la vicomté de Saint-Nazaire, c'était un fief qui au XIVe siècle était propriété de la famille d'Ust, seigneurs de la châtellenie du même nom. A la suite du mariage de Françoise d'Ust, héritière des biens de sa famille, avec Vincent II du Boberil, seigneur de l'Hermitage, le 30 août 1562, le fief entra dans la famille du Boberil. Jean III du Boberil, chevalier, seigneur de l'Hermitage, de la châtellenie d'Ust, et du Molant, vendit la châtellenie d'Ust et ses dépendances, dont le Bois Savary, René de Kerpoisson, écuyer, seigneur de Trevenegat et son épouse Louise de Goesbriant, par contrat du 7 août 1626. Deux générations plus tard, Louise de Kerpoisson, fut dame de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, de Saint-André, de Cleuz-Siriac et du fief du Bois-Savary. Elle épousa en premières noces, en 1681, Pierre Bonnier, écuyer, seigneur de Launay, nommé gouverneur des villes de Guérande, du Croisic, et de Saint-Nazaire en 1678, membre de la confrérie de Saint-Nicolas en 1687, seigneur d'Ust du chef de sa femme, pour qui il rend l'aveu au Roi le 3 mai 1679 ; puis en seconde noce, Maurice Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 28 octobre 1728, dont elle eut un fils, Maurice II Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, qui rendit aveu pour Ust le 30 avril 1730, et décéda en janvier 1748. Son fils, Anne-Camille Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, vendit la châtellenie d'Ust et ses dépendances à Julie Lepennec, dame de Lesnerac, de Trévécar et du Bois-Jollan, veuve de Charles marquis de Sesmaisons. Le Bois Savary entra dans le patrimoine des marquis de Sesmaisons, qui le conservèrent durant trois générations. Au décès de Claude-François-Jean-Baptiste-Donatien de Sesmaisons, avant la Révolution marquis de Sesmaisons, comte de Saint-Saire, avant la révolution seigneur de la Sauzinère, Lesnerac, Escoublac, Crévecoeur, Bois-Jolland, Ust, Nesle, Mesnil-Mauger, Beaubec, fief de Léon, Bois-Savary, et Anglesqueville, en 1804, la métairie du Bois Savary fut vendue à François-Louis-Marie Galliot de Cran, (Saint-Nazaire 1787 – La Roche-Bernard 1858) et son frère Joseph-Marie-François Galliot de Cran, (Josselin le 31 juillet 1788 – La Roche-Bernard 1860). Suite à la création du port de Saint-Nazaire et à la prodigieuse extension de la ville, les frères Galliot de Cran vendirent par pièce l'ensemble des nombreuses propriétés qu'ils possédaient Saint-Nazaire.
Le fief du Bois Savary comprenait le Dolmen. La Déclaration de 1649, indique que le prieur du prieuré de Saint-Jean-Baptiste de Saint-Nazaire, devait, à titre de droit féodal, la nuit de Noël, déposé sur la pierre couchée une pinte de vin et un pain d’une valeur d’un sou, à destination du Baron de Marsaint, ou de ses représentants, (A.D.44, E539 - B. Guérande 42 – B. 1012 – E579). Un rapport de la Société royale académique de Nantes et du Département de la Loire-Inférieure, publié dans ses annales en 1845, indique qu'il se trouvait alors " dans une pièce [de terre] en friche, dépendant de la métairie du Bois-Savary, à moins de deux cents mètres au nord de la grande route de Saint-Nazaire à Savenay. " Henri Moret indique dans son " Histoire de Saint-Nazaire ", publiée en 1925, avoir connu le dolmen encore dans un champ à son arrivée à Saint-Nazaire en 1893.
Cadastre de 1829. (Cliquer pour agrandir.)
1 la métairie ; 2 le dolmen ; 3 route menant de Saint-Nazaire à Savenay.
Le dolmen, vu par Thomas Dobrée, le 10 juillet 1836, (doc. DRAC-44)
Aujourd'hui il ne reste du fief du Bois Savary que le nom de la rue du Bois-Savary dans le centre-ville de Saint-Nazaire.
Pour plus de détails sur les possesseurs de ce fief, consultez les articles sur la châtellenie d'Ust et la seigneurie du Bois Joalland.