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Révolution

  • Notes sur la famille Dufrexou

    Dufrexou alias du Frexou

    Familles de la bourgeoisie de Saint-Nazaire.

     

    I° Jan Dufrexou, mort le 23 janvier 1729 à Saint-Nazaire, maître chirurgien, marié le 1er septembre 1729 à Saint-Nazaire avec Julienne Flachot, (Saint-Nazaire 25 aout 1665 – Saint-Nazaire 3 juin 1741), fille de Jacques Flachot, maître chirurgien, et de Françoise Terrier, d'où 15 enfants, dont :

    1° Julienne Dufrexou, (30 aout 1688 – 25 juillet 1747), mariée le 22 juillet 1714 à Saint-Nazaire avec René Langevin, sieur de Langle, né le 14 septembre 1685 à Saint-André-des-Eaux), avocat à la Cour, d'où postérité (voyez généalogie Langevin) ;

    2° Jan, qui suit.

    II° Jan Dufrexou, sieur de La Maillardière, (1695-1761), maître chirurgien, époux d'Elisabeth Rolland, d'où :

    1° Jean-Pierre, sieur de La Maillardière, (Saint-Nazaire 4 septembre 1749 - Saint-Nazaire 30 juillet 1806), avocat, il remplissait souvent dans ses fonctions le sénéchal de Saint-Nazaire, Chaillon, (qui résidait à Nantes), fut élu délégué pour l'assemblée générale de 1789 tenue à Guérande, devint secrétaire du Comité de permanence en août 1789 pour son recteur Sébastien Bureau de La Bessardière, il fut le premier maire de Saint-Nazaire, élu le 3 février 1790, le 25 mai suivant il fut élu membre de l'administration du département, il donna alors sa démission et fut remplacé par Sébastien Bureau de La Bessardière, en 1791 il fut élu député de la Loire-Inférieure à l'Assemblée législative ou il fut suppléant du comité de Marine, et fut remplacé à l'administration centrale du département par son frère, l'Almanach critique, de 1792 le décrit comme un "législateur ennuyeux”, il retourna à Saint-Nazaire en décembre 1792 où il fut réélu maire, fonction qu'il occupa jusqu'en décembre 1794. Le 23 décembre 1793 il eut à ravitailler, sur ordre de réquisition du général Marceau, en pain et en eau de vie, l'armée révolutionnaire qui campait dans la plaine de Montoire dans l'attente d'affronter l'Armée Catholique et Royale à Savenay. Ravitaillement qu'il ne put accomplir que partiellement pour le pain, et aucunement pour l'alcool, faute de vivres. Nommé président du tribunal de première instance de Savenay en 1800, il légat à la ville sa maison de la rue du Port, qui en fit un hospice, puis la mairie de 1836 à 1855.

    2° René-Jean-Baptiste, né en 1750, maître chirurgien, remplaça son frère à l'administration centrale du département en 1791, et en fut élu président, il se distingua par son ardeur révolutionnaire, surtout contre les prêtres insermentés.

     

  • Liste des vicomtes de Saint-Nazaire, 1466-1790

    Liste des vicomtes de Saint-Nazaire, de 1466, date de fondation de la vicomté, à 1790 date d'abolition des seigneuries :

     

    Famille de Couësme, 1466-1584

    1. Charles de Couësme, chevalier, baron de Lucé (Maine), et de Bois Joubert à Donges, mort en 1466, vicomte de Saint-Nazaire par son mariage le 20 mai 1423 avec Marguerite de Rieux, morte avant la Toussaint 1469, en l’honneur de leur mariage, son père Jean de Rieux, vicomte de Donges soustrait la seigneurie de Saint-Nazaire à la vicomté de Donges et la constitua en une vicomté indépendante, droits confirmés par une déclaration du 18 avril 1424 dudit Jean.

    2. François de Couësme, fils des précédents, chevalier, baron de Lucé, vicomte de Saint-Nazaire, né en 1424, décédé entre 1488 et 1491.

    3. Nicolas de Couësme, fils des précédents, chevalier, baron de Lucé, vicomte de Saint-Nazaire.

    4. Charles de Couësme, fils des précédents, chevalier, seigneur de Lucé, vicomte de Saint-Nazaire, né vers 1490, décédé le 7 mai 1543.

    5. Renée de Couësme, fille du précèdent, vicomtesse de Saint-Nazaire, châtelaine de Tilly, née en 1527 ou 1528 au château de Lucé, décédée en 1584 ; en vertu du partage noble institué selon la Coutume de Bretagne la vicomté de Saint-Nazaire est partagée entre deux de ses enfants nés de sa seconde union avec Odet d’Avaugour-Bretagne : Charles et Françoise d'Avaugour-Bretagne.

     

    Lite des co-vicomtes de Saint-Nazaire de 1584 à 1660 

     

    Famille d’Avaugour-Bretagne, 1654-1660

    6. Charles baron d’Avaugour, fils de Renée de Couësme, fille du précèdent, vicomtesse de Saint-Nazaire, comte de Vertus et de Goëllo, vicomte d'Ingrandes, seigneur de Clisson, de Châteuvieux et Montfaucon, co-vicomte de Saint-Nazaire, décédé en 1608.

    7. Claude baron d’Avaugour, fils du précédent, comte de Vertus et de Goëllo, vicomte d'Ingrandes, seigneur de Clisson, de Châteuvieux et Montfaucon, co-vicomte de Saint-Nazaire, décédé le 26 novembre 1637.

    8. Louis, baron d’Avaugour, fils du précédent, comte de Vertus et de Goëllo, vicomte d'Ingrandes, seigneur de Clisson, de Châteuvieux et Montfaucon, co-vicomte de Saint-Nazaire, co-vicomte de Saint-Nazaire, il vendit ses droits à Jean-Urbain de Carné.

     

    Familles de Goulaine, co-vicomte de Saint-Nazaire, 1654-1660

    6. Françoise d'Avaugour, co-vicomtesse de Saint-Nazaire, fille de Renée de Couësme, vicomtesse de Saint-Nazaire, épouse de Gabriel de Goulaine, seigneur de Goulaine et du Faouët, chevalier de l’Ordre de Saint-Michel, créé marquis de Goulaine le 19 Juillet 1622.

    7. Gabriel, marquis de Goulaine, fils de la précédente, co-vicomtes de Saint-Nazaire.

    8. Yolande de Goulaine, fille du précédent, co-vicomtesse de Saint-Nazaire, épousa en 1647 Claude du Chastel, marquis de Mezle ; elle vendit en 1660 sa part de la vicomté à Jean-Urbain de Carné pour 100.000 livres.

     

    Famille de Carné, 1660-1754

    10. Jean-Urbain de Carné, chevalier, comte de Carné, marquis de Cohignac, baron de Marsaint, vicomte de Saint-Nazaire par achat à Yolande de Goulaine, vicomtesse de Saint-Nazaire pour la somme de 100.000 livres, et à Louis d'Avaugour, chevalier des ordres du Carmail et de Saint-Michel, maitre d'hôtel héréditaire en Bretagne, décédé le 2 avril 1674 suite à un guet-apens

    11. Jean-Toussaint de Carné, fils du précédent, chevalier, baron de Marsaint, vicomte de Saint-Nazaire, chevalier de l'ordre de Saint-Michel.

    12. Toussaint de Carné, fils du précédent, chevalier, vicomte de Saint-Nazaire, baron de Marcein, décédé en 1697, sans postérité, ses droits et biens passent à ses deux sœurs.

    13. Perrine de Carnée, soeur du précédent, co-vicomtesse, puis vicomtesse de Saint-Nazaire, co-baronne puis baronne de Marcein, décédée le 16 février 1754, épouse de Joseph du Boisbaudry, chevalier, comte de Langan.

    13. Anne-Aimée de Carnée, soeur des deux précédents, décédée en 1706, co-vicomtesse de Saint-Nazaire et co-baronne de Marcein à la mort de son frère Toussaint, épouse de Jean de Chertemps. 

    13. Pierre de Chertemps, fils de la précédante, co-vicomte de Saint-Nazaire, co-baron de Marcein, 1705-1711.

     

    Liste des co-vicomtes de Saint-Nazaire de 1754-1790

     

    Famille Bonin de Villebouquais, 1754-1790

    14. René-Jean Bonin de La Villebouquais, écuyer, comte de La Villebouquais, co-vicomte de Saint-Nazaire et co-baron de Marcein du chef de sa grand-mère paternelle Claude-Renée Huart, tante maternelle de Perrine de Carné, vicomtesse de Saint-Nazaire.

    15. Bertrand-Jean-Marie Bonin de La Villebouquais, fils du précédent, écuyer, comte de La Villebouquais, co-vicomte de Saint-Nazaire et co-baron de Marcein, né le 15 août à Rennes 1741, décédé le 20 mars 1812 

     

    Famille Camus de Pontcarré de La Guibourgère, 1754-1790

    14. Louise-Françoise Raoul, dame de La Guibourgère, de Boeuvres Messac, et de Château-d'Erech, décédée le 6 décembre 1784, co-vicomtesse de Saint-Nazaire et co-baronne de Marcein, du chef de son grand-père maternel, Jacques Hurd, écuyer, seigneur de Boeuvre, oncle maternel de Perrine de Carné, vicomtesse de Saint-Nazaire. Epouse de Jean-Baptiste-Elis Camus de Pontcarré, écuyer, seigneur de Viarmes.

    15. Louis-Jean-François-Népomucène-Marie Camus de Pontcarré, fils de la précédente, écuyer, seigneur de La Guibourgère, co-vicomte de Saint-Nazaire et co-baron de Marcein, conseiller en la grande chambre du Parlement de Paris, guillotiné à Paris le 30 avril 1794.

  • Un noble nazairien devenu facteur

    Comme nous l'avons mentionné dans l'article portant sur l'histoire de la maison noble du Sable, une légende locale rapportée par F. Guériff veut que le dernier membre de la famille de La Haye du Sable termina douanier ou facteur à Saint-Nazaire. Nous l'avons expliqué, on trouve effectivement un Honoré Delahaye, facteur des postes à Saint-Nazaire en 1843, né vers 1805, qui laissa une descendance dans cette ville, mais rien ne prouve une filiation commune avec les nobles de La Haye du Sable, le nom de La Haye, ou Delahaye est très commun, on le trouve dans toutes les provinces de France et de Belgique, il y avait d'ailleurs à Saint-Nazaire une seconde famille noble du même nom, avec laquelle elles n'avaient aucun lien. Au-delà de cette homonymie, cette légende a été entretenue par le fait qu'il existait un Saint-Nazaire une famille noble pauvre que la Révolution, réduisit à l'état de simple cultivateur, il s'agit de la branche nazairienne de la famille du Bouays de Couesbouc, dont nous allons relater ici une partie de l'histoire.

     

     

    du bouays de couesbouc,de la haye du sable,facteur,douanierLa famille du Bouays de Couesbouc est une famille guérandaise noble d'ancienne extraction maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 5 février 1669, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), toujours existante, elle porte pour armoiries : De sable à la fasce d'argent bordée de gueules. Cette famille s'illustra durant la guerre de succession de Bretagne avec un membre qui participa au combat des Trente le 26 mars 1351, mais aussi avec deux chouans, Alexis Louis Gordien du Bouays, comte de Couësbouc, et son fils René-Benjamin.

     

    L'une de ses branches de cette illustre famille s'établit à Saint-Nazaire à la suite d'un mariage au milieu du 18e siècle.

     

     

    I° Marie-René-Jacques du Bouays de Couesbouc, écuyer, époux de Marie-Josèphe de Kerpoisson, morte le 8 nivôse an II (28 décembre 1793) à La Ville-es-Liron à Saint-Nazaire, d'où :

     

    II° Joachim-Joseph du Bouays de Couesbouc, écuyer, lieutenant des gardes-côtes avant la Révolution, inscrit le 3 août 1790 sur les contrôles de la Garde nationale de Saint-Nazaire, se déclara marin dans l'acte de décès de sa mère, père de :

     

    III° François-Marie du Bouays de Couesbouc, était simple cultivateur à Kerveloche à Saint-Lyphard en 1834, devint facteur des postes à Guérande en 1849, époux de Jeanne Le Gall, d'où :

    1° Pierre, qui suit ;

    2° François, établi pharmacien à La Chataigneraye en Vendée

    3° un autre fils pharmacien à Paris.

     

    IV° Pierre du Bouays,(Saint-Lyphard le 16 octobre 1831 – La Chataigneraye 2 mars 1861), reçu docteur en médecine à Montpellier le 2 mars 1861, maire de Guérande en 1876, époux d'Emilie Grimaud, d'où :

    1° Gaétan ;

    2° Geoffroy.

     

    C'est donc François-Marie du Bouays de Couesbouc, devenu facteur sous le Second Empire, qui est à l'origine de confusion et de légende autour de la famille de La Haye du Sable.

  • La maison noble du Sable, seconde partie

    de Charault de Mérionnec : Tiercé en pal, d'or, d'azur, et d'argent .

     

    La famille de Charault de Mérionnec est une famille de la bourgeoisie guérandaise, anoblie en la personne de Guillaume de Charault de Mérionnec, qui acheta en 1776 la maison noble du Sable à Jean-Baptiste-René de La Haye du Sable, après avoir vendu le château de Careil situé à Guérande (1).

     

    I° Guillaume de Charault de Mérionnec, (1724 - Le Croisic 17 juillet 1778), seigneur de Mérionec, Conseiller du Roi et Maître ordinaire à la Chambre des Comptes de Bretagne, par acquisition de cette charge qui l'anoblie, en achetée en 1750, pour la somme de 50 000 livres, seigneur de la maison noble du Sable achetée en 1776 à Jean-Baptiste-René de La Haye du Sable ; homme cultivé et très attentif aux phénomènes naturels provoqués par les marées et en particulier l’ensablement progressif de la côte, il rédigea un mémoire vers 1770, conservé aux Archives Nationales, dans lequel il préconisait un certain nombre de moyens pour lutter contre l’ensablement, en particulier par la plantation d’arbres, conseils innovants, qui ne furent hélas suivis qu'un siècle plus tard (2) ; marié à Nantes le 6 juillet 1751 avec Placide Fourcade (3), (Nantes 2 juillet 1728 – Guérande, 28 août 1800), fille de Jean-Louis Fourcade, ancien juge consul et échevin de Nantes, et de Marie Jouanneaulx, d'où :

    1° Placide-Marie-Louise, baptisée le 11 octobre 1752 à Nantes ;

    2° Marie-Julie, (baptisée à Nantes le 7 décembre 1753 – Andard (Maine et Loire) 1798), mariée le 2 janvier 1777, en l’église Saint Maurille d’Angers, avec Louis-René Guérin du Grandlaunay, (1751-1840) ;

    3° Joseph-Pierre, né le 3 novembre 1763 ;

    4° Marie-Honorée, (Nantes 12 février 1765 – Nantes 28 janvier 1790), mariée le 9 juillet 1786, en l'église Sainte-Croix de Nantes, avec Jean-François Tranchevent, fils de Jean-Pierre Tranchevent, et de Jeanne Taillebois, issu d'une famille de capitaines de navires originaire d'Honfleur, au diocèse de Lisieux.

     

    Guillaume étant un anobli, le partage de ses biens se fit de façon roturière comme le voulait la Coutume de Bretagne, mais ceux-ci restèrent la pleine propriété de sa veuve. Celle-ci survécut à ses enfants, dont seule l’aînée laissa une descendance, ainsi à la mort de Placide Fourcade, le Sable devint la propriété de Louis-René Guérin du Grandlaunay.

     

    Guérin du Grandlaunay (4) : D'azur, à un croissant montant d'argent, accompagné à dextre d'une épée haute du mesme, et à senestre d'une palme aussi d'argent (qui est Bault de Beaumont), chargé en coeur d'un écu de gueules, au lion d'argent, (qui est Guérin du Grandlaunay).

     

    I° Louis-René Guérin du Grandlaunay, (Angers 23 janvier 1751 – Angers 25 juillet 1840), élu échevin d’Angers le 1er juin 1784, jusqu’en 1789, nommé juge de paix du canton de Trélazé de 1795 à 1807, date à laquelle il est nommé Maire d’Andard, fonction qu’il conservera jusqu’en 1826 sauf pendant les « 100 jours » ; marié le 2 janvier 1777, en l’église Saint Maurille d’Angers, avec Marie-Julie de Charault de Mérionnec, (baptisée à Nantes le 7 décembre 1753 – Andard (Maine et Loire) 1798), dont il hérita des biens de sa famille en 1801, d'où :

    1° Jean-Baptiste ;

    2° Marie-Julie, (1777 - 1825) ;

    3° Louise, (1780-1862) ;

    4° Louis, (1782-1839) ;

    5° Henri, (1785 - ??) ;

    6° Charles, (1785-1868) ; 

    7° Jean-Henri, (1787-??) ;

    8° Alexandre, (1788-1878) ;

    9° Cécile, (1791-1832) ;

    10° Augustine, (1793-??).

     

    Plessix

    En 1829 le manoir est propriété de Joseph-Emmanuel Plessix (Vallon 28 novembre 1806 - 16 mai 1870 Saint-Nazaire, inhumé au cimetière de La Briandais), marié 1ère Céleste Durant (+ 14 juin 1855 Nantes) ; 2e à Saint-Nazaire le 28 décembre 1868 avec Elodie-Marie Brevet (°Nantes 1ernovembre 1837). Le domaine abrite alors 12 personnes réparties en 4 ménages. Sa veuve hérite et vend à Alphonse-Léopold-Nicolas-Louis Cézard. (NB : il possédait aussi la ferme de La Fosse à Sautron.)

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    Cadastre Cadastre de 1829, Archives départementales.

    On distingue à droite la manoir toujours existant, et les bâtiments de la ferme depuis détruit. 

     

    Alphonse-Léopold-Nicolas-Louis Cézard

    Cézard : Parti de gueules et d'azur à trois roses d'or brochant (2 et 1) ; au chef de … chargé d'un voilier de … navigant dans une mer agitée de … Cimier : Un dauphin nageant dans une mer. Devise : Post nubila Phœbus (Après la pluie le beau temps), (5).

     

    Alphonse-Léopold-Nicolas-Louis Cézard, (Nicolas dans sa famille, Alphonse seulement pour ses affaires, cette double nomination explique que les noms des navires qu'il possédait au port de Saint-Nazaire), armateur et banquier, était né à Batavia aux Indes-Néerlandaises, (aujourd’hui Jakarta capitale de l'Indonésie), son père, natif de Nancy, y avait fait fortune comme armateur et planteur de sucre, devenu milliardaire, il était revenu avec toute sa famille en France afin d'y marier convenablement ses enfants, dépensant pour les doter toute sa fortune, et en faisant des spéculations industrielles. Alphonse Cézard contribua à fonte de la fortune de son père en spéculant dans l'industrie et le commerce au moment de l'ouverture du port de Saint-Nazaire, il fut impliqué dans quelques scandales locaux, et perdit d'importantes sommes que son père recouvrit, il débuta comme armateur, avec deux navires, le Alphonse Cézard et le Nicolas Cézard, puis il voulut faire de la politique en se présentant pour les législatives de Saint-Nazaire contre le candidat seul et officiel (nous étions sous le Second Empire...) Anselme François Fleury, le 17 mai 1863, il ensuite fut directeur pour la France de la Saint-Nazaire Compagny, une société fondée à Londres en juillet 1864, pour l'établissement d'une nouvelle ville sur les terrains de l'ancien manoir du Sable, et fonda le 15 janvier 1865 la Société des Crédits généraux de Saint-Nazaire, filiale de son entreprise de transports maritimes, la Société du Commerce de France, lesquelles furent mise en faillite en 1866... Il avait spéculé sur les terrains du domaine du Sable, qu'il voulait lotir en une cité moderne,d’un quartier sur 450.000 m² de terrains, réparties en 84 îlots de bâtiments d’habitation étaient de toutes classes, délimitant un quartier sur 450.000 m² de terrains, réparties en 84 îlots bâtiments d’habitation étaient de toutes classes, délimité de 33 rues, doté de 5 grandes places, d’un parc luxuriant, et de tous les bâtiments nécessaires à la vie de la population et des administrations. Alphonse Cézard proposa en sus de céder gratuitement à la ville tous les terrains nécessaires à l'établissement des voies publiques, places et squares ; d'exécuter à ses frais le perré de protection de la dune et les escaliers de service du quai-boulevard du front de mer (qu’on aurait baptisé Napoléon III) sur 1 km ; de contribuer à la construction de l'église (rappelons qu’il était protestant) ; d'exécuter à ses frais, « dans des délais déterminés, ou à sa convenance dans certains cas », les halles, l'abattoir, la distribution d'eau, les bains et lavoirs, le théâtre, le grand hôtel, la bourse, le tribunal de commerce, le tribunal civil, la sous-préfecture, le collège et la caserne… à charge par la ville de concéder à perpétuité à sa compagnie les terrains appartenant à la commune dans le quartier à créer, le privilège du service de l'eau pour quatre-vingt-dix-neuf ans, l'exploitation des principaux lieux publics pour trente ans ; de faire ou de terminer le plus promptement possible le réseau général des égouts, les travaux d'éclairage ou d'assainissement et d'entretien des rues et voies publiques comprises dans les terrains appartenant à la compagnie ; et enfin d'exempter des droits de douane et d'octroi les matériaux employés dans les constructions nouvelles.

     

    Possesseur du manoir de Heinlex, qu'il avait fait totalement reconstruire, et qu'il dut vendre à Henri Duval, le président de la Chambre de commerce, avant de se retirer au château de La Touchelais à Savenay, où se trouve aujourd'hui l'hippodrome, où décéda, après fondé dans cette ville une fromagerie.

     

    Société des Crédit Généraux de Saint-Nazaire disparue, ruinant plusieurs actionnaires, sans qu'Alphonse Césard et ses frères, eux aussi impliqués dans la spéculation, furent inquiétés. La Société de commerce de France survécut et resta propriétaire du domaine du Sable. L'affaire fit long feu, car c'est seulement en 1873 que le tribunal de Paris procéda à la mise en vente, en deux lots, l'ensemble du domaine du Sable le 29 mai 1873. La vente fut annoncée dans la presse le 15 mai 1873. le premier lot comportait 423551 m² de terrain, soit un peu plus de 42 ha, et le second le manoir avec 8780 m² de terrain.

     

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    Annonce de la vente parue dans Le Monde Illustré du 15 mai 1873.

     

    Le domaine fut acquis par les frères Bessard du Parc.

     

     

    Famille Bessard du Parc

     

    Bessard du Parc : D'argent à deux fasces de gueules, accompagné de sept merlettes de sable, 3,3, 1.

    Famille de la bourgeoisie issue d'un sénéchal de la seigneurie de La Haye-de-Lavau à Savenay. 

     

    I° Julien-Marie-Alexandre Bessard du Parc, (1823-1899), époux de Claudine-Emma Mathel-Tharin, (1829-1870), d'où :

    1° Julien-Marie-Joseph, (1854-1906), époux de Marie_Métella Tulou, d'où postérité ; acheta avec son frère Olivier le domaine du Sable le 6 janvier 1883, qu'ils revendirent peu après au prince de Gallard de Bearn en 1883 ;

    2° Emmanuel-Marie-Thomas, (1856-1882) ; 

    3° Olivier, époux de Blanche-Berthe Schmer, d'où postérité, co-propriétaire du domaine du Sable.

     

     

    Le prince de Béarn

     

    de Galard de Brassac de Béarn : Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, à trois corneilles de sable, becquées et membrées de gueules ; aux 2 et 3, d'or, à deux vaches passantes de gueules accolées, accornées et clarinées d'azur, accolées d'hermine.

    Laure-Henri-Gaston de Galard de Brassac de Béarn, marquis de Brassac, comte de Béarn, baron de La Rochebeaucourt, comte de Marsan, prince Béarn et de Vianna par lettres du 9 juillet 1868, duc de Cantabrie, marquis d'Excideuil, grand d'Espagne, etc., (Cassel, Grand-duché de Hesse-Cassel, (aujourd'hui en République Fédérale d'Allemagne) 9 juillet 1840 – Pau 18 juin 1893), il augmenta sa fortune en spéculant dans l'immobilier des différents projets orchestrés par le gouvernement du Second-Empire, l'achat de la propriété du Sable se fit dans ce seul but, il fit dessiner des avenues sur le domaine, et dépeça celui-ci en différents lots, une partie, dite "Le bois de sapins" (en réalité des pins plantés à la demande du prince pour stabiliser les dunes et les rendre exploitables comme à La Baule), fut acquise par la municipalité à la suite d'un échange avec le prince de Béarn, approuvé par le Conseil le 7 août 1885, afin de créer le jardin qui avait été envisagé par Alphonse Cézard, c'est le Jardin des Plantes actuel, dessiné par le paysagiste nantais Aubry. Le prince de Bearn ne vient jamais à Saint-Nazaire, mais l'une des rues perpétue le souvenir de sa possession le long du jardin : la rue de Béarn (6). (le quartier, dit aujourd'hui "de La Havane", dont le vrais nom est "Le Sable", est né de cet échange). L'aménagement ne se fait cependant pas avant le 11 juin 1886.

    Jusque qu'à la Première Guerre mondiale, la zone était peu urbanisée, les avenues n'étaient que des allées sablonneuses, le long desquelles se trouvaient quelques rares villas. Le Manoir du Sable, fut vendu à Aymé Duquaire qui acheta le reste des parcelles à lotir, (sous le nom de Lotissement du Sable, l'opération ne s'acheva qu'en 1934, et les rues ne furent dotées de revêtement qu'au moment de la Reconstruction).

     

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    L'avenue de Béarn en 1900, Coll. O.M. de S.L.

     

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     Le "bois de sapins", en 1886-87, coll. F.B.

    (la prise de vue a été réalisée depuis l'avenue Ferdinand de Lesseps)

     

    Durant la période ou la Prince de Bear fut propriétaire du domaine, la ferme du manoir, située à proximité, et détruite par Aymée Duquaire, était toujours en métayage. Dans son " Précis historique du vieux Saint-Nazaire ", publié en 1907, G. Le Barbier de Pradun, décrit ainsi les lieux qui servait à la promenade des citadins : C’était au bois des Sables, on y buvait un lait délicieux à la métairie du même nom, puis jeunes gens et jeunes filles se livraient au plaisir de la danse, pour retourner tous ensemble, la journée une fois terminée, à leurs domiciles respectifs.

     

    d'Aymé Duquaire à la municipalité

     

    Aymé Duquaire, (1840-1922) était Lyonnais qui avait débuté comme avoué chez un notaire(7), puis qui se lança dans la spéculation immobilière. À Saint-Nazaire il acheva le lotissement du domaine du Sable. Il offrit à la ville une parcelle triangulaire en 1910, pour la création d'un square où fut installée la statue du Soldat de l'An II, sur la rue Villebois-Mareuil, qui aurait dû comporter deux maisons. Ce square, (parfois nommé Aymé-Duquaire, bien qu'il n'ait jamais reçu officiellement ce nom), pris le nom de Square du Souvenir Français. Ses biens avaient été regroupés en une société du nom de Société Aymé Duquaire et Cie, le domaine du Sable n'était alors plus qu'un parcelle de 2ha sur laquelle subsistaient le manoir seigneurial, et une maison à un étage à l'angle de l'avenue de Bearn et de la rue de Pornichet, construite dans les années 1860, et que la municipalité rasa dans les années 1970 pour faire place à un nouveau bâtiment. Par séance du 28 juin 1924, suite à un proposition d'achat présentée par le maire Vivan Lacour le 28 février 1924 (8), le Conseil municipal se décida d'acquérir le manoir et son parc afin de créer un second jardin botanique, le prix d'achat et d'aménagement fut de 475.000.fr, payé par un emprunt au Crédit Foncier, somme énorme à l'poque et qui souleva des indignations. Il fallut plusieurs années pour que les travaux soient réalisés, le manoir resta longtemps fermé, se délabra, son parc ressembla rapidement à une jungle. La maison seigneuriale fut affectée aux jardiniers, elle fut remise à neuf d'une façon radicale qui fit perdre une part de son cachet, ce que critiqua une part de la population, (cf. Le Courrier de Saint-Nazaire du 10 juillet 1931, sous la plume de Jacqueline Bruno) ; la seconde maison fut affectée au Patronage laïc de jeunes filles (9). Le parc de la maison, situé à l'arrière fut transformé en jardin à la française avec des serres.

     

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    Le manoir en juin 1937 (publication du Courrier de Saint-Nazaire du 5 juin 1937).

     

    Par la suite on installa différente administrations et service municipaux dans le manoir, notamment durant la guerre le bâtiment devient école en raison de la réquisition par l'occupant d'une partie des structures scolaires, puis il devint la bibliothèque municipale de 1949 à 1971, et à la fin des années 90 le foyer des Anciens à la suite de la construction de la résidence pour personnes âgées en bordure de la cour d'honneur, le long de l'avenue de Lesseps. Un second groupe d'immeubles fut ensuite bâti le long de l'avenue de Bearn.

     

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    Plan d'aménagent du manoir en bibliothéque, conservé dans les archives dites de l'Ancien Musée, aux Archives municipales de Saint-Nazaire ; cliquer pour agrandir.

     

     

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    La maison noble du Sable, au centre, et le parc aménagé au début des années 1970, on voit à gauche la maison construite dans les années 1860 qui avait été affectée par la municipalité au Patronage laïc de jeunes filles, à l'arrière du manoir, on distingue les serres municipales. (carte postal, crédit inconnu, me contacter pour mention future du nom des ayants droit, merci.)

     

    En 2008 le jardin arrière, que la municipalité n'entretenait plus, fut bétonné sur le moindre centimètre pour faire place à une résidence des plus disgracieuses, aux appartements sombres. 

     

    (1) A.D.44, E 550. — Vente de la maison noble du Sable, en Saint-Nazaire, par René de La Haie, chevalier, à Guillaume Charault, chevalier, seigneur de Merionnec. 1776.

    (2) Sources : Gaétan d’Aviau de Ternay « Dictionnaire des magistratsde la Chambre des Comptes de Bretagne », page 84 ; Les Cahiers du Pays de Guérande, N°15 ( Année 1994), pages 9 et 10 ; généalogie et histoire de la famille Guérin du Grandlaunay, établies et communiquées par monsieur Héric Guérin du Grandlaunay, ancien sous-préfet de Saint-Nazaire, et descendant direct de Guillaume Charault de Merionnec. 

    (3) Elle était la dernière représentante de la branche de la famille Fourcade, originaire de Bayonne, établie à Nantes en 1670, et qui portait : « De sinople au pairle d’argent ». (Cf. « Histoire de la Famille Fourcade », Notice historique et généalogique par François-Laurent Jacquier - informations communiquées par monsieur Héric Guérin du Granlaunay, op.cité.)

    (4) Généalogie et informations communiquées par monsieur Héric Guérin du Granlaunay, op.cité.

    (5) D'après les armoiries sculptées sur la façade sud du manoir de Henleix.

    (6) N.B. : si le nom de la rue se prononce « béarne », comme l'ancienne province, le nom de la famille de prononce lui « béhar' », (avec l'accent versaillais-pata-chaude-dans la bouche).

    (7) Son avoué était Viart à Lyon.

    (8)Vivan Lacour présenta la possibilité d'achat sans avoir entretenu le conseil en commissions, et sans que ce fut à l'ordre du jour, mais la possibilité d'acheter le reste du domaine, même avec deux maisons décrites comme étant "en mauvais état", était pour la municipalité une affaire qui manquait de jardin public et de bâtiments à affecter.

    (9) Délibérations du Conseil municipal, (arch. Mun. De S.-N.), (cf. Henri Moret « Hitoire de Saint-Nazaire », 1925).

  • La Villès-Martin

    Devenue au 19e siècle un lieu de détente pour la population de Saint-Nazaire, La Villès-Martin était durant l’Ancien Régime un hameau dépendant de la seigneurie d'Heinlex-Pommerais, et le siège d’une métairie noble, avec son manoir situé entre la rue Marcel Sembat et la rue des Mouettes, et un petit vignoble, nommé « Vignes de La Falaise », entre la pointe et la rue des Mouettes (à la fin du 19ème siècle, cette vigne appartenait à Gustave Bord, le propriétaire du château des Charmilles à Porcé). Il existait aussi à emplacement du fort une chapelle qui se trouvait désaffectée au début 18e siècle, elle fut transformée en corps de garde, puis remplacée par un fort, dont le commandant en 1745 était Raoul-Philippe Becquey du Renéguy, capitaine des gardes-côtes du général de Saint-Nazaire, puis aide-major de la Capitainerie des gardes-côtes de Saint-André-des-Eaux (1).

     

    La métairie noble de La Villès-Martin, était une grosse ferme constituée en bien noble, située au village du même nom, bénéficiant de fait du mode de succession propre à la noblesse de Bretagne. Il fut cependant essentiellement la propriété de familles roturières. Plusieurs historiens ont prétendu que le lieu tirerait son nom de la famille Martin de la Chambre, plus tard Martin des Bouexières (2). Personnellement nous n’y croyons pas faute de preuves, et surtout parce que le prénom et le nom Martin étant très communs, n’importe qui de ce prénom ou de ce nom pourrait être à l’origine de la nomination du lieu.

    martin.jpg

    Cadastre de 1829, Archives départementales

    Dans l’état actuel de ses recherches, l’auteur retrace la dévolution de la métairie comme suit :

     

    Famille Boullet

    Famille de la bourgeoisie de Saint-Nazaire qui laissa entre autres son nom au lieu-dit La Bouletterie, 

     

    I° Mathieu Boullet, sieur de La Bonneraye, notaire royal à Saint-Nazaire, procureur syndique de la communauté en 1670, cité comme l'un des plus anciens fabriqueurs en 1690, père de :

    II° Mathieu Boullet, sieur de Villemartin, greffier de la vicomté de Saint-Nazaire en 1709, père de :

    1° François, sieur de Maude, capitaine de vaisseau, receveur du droit à Saint-Nazaire ;

    2° Jean, sieur de La Perrière, bourgeois de Saint-Nazaire en 1709.

     

    Les fiefs de Maude et de Villemartin furent vendus respectivement à la famille Canuel et à la famille Rouaud

     

    Famille Rouaud de La Villemartin

    4092337702.jpgD'azur au croissant d'argent, accompagné de trois croisettes pattées du même.

     

    Famille bourgeoise anoblie en 1814. Éteinte au 19e siècle.

     

    I° Mathieu-André Rouaud, baptisé à Saint-Nazaire 22 août 1710 ; inhumé le 13 février 1752 Saint-Nazaire "dans le haut de l'église", sieur de la Ville-ès-Martin (par acquisition de la famille Boullet) ; marié le 18 avril 1741 à Saint-Nazaire avec Catherine Canuel, baptisée le 13 août 1713 à Saint-Nazaire, inhumée à Guérande le 21 octobre 1787, fille de feu Etienne Canuel, et de Catherine Gicquel, d'où entre autres :

    II° Mathieu (de) Rouaud, sieur de La Villemartin, (Saint-Nazaire 26 janvier 1743 – Guérande 5 juillet 1803), avocat au Parlement, conseiller du Roi et procureur au Siège royale de Guérande et sénéchaussée de Guérande, établi à Guérande en 1768, dont il était syndic et maire de Guérande de 1770 à 1771, député du Tiers-état pour la ville de Guérande aux Etats généraux de 1789 ; marié le 8 mai 1770 à Montoire avec Bonne Gallet, demoiselle de La Richardière, fille mineure de feu Claude Gallet, sieur de L'Aubinay, capitaine de navire de la rivière de Nantes et de Perrine-Rosalie Rothoux, dame de La Paquelais à Saint-Malo-de-Guersac, sur décret de justice de la vicomté de Donges, (voir généalogie dans article Rouaud de Villemartin).

     

    (1) Raoul-Philippe Becquey du Renéguy, (baptisé à Herbigniac 28 novembre 1706 - décédé à Saint-André-des-Eaux le 20 août 1757), capitaine des garde-côtes du général de Saint-Nazaire, puis aide-major de la Capitainerie des garde-côtes de Saint-André-des-Eaux, membre d’une ancienne famille de la bourgeoisie de cette dernière commune.

    (2) La famille Martin était une branche restée bourgeoise, collatérale de la noble famille Martin de Beaulieu, elle prit le nom de La Bouëxière, petite seigneurie de la vicomté de Saint-Nazaire, suite à une alliance avec l’héritière de celle-ci.

  • La Ville-aux-Fèves

    Seigneurie de La Ville-aux-Fèves (1)

     

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    La Ville-aux-Fèves était une seigneurie dotée d'une moyenne-justice, dépendante de la paroisse de Saint-Nazaire. Elle avait été constituée pour un écuyer du nom de Moulans vers 1479. On perd ensuite la dévolution de ce fief, jusqu'à la l'année 1634 où il est propriété de Louis-François Bonfils. L'emplacement du manoir correspond à l’intersection des rues Auguste Baptiste Lechat, de Toutes Aides, Jules Guesde, et de l'avenue des Sports. Sur le cadastre, le logis seigneurial correspond au bâtiment nord, l'aile qui fait est perpendiculaire à la barre du logis était la chapelle dédiée à Saint-Jacques le mineur. Cette demeure fut à l'origine une maladrerie (Aveux de 1709. A.D.44, E 578), destinée à abriter les lépreux, dont la date de fondation nous est inconnue, et qui comprenaient 27 hommées de terre (2), ce qui veut dire qu'il y avait la possibilité d'y loger 27 malades. Devenue résidence du seigneur de La Ville-aux-Fèves, la chapelle fut désacralisée vers 1659, et remplacée par la chapelle de Toutes-Aides construite par le chapelain de la Ville-aux-Fèves, Jan Mothais de La Girauderie, qui était aussi vicaire et régent de Saint-Nazaire. la famille de La Haye de Silz n'habitait pas le manoir, lui préférant celui voisin et plus majestueux du Plessis à moins d'un kilomètre. Le domaine fut démantelé en plusieurs métairies à la Révolution. En 1857 le manoir appartient à monsieur Delange et était encore dans sa descendance en 1903.

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    Le manoir en 1903, Archives départementales de Loire-Atlantique, Fi Saint-Nazaire 9/14.

     

    Le manoir devient ensuite la propriété du sénateur Augustin Maillard, (1828-1926), qui el laissa peu à peu tomber à l'état de ruines. Seul le corps principal du logis subsistait au moment de sa destruction finale vers 1938 au profit de l'urbanisation du quartier. Un fermier y logeait encore. Le manoir était couvert d'un long toit d'ardoises entre deux pignons, dont les sommets formaient cordons en saillie. Il avait conservé une cheminée monumentale aux jambages finement sculptés. 

    La coutume de la seigneurie faisait que tout homme qui passait sa nuit de noce sur son territoire, se devait de courir la quintaine, qui consistait à une joute navale sur les bords de Loire, autour d'un poteau planté dans le fleuve, surmonté de l'écu du seigneur, les concoureurs debout sur une barque conduite par rameur, devait brisé sa lance sur le poteau, celui qui n'y arrivait pas, ou qui tombait à l'eau, devait payer une amende de 60 sols au seigneur. Quant aux femmes qui allaient se marier, elles devaient donner le baiser féodal au seigneur, ou à son sénéchal, qui le recevait, assis dans un fauteuil, sur la place du cimetière (3). 

     

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    Cadastre de 1829.

     

     

     

    La famille Bonfils

    bonfils.jpgDe gueules à trois besants d'or.

     

     

    Famille noble d'ancienne extraction originaire d'Anjou, maintenue noble lors de la réformation de noblesse par arrêt du 15 décembre 1668, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).

     

     

    I° Louis-François Bonfils, écuyer, seigneur de La Ville-au-Fèvre, rendit aveu en 1634 (A.D.44, E 578), époux de Françoise Loysel, d'où :

    II° René Bonfils, écuyer, seigneur de La Ville-au-Fèvre et de Porterays, époux de Marguerite de Champeaux, d'où :

    1° Catherine, baptisée le 4 mars 1654 à Saint-Nazaire ;

    2° Marie baptisée le 14 juillet 1655 à Saint-Nazaire ;

    3° Julien, qui suit ;

    4° Jeanne, inhumée le 13 mars 1696 à Saint-Nazaire

    5° Marguerite, qui rendit aveu pour la seigneurie en même temps que son frère Julien en 1709.

    III° Julien Bonfils, chevalier, seigneur de La Ville-au-Fèvre, pour laquelle il rendit aveu en 1709, inhumé à Saint-Nazaire le 8 janvier 1723 ; marié le 29 juillet 1697 à Nantes avec Elisabeth-Marthe Clappier, (Nantes 16 novembre 1673 - inhumée le 16 février 1706 à Nantes), fille de Hugue Clapier et de Renée Bouffard, d'où : 

    1° Anne, dame de La Ville-au-Fèvre, mariée en la chapelle de Toute-Aide le 22 novembre 1723 avec Sébastien-Marie de La Haye de Silz, écuyer, seigneur de Silz, de Lauvergnac, de Coroller, (voyez article de La Haye de Silz) ;

    2° Renée, né le 5 août 1702 à Nantes, baptisée le 20 août 1702, inhumée le 1er février 1755, sans postérité ;

    3° Marguerite, dame de Kerduran, baptisée le 29 mai 1713 à Saint-Nazaire, mariée le 18 août 1733 à Saint-Nazaire avec Philippe-Louis Pillays, écuyer, seigneur de La Pilletière.

     

     

    Famille de La Haye de Silz


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    De gueules à trois coquilles d'argent.
     

     

    Famille d'ancienne extraction maintenue noble durant la réformation de 1668. (Cette famille n'avait aucun lien avec les de La Haye du Sable.)

     

     

     

     

     

    I° Sébastien-Marie de La Haye de Silz, écuyer, seigneur de Silz, de Lauvergnac, de Coroller, (Guérande, 13 février 1687 - Guérande le 4 avril 1743), marié en la chapelle de Toute-Aide de Saint-Nazaire le 22 novembre 1723 avec Anne Bonfils, dame de La Ville-au-Fèvre, fille de Julien Bonfils, chevalier, seigneur de La Ville-au-Fèvre, et d'Elisabeth-Marthe Clappier, d'où : 

    1° Jean-Sébastien, qui suit ;

    2° Julien, (1729-1737) ;

    3° René, né le 5 décembre 1732.

    II° Jean-Sébastien de La Haye de Silz, comte de Larre, seigneur de Silz, de Coscat, de Lauvergnac, de Trescalan, de Clis, Kermoisan, de la Ville-au-Fèvre, de Beaubois, du Plessis-Giffard, et de la Cour de Béac par achat à la famille Le Pourceau, de Saint-Denac en Beac8, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, baptisé le 29 aout 1727 à Saint-Nazaire, décédé le 14 juin 1791 à Arzal (56) ; marié : 1° le 5 janvier 1750 à Missillac avec Marie Elie ou Eslye, fille mineur de feu de Jean-Joseph Elie, sieur de Bréal, et d'Anne Payen, décédée au château de Silz la 19 décembre 1774 ; a l’occasion des fiançailles, le 30 décembre 1749 à Missillac, la fiancée est décrétée de majorité par jugement de Penestin ; 2° le 15 mai 1775 à Missilac, avec Jeanne Antoinette Cramezel de Kerhué, (18 septembre 1732 – 19 mai 1789), fille de René de Cramezel, écuyer, seigneur de Kerhué, et de Madeleine Elie, mariage possible après dispense d’affinité au deuxième degré. Ce remariage ne plait pas au fils aîné, Sébastien, car la nouvelle épouse serait autoritaire et dépensière. Jean-Sébastien va devoir vendre des propriétés, notamment celle de Lauvergnac en Assérac, qui est l’héritage du fils aîné ; d'où du premier lit :

    1° Jean-Marie, baptisé le 18 décembre 1750, décédé le 12 mars 1751 ;

    2° Jean-Marie, baptisé le 29 mars 1752, décédé la même année ;

    3° Sébastien-Antoine-Honoré-Marie, né le 14 mars 1756, baptisé le 7 mars 1757, tué à Grandchamps le 28 mai 1795, comte de Silz, dit " Monsieur de Lauvergnac ". Il sert un temps dans un régiment de Dragons, puis devient commandant de la garde nationale de Guérande, il est porté déserteur et, sur dénonciation de son père, capturé à Guérande, chez Me Hardouin, le 8 novembre 1781, par la police du Roi, en vertu d’une lettre de cachet. Il est emprisonné en maison de force à Angers. Il est amnistié le 18 décembre 1785, (les origines de cette situation seraient liées au remariage de son père dont la nouvelle épouse a obligé la vente de Lauvergnac), à partir de 1792 il intégre l’état-major de la conspiration de La Rouërie. Il y est présent en tant que commissaire royal pour le Morbihan. Après l’éclatement de la conspiration, il erre dans le Morbihan et travaille comme simple journalier, reste longtemps chez son frère à Vieille-Roche, et au village du Bot en Sulniac, avant de reprendre la tête des " brigands ". Son signalement est donné à cette époque par l’administration qui le recherche : " Taille 5 pieds, 3,4 pouces, taille fluette, bien étagée, droit. Le visage gravé de petite vérole, le teint bourgeonné comme un ivrogne, physionomie ronde et intéressante. Il mâche beaucoup de tabac, surtout en poudre. " En mars 1793, la colère des paysans explose contre la décision de la Convention d’une levée de 300 000 hommes, et c’est le début de l’insurrection. Sébastien prend alors la responsabilité de l’armée royaliste du Morbihan et participe avec ses deux frères Auguste et Jacques au soulèvement de l’ouest de cette région, et organise de nombreuses attaques (Prises de Guérande et du Croisic, coulage d’une frégate, maîtrise de tout le pays de Basse Vilaine). En 1795, des conférences de paix s’ouvrent au printemps. Sébastien y est présent, et sous l’influence des autres chefs chouans, il signe alors, le 20 avril 1795, à regret, les documents de reconnaissance de la République, mais quatre jours plus tard, il signe un autre document, parfaitement hostile celui-ci, appelant de nouveau à la rébellion. C’est au cours de la bataille de GrandChamp, qu'il est atteint d’un coup fatal. Après une courte fuite à cheval, il met pied à terre. Selon la tradition, les "bleus" (les républicains) firent inspecter et reconnaître le cadavre, qui fût enterré près du lieu où on le découvrit, là où le chemin qui conduit à Kervehein arrive sur la route de Loperhet. Sa sépulture a été depuis recherchée, mais plus aucun signe n’en indique l’emplacement ;
    4° Marie-Françoise, née le 18 juin 1757, arrêtée le 21 avril 1793, mais rapidement libérée. Pour éviter la confiscation du château de Silz, elle décide de le vendre à un dénommé Paul-Marie des Néttumières, le 8 prairial An 5, pour 27 000 francs. Epouse de René d’Osmond ;

    5° Auguste-Marie, Chevalier de Silz, chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de Saint Louis, né au château de Silz en 1760 et baptisé le 19 novembre. Son père demande pour lui une inscription à l’Institution des Gardes de la Marine de Brest. Les plus strictes conditions y sont exigées. Auguste reçoit sa lettre de nomination comme élève-officier de Marine. Il est incorporé le 7 septembre 1778. Sa carrière a pu être reconstituée grâce aux archives de la Marine. Il a des embarquements successifs sur : Le Sphinx (14/01/1781), L’Alexandre (16/04 au 12/06/1781), La Néréide (12/06 au 12/09/1781), Le Dauphin Royal (16/11/1782), Le Glorieux (01/04/1782 à 12/04/1782), Le Triton (08/09/1782 à 19/05/1783), Le Réfléchi (02/01 au 30/04/1784 et 28/07 au 22/11/1784), La Résolution (13/12/1785 à 11/05/1786), Le Rhône (06/04 au 19/08/1789), L’Auguste (26/06 au 30/12/1790), Le DuguayTrouin (01/01 au 29/06/1791). Enseigne de vaisseau à bord du Glorieux, il participe à la campagne d’Amérique sur le Glorieux. Il est au combat naval des Saintes et de la Dominique, le 12 avril 1782. A la suite de cette bataille, le Glorieux est pris par les Anglais et son équipage est fait prisonnier. Auguste et les autres officiers prisonniers séjournent pendant un mois à la Cité espagnole. Le 19 mai, tous les prisonniers montent à bord du bateau anglais Sandwich, qui appareille le 25 pour l’Angleterre. Ils arrivent à Portsmouth le 2 août. Ils sont enfin libérés et rejoignent la France le 12 août 1782 où un jugement de Conseil de Guerre de L’Orient (Lorient) est porté, et cite les officiers et l‘équipage du Glorieux, en louant leur conduite lors de la journée du 12 avril 1782. Promu lieutenant de vaisseau le 1er mai 1786. En 1791 il est détenu quelque temps au château de Brest pour avoir manifesté des idées royalistes. Le 10 janvier 1792, il épouse en l’église d’Arzal Jeanne Marie Olive Kermasson de Kerval, fille de Cassien Alexis Kermasson de Kerval, seigneur de Kerizel et de Heinlex-Pommeraye, et de Jeanne de Rochereul de Promarzin, promu Lieutenant de vaisseau de 2ème classe, au cours de l’été 1792, il quitte la Marine pour rejoindre son frère et le mouvement chouan, comme son frère Sébastien, il se cache et travaille comme journalier dans les paroisses environnantes. Recherché, son signalement est donné par l’administration : "Taille 5 pieds, 1 pouce (environ 1m68), gros, trapu, bien constitué, jambe forte un peu arquée ; le visage gros, rond, un peu soufflé. Il a une bonne carnation, les yeux un peu enfoncés et petits, la bouche petite, les lèvres épaisses un peu relevées surtout la supérieure. Il porte un chapeau à cuve élevée", un autre signalement de police, contradictoire, mais pas de la même année, le décrit comme suit : " 30 à 40 ans, 5 pieds, cheveux châtains, sourcils idem, yeux bleus, nez court, bouche moyenne, menton long, visage basané, maigre, effilé, vêtu d’une chemise blanche, pantalon de toile, chapeau de paysan", mais bien que se sachant recherché, Auguste accepte le risque de paraître à la demande de ses concitoyens d’Arzal pour faire office, dans certaines circonstances, d’officier public, ce qui laisse supposer une confiance réciproque, et la notoriété et le respect que lui porte la population. En 1793, il participe avec son frère au soulèvement de l’Ouest. C’est lui qui est à la tête des brigands à Rochefort-en-terre, dénoncés avec son frère comme antirévolutionnaires, la nuit du 21 avril 1793, en vertu d’un mandat, une trentaine de soldats vont à minuit heurter aux portes des inculpés au château de Silz et à Vieille-Roche, les somment d’ouvrir au nom de la Loi. Jeanne Marie Olive, enceinte de 8 mois 1/2, son père Cassien Kermasson, qui est rongé d’infirmité, ainsi que d’autres membres de la famille et des enfants en bas âge, sont arrêtés, dirigés sur Vannes et internés au Petit Couvent. Leur internement est de courte durée, puisque Jeanne Marie Olive accouche quelques jours plus tard, le 3 mai 1793, d’une petite fille, Marie-Cassienne-Augustine, à Vieille-Roche, mais elle sera a nouveau arrêté et internée avec sa fille pendant plus de deux ans. En 1794, il est nommé chef de division de l’armée royale et catholique du Morbihan, il commande la division de Muzillac, de Redon et de la Roche-Bernard. En 1796, il accepte la pacification du 16 juin et dissout ses troupes, il est un des chefs dont l’influence est la plus efficace en faveur du désarmement et sa femme contribue avec ardeur à cette tâche. Il écrit au général Hoche en ces termes : "[...] aussitôt que je fus informé le 3 juin dernier que les chefs comme les autres seraient amnistiés pourvu qu’ils ne fussent pas émigrés, je m’empressais de faire toutes les démarches auprès de ceux que nous nommons les membres de notre conseil et auprès des autres chefs pour les déterminer à profiter de la grâce qui nous est si généreusement offerte. Je me tais, Général, sur l’influence que j’ai eu pour la mise à bas des armes, mais j’ose me flatter que ce fût ma jeune épouse qui, par ses démarches dans les campagnes pour y répandre notre amnistie et les bienfaits du gouvernement, ébranla fortement le tout. Au besoin, j’en appellerai au Général Quantin, car il lui donna un passeport et mon amnistie". Néanmoins, l’administration du Morbihan, ayant retrouvé le nom de ce Silz sur la liste officielle des émigrés (alors qu’il ne l’avait jamais été), avait requis sa déportation et obligé le général Quantin à le faire arrêter. Le 14 vendémiaire (5 oct 1796), les bandes du général Quantin arrêtent à Arzal le Chevalier de Silz, cela malgré les supplications des membres de la famille présents. Il est dirigé à Vannes, jugé et condamné au bagne. Il est déporté au bagne de l’Ile de Ré, avant-poste de la Guyane. De sa captivité, il se procure divers certificats, notamment du district de la Roche-Sauveur (nom républicain de La Roche-Bernard) et du commandement militaire de l’arrondissement de Vannes, prouvant que depuis le mois de Mars 1793, il n’avait jamais quitté le pays. Il envoie à Hoche une requête des plus respectueuses afin que, lui ayant déjà reconnu les droits accordés aux chefs des chouans non émigrés de rester de France, "il ne souffrit pas de son exportation dans une terre étrangère et perfide, dont il avait toujours et très sincèrement détesté les habitants et leurs manœuvres". L’adjudant général Mermet signala au général en chef que l’emprisonnement de De Silz faisait du bruit, et que si les arrestations de ce genre se multipliaient, il pouvait en résulter de nouveaux troubles dans le Morbihan. Hoche transmit au Directoire cet avis et la requête d’Auguste, ainsi que toutes les pièces sur ce "pacifié", en émettant l’opinion qu’"il serait injuste, peut-être même dangereux, de traiter comme émigré des hommes qui ne l’étaient pas et le prouvaient d’une manière certaine". Cependant, Auguste reste interné 3 ans à l’Ile de Ré. C’est en juillet 1799 qu’il est libéré et assigné sous surveillance à Guérande. Il rentre à Arzal, retrouve sa famille, et part aussitôt avec sa femme et sa fille s’installer à Guérande pour un séjour surveillé. C’est là que le 23 février 1800 naît son 2ème enfant, Clara-Marie. Jeanne Marie Olive meurt à Vieille-Roche le 19 juin 1807 à 34 ans. Avec les effets du Concordat, la paix et le calme revenus, Auguste reprend du service dans la Marine. Il est nommé au grade de Capitaine de Frégate en 1814, puis admis à la retraite le 22 octobre 1817. Il se retire à Vieille-Roche dans la maison héritée de sa femme, appelée de nos jours la caserne des Douaniers. Il meurt à Vieille-Roche le 5 janvier 1822 à l’âge de 61 ans, d'où :

    A°Marie-Cassienne-Augustine, (3 mai 1793 – 15 mars 1831), marié le 10 août 1810 à Hyacinthe-Louis-Victor Piars Deshays ;

    B° Clara-Marie, (23 février 1800 – 5 aout 1837), mariée à Guérande le 11 juin 1817 à Henri Le Masne, (1786-1837), négociant.

    6° Anne-Marie, née le 24 janvier 1762, décédée en 1789 ;

    7° Armande-Désiré-Marie, née le 12 octobre 1763, décédée en 1765 ;

    8° Anne-Louise, née le 16 octobre 1764 ;

    9° Jean-Marie, née le 6 février 1771, baptisée le 3 novembre 1772, décédé le 2 mai 1799, marié le 7 février 1792 à Jeanne-Louise-Antoinette Philippe ;

    10° Cassien-Jean-Marie, né le 3 mars 1767 ;

    11° Louis-Marie, né le 29 juillet 1768, marié le 17 aout 1799 à Marie-Jeanne Lizeul ;

    12° Antoinette, arrêtée dans la nuit du 21 avril 1793, condamnée à mort et dirigée à Nantes pour y être noyée. Elle échappa à la mort en épousant républicainement un garde national du nom de Robin ;

    13° Eugénie-Armande, née le 6 février 1771, baptisée le 3 novembre 1772, mariée le 13 août 1792 à René-Benjamin Thomas de La Borde, (1745-1804), président de District, inculpé sous la Terreur, d'où Prudent-Marie Thomas de Laborde, (Saint-Nazaire 11 janvier 1793 - Lorient 25 mai 1876), juge au tribunal civil de Vannes ;

    14° Jacques-Marie, né en 1773, guillotiné place du Bouffay à Nantes le 17 mars 1794 ; admis à l’institution des gardes de la marine à Brest, en 1792, il rejoint ses frères en Bretagne dans le mouvement chouan, et participe activement à la contre-révolution. Il se distingue au côté de Michel-François Thomas de Caradeuc, notamment lors de la prise du Croisic en mars 1793. C’est en ce lieu, le 18 mars 1793, qu’il prête serment de fidélité à Louis XVII. Arrêté le 15 pluviôse An II (janvier 94), il est alors dirigé vers Guérande, passe devant un jury militaire et un tribunal civil, de là, il est envoyé à Nantes où il passe devant un tribunal révolutionnaire le 7 février 1794 : " Le tribunal, d'après les dépositions des témoins, aveux et reconnaissances de Jacques-Marie Lahaye Desilz, Déclare que le dit Lahaye se joignit aux brigands dès le commencement de l'insurrection ; qu'il a eu différents grades parmi les brigands ; que lors de la prise de la ville du Croisic, il y entra accompagné de Guérif de Lanouan, leur chef ; — qu'il y prêta entre les mains de Lanouan serment de fidélité à Louis 17 ; que lorsque Caradeuc se présenta pour sommer la ville de Guérande, le même Lahaye y entra ; que le 18 mars, il entra, avec un détachement, chez le citoyen Boujus, aubergiste au Croisic, le menaça et lui enleva un sabre pour en armer un de ses camarades ", il fut alors condamné à mort avec cinq autres habitants du Croisic : " Le mois de mars 1794 apporte aux jacobins du pays la satisfaction d’apprendre le supplice de Jacques de la Haye de Silz, marin, ci-devant noble, natif d’Arzal domicilié à Penestin, guillotiné à Nantes, place du Bouffay, le 17 mars 1794 pour: s’être joint aux brigands dès le commencement de l’insurrection; avoir livré Le Croisic et Guérande avec d’autres chouans; avoir prêté serment de fidélité à Louis XVII. "

     

    Le dernier descendant dont la filiation n’est pas connue, est Pierre-Marie-Louis Charles de La Haye de Silz, né en 1827, décédé à Vannes en 1903, receveur principal des contributions indirectes.

     

    Notes :

    (1) Il existait une métairie du même nom au territoire actuelle de Pornichet, propriété de la famille Le Texier, famille de la bourgeoisie guérandaise, établie ensuite à Questember (56), qui posséda aussi le fief de Preambert. Le Texier : D'argent au sautoir engrêlé de gueules, cantonné de quatre quintefeuilles de sinople ; au chef du même ; chargé de trois molettes d'argent.

    (2) Hommée : mesure prenant pour unité la surface qu'un homme pouvait labourer en une journée.

    (3) Un légende dit qu'une femme très laide ne voulut pas embrasser le sénéchal, René-Jean Cavaro de Kergore, et se rendit chez Sébastien de Silz, qui était jeune et réputé beau. 

  • La Motte Allemand, deuxième partie

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallecFamille Le Vallois

    D'azur à deux pigeons affrontés d'argent, colletés de sable, enchaînés d'or par le cou, les chaines en bande et barre mouvantes des cantons du chef.

     Famille noble originaire de Rennes.

     I° Antoine Le Vallois, écuyer, époux de Françoise de Guémadeuc, dame de La Motte-Allemand, fille de François de Guémadeuc, chevalier, seigneur de Beaulieu et de Séréac, et de Jeanne Gastinel, dame de la Motte-Allemand, d'où :

    II° Jean Le Vallois, écuyer, seigneur de Sérac et La Motte-allemand en 1562, père de 

    III° Pierre Le Vallois, seigneur de Sérac et de La Motte-Allemand, qu'il vendit en 1615 à Pierre de La Bouexière.

     

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    Famille de La Bouexière

    D'or à trois bandes de gueules.

     

    Famille d'extraction chevaleresque, aux réformations de noblesse en 1426 et en 1669, à Saint-Nazaire sur 10 générations.

     

     

     

    I° Pierre de La Bouexière, écuyer, seigneur de La Motte-Allemand par achat en 1615 à Pierre Le Vallois ; marié : 1° Madeleine Barrin du Boisgeffray ; 2° à Jeanne de Saint-Aubin ; d'où du second lit :

    1° Philippe, seigneur de La Motte-Allemand, maintenu noble le 24 mai 1669, décédé à Saint-Nazaire le 8 décembre 1678 ;

    2° Pierre, seigneur de Brantonnet, maintenu noble le 24 mai 1669, un temps seigneur de Heinlex-Pommeraye en 1647 ;

    3° Jeanne, dame de La Motte Allemand, (Guérande 20 février 1606 – Guérande 3 décembre 1688), épouse de Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, à qui elle apporta 

    4° Perronelle, épouse de Jean Le Tresle.

     

    Famille Le Long du Dreneuc  

    D'or au quintefeuille de sable. 

    Famille guérandaise d'ancienne extraction maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 30 mars 1669 (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505) .

     

    I° Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, époux de Jeanne de La Bouexière, dame de la Motte-Allemand, (Guérande 20 février 1606 – Guérande 3 décembre 1688), fille de Pierre de La Bouexière, écuyer, seigneur de La Motte-Allemand, et de Jeanne de Saint-Aubin, d'où :

    1° Renée, mariée le 2 mars 1783 à Louis-René de Saint-Gilles, écuyer, seigneur du Gage ;

    2° Jean-Baptiste, (5 août 1646 – 30 juillet 1708), seigneur du Dreneuc, époux de Gabrielle Michiel ;

    3° Philippe ;

    4° Olive, dame de La Motte-Allemand, épouse de Louis de La Haye, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable. 

     

    Famille de La Haye du Sable

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallecDe gueule à trois bandes d'argent. 

     

    La filiation de cette famille noble nous est en grande partie connue grâce au registre manuscrit des Preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Ecurie, tenu par Charles d'Hozier en septembre 1694, (B.N., fr. 32101, f° 107), elle sera exposée dans son intégralité dans un article sur la maison noble du Sable, pour des soucis de compréhensions, les degrés indiqués sont ceux de la généalogie complète.

     

    VII° Louis de La Haye du Sable, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable pour laquelle il rendit aveu au Roi le 10 janvier 1678, seigneur de La Motte-Allemand par héritage maternel de son épouse, maintenu noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 29 janvier 1671 ; marié le 9 avril 1647 à Saint-Nazaire avec Olive Le Long du Dreneuc, dame de La Motte-Allemand par héritage de sa famille maternelle, (Saint-Nazaire 20 août 1638- Saint-Nazaire 3 novembre 1688), fille de Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, et de Jeanne de La Bouexière, d'où :

    1° Monique, née le 6 juillet 1675 à Saint-Nazaire, mariée le 2 mai 1707 à Guérande avec Louis-Gille du Matz, écuyer, seigneur de Gléré ;

    2° René, qui suit ;

    3° Pélagie, (Saint-Nazaire 10 mars 1680 – Saint-Nazaire 2 juin 1688) ;

    4° Olive, mariée le 7 mai 1715 à Guérande avec Pierre-François Le Flo de Tremelo, écuyer, seigneur de Kerleau, maintenue noble par ordonnance du 25 septembre 1703, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505). 

    VIII° René de La Haye du Sable, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable et de La Motte-Allemand, né à Saint-Nazaire le 24 juillet 1676, baptisé le 29 juillet suivant, présenta ses preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Écurie en septembre 1694, (B.N., fr. 32101, f° 107), Maintenue noble par ordonnance du 6 mai 1701, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), établi au château de La Motte-Allemand, il participa à la conspiration de Pontcallec et fut interné un temps à Nantes ; marié à Guérande le 7 février 1702 à Marie-Madeleine Le Mintier, d'où :

    1° Jean-Marie, né le 15 février 1706 ;

    2° Marie-Olive, (6 juillet 1707 - 7 octobre 1707) ;

    3° René, qui suit.

    IX° René de La Haye du Sable, chevalier de La Motte-Allemand, époux de Marie Lefeuvre, d'où :

    1° Louis-Marie, seigneur de La Motte-Allemand et de la maison noble du Sable, mort avant 1768 ;

    2° Jean-Baptiste-René, décédé à Saint-Nazaire le 11 avril 1780, après son frère seigneur de la maison noble du Sable, (qu'il vendit entre 1774 et 1776 à Guillaume Charault de Merionnec, chevalier), seigneur de La Motte-Allemand, (qu'il vendit le 29 octobre 1770 à François Le Chauff).

     

     

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallecFamille Le Chauff de Kerguénec

    D'argent au pigeon d'azur, surmonté de deux croissants adossés de gueules. 

     

    Famille noble d'ancienne extraction maintenue en 1668 originaire de Vannes, apparenté à la famille de La Haye de Silz, seigneur de La Ville-au-Fève, et du Plessis-Giffard.

     

    I° François Le Chauff, écuyer, seigneur de Kerguénec, du Bois-Guimard, de La Motte-Allemand, (par achat à René de La Haye du Sable), de La Noë de Kerpoisson, des Bouexières (par achat à Catherine Boullet veuve de Jean Moyon) et du Pourceau (fief situé à Cleuz), baptisée le 21 octobre 1722 à Guérande, fils de François Charles Le Chauff, chevalier, seigneur de La Bernardière, et de Anne Cady ; maire de Guérande en 1789-1790, emprisonné en 1792, voit ses biens mis sous séquestre, libéré avant mars 1795 et récupère ses biens, il habitait le manoir de La Grillère, rue Bizienne, à Guérande ; fit aveux pour sa seigneurie de La Motte-Allemand le 30 juin 1788, passa transaction avec Jean-Baptiste-Elie Camus de Pontcarré, seigneur, co-vicomte de Saint-Nazaire, pour la propriété de la lande de Cuneix, en Saint-Nazaire ; marié à Nantes le  12 janvier 1761, en l’église conventuelle des dames de Sainte Élisabeth, à Catherine-Brigitte-Marguerite Maré (parfois nommée faussement Marrec), connue aussi sous ne nom de Maré d'Azincourt(1), suite à l’acquisition par son père de ce fief, née le 13 novembre 1740 à L’Arcahaye, (Saint-Domingue, aujourd'hui Haiti), baptisée le 09 mars 1741, fille de Jérôme Maré, planteur sucrier, capitaine de la milice du Roi à Saint-Domingue, et de Léogane-Jeanne-Julienne  Gené ;  elle hérita d'un tiers de la plantation de son père en 1760, la plantation Maré était évaluée en 1785 à 813.320 livres, et comportait 186 esclaves, à  la suite à l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804 la plantation fut confisquée, elle était veuve en 1805 ; d'où :

    1° Victoire-Brigitte-Marie-Anne-Charlotte Le Chauff, née vers 1763, décédée à Guérande le 17 octobre 1788, mariée à Saint-Nazaire, par contrat du 13 septembre 1783, puis religieusement à Guérande le  22 septembre avec René-Louis de Trévelec, chevalier ;

    2° Charlotte-Félicité, née  en 1766 ;

    3° Brigitte-Mathilde, née  en 1771 ;

    4° François-Marie-Hyacinthe Le Chauff de Kerguénec, chevalier, baptisé à Guérande le 2 novembre 1772 , voyagea à Saint-Domingue en 1792 alors que l’île est en pleine insurrection, il est porté sur la liste des émigrés durant l'emprisonnement de son père, membre de l'Armée de Condé, il fut indemnisé avec sa sœur Victoire sur décision du 4 février 1828 pour les biens perdus du fait de l'indépendance d'Haïti ; monarchiste légitimiste il participa à la révolte Vendéenne de mai-juin 1832, ce qui lui valut la condamnation par contumace aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d'Assises de Blois le 20 mai 1833 ; suite à sa disparition, on prononça du fait la loi sa mort civile au bout de cinq ans, et ses enfants touchèrent leur héritage ; réapparu en 1840, désireux de bénéficier de l'amnistie du 8 mai 1837 et voulu récupérer ses biens ; ses enfants contre attaquèrent, argumentant sa mort civile sans lien avec l'amnistie, le Tribunal de Nantes les confirma comme bénéficiaires le 27 août 1840, ce qui fut confirmé en Appel par la Cour de Renne le 30 janvier 1831, la succession fut confirmée en pourvoi 1er février 1842 ; époux de Henriette Binet de Sasson, (décédée en 1819), d'où postérité ;

    5°  Catherine, née le 24 août 1778 à Guérande,  mariée en 1800 Joseph-Louis de Bruc, d'où entre autres enfants Joseph-Aimé de Bruc, qui possédait en 1850 la métairie de Cleuz qu'il avait hérité de sa mère.

    6° François-Marie, sieur de Kerguénec, décédé vers 1831, maire de Saint-Molf, marié le 15 mai 1811  à Nantes avec Thérèse-Françoise Bernard de Grand-Maison, née en 1785, d'où :

    A° Thérèse, qui épousa son cousin Henri Le Chauff de La Blanchardière, (1816-1876), d'où postérité sous le patronymique Le Chauff de Kerguénec.

    7° un autre fils né vers 1782, marié à une Rouaud de La Villemartin, celle-ci hérita de son époux et laissa sa succession en 1840 à son neveu Évariste de Rouaud ;

    8° & 9° inconnus

     
    (1) La famille Maré d'Azincourt portait : d'azur au chevron d'or  accompagné de trois merlettes de même.
  • Le manoir de Beauregard à Saint-Nazaire, deuxième partie

     Famille de Guériff de Lanouan

     


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    D'argent à trois feuilles de houx de sinople.

     

    Famille noble d'ancienne extraction, maintenue noble lors de la réformation de noblesse par arrêt du 14 juin 1670, sur preuve de huit générations, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).

     

     

     

    I° Honoré-Jacques de Guerriff de Lanouan, chevalier, seigneur de Lanouan et de L'Isle, né et ondoyé à Carentoir (56) le 21 février 1699, baptisé le 2 mars 1699, promis par contrat du 26 février 1724 à Guérande puis marié le 24 avril 1724 à Renée Hémery, dame de Beauregard, née le 15 septembre 1700, fille de Gilles, Hémery écuyer, sieur de Préhambert et seigneur de la maison noble de Beauregard, et de Charlotte du Hill, d'où :

     

    II° François-René-Marie de Guériff de Lanouan, chevalier, seigneur de la maison noble de Beauregard, (Saint-Nazaire 7 septembre 1741 – La Pommeraye 24 novembre 1793), présenta ses preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Ecurie du 11 décembre 1756, (B.N., fr. 32108, f° 173), adhère en 1792 à "L'Association bretonne" du marquis de La Rouërie qui le nomme responsable pour le district de Guérande, en même temps que Thomas Caradeuc pour La Roche-Bernard et Gaudin de La Bérillais pour Saint-Etienne de Montluc. Le Département de Loire-Inférieure est au courant de ses agissements dès le mois d'août 1792 et sait que le noyau du complot est à Guérande, mais ne peut intervenir faute de moyens (il n'ont en effet que 40 militaires à Guérande). François-René constitue une armée avec l'aide d'enrôleurs et recrute des soldats déserteurs pour fabriquent de la poudre et des balles et prend le commandement des Insurgés arrivés à Saint-Nazaire. Le samedi 16 mars 1793, il met son argenterie et sa vaisselle fine dans une caisse qu’il enterre dans le bois de Beauregard. Mais espionné par un habitant de La Cavarderie, (village depuis nommé Immaculée), l’emplacement de la caisse est dénoncé aux Républicains de Savenay qui envoient des hommes la déterrer le lendemain. A la tête de 4000 hommes, il campe devant Guérande avec ses hommes le 17 mars, attaque la ville le 18, avec l'aide de Thomas de Caradeuc, de Couesbouc, Jego, Lenormand dit Lucifer commandant des paludiers de Saillé, de Rochefort, Thomazeau le chef de la Garde Nationale de Batz et du Pouliguen rallié à Lanouan. et se rend maître le 19 mars, il investit Le Croisic le lendemain. Le 30 mars il évacue Guérande avec ses hommes, car les troupes républicaines de Beysser arrivent de Rennes, et part se réfugier avec 200 hommes, avant de partir, il rétablit dans leurs fonctions les élus républicains , et remet une somme de 3315 livres de la caisse municipale, il gagne les îles de Brière avec 200 hommes, il est signalé de différents côtés, en particulier par Clemenceau le maire de Montoire, et par le Général des Dorides, le 4 juillet. Grâce à des émissaires, il apprend que les Vendéens vont attaquer Nantes. Il compte sur leur victoire pour reprendre le combat, mais ils sont repoussés le 30 juin. Sa présence est signalée en Brière jusqu'en octobre. Le 5 de ce mois, un mandat d'amener est lancé contre lui par le tribunal révolutionnaire de Guérande. Il se décide alors à passer la Loire à Montjean et à se rendre dans les Mauges pour se joindre aux Vendéens. Il s'arrête à La Pommeraye où il meurt brutalement de maladie. Marié en 1774 à Marie-Marguerite de L'Estoubillon, (1759-1789), fille de Maurice de L'Estoubillon, et de Marie-François du Pas, (voyez article l'Estoubillon), d'où quatre enfants dont : 

    1° Marie-Joséphine, décédée à Nantes le 11 mai 1879 ; mariée le 28 avril 1823 à Nantes avec François Mosnier de Thouaré.

     

    Les héritiers de François-René de Guériff vendirent  Beauregard à Jean-Baptiste Gallerand, juge de paix, maire du Croisic.

     

    Famille Gallerand

    Famille de la bourgeoisie du Croissic.

     

    I° Jean-Baptiste Gallerand, (le Croisic, 2 aout 1768 – 21 septembre 1832), fils d'un horloger, négocient, juge de paix, maire du Croisic de 1806 à 1820, acheta le manoir de Beauregard ; marié le 28 juillet 1799 au Croisic avec de Julie Bertho, (Le Croisic 8 mars 1775 – Le Croisic 19 septembre 1832), fille de Joseph Bertho, capitaine de navire, et de Renée Raoul, d'où :

    1° Marie-Eulalie, née le 18 octobre 1799 à Guérande, mariée au Croisic le 29 mai 1825 avec Emile Vaillant ;

    2° Gérôme-René-Lucien, (Guérande 13 février 1801 – Guérande 13 aout 1813) ;

    3° Désirée-Armandine née au Croisic le 27 octobre 1803 avec Emile-Pierre Culine-Leroux, employé des Contributions indirectes ;

    4° Virgine-Josèphe, (le Croisic 24 septembre 1806 – Le Croisic 30 novembre 1871) ;

    5° Marie-Joséphine, (Le Croisic 31 janvier 1815 – Le Croisic 31 octobre 1815) ;

    6° Stéphanie, née au Croisic le 22 avril 1819, mariée à Saint-Malo en 1837,  mariée à Saint-Malo en 1837 avec Hippolyte-Léon Culine-Leroux, (frère d'Emile-Pierre Culine-Leroux).

     

    Famille Culine-Leroux, puis Culine de Roux

     

    Famille de la bourgeoisie originaire du Périgord, établie à Saint-Malo à la fin du 18e siècle. Contrairement à ce que Léon fit croire aux Nazairiens, sa famille n'était pas noble, et n'avaient aucun lien avec la famille noble périgourdine de Roux.

     

    I° Hippolyte-Léon Culine-Leroux, puis Culine de Roux, (Saint-Malo 25 novembre 1795 - , négocient à Saint-Nazaire, employé des contributions directes, conseiller municipal (conservateur) de la section de l'Immaculée en 1878, marié à Saint-Malo en 1837 avec Stéphanie Gallerand, née au Croisic le 22 avril 1819, héritière du manoir de Beauregard, fille de feu Jean-Baptiste Gallerand, juge de paix, maire du Croisic, et de Julie Bertho, d'où :

    1° Léon-Emile, (Saint-Malo 2 juillet 1839 - 10 mars 1915 - Saint-Nazaire), conseiller municipal de l'Immaculé durant 31 ans ;

    2° Stéphanie, (Dol-de-Bretagne16 mai 1841 -  26 novembre 1925 au Manoir de Beauregard), sans alliance ;

    3° Blanche-Stéphanie, (Dinard 30 avril 1853 – Dinard 18 juillet 1853 au Manoir de Beauregard), sans alliance ;

    4° Blanche-Marie, (Dinard 30 mars 1857 - 9 août 1934 au Manoir de Beauregard), sans alliance

     

    Les héritiers vendirent le manoir de Beauregard à la famille Laurent après la mort de Blanche en 1935.

     

    La famille Laurent, qui possédait une quincaillerie à Saint-Nazaire, s'en porta acquéreurs, et fit restaurer la maison par un architecte parisien, Max Alers, architecte spécialisé dans la construction dans le style 17e, et à qui l'on doit par exemple la réalisation de l'immeuble du 21 place Dauphine à Paris, imitation parfaite des ses voisins datant du règne Louis XIV.

     

    (Ajout du 10 mai 2015 : Depuis une vingtaine d'années, il appartient à monsieur Dominique Moris qui a ouvert sa résidence à la presse : http://www.lechodelapresquile.fr/2015/04/10/chateau-de-beauregard-par-ici-la-visite/ )

     

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    Beauregard dans les années 1950, coll. Archives municipales de Saint-Nazaire

     

  • Le château de Heinlex, deuxième partie

     

    De la famille Buard à la Révolution, l'affaire Caradeuc.

     

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    Écu sculpté dans l'église Saint-Nazaire, photo L.O.M.

     

     

    Armes : De gueules au hibou d'argent. (écu de cette famille est sculpté sur l'une des voûtes de l'église Saint-Nazaire)

     

    I° Zacharie-Gabriel Buard, notaire royal à Guérande de 1730 à 1789, membre de la confrérie Saint-Nicolas de Guérande en 1732, acheta la seigneurie de Heinlex en 1749 à Louise-Germaine du Coudray, reçu en gratification des Etats de Bretagne une bourse de cent jetons en 1788, (A.D. d'I.-et-V., C, 3053), père de :

    1° Marie-Françoise, née à Guérande en 1734, dame de Heinlex, dont nous allons parler après.

    2°Marie-Gabriel, née à Guérande en 1743, fut la bienfaitrice de l'hôpital de Guérande en 1817, légua par testament du 21 mai 1819 sa maison (actuellement 5 place du Vieux Marcher) afin qu'elle servit de presbytère à la cure de l'église paroissiale de Saint-Aubin à charge pour le curé de " célébrer deux messes par mois à perpétuité à la mémoire de la donatrice et pour le repos de l'âme de ses parents ", et décéda en cette ville le 16 août 1822.

      

    En 1793, Marie-Françoise Buard, 55ans, dame de Heinlex, vit au manoir avec la demoiselle Marie Bellinger, native du Croisic et âgée de 50ans (1). Elles sont dénoncées pour avoir donner asile à des prêtres réfractaires, entre autres à un abbé Jalin, ex-desservant de la chapelle Saint-Joseph de Méans. Le poste militaire de Ville-es-Martin reçut l'ordre d'opérer une perquisition à l'improviste et la nuit. Le citoyen Perrin, sergent du 5° bataillon de la Manche, 8° compagnie, fut chargé de commander l'expédition. Le 20 novembre 1793 (30 brumaire, an II), sur les neuf heures du soir, le sergent Perrin, accompagné de 4 fusiliers et d'un guide se rend à Henleix, cernent la maison, visitent le jardin et l'intérieur du logis, mais ne trouve rien, le Sergent Perrin rapporte que " les deux demoiselles lui ont paru tremblantes et pâles et lui ont offert des rafraîchissements au commencement et à la fin des perquisitions ". Elles lui ont demandé " s'il avait beaucoup d'hommes à investir la maison, à quoi le dit citoyen a répondu qu'il en avait trente. " Le sergent rassemble ses hommes et dit à haute voix : " Il est inutile que nous fassions d'autres perquisitions ; Il paraît que nous avons été mal informés ". Ils quittèrent le Henleix, en présentant leurs excuses à ces dames, et reprirent le chemin de Ville-ès-Martin. Ce n'était qu'une feinte. Le sergent s'assure une escouade de seize hommes et, à onze heures et demie, on repart pour le Henleix où ils arrivent vers minuit. Huit hommes et le guide sont postés de distance en distance autour du bois avec le reste de ses volontaires, le sergent Perrin frappe à la porte de la maison. A travers une fissure, il voit les deux demoiselles qui viennent à pas lents leur ouvrir et disent avec plus d'assurance que la première fois qu'ils pouvaient faire chez elles toutes les perquisitions ce qui fut fait effectivement ; on trouva sur l'escalier du milieu un sac blanc contenant des livres et bréviaires à l'usage des ecclésiastiques. Le sergent s'adressant aux demoiselles : " où sont les deux hommes qu'on a vus la première fois ainsi qu'une des domestiques ? " Au même instant, on entend un coup de fusil du côté du jardin ; c'est une sentinelle qui a tiré sur un homme qui se sauvait. Celui-ci, poursuivi, se jette dans un fossé plein d'eau ; le guide l'atteint et lui pose sa baïonnette sur l'estomac ; un des soldats le tient enjoué par-derrière. Le malheureux, qui se débattait, écarte l'arme qu'il saisit à pleine main et entraîne son agresseur dans la mare. Les soldats arrivent, l'homme est pris et ramené dans la maison. Il est trempé, souillé de boue et glacé. Il se promène autour de la table pour essayer de se réchauffer. Il reproche aux volontaires leur inhumanité : on ne fusille pas, dit-il, des personnes qui ne font aucune résistance. Dans la matinée, on s'achemine vers Saint-Nazaire, où le juge de paix doit interroger le prisonnier. Celui-ci refuse de répondre, sous prétexte que le manque de nourriture et de sommeil ne lui permettent pas de subir les fatigues d'un interrogatoire. Il conteste toutefois avoir dit sérieusement au sergent qu'il venait de Noirmoutiers. Il ne l'a dit que pour " plaisanterie ". Sur-ce, le juge de paix lance un mandat d'amener contre les demoiselles du Henleix et dit qu'elles soient conduites, avec l'inconnu. Le juge de paix venait de clore son procès-verbal, lorsque les citoyennes Augustine Jamette, de Montoire, Elisabeth Glaud, Elisabeth Pierre et Julienne Le Breton, de Saint-Nazaire entrent dans l'auditoire et déclarent qu'elles reconnaissent le détenu pour être le citoyen Jalin ancien chapelain de Méans, paroisse de Montoire. Sommé de déclarer la vérité, le prisonnier répond que d'après des témoignages aussi multipliés et aussi fournis il lui serait inutile de contester et qu'il se voyait obligé d'y souscrire. Le lendemain (2 frimaire, an II), le prétendu Jalin est transféré à Savenay et enfermé dans la prison. Deux jours après (4 frimaire), il est interrogé par le citoyen Gourlay, commissaire délégué pour l'administration du département. Le prisonnier répète qu'il est François Jalin âgé d'environ 50 ans, ci-devant desservant de la chapelle de Méans, sans domicile fixe depuis environ 16 mois. Il ignore les motifs de son arrestation, il a vécu en se cachant chez des particuliers auxquels il taisait son nom, notamment dans les paroisses de Marzan, Billiers, Arzal, Camoel, Escoublac, Saint-Nazaire. Il ne connaît pas les deux femmes chez lesquelles il a été arrêté. On lui demande d'où lui proviennent les onze louis de 4 francs en or et les 18 livres en argent trouvés sur lui ainsi que les deux montres d'or, dont une à répétition. Il répond que ces effets proviennent de ses revenus et de ses épargnes. Le 5 frimaire, le prisonnier fut conduit, sous escorte, à Nantes et incarcéré dans la prison du Bouffay. Le 8 frimaire an II, huit jours par conséquent après son arrestation au Henleix, le prétendu prêtre Jalin comparaissait devant le tribunal révolutionnaire, sous la présidence de Philippes Tronjoly, assisté des juges : Normand, Le Peley, Lecoq et Le Davert-Gondet, accusateur public. (Séance de l'après-midi). Interrogé, le prévenu change de système. Il déclare qu'il n'a jamais été prêtre et qu'il n'est pas Jalin, l'ex-chapelain de Méans. Les quatre témoins, qui prétendent l'avoir reconnu, se sont trompés. Il se nomme François Pervoche, sans demeure fixe depuis un an, natif de Valenciennes. Il a perdu ses papiers à Paris, où il est demeuré huit mois. Il est sorti de Paris, il y a quatre mois et demi, muni d'un passeport que lui a procuré un ami... On fait venir des témoins de Montoir, dont le maire, Alexandre Clemenceau, âgé de 62ans et son petit fils qui a 11ans ! Tous le reconnaissent comme étant Jalin. L'accusé proteste de nouveau qu'il y a erreur et qu'il n'est pas le prêtre Jalin. Malgré ses dénégations, l'accusateur public, le citoyen Gondet, prononce son réquisitoire et conclut à une condamnation à mort contre le prêtre Jalin. Les juges allaient aux voix et déjà trois d'entre eux avaient successivement opiné pour la mort. Quant à ce moment-là l'accusé se lève et, interpellant le président Tronjoly, qu'il a connu à Rennes, et le juge Le Peley, ancien sénéchal de Guérande, qu'il connaît également, les somme d'attester qu'il est Michel-François Thomas de Caradeuc, de la Roche-Bernard, ancien juge criminel de Quimper, et membre de la Cour Supérieure provisoire de Bretagne ! Aussitôt, sans désemparer, l'accusateur Gondet se désiste de son accusation contre le prétendu prêtre Jalin, et s'empresse de fulminer un nouveau réquisitoire contre Thomas de Caradeuc " conspirateur royaliste, ayant commandé les brigands à l'attaque de Guérandc et du Croisic. " Les juges remirent la continuation de l'affaire à l'après-midi du lendemain (séance du 9 frimaire, an II), on allait établir l'identité de l'accusé et statuer sur inculpation. Huit témoins déclarent qu'il était bien Michel-François Thomas de Caradeuc. Le 9 frimaire, an II (29 novembre 1793) au matin, Michel-François Thomas de Caradeuc se procure une feuille de papier et écrit une lettre à sa femme, lettre qui ne fut jamais transmise, dans laquelle il raconte son procès, et où il informe sa femme qu'il a laissé, chez les demoiselles qui l'ont cachée, son épée et différents effets personnels, mais surtout une somme de 2400 francs sous la forme de 88 louis en or, et 11 en argent, la priant de donné la monnaie d'argent, d'une valeur de 288 francs aux demoiselles pour payement de sa pension, et de ne garder pour elle que l'or, d'une valeur de 2112 francs. Il précise que l'argent est enterré dans le jardin : " A droite, en sortant de la maison, suivre l'allée qui conduit à l'allée qui donne contre les étangs, qui mène aux abeilles, au commencement du carré d'artichauts, vis-à-vis deux pommiers ou poiriers formant la pointe du dit carré d'artichauts, le plus près de la maison au bord de l'allée du dit jardin, dite la plus près des étangs, le tout est dans un pot de terre, qui n'est pas enfoncé à un pied et demi. Ainsi en fouillant, en longeant le buis sur la partie même de cette allée, on ne doit pas avoir de peine à trouver ce dont il s'agit. C'est dès le commencement de cette allée, auprès des plates bandes de fleuri, qui règnent et conduisent de la maison à cette allée”. Dans l'après-midi il est condamné à mort. Il écrit alors une seconde lettre à son épouse :

    29 novembre, 9 heures du soir,  Mon sort est décidé, demain je n'existerai plus des personnes de confiance ont généreusement contracté l'engagement religieux de vous faire parvenir mes lettres, par sentiment d'humanité et d'intérêt à ma situation. Je joins ici mes boucles de jarretières à pierres, avec mon agrafe de col et un louis d'or. On m'a ôté mes deux montres et onze louis d'or et 18 en argent, que vous réclameriez inutilement. Priez Dieu pour moi.  Je me confie dans sa miséricorde. Je meurs pour mon Dieu et pour mon roy. Jetez-vous entre les mains de la Providence. Dieu seul doit être votre seul consolateur; rappelez moi à la tendresse de mes enfants. Je les recommande à la vôtre continuez à les élever chrétiennement. Adieu, ma tendre amie, sous peu d'instants, je ne serai plus. Je serai réuni, avec tant d'autres victimes, au père céleste. Je vous embrasse de tout mon cœur. Le courage ne me manque pas. Je vois la mort de sang froid. Je vais désormais m'occuper de Dieu seul, qui ne désavoue pas les instants que mon attachement pour vous lui a dérobés :   Adieu ! Votre époux.  Thomas de Caradeuc.

     

    Le 30 novembre 1793 Michel-François Thomas de Caradeuc fut guillotiné place Bouffer à Nantes. Ses lettres et derniers biens ne sont jamais parvenus à la pauvre femme laissée veuve avec quatre enfants, depuis un mois, elle était elle-même incarcérée à Vannes comme suspecte, avec plusieurs de ses parents de la Roche-Bernard. Les courriers furent remis au Directoire de Nantes qui ordonna au district de Savenay de récupérer l'argent, Un commissaire et le commandant Bedel furent chargés de l'expédition dans le jardin du Henleix, ils trouvèrent le trésor à l'endroit indiqué, mais rapportèrent qu'il se trouvait " 24 livres de moins... "

     

    Les femmes qui avaient identifié Michel-François Thomas de Caradeuc comme étant le père Jalin, furent conduites à Nantes. Les juges statuèrent :

    " Considérant qu'il est très possible que les quatre accusées se soient trompées, en assurant sur la foi du serment que la personne de Thomas dit Caradeuc était celle de Jalain, prêtre desservant la chapelle de Méans, en la commune de Montoir, puisqu'il est vrai que différents particuliers sont tombés dans la même erreur, attendu la parfaite ressemblance entre Thomas dit Caradeuc et Jalain ;  En conséquence les acquitte de l'accusation portée contre eux et ordonne qu'ils soient sur le champ mis en liberté. "

    Il n'en fut pas de même pour les demoiselles Buard et Bellinger... Au bout de six semaines de détention, le 17 nivôse an II (6 janvier 1794) le tribunal rendit pour jugement :

    " Déclare et reconnaît pour constant que Marie Bellinger et Marie Buard ont retiré chez elles Thomas Caradeuc, chef de brigands, condamné à la peine de mort .... qu'elles lui fournissaient la pension alimentaire ; que c'est dans Ie jardin que Thomas Caradeuc avait enfoui en terre de l'or, de l'argent et effets, lui appartenant ; que leur liaison avec un pareil homme, aussi ennemi de la République, les fait considérer comme personne dont l'incivisme serait très préjudiciable à la chose publique, si plus longtemps elles continuaient à habiter le sol de la liberté ; Les a déclarées atteintes et convaincues des dits faits et conformément à la loi du 7 juin dernier, les a condamnées à la peine de la déportation à vif, et a déclaré leurs biens confisqués. "

     

    Confisqué par le Directoire, le domaine fut vendu aux enchères et fut acheté par un monsieur Havard qui le transmit à son fils et sa fille (connus sous le nom de Havard-Duclos). Ceux-ci vendirent la propriété en 1857 à Alphonse Cézard.

     

     

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    Cadastre de 1829, A.D. 44

     

     
    (1) elle était la fille d'Ollivier Bellinger, et d'Aimée Maillard, (de la famille du poète  Aimée B., fille de feu B. et d'Aimée Maillard (de la famille du poète Desforges-Maillard), elle était venue vivre à Heinlex avec sa sœur Aimée, qui y décéda le 27 mai 1791 (cf. Registres paroissiaux de Saint-Nazaire et René de Kerviler " Répertoire général de bio-bibliographie bretonne" 1899).