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Histoire - Page 2

  • La Châtellenie d'Ust

    Ust était une châtellenie relevant directement du domaine ducal de Guérande, elle était de la paroisse de Saint-André-des-Eaux où ses seigneurs avaient les droits de prééminences, armoiries, banc et enfeu dans l'église, ainsi que tombe et enfeu dans la chapelle Notre-Dame du bourg de Saint-André, ainsi que dans l'église conventuelle Saint-Yves des Dominicains de Guérandes. Dotée de droit de haute-justice sise en la paroisse de Saint-Andres-des-Eaux, elle étendait son autorité sur les paroisses limitrophes car cette seigneurie était plus grande que la paroisse de Saint-André, qui avait été soustraite à la paroisse de Saint-Nazaire. Par ailleurs, les seigneuries dépendantes de la paroisse de Saint-André-des-Eaux, (Trévecar, Coëtcas, Saint-Denac (1), Kerpoisson, etc.), relevaient de la châtellenie d'Ust. Le seigneur d'Ust jouissait des prééminences, armoiries, banc et enfeu dans l'église paroissiale de Saint-André-des-Eaux, il avait tombe et enfeu dans la chapelle Notre-Dame de Saint-André et dans l'église conventuelle Saint-Yves des dominicains de Guérande. Il présentait les chapellenies de Saint-Vincent-du-Quisio et de Saint-Jacques-des-Rivières, desservies dans la chapelle de son manoir d'Ust (2). Ce manoir était, non pas au lieu-dit le Marais d'Ust (3), à Saint-Nazaire, mais plus au nord, à Ust, sur la commune de Saint-André-des-Eaux. Il n'en reste rien, une ferme à pris son emplacement, près d'un étang ovoïde cité dans les actes de dénombrements. Le manoir était doté d'une chapelle et d'une fuie (pigeonnier), dans un parc de 120 journaux (4) de terres, composé de l'étang et de bois de hautes futaies. Outre ce manoir, les seigneurs d'Ust possédaient en propre les manoirs de la Ville-Savary, de Trevenegat, de Kerfrézou avec sa métairie, les métairies nobles de la Ville-Rouaud, de Péhant, de la Ville-Josse, du Bois de Marlan, de Beauvron, de Pontbihan, de Keroland, de Villeco, du Biho, de Tréhé, et du Groschêne, de plusieurs moulins à vent, de près et de bois, de salines sises à Saillé (5). De la châtellenie dépendait aussi un fief, nommé "Clos d'Ust", situé là où se trouve aujourd'hui la rue du même nom à proximité de la rue du Commandant Gustave Gäte, et où se trouvait un grand moulin à vent, encore existant avant le Première-Guerre-mondiale. Les seigneurs d'Ust avaient des droits seigneuriaux particuliers tels que le droit de philiponage consistant dans l'autorisation de prendre une robe ou 5 sols des hommes et femmes mourant dans les fiefs, et d'exiger de certains vaisseaux une paire de gants blancs, à ceux de pêche un certain nombre de lamproies (6).

     

    Liste des seigneurs d'Ust :

     

    famille d'Ust

    Sans titre-1.jpg

    (illustration d'après Don Morice)

    D'argent frété de sable.

    Cimier : Une tête de chien colletée.

    Lambrequins d'argent et de sable.

     

     

    I° Olivier d'Ust, chevalier, seigneur de la châtellenie d'Ust, décédé après 1336 ; père de :

     

    II° Jan (ou Jehan) I d'Ust,  suivit en 1369 Bertrand du Guesclin en Castille, et prit part à la bataille de Montiel ; fut nommé capitaine des gardes-côtes de Saint-Nazaire en 1371 ; en 1372, il se mit à la tête des paysans de Cornouailles, pour courir sus aux Anglais, que le duc avait mis en garnison dans la plupart des places du duché ; retourné Saint-Nazaire, il défendit la ville en 1379 contre les Castillans. Seigneur de la châtellenie d'Ust, rendit aveu au duc pour celle-ci en 1380. Le duc Jean IV en fit son chambellan. Il décéda en 1421. Père de :

     

    III° Jan II d'Ust, chevalier, seigneur de la châtellenie d'Ust, décédé avant 1462, marié avant 1439 à Marguerite Lesvesque, dame du Molant, décédée le 20 janvier 1464, d'où :

     

    IV° François d'Ust, chevalier, seigneur de la châtellenie d'Ust et du Molant, trésorier et receveur général du duc de Bretagne puis président de a Chambre des comptes, maintenu noble durant la réformation de noblesse de 1462, décédé le 9 mai 1483 ; père de :

    1° Jean, qui suit ;

    2° Jeanne, épouse de Jean de La Motte, écuyer, seigneur de Vauvert.

     

    V° Jan III d'Ust, chevalier, seigneur de la châtellenie d'Ust et du Molant, donné en otage au roi d'Angleterre  par la duchesse Anne lors du traité passé entre elle et ce prince en 1488 ; maintenu noble durant la réformation de noblesse de 1513, décédé en janvier 1518 ; époux de Guyonne de La Blintinais, fille du seigneur de La Grigonnais, d'où :

     

    VI° Olivier d'Ust, chevalier, seigneur de la châtellenie d'Ust et du Molan, maintenu noble durant la réformation de noblesse de 1513, fit aveu pour en avril 1518, contribua à la construction de l'église Saint-Yves de Guérande ; père de :

     

    VII° Jan IV d'Ust, chevalier, seigneur de la châtellenie d'Ust et du Molan, décédé le 1 mars 1558 ; époux de Marguerite Lenfent, fille de Guillaume Lenfent, chevalier, et de Janne de Monfort, dame du sang de Bretagne(7), le couple fit un acte de fondation en 1482 pour leur terre et maison du Mollant, situé en la paroisse du Breal, évêché de Saint-Malo,  d'où :

    1° Janne d'Ust, dame de la châtellenie d'Ust et du Molan, mariée : 1° en 1559 à Jacques de Champaigne, seigneur de La Montagne ; 2° en 1574 à François Perrault ; 3° en 1601 à Jean de La Bourdonnais ; partagea la succession de son père avec sa sœur le 30 août 1571 ; sans enfants, et suite à un acte de transaction en 1577, elle adopta le fils de sa sœur ;

    2° Françoise, mariée le 30 août 1562 à Vincent II du Boberil, seigneur de l'Hermitage, d'où postérité qui suit.

     





    famille du Boberil (8)

     

     Généalogie établie d'après l'arrêt de maintenue de noblesse rendu à Rennes le 22 octobre 1668.

     

    ust,saint-nazaire

     

     

    D'argent à trois fleurs d'ancolie d'azur, tigées de sinople.



    I° Vincent II du Boberil, chevalier, seigneur du Boberil et de l'Hermitage, pour lesquelles il rendit aveu au Roi le 28 avril 1557, janvier 1581, novembre 1586, et janvier 1588, obtint l'érection du Boberil en châtellenie, capitaine des arquebusiers de l'évêché de Rennes, lieutenant de la compagnie des gentilshommes du ban et arrière-ban du même évêché ; marié le 30 août 1562 à Françoise d'Ust, d'où :

    1° Jacques, qui suit ;

    2° Françoise, épousa, par contrat du 6 janvier 1590, de Pierre Julienne, écuyer, seigneur de Buris ;

    3° Marguerite.

     

    II° Jacques du Boberil, chevalier, seigneur de l'Hermitage, du Molant, et des châtellenies du Boberil et d'Ust par adoption par sa tante maternelle Jeanne d'Ust, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, décédé vers 1614, eu une main levée de la Chambre des Comptes le 12 mai 1610 sur sa maison et sa terre du Molan, rendit aveu pour la châtellenie du Boberil le 9 et 25 juillet 1614, et 9 décembre 1612 ; marié en 1582 avec Marguerite de Coetlognon, fille de Noël de Coetlogon et de Marie de Goesbriant, d'où :

    1° Jan qui suit ;

    2° Jacques, qui fit partage des biens de ses parents avec son frère le 8 juillet 1629 ;

    3° Guionne, mariée par contrat du 4 décembre 1619 à Nicolas de La Landelle, écuyer, sieur de La Gras

     

    III° Jan III du Boberil, chevalier, seigneur de l'Hermitage, des châtellenies d'Ust, du Boberil, et du Molant, décédé en 1639 ; marié par contrat du 26 mai 1609 à Hélène du Bouexic, fille de Louis du Bouexic, écuyer, juge criminel de rennes, d'où postérité établie à Saint-Malo. Il rendit l'aveu pour Ust en 1618 , mais vendit la châtellenie par contrat du 7 août 1626 à René de Kerpoisson, écuyer, seigneur de Trevenegat et son épouse Louise de Goesbriant.



    famille de Kerpoisson (9)

     

    Sans titre-1.jpg

    D'argent au lion de gueules, la queue passée entre les jambes et remontant.



    I° René I de Kerpoisson, écuyer, seigneur de Trevenegat, acheta avec son épouse la châtellenie d'Ust à Jean III du Boberil, par contrat du 7 août 1626 ; en 1634, il acheta au vicomte de Saint-Nazaire, la seigneurie de Saint-André des Eaux, sauf l'enclave d'Ust (c'est le clos d'Ust en Saint-Nazaire) ; marié en novembre 1620 à Louise de Goesbriant, fille de François de Goebriant et de Renée de La Martellière, d'où :

     

    II° René II de Kerpoisson, écuyer, seigneur de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, époux de Louise de La Porte d'Artois, dame d'Artois, fille de Jean de La Porte d'Artois, seigneur d'Artois, conseiller au parlement, et d'Emmanuelle Le Meneust de Bréquigny, dame de Bréquigny, d'où :

     

    III° Louise de Kerpoisson, dame de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, de Saint-André, de Cleuz-Siriac et du fief du Bois-Savary, mariée : 1° en 1681 à Pierre Bonnier, écuyer, seigneur de Launay, nommé gouverneur des villes de Guérande, du Croisic, et de Saint-Nazaire en 1678, membre de la confrérie de Saint-Nicolas en 1687, seigneur d'Ust du chef de sa femme, pour qui il rend l'aveu au Roi le 3 mai 1679 ; 2° Maurice Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 28 octobre 1728, d'où :

    1° Maurice Avril, qui suit ;

    2° Anne-Camille.



    famille Avril (10)

    D'argent au pin de sinople ; au chef d'azur, chargé de trois roses d'argent.

     

    ust,saint-nazaire

    Armorial général de 1696, enregistrement des armoiries du couple Avril-Kerpoisson, l'écu Kerpoisson est fauté.

     

    I° Maurice I Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 28 octobre 1728 ; marié à Louise de Kerpoisson, dame de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, d'où :

    1° Maurice Avril, qui suit ;

    2° Anne-Camille.

     

    II° Maurice II Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, rendit aveu pour Ust le 30 avril 1730, décédé en janvier 1748 ; époux de Marie-Josèphe du Chastel, d'où :

     

    III° Anne-Camille Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, vendit la châtellenie d'Ust à Julie Lepennec, dame de Lesnerac, de Trévécar et du Bois-Jollan, veuve de Charles marquis de Sesmaisons, (voyez les articles sur la seigneurie du Bois-Joallan).

     

     ust,saint-nazaire

    Le village d'Ust, photographie parue le 10 juillet 1941 dans Le Courrier de Saint-Nazaire.

     

     

     

    1 C'est en fait la déformation du nom Sadenac ; il n'a jamais existé de saint nommé Denac.

    2 Déclarations d'Ust de 1679 et 1730 ; cf. l'Abbé Guillotin de Corson, Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne, p. 427.

    3 Fernand Guériff se trompe en le situant au Marais d'Ust.

    4 Un journal correspondait à une journée de labour.

    5 Déclarations d'Ust de 1730

    6 Déclarations d'Ust de 1679 ; cf. Fernand Guériff, historique de Saint-Nazaire, tome I, p. 101, 1963.

    7 Mention dans l'Arrêt de maintenue de noblesse de la famille du Boberil le 22 octobre 1668.

    8 Famille d'extraction chevaleresque de 1379, (réformations de 1427 à 1536), maintenue par arrêt du 28 octobre 1668 sur preuves de 10 générations, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), dont une branche fut seigneur de la châtellenie d'Ust ; Une branche subsistante a été admise aux Honneurs de la Cour en 1788, (A.N., MM 817 - B.N., fonds Chérin n° 28) et fait ses preuves en décembre 1951 à l'A.N.F.

    9 Famille maintenue noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 28 octobre 1668, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505 - cf Michel Authier et Alain Galbrun, Etat de la noblesse française subsistante, volume n° 24)

    10 Famille originaire d'Anjou, anoblie par l'élection à l'échevinage d'Angers en 1666, maintenue en 1669, maintenue à l'intendance de Nantes en 1701.

  • La ville-ès-Allain

    Petite seigneurie inféodée à la châtellenie d'Ust, dépendante de la paroisse de Saint-Nazaire, La Ville-Allain, aujourd'hui Ville-ès-Allain, était constituée d'un village (en fait un hameau) situé au nord de la commune, entre Le Marais d'Ust et Saint-André-des-Eaux, les documents manquent à son sujet, on ne trouve sa trace qu'à partir de 1635, quand Jeanne Bertho, dame de La Ville-Allain, épousa  Macé Belliote, sieur de La Poterie et des Grassières, qui fut sénéchal de la vicomté de Saint-Nazaire en 1646. 

     

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    Cadastre de 1829

     

    La famille Belliote de La Ville-Allain

     

    Famille de la bourgeoisie de Saint-Nazaire, il existe plusieurs branches dont l'origine commune ne nous est pas connue, elle a laissé son nom au lieu-dit La Belle-Hautière, (Bellotière).

     

     

     

    I° Macé Belliote, sieur de La Poterie et des Grassières, sénéchal de la vicomté de Saint-Nazaire en 1646, et de la vicomté de Donges, marié en 1635 à Jeanne Bertho, dame de La Ville-Allain, décédée le 12 octobre 1686 ; d'où :

    1° Jacques, sieur de La Gressière, de la paroisse de Saint-Nazaire, avocat à la cour, procureur fiscal des réguaires de Guérande, avocat au siège royal de Guérande, procureur de Donges, membre de la confrérie de Saint-Nicolas de Guérande en 1652, marguillier, marié en première noce avec   Magdeleine Davy, puis avec Olive Tanguy, en en troisièmes noces avec Guérande avec Suzanne Laragon, le 27 juillet 1677 à Guérande, dont est issue la branche de La Gressière ; Jacques avait était imposé d'office à l'Armorial général et s'était vu attribuer les armes suivantes pour lui et sa descendance : de gueules à un bélier passant d'or  ;

    2° Macée, née en 1637 ;

    3° François, baptisé à Saint-Nazaire le 18 novembre 1640 ;

    4° Jan, né le 1er mai 1644 à à Saint-Nazaire, baptisé le 4 mai 1644 ;

    5° François, né le mai 20 mai 1646 à Saint-Nazaire, baptisé le 23 mai 1646 ;

    6° Marguerite, dame de La Pollays, (1656 - 14 juin 1709), mariée le 4 mars 1680 à Jean Chauveau, sieur des Champs-Rochoux, (1642-1707) ;

    7° David, sieur de Signac, baptisé à Saint-Nazaire le 26 août 1648, marié le 23 janvier 1773 à Guérande avec Jeanne Cramezel ;

    8° Pierre, qui suit ;

    9° Perrine, baptisée à Saint-Nazaire le 21 novembre 1650.

     

    II° Pierre Belliote, sieur de La Ville-Allain, (25 janvier 1651, baptisé le 25 avril – inhumé dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire le 17 septembre 1708), Conseiller du Roi, avocat à la Cour, procureur fiscal de la vicomté de Donges en 1678 suite au procès qu'il intenta contre Jacques de Lopriac, marquis de Coëtmadeuc, seigneur de Donges et d'Assérac, qui refusait de lui céder la charge héréditaire de son père, malgré les clauses d'un contrat signé en d’août 1677, marguillier en 1693, commissaire vérificateur des rôle des levées de deniers qui se font par ordre du Roi en 1696, commissaire vérificateur des fouages au département de Guérande et à Saint-Nazaire, membre de la confrérie Saint-Nicolas de Guérande en 1693, marié : 1° avec dispense de parenté au 3° degré à Julienne Mollé, décédée le 10 juillet 1686 ; 2° à Saint-Nazaire le 4 février 1687 avec Louise Legrand ; 3° en 1694 avec Janne Le Mauguen ; d'où du premier lit :

    du premier lit :

    1° Jan, baptisé à Saint-Nazaire le 23 janvier 1679, inhumé le 28 avril 1681 dans le choeur de l'église ;

    2° Jeanne, (2 juin – 4 juillet 1680)

    2° Alain Belliotte, sieur de La Ville-Allain, (24 août 1684 – 22 octobre 1746), procureur du Roi au siège de Guérande ;

    3° Joseph, qui suit.

     

    III° Jan-Joseph Belliote, sieur de La Ville-Allain, seigneur de Heinlex-Pommeraye, conseiller du roi, commissaire vérificateur des Fouages au territoire de Guérande et autres lieux, bachelier le 26 mars 1705, avocat à la Cour diplômé le 15 décembre 1705, procureur fiscal et sénéchal de la vicomté de Donges, marié par contrat le 8 octobre 1710 devant Moyon notaire à Saint-Nazaire, puis religieusement le 3 novembre 1710 avec Jeanne Jego de La Belottière, fille de François Jego, sieur de La Belottière, avocat à la cour, sénéchal de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein, d'où :

    1° Jean-Joseph, né le 24 mars 1714, baptisé le 28 à Saint-Nazaire, 

    2° Jean-Baptiste, qui suit ;

    3° Mathieu, né le 1er avril 1715 à Montoir, décédé le 11 avril 1715 dans cette même ville ; 

    4° Jeanne, née et baptisée à Saint-Nazaire le 1er octobre 1711, inhumée le 9 octobre dans le choeur de l'église ;

    5° Jeanne, inhumée à Guérande le 21 février 1776 à l'age de 73ans, le mariée le 6 avril 1734 à Pierre-François de Rochereul seigneur de Cleuz, (voyez seigneurie de Cleuz) ;

    5° Mathieu, né le 1er avril 1715 à Montoir, décédé le 11 avril 1715 dans cette même ville ; 

    6° Reine-Marie, dite Régine, dame de Heinlex-Pommeraye, née le 1er juin 1718 à Montoir, inhumée le 6 février 1748 en l'église de Saint-Nazaire ; mariée le 26 août 1746 à Nantes avec Pierre de Kermasson de Kerisel (voyez article Heinlex-Pommeraye) ;

    7° Julienne, née le 27 mai 1721 à Montoire, inhumée à Saint-Nazaire le 17 juillet 1624 ;

    8° Marie-Marguerite, baptisée à Saint-Nazaire le 9 novembre 1723

    IV° Jan-Baptiste-Joseph Beliotte, sieur de La Ville-Allain, (24 février 1714 – 17 décembre 1778 Guérande), Conseiller du Roi, procureur au Siège Royal de la Police et de la Ville de Guérande le 5 avril 1737, sénéchal de la vicomté de Donges, député de la communauté de Guérande en 1766 ; marié avec dispense de consanguinité le 18 juin 1753 à Guérande avec Marie-Thérèse Monton de Kergentil, fille de Louis Mouton de Kergentil, avocat à la Cour, sénéchal du marquisat de Becdelièvre, ancien maire de la ville et communauté de Guérande, d'où :

    1° Jean-Louis-Marie-Joseph, baptisé à Guérande le 14 décembre 1754, mort le 17 janvier 1802 à Guérande ;

    2° Pierre-Philippe-Marie, qui suit ;

    3° Gabriel-René, baptisé le 27 mars 1759 à Guérande, mort le 23 septembre 1786, inhumé le lendemain à Guérande ;

    4° Jean-Marie-François, né et baptisé le 31 mai 1761 à Guérande, mort à Careil le 23 juin 1761, inhumé à Guérande le 24 ;

    5° Marie-Françoise-Thérèse, baptisée à Guérande le 11 août 1763 ;

    6° Jean-Baptiste-Marie, né et baptisé le 20 juin 1766 à Guérande, mort à Saillé le 19 juillet, inhumé à Guérande le 20 juillet 1766.

     

    V° Pierre-Philippe-Marie Belliote, sieur de La Ville-Allain et de Bouchardé, né à Guérande le 29 juin 1756,  marguillier, parrain de la cloche " Perrine " à Guérande, le 26 juillet 1790 ; figure sur la liste des 100 personnes les plus imposées de la ville de Guérande en 1812, déclaré comme propriétaire domicilié à Rennes en 1822, marié le 4 novembre 1797 à Guérande avec Marie-Louise-Sainte Bachelot, d'où :

    1° Eugène, (Guerande 17 janvier 1801 – Nancy 29 décembre 1874), ingénieur puis inspecteur général honoraire des Ponts et Chaussées, chevalier de la Légion d'Honneur puis officier le 14 aout 1861, marié : 1° à Bourges (18) avec une Marie-Louise Cornet ; 2° le 14 avril 1853 à Nancy avec Caroline-Juliette Cornet (Bar-le-Duc 6 novembre 1824 - 23 août 1909 Bouxières-aux-Dames) ; d'où du second lit :

    A1° Marie-Caroline-Alice-Geneviève (Nancy 20 octobre 1858 - 19 juillet 1872 Bouxières-aux-Dames)

    B1° Marthe-Marie-Caroline, mariée dans le département du Cher avec Eugéne-Edme Ducharmet-Salmon, (natif des Yvelines, décédé durant les combats de 1870) ; veuve elle fut pensionnée et hérita de son père des biens dans le Morbihan.

    2° Achille-Jean-Baptiste qui suit.

    VI° Achille-Jean-Baptiste Belliote de La Ville-Allain, (Guerande 3 mai 1802 - 26 juin 1866 Piriac-sur-Mer), propriétaire de la métairie de La Ville Étable, époux de Maire-Adélaïde Bureau, d'où :

    1° Achille, né en 1836, employé des Postes ;

    2° Marie-Louise-Adélaïde, (Piriac 16 aout 1841 - 1888 Pontchateau), propriétaire, mariée le 10 septembre 1872 à Piriac avec René Vezin, né à Pontchateau 12 juillet 1836 ;

    3° Charles Belliote de La Ville-Allain, trésorier de l'Union des femmes de France, receveur municipal à Saint-Nazaire en 1882.

     

    La famille Belliote de La Ville-Allain semble avoir encore des représentants à Paris.

  • La seigneurie de Cleuz, deuxième partie

    La seigneurie de Cleuz-Coyau

     

    de Rochereulpornichet,cleuz,saint-nazaire

     

    Famille bourgeoise déboutée de noblesse à Guérande en 1669

     

    D'azur au rocher d'argent, accompagné de huit yeux en orles.

     

     

     

     

     

    I° Aubin Rochereul, seigneur de Cleuz-Coyau en 1600, père de :

    II° Jean Rochereul, seigneur de Cleuz-Coyau, notaire royal et procureur de la sénéchaussée de Guérande, sénéchal de Saint-Nazaire, époux de Jeanne Robert, d'où :

    1° Françoise,  baptisée à Guérande le 9 novembre 1615 ;

    2° Jan, baptisé à Guérande le 20 juillet 1617 ;

    3° Thomas, baptisé à Guérande le 16 novembre 1621 ;

    4° Aubin Rochereul, baptisé à Guérande le 1er octobre 1623 ;

    5° Georges, qui suit ;

    6° François,  baptisé à Guérande le 13 juillet 1627.

    III° Georges Rochereul de Cleuz, né à Guérande le 8 juin 1627, baptisé le 13, enterré le 27 avril 1688 à Guérande, seigneur du Plessis-Giffard, de Cleuz-Coyau, et de Cleuz-le-Propre par achat à Julien Proust ; il était conseiller du Roi, et procureur au siège royal de Guérande, ces charges lui permirent d'assumer le titre d'écuyer, mais ne lui procura cependant pas la noblesse, ni à ses héritiers, ainsi il fut débouté de noblesse en 1669 lors du recensement de Guérande ; époux de Catherine Huré, d'où : 

    1° René, baptisé à Guérande le 7 septembre 1655

    2° Jeanne, dame de Cleux, baptisée à Guérande le 6 février 1659, mariée le 5 février 1687 à Guérande avec René Begaud, sieur de Kervoyer ; 

    3° Catherine, baptisée à Guérande le 27 juin 1660, inhumée le 3 juillet 1667 ;

    4° Georges, né à Guérande le 24 avril 1661, baptisé le 31 mai, inhumé le 4 juin ;

    5° Marie, baptisée à Guérande le 22 août 1662, inhumée le 24 août ;

    6° Georges, seigneur de Promarzin et de Cleuz-Coyau, né le 12 novembre 1664, décédé le 18 août 1738, inhumé le 19 août en l'église Saint-Jean de Guérande, conseiller du Roi, procureur au siège royal de Guérande, marié le 21 mai 1697 à Nantes avec Françoise Moriceau, fille de François Moriceau, sieur de La Halquinière, et de Catherine Loquet, d'où postérité branche de Promarzin ;

    7° Jean, seigneur du Plessis-Giffard, né le 20 juin 1666, ondoyé à la naissance, baptisé à Saint-Nazaire le 15 août 1668, inhumé à Guérande le 20 novembre 1684 ;

    8° Charles, baptisé à Guérande le 11 mai 1672, inhumé le 10 juin ;

    9° Rodolphe-Philippe, dit Raoul-Philippe, qui suit ;

    10° Angélique, dame du Plessis-Giffard et de La Cour de Béac, et de Cleuz-le-Propre, décédée en son manoir du Plessis-Giffard, inhumée dans le choeur de l'église de Saint-Nazaire le 4 juin 1754, épouse de Julien Le Pourceau de Rollivaud, écuyer, seigneur de Rollivaud  ;

    11° Marthe,  baptisée à Guérande le 24 juin 1677, mariée le 18 février 1710 avec Michel Roger, conseiller du Roi, rapporteur du point d'honneur en la Sénéchaussée de Guérande ;

    12° Marie,  baptisée à Guérande le 11 août 1679 ;

      

    IV° Rodolphe-Philippe Rochereul, dit Raoul-Philippe, seigneur de de Cleuz-Coyau, baptisé à Guérande le 9 juin 1676, inhumé à Guérande en l'église Saint-Jean e 29 janvier 1722, capitaine d'une compagnie bourgeoise, époux de Genevieve Fouquer, d'où :

    1° Pierre-François, qui suit ;

    2°Marguerite-Geneviève, née et baptisée le 16 novembre 1708 à Guérande ; 

    3° Philippe-François, né le 26 juillet 1711, baptisé à Guérande le 27 juillet ;

    4° Jeanne, inhumée à l'âge de 5ans le 5 septembre 1713 à Guérande en l'église Saint-Jean ;

    5° Mathurin-Philippe,  ondoyé le 12 mars 1710 à Guérande, et inhumé le 12 mai ;

    6° Jeanne-Charlotte, baptisée à Guérande le 17 mars 1713 ;

    7° Geneviève-Michelle, baptisée à Guérande le 9 octobre 1714 ;

    8° Louise-Jeanne, née et baptisée à Guérande le 18 avril 1716, mariée à Guérande par contrat du   17 juillet 1737, puis religieusement le 19 août avec Arthur de Kercabus, chevalier, seigneur de Sourac 

     V° Pierre-François Rochereul, seigneur de de Cleuz-Coyau, née et baptisée à Guérande le 30 novembre 1707, époux de Jeanne Belliotte de La Ville-Allain, d'où :

    1° Joseph-François, né le 25 janvier 1735, baptisé le 26, 

    2° Anne-Louise-Jeanne, née et baptisée à Guérande le 26 juillet 1737, inhumée le 31 août.

     

    La seigneurie de Cleuz-Siriac

     

    Seigneurie née du démembrée de la seigneurie de Cleuz-le-Propre par Julien Proust en 1680.

     

     

    Sans titre-1.jpgde Kerpoisson

     

     

    D'argent au lion de gueules, la queue passée entre les jambes et remontant.

     

     

     

     

    I° Louise de Kerpoisson, dame de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, de Saint-André, de Cleuz-Siriac et du fief du Bois-Savary, mariée : 1° à Pierre Bonnier, écuyer, seigneur de la Chapelle-Launay, nommé gouverneur des villes de Guérande, du Croisic, et de Saint-Nazaire en 1678, membre de la confrérie de Saint-Nicolas en 1687, seigneur d'Ust du chef de sa femme, pour qui il rend l'aveu au Roi le 3 mai 1679 ; 2° Maurice Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 28 octobre 1728.

     

    Avril de Chauvière

     

    Famille originaire d'Anjou, anoblie par l'élection à l'échevinage d'Angers en 1666, maintenue en 1669, maintenue à l'intendance de Nantes en 1701. (Sans liens avec la famille guérandaisel Avril aliée aux Le Pennec).

     

    Armes : D'argent au pin de sinople ; au chef d'azur, chargé de trois roses d'argent. 

     

    I° Maurice I Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, conseiller au Parlement de Bretagne, décédé le 28 octobre 1728 ; marié à Louise de Kerpoisson, dame de Trevengat, de la châtellenie d'Ust, de Saint-André, et Cleuz-Siriac, d'où :

    1° Maurice Avril, qui suit ;

    2° Anne-Camille.

    II° Maurice II Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, de Trevengat, de Cleuz-Siriac, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, rendit aveu pour Ust le 30 avril 1730, décédé en janvier 1748 ; époux de Marie-Josèphe du Chastel, d'où :

    III° Anne-Camille Avril, écuyer, seigneur de La Chauvière, de Trévenegat, de Cleuz-Siriac, de la châtellenie d'Ust, et de Saint-André, vendit la châtellenie d'Ust et la seigneurie de Cleuz-Siriac à Julie Lepennec, dame de Lesnerac, de Trévécar et du Bois-Jollan, veuve de Charles marquis de Sesmaisons, (voyez les articles sur la seigneurie du Bois-Joalland).

  • La seigneurie de Cleuz, première partie

    Cleuz, aujourd'hui Cleux, au territoire de la commune de Pornichet, était une seigneurie qui fut démantelée au cours des siècles en trois seigneuries : Cleuz-le-Propre, Cleuz-Coyau, et Cleuz-Siriac. On sait la présence d'un château, aujourd'hui disparu, qui se situait au lieu dit « le château de Cleux », qui se trouva intégré après démembrement à la seigneurie de Cleuz-le-Propre. Détruit à la Révolution, ses ruines, entourées de fossées en eaux, appartenaient, à monsieur Picard en 1850. La métairie de Cleuz, A cette seigneurie s'ajoutaient des salines, sises à Pornichet, là où s'étant aujourd'hui le centre de cette ville, détachée de Saint-Nazaire, et constituée en commune le 9 avril 1900.

     

     

    La seigneurie de Cleuz, puis de Cleuz-le-Propre

     

     

    Sans titre-1.jpgLa famille de Cleuz

     

    D‘argent à trois coqs de sable.

     

     

     

    I° Pierre de Cleuz, écuyer, vivant en 1365, seigneur de Marcein et de Cleuz, époux Marguerite Le Vayer, dame du manoir du Gage (évêché de Dol), d’où :

    II° Jean de Cleuz, écuyer, seigneur de Marcein, de Cleuz, et du manoir du Gage, rendit aveux pour sa baronnie devant le Duc de Bretagne en 1392, puis en 1426, époux de Marguerite de Kercabus, elle rendit aveu en tant que veuve en 1430, d’où :

    1° Jean, qui suit ;

    2° Perrine, dame de Marcein et de Moutonnet, mariée en 1427 à Thibault de Malor, décédé en 1479, (voyez le chapitre consacré à Marcein)

    3° Olivier, seigneur du Gage et de Carec, lieutenant du sire de Chateauneuf, capitaine de Fougères en 1430 et 1434, commandant en 1531 de 25 hommes d'armes, et quinze de trait au siège de Pouancé, fut dépêché en 1437 à Fougère par le du Jean V pour chercher Pierre Le Porc, chambellan de Pierre II en 1451, chevalier de l'hermine le 8 janvier 1453, avec attribution de nouvelles armoiries : émanché d'or et de gueules de six pièces ; épousa sa cousine Gilette Le Vayer, fille de Bonabes Le Vayer, et de Philipotte de Montboucher, d'où descendance établie en l’évêché de Dol, éteinte en 1785, (voyez les preuves fournies lors des reformations de noblesse enregistrées à Rennes le 26 juillet 1669). 

    III° Jean de Cleuz, écuyer, seigneur de Cleuz, puis de Cleuz-Coyau, et de Moutonnet, fit montre de noblesse en 1436,  mentionné comme gentilhomme de la ville de Guérande, en le frairie de Saillé, gentilhomme de la cour ducale, reçu pour étrennes le 1er janvier 1433 une paire de lunettes d'or dont les verres étaient en beryl, maître d’hôtel de la duchesse Ysabeau d’Ecosse en 1457, démembra sa seigneurie de Cleuz et en céda une partie à Jean de Muzillac, chevalier, seigneur de Trévailly, capitaine de Guérande, il fit aussi l'aveu de la seigneurie de La Motte-Allemand au nom de Nicolas de Volvire ; d'où :

    IV° Martin de Cleuz, écuyer, seigneur de Cleuz, époux de Guyonne Le Moël, qui veuve fit aveu en 1511, d'où : 

    V° Jean de Cleuz, écuyer, fut enfant de la chambre du duc, seigneur de Cleuz-Coyau, puis seigneur seul de Cleuz en 1457, en vertu du décès sans héritier de Jean II de Muzillac ; reçu pour son mariage, avec Perrine Gaultier,  le 14 août 1433 un don de 333 livres de la part du duc, reçu encore le 1er janvier 1445 pour ses étrennes une coupe d'argent de trois marcs, et son épouse reçu " un texue de couleur long ô les garnitures dorées " (Don Morice) ; d'où postérité non connue...

     

    On retrouve la lignée avec :

    I° Guillaume, seigneur de Cleuz, qui redémembra la seigneurie de Cleuz, époux d'Anne de Cleuz qui veuve fit aveu en 1581, d'où :

    II° Pierre, seigneur de Cleuz, qui rendit aveu pour la seigneurie en 1598 à Guérande (A.D.44, B 212-1.111 – H 95.), Capitaine du duc de Mercoeur, il s'empara du château de Careil à Guerande le 11 mai 1589, jour de l'Ascension, et le pilla avec ses hommes, '' emportant jusqu'au lard ''.  Il vendit la seigneurie de Cleuz-le-Propre à François Proust et celle de Cleuz-Coyau à Aubin de Rochereul.

     

     

    Sans titre-1.jpgFamille Muzillac de Trévazillac

    Famille d'ancienne extraction maintenue durant la réformation de 1669 

     

    De gueules au léopard lionné d'hermine.

     

     

    I° Jean I de Muzillac, chevalier, seigneur de Trévailly, devint seigneur de Cleuz-le-Propre, sur démembrement de la seigneurie de Cleuz par Jean de Cleuz, seigneur de de Cleuz, décéda en 1449 ; père de :

    II° Jean II de Muzillac, chevalier, seigneur de Trévailly et de Cleuz-le-Propre, capitaine de Guérande, assista à la tête d'une troupe de 200 guérandais à la prise de Bordeaux, maître d’hôtel de la duchesse Ysabeau d’Ecosse en 1457, à sa mort la seigneurie retourna au patrimoine de la famille de Cleuz.

     


    Famille Proust

    Famille anoblie en la personne de Julien Proust, maire de Nantes en 1693.

    D'azur à la tête d'aigle arrachée d'or. 

    pornichet,cleuz,saint-nazaire, proust

     (Armorial général de 1696)

     

    I° François Proust, seigneur du Port-la-Vigne et de Cleuz-le-Propre par achat à Pierre de Cleuz, marié le 16 février 1632 à Nantes avec Marie Loriot, baptisée à Nantes le 2 février 1598, fille de Jehan Loriot, sieur du Fief et de La Houssinière, et d'Yzabeau Daragon, qui veuve fit aveu en 1660, d'où :

    II° Pierre Proust (Nantes 23 octobre 1638 – Bourguenais 4 août 1669), époux d'Anne-Claude de Ruays, fille de Julien de Ruays, écuyer, et de Marguerite Botherel, (veuve elle se remaria avec Joseph Péraud de La Nicolière), d'où :

    1° Julien-Joseph, qui suit ;

    2° Jeanne, née à Bourguenais le 31 octobre 1666, baptisée le 31 octobre 1667 à Bourguenais ;

    3° Marie-Anne, (Bourguenais 2 avril 1670 – Bourguenais 7 avril 1670).

    III° Julien-Joseph Proust, (Bouguenais 10 août 1665 – Rennes 26 mai 1715), seigneur du Port-la-Vigne et de Cleuz-le-Propre qu'il vendit en 1681 à Georges de Rochereul, après en avoir démembré la seigneurie de Cleuz-Siriac, vendu à la même date à Louise de Kerpoisson ; conseiller du Roi, maire perpétuel de Nantes de 1693 à sa mort, élection qui lui apporta la qualité nobiliaire, fit enregistrer ses armoiries à l'armorial général en octobre 1697, marié à Nantes le 21 aout 1665 avec Marie-Bonne Letourneulx, (1673-1749)

     
     

    pornichet,cleuz,saint-nazaireFamille de Rochereul
     
     
    Famille bourgeoise déboutée de noblesse à Guérande en 1669
     
     
    D'azur au rocher d'argent, accompagné de huit yeux en orles.
     
     
    I° Georges Rochereul de Cleuz, né à Guérande le 8 juin 1627, baptisé le 13, enterré le 27 avril 1688 à Guérande, seigneur du Plessis-Giffard, de Cleuz-Coyau, et de Cleuz-le-Propre par achat à Julien Proust ; il était conseiller du Roi, et procureur au siège royal de Guérande, ces charges lui permirent d'assumer le titre d'écuyer, mais ne lui procura cependant pas la noblesse, ni à ses héritiers, ainsi il fut débouté de noblesse en 1669 lors du recensement de Guérande ; époux de Catherine Huré, d'où : 

    1° René, baptisé à Guérande le 7 septembre 1655

    2° Jeanne, dame de Cleux, baptisée à Guérande le 6 février 1659, mariée le 5 février 1687 à Guérande avec René Begaud, sieur de Kervoyer ; 

    3° Catherine, baptisée à Guérande le 27 juin 1660, inhumée le 3 juillet 1667 ;

    4° Georges, né à Guérande le 24 avril 1661, baptisé le 31 mai, inhumé le 4 juin ;

    5° Marie, baptisée à Guérande le 22 août 1662, inhumée le 24 août ;

    6° Georges, écuyer, seigneur de Promarzin et de Cleuz-Coyau, né le 12 novembre 1664, décédé le 18 août 1738, inhumé le 19 août en l'église Saint-Jean de Guérande, conseiller du Roi, procureur au siège royal de Guérande, marié le 21 mai 1697 à Nantes avec Françoise Moriceau, fille de François Moriceau, sieur de La Halquinière, et de Catherine Loquet, d'où postérité branche de Promarzin ;

    7° Jean, seigneur du Plessis-Giffard, né le 20 juin 1666, ondoyé à la naissance, baptisé à Saint-Nazaire le 15 août 1668, inhumé à Guérande le 20 novembre 1684 ;

    8° Charles, baptisé à Guérande le 11 mai 1672, inhumé le 10 juin ;

    Rodolphe-Philippe Rochereul, dit Raoul-Philippe, seigneur de de Cleuz-Coyau, baptisé à Guérande le 9 juin 1676, inhumé à Guérande en l'église Saint-Jean e 29 janvier 1722, capitaine d'une compagnie bourgeoise, époux de Genevieve Fouquer, d'où  postérité ;

    10° Angélique, dame du Plessis-Giffard et de La Cour de Béac, et de Cleuz-le-Propre, décédée en son manoir du Plessis-Giffard, inhumée dans le choeur de l'église de Saint-Nazaire le 4 juin 1754, épouse de Julien Le Pourceau de Rollivaud, écuyer, seigneur de Rollivaud  ; ;

    11° Marthe,  baptisée à Guérande le 24 juin 1677, mariée le 18 février 1710 avec Michel Roger, conseiller du Roi, rapporteur du point d'honneur en la Sénéchaussée de Guérande ;

    12° Marie,  baptisée à Guérande le 11 août 1679.

     
     
     
    pornichet,cleuz,saint-nazaireLe Pourceau de Rolivault
     
    Famille anoblie en 1436, maintenue noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 3 juillet 1669, 5 générations, recensement de Guérande (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).
     
     
    D'azur à trois dauphins couronnés d'argent, accompagnés d'une étoile du même en cœur. 
      
     
    I° Julien Le Pourceau, écuyer, seigneur de Rolivault, marié : 1° le 30 janvier 1663 au Croisic à Janne Coquard de Kerougas, (1643-1711), fille de Thomas Coquard de Kerougas, et de Marie Le Mauguen ; 2° Angélique de Rochereul de Cleuz, dame de Cleuz-le-Propre, du Plessis-Giffard, et de la Cour de Béac, décédée en 1754, fille de Georges Rochereul de Cleuz, écuyer, seigneur de Cleuz, et du Plessis-Giffard, conseiller du Roi, procureur au siège royal de Guérande, et de Catherine Huré ; d'où :
    du premier lit :
    1° René, né en 1676 ;
    2° Pierre, né en 1677 ;
    3° Jeanne, ne 1679 ;
    4° Thomas, marié le 29 mars 1718 avec René Bagot ; 
    5° Jean, marié ; 1° Marie Bernard ; 2° à Baltz-sur-Mer le 12 janvier 1692 avec Suzane Quélas, d'où postérité ;
    du second lit :
    6° Renée-Jeanne, baptisée à Saint-Nazaire le 19 mars 1716, décédée le 25 juin 1716 à la Ville-Allain ;
    7° Julien-François-René, baptisé le 17 juillet 1717 ;
    8° Rosalie-Marguerite, baptisée le 23 aout 1718 ;
    9° Jean, baptisé le 4 octobre 1719 ;
    10° Jeanne, dame de Cleuz-le-Propre, (vendu Jean-Baptiste-Elie Camus de  Pontcarré, co-vicomte de Saint-Nazaire), du Plessis-Giffard, et de la Cour de Béac (vendus à Jean-Sébastien de La Haye de Silz) et d'un fief nommé fief du Pourceau, (vendu vers 1780 à François Le Chauff de Kerguennec, maire de Guérande en 1789-1790, ce fief constitue par la suite la métairie de Cleuz dont hérite des Le Chauf Joseph-Aimé comte de Bruc d'Esdrieux qui en est propriétaire en 1850), baptisée le 21 octobre 1722, épouse de Pierre Geoffroy d'Entrechaux, chevalier, colonel d'infanterie, gouverneur de Port-Louis (1) ;
    11° Marie, baptisée le 29 mai 1724.
     
     
    Devenue propriété de la famille Camus de Pontcarré, la seigneurie est déclarée domaine national le 27 octobre 1794. En 1850 les ruines est fossés du château sont propriétés de monsieur Picard.
     
     
     
    (1) Issu d'une famille bourgeoise de Toulon, il fut anobli par le service. Geoffroy d'Entrechaux : Parti ; au 1° d'or à l'aigle de sable ; au 2° de sinople au lévrier rampant d'argent ; au chef général d'azur, chargé de trois étoiles d'or.
  • La seigneurie de Béac

    Béac était une seigneurie inféodée la vicomté de Saint-Nazaire, située au village du même nom, près de Saint-Marc, elle n'était dotée que d'une basse justice.

    Suite au démembrement de la seigneurie, le manoir fut vendu à la famille Bernier, et la seigneurie changea plusieurs fois de mains, elle fut dès lors désignée sous le nom de Cour de Béac.

     

     Liste des seigneurs de Béac :

     

    Beac (de)

    Famille chevaleresque.

     

    I° Pierre Béac, seigneur de Béac, décédé le 25 octobre 1417 , père de :

    1° Jacquet, décède le 25 janvier 1419, époux de Plezo de Coetsal

    2° Guillaume de Béac, disparu avant mars 1455, époux d'Olive André , fille de Jean André, receveur de la vicomté de Donge ;

    3° Jeanne, épouse avant 1405 de Guillaume de La Pommeraye, chevalier, seigneur du Heinlex-Pommeraye, déclaré sieur de Beac du chef de sa femme en janvier 1427 durant la réformation de l'évêché de Nantes à Saint-Nazaire (voyez l'article Heinlex-Pommeraye).

     

     


    beac,saint-marc-sur-mer,saint-nazaireLa Pommeraye (de)
     

     

    Famille noble d'ancienne extraction, maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 18 janvier 1669, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).

    Possesseur de la moitié de la seigneurie de Heinlex, à laquelle elle laissa son nom, et de la seigneurie de Béac.

     

    De sable à trois grenades renversées d'or, ouvertes de gueules. 

     

     

    I° Guillaume de La Pommeraye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, déclaré seigneur de Beac du chef de sa femme Jeanne Béac, en janvier 1427 durant la réformation de l'évêché de Nantes à Saint-Nazaire, épousée vers 1405, fille de Pierre Béac, seigneur de Béac, d'où :

    II° Guillaume de La Pommeraye, écuyer, du Heinlex-Pommeraye, seigneur de Béac, fit montre à Guérande le 4 septembre 1481, en habillement de brigandine, père de :

    III° Jean de La Pommerye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, et de Beac, en 1488, bénéficia de la confiscation des biens de Tristan de La Lande le 10 octobre 1488, père de :

    IV° Eon de La Pommeraye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, et de Béac, père de :

    V° Guillaume de La Pommeraye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, et de Béac, prêtre, recteur de Saint Gravé, qui déclara le 22 janvier 1513 avoir baillé Heinlex à Pierre Simon. 

     

    On ignore ensuite le devenir de la seigneurie, durant un siècle, on retrouve seulement :

     

    La Motte (de) 

    Famille noble, aussi en possession du manoir du Grand-Heinlex.

    De gueules à trois lions d'argent.

     

    I° Jeanne de La Motte, dame de Béac et du manoir de Heinlex-Pommerye, dit aussi du Grand-Heinlex, morte avant 1627 ; mariée : 1° Pierre Le Dor (ou Le Dolz) ; 2° Gédeon (de) Gouère, écuyer, sieur du Fresne , d'où postérité des deux lits, dont seule la seconde nous est connue.

     

    beac,saint-marc-sur-mer,saint-nazaireGouère (de), alias Gouëre (de)

    D'argent au griffon de gueules, armé et lampassé d'or. 

     

    Famille noble d'extraction, maintenue noble lors de la réformation de noblesse par arrêt du 26 février 1669, 8 générations, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), qui fournit des seigneurs de Béac et du Grand-Heinlex, et des sieurs de Dissignac.

     

    I° Gédeon Gouere, écuyer, sieur du Fresne, seigneur de Béac, acheta le manoir Quilihermen au Trevoux vers 1623, époux de Jeanne de La Motte, dame du Grand-Heinlex, pour lesquels son époux fit aveu en 1619, (elle était veuve de Pierre Le Dor (ou Le Dolz), dont elle avait postérité), décédée avant 1627 ; d'où : 

    II° Georges, seigneur de Béac, né à Pont-Château en 1595, époux de Renée Anizi, d'où :

    1° Antoinette-Louise, (1627-1654), mariée le 7 novembre 1650 à Campon avec Etienne-François de Saint-Aubin, écuyer, sieur de La Chataigneraie, et de La Briordais ;

    2° un fils, seigneur de Béac, ancêtre de Charles de Gouère, seigneur du manoir du Grand-Heinlex, pour lequel il rendit l'aveu en 1752, il vendit Béac  à Angélique de Rochereuil.

     

     

    beac,saint-marc-sur-mer,saint-nazaireRochereuil (de) 

    Famille anoblie par charge de procureur, déboutée de noblesse durant la  de 1669 au recensement de Guérande, qui fut aussi en possession des seigneuries de Cleuz-Coyau et du Plessis-Giffard.

    D'azur au rocher d'argent, accompagné de huit yeux en orles. 

     

     

    I° Angélique, dame du Plessis-Giffard et de La Cour de Béac, décédée en 1754, épouse de Julien Le Pourceau de Rollivaud, écuyer, seigneur de Rollivaud.

     


    beac,saint-marc-sur-mer,saint-nazaireLe Pourceau de Rolivault
    :

    Famille guérandaise anoblie en 1436, maintenue noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 3 juillet 1669, 5 générations, recensement de Guérande (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), qui posséda aussi les seigneuries de Cleuz-le-Propre, et du Plessis-Giffard.

     

    D'azur à trois dauphins couronnés d'argent, accompagnés d'une étoile du même en cœur. 

     

    I° Julien Le Pourceau, écuyer, seigneur de Rolivault, marié : 1° le 30 janvier 1663 au Croisic à Janne Coquard de Kerougas, (1643-1711), fille de Thomas Coquard de Kerougas, et de Marie Le Mauguen ; 2° Angélique de Rochereul de Cleuz, dame de Cleuz-le-Propre, du Plessis-Giffard, et de la Cour de Béac, décédée en 1754, fille de Georges Rochereul de Cleuz, écuyer, seigneur de Cleuz-Coyau, et du Plessis-Giffard, conseiller du Roi, procureur au siège royal de Guérande, et de Catherine Huré ; d'où :

    :

    du premier lit :

    1° René, né en 1676 ;

    2° Pierre, né en 1677 ;

    3° Jeanne, ne 1679 ;

    4° Thomas, marié le 29 mars 1718 avec René Bagot ; 

    5° Jean, marié ; 1° Marie Bernard ; 2° à Baltz-sur-Mer le 12 janvier 1692 avec Suzane Quélas, d'où postérité ;

    du second lit :

    6° Renée-Jeanne, baptisée à Saint-Nazaire le 19 mars 1716, décédée le 25 juin 1716 à la Ville-Allain ;

    7° Julien-François-René, baptisé le 17 juillet 1717 ;

    8° Rosalie-Marguerite, baptisée le 23 août 1718 ;

    9° Jean, baptisé le 4 octobre 1719 ;

    10° Jeanne, dame de Cleuz-le-Propre, (vendu Jean-Baptiste-Elie Camus de Pontcarré) du Plessis-Giffard, et de la Cour de Béac (vendus à Jean-Sébastien de La Haye de Silz) et d'un fief nommé fief du Pourceau, (vendu vers 1780 à François Le Chauff), baptisée le 21 octobre 1722, épouse de Pierre d'Entrechaux, chevalier, colonel d'infanterie, gouverneur de Port-Louis ;

    11° Marie, baptisée le 29 mai 1724.

     

    beac,saint-marc-sur-mer,saint-nazaireLe Chauff

    Famille noble d'ancienne extraction maintenue en 1668 originaire de Vannes.

     

    D'argent au pigeon d'azur, surmonté de deux croissants adossés de gueules. (Ces armes figurent sur une voute de l'église Saint-Nazaire.)

     

     

     

    I° François Le Chauff, écuyer, seigneur de Kerguénec, du Bois-Guimard, de La Motte-Allemand, (par achat à René de La Haye du Sable), de La Noë de Kerpoisson, des Bouexières (par achat à Catherine Boullet veuve de Jean Moyon) et du Pourceau (fief situé à Cleuz), baptisée le 21 octobre 1722, fils de François Charles Le Chauff, chevalier, seigneur de La Bernardière, et de Anne Cady ; maire de Guérande en 1789-1790, emprisonné en 1792, voit ses biens mis sous séquestre, libéré avant mars 1795 et récupère ses biens, il habitait le manoir de La Grillère, rue Bizienne, à Guérande ; fit aveux pour sa seigneurie de La Motte-Allemand le 30 juin 1788, passa transaction avec Jean-Baptiste-Elie Camus de Pontcarré, seigneur, co-vicomte de Saint-Nazaire, pour la propriété de la lande de Cuneix, en Saint-Nazaire ; marié à Nantes le  12 janvier 1761, en l’église conventuelle des dames de Sainte Élisabeth, à Catherine-Brigitte-Marguerite Maré (parfois nommée faussement Marrec), connue aussi sous ne nom de Maré d'Azincourt(1), suite à l’acquisition par son père de ce fief, née le 13 novembre 1740 à L’Arcahaye, (Saint-Domingue, aujourd'hui Haiti), baptisée le 09 mars 1741, fille de Jérôme Maré, planteur sucrier, capitaine de la milice du Roi à Saint-Domingue, et de Léogane-Jeanne-Julienne  Gené ;  elle hérita d'un tiers de la plantation de son père en 1760, la plantation Maré était évaluée en 1785 à 813.320 livres, et comportait 186 esclaves, à  la suite à l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804 la plantation fut confisquée ; elle était veuve en 1805 ; d'où :

    1° Victoire-Brigitte-Marie-Anne-Charlotte Le Chauff, née vers 1763, décédée à Guérande le 17 octobre 1788, mariée à Saint-Nazaire, par contrat du 13 septembre 1783, puis religieusement à Guérande le  22 septembre avec René-Louis de Trévelec, chevalier ;

    2° Charlotte-Félicité, née  en 1766 ;

    3° Brigitte-Mathilde, née  en 1771 ;

    4° François-Marie-Hyacinthe Le Chauff de Kerguénec, chevalier, (Guérande 2 novembre 1772 -  1831 Guérande), voyage à Saint-Domingue en 1792 alors que l’île est en pleine insurrection, il est porté sur la liste des émigrés durant l'emprisonnement de son père, membre de l'Armée de Condé, il fut indemnisé avec sa sœur Victoire sur décision du 4 février 1828 pour les biens perdus du fait de l'indépendance d'Haïti ; marié le 15 mai 1811  à Nantes avec Thérèse-Françoise Bernard de Grand-Maison, née en 1785, d'où :

    A° Thérèse, qui épousa son cousin Henri Le Chauff de La Blanchetière, (1816-1876), d'où postérité. ;

    5°  Catherine, née le 24 août 1778 à Guérande,  mariée en 1800 Joseph-Louis de Bruc, d'où entre autres enfants Joseph-Aimé de Bruc, qui possédait en 1850 la métairie de Cleuz qu'il avait hérité de sa mère.

    6° un autre fils né vers 1782, marié à une Rouaud de La Villemartin qui hérita de La Motte-Allemand ;

    7°, 8° & 9° inconnus

     

    Le manoir fut donc vendu à part de la seigneurie au 17e siècle. Désigné sous le nom de "maison noble de Béac", il consistait en un grand manoir situé au village de Béac, et était ruiné en 1850. Ses restes furent rasés au début du 20e siècle. La famille Bernier quitta cette demeure à la Révolution, on y caserna le 23 aout 1796 des volontaires,  puis il fut affecté à des douaniers, avant d'y installer un temps une école. (voyez le plan qu'en fit Fernand Guériff dans son "Histoire de Saint-Nazaire", 1960.)

     

    beac,saint-marc-sur-mer,saint-nazaire

    La maison noble de Béac (en rouge vif), sur le cadastre de 1829.

     

     

    La famille Bernier, « les maîtres de la maison noble de Béac »

     

    I° Jacques Bernier, maître de la maison noble de Béac, laboureur, mort en 1650 ; époux Guillemette Oyseau (ou Oaseau), fille de Mathurin Oyseau, d'où :

    1° Jan, qui suit ;

    2° Julien, seigneur de la maison noble de Béac

    3° Jacques, mort en 1672.

    II° Jan Bernier, baptisé le 6 février 1614, seigneur de la maison noble de Béac, marchand laboureur, maître de la maison époux de Janne Aubin, décédée le 13 janvier 1675, fille de Michel Aubin, et de Jeanne Boullet, d'où :

    1° Pierre ;

    2° Jacquette ;

    3° Julien ;

    4° Jaques, qui suit ;

    5° Marie ;

    6° Françoyse ;

    7° Catyne ;

    8° Janne ;

    9° Julienne.

    III° Jacques Bernier noble de Béac, laboureur, né le 6 août 1651, fut égailleur d'impôts de la paroisse de Saint-Nazaire en 1687 ; marié en la chapelle de Saint-Marc de Saint-Nazaire le 27 novembre 1674 avec Marye Cavaro, fille de Denys Cavaros et de Denyse Berthos, d'où :

    1° Marie, (Saint-Nazaire 29 août 1676 1676 – Saint-Nazaire 25 janvier 1760), mariée le 29 octobre 1704 à Saint-Nazaire avec Charles Boulet ;

    2° Jacques, né à Saint-Nazaire le 21 mars 1679 ;

    3° Jean, né à Saint-Nazaire le 27 septembre 1680 ;

    4° René, qui suit ;

    5° Jeanne, née à Saint-Nazaire le 5 décembre 1684 ;

    7° Jeanne, née le 6 janvier 1686, mariée : 1° le 22 novembre 1701 à Saint-Nazaire avec Julien Gennevois ; 2° le 6 juin 1708 à Saint-Nazaire avec Julien Birgand ;

    8° Jacques, né à Saint-Nazaire le 20 août 1690.

    IV° René Bernier, (Saint-Nazaire 17 février 1682 – Saint-Nazaire 3 décembre 1748), maître de la maison noble de Béac, marié le 29 octobre 1704 à Saint-Nazaire avec Catherine Millon, (Saint-Nazaire 16 avril 1681 – Saint-Nazaire 12 octobre 1712), fille de Denys Millon, et de Guillemette Tarthoué, d'où :

    1° Hierosme, (1707-1707) ;

    2° Pierre, qui suit ;

    3° François, né en 1709 ;

    4° Jeanne, née à Saint-Nazaire le 26 février 1711, mariée le 22 novembre 1735 à Saint-Nazaire avec Félix Couronné, (1706-1752).

    V° Pierre Bernier, baptisé à Saint-Nazaire le 4 mai 1708, maître de la maison noble de Béac, laboureur, marié le 29 avril 1732 à Saint-Nazaire avec Marie Cavaro, fille de René Cavaro, et de Janne Mollé, d'où :

    1° Jeanne, née en 1734 ;

    2° Jan, né en 1736 ;

    3° Marie, née en 1739 ;

    4° Renée, née en 1741 ;

    5° Catherine, né en 1743 ;

    6° Pierre, né le 3 avril 1746 à Beac, décédé le 13 mars 1823 au village de Verdun en Saint-Nazaire, laboureur au Grand-Verdun, (village près de Saint-Marc), marié le 27 novembre 1770 à Saint-Nazaire avec Françoise Bernard, (Saint-Nazaire 6 janvier 1752 – Saint-Nazaire 10 octobre 1786), d'où postérité.

     

     

     

     

    Il y avait aussi une seigneurie du Parc Béac, ou Béat, à Saint-André-des-Eaux, qui fut la propriété de la famille Jégo.

     

    D'après René de Kerviler, Béac, viendrait de " Bé" = Tombeau... 

  • Les Nazairiens et la chaussée du Pont d'Armes

    Hiver 1633-1634, le Sénéchal de Guérande sollicite les paroisses de sa juridiction pour les frais de réparation de la chaussée du Pont d'Armes

     

    En 1633, la chaussée de Pont d'Armes, située à l'extrémité de la baie de Mesquer sur la commune d'Assérac, avait besoin de réparations, le sénéchal de Guérande taxa les seize paroisses de sa juridiction (1). Les Nazairiens refusèrent d'y contribuer, et dès janvier de l'année suivante ils présentèrent une requête au Parlement de Bretagne (2) :

     

    Du 17e janvier 1634. 

    A Nos seigneurs de parlement 

    Supplye humblement Denys Motais procureur fabriqueur de la paroisse de Saint-Nazaire, deffandeur, contre Maitre Jacques Aubin procureur, suidicq des habitants de la ville et parroisse de Guerrande, demandeur. 

    Exposant le supplyant que par les comparans et appointemens ensuy entre les partyes et autres, il i déluit de très particuliers moyens pour l ai re dire que lesdits habitans de Guérande ont mal a propos faict signifier sans arrest et sans commission, lesdits parroissiens et habitans de Saint-Nazaire pour contribuer auv frais de réparation ou réfection du pont et passage appelé Pont d'Arm ; que vue la folie imitation qui est toute visible et palpable, il n'y a au fonds de raison ny d'apparance de vouloir obliger les supplians de subir les injustes tins et conclusions des demandeurs.

    Les paroissiens de Saint-Nazaire, ny au général ny au particulier, ne se servent jamais du pont et passage du Pont d'Arm pour aller en quelque lieu que ce soit. Ils en sont fort éloignés, comme a esté représenté par le pieds inséré aux appointemens ; et pour justifier leurs faits, et qu'ils ont leurs charges à supporter, à l ai re garde à toutes occurances pour leur seureté et conservation, laquelle importe à toute la province, ce que Sa Majesté recognoissant, au moys de novembre de l'an mil six cent vingt-sept, leur fist commandement exprès et par lettres patentes de s'armer et faire garde pour ledit subject, lesdites lettres données au camp devant

    la Rochelle le 9* dudit moys de novembre. 

    Il y a plus que les mesmes supplyants ont leurs previleges etexamptions dès le temps du duc Pierre fondées sur tes périls où ils sont continuellement exposés, quels privilèges ils avoient fait veoir à la cour comme se justifie par requête présetntée en icelle le vingt uniesme de novembre mil-six-cent-vingt-sept, sur laquelle requeste ladite cour donnant son arrest le XIIIe de décembre aud it an, uze de ces mots : sans préjudice des privilèges desdits habitans de Sainct-Nazaire en autre temps et cas, et attendant le payement qu'il plaira au roy annoyer aux gens de guerre en ceste province ; ordonne que par la forme d'estappes et sans tirer a conséquences ils contribueront à la nourriture des soldats suyvant le département qui en sera fait.

    De cet arrest, lors duquel furent veus et considérés les privilèges et exemptions des supplyans, fut tiré un moyen très puissant contre les prétentions des demandeurs, qui est en effect que les deffandeurs ne sont tenus de porter les charges desdits, habitans de Guérande et autres du plat pays qui ont leur chemin par leslits pont et passage pour aller ou ta nécessité de leurs affaires les appellent et non les supplyants esloignés dudit pont déplus de cinq grandes lieues.

    Ce considéré 

    Plaise à la cour veoir les pièces à la présente attachées et particulièrement l'arrest lors duquel furent

    veuz les privilèges et exemptions desdits supplyants, ordonner tous estre mis au sac & de l'incident et en adjugeant y avoir esgard, adjuger auxdits supplyants leurs fins et conclusions

    avec respect

    Et vous ferez bien.

    LECLERC. 

     

    Les Batziens, les Croisicais et Nazairiens furent déboutés de leur demande d'exemption, par arrêts du Parlement des 21 janvier et 12 septembre 1634, et durent participer à la réparation de la chaussée du Pont d'Armes. En novembre 1669, les Guérandais assignèrent encore une fois les paroisses circonvoisines à la réparation de la Chaussée du Pont d'Armes.

     

    (1) Assérac, Batz, Camoël, Escoublac, Férel, Guérande, Herbignac, Le Croizic, Le Pouliguen, Mesquer, Pénestin, Piriac, Saint-André-des-Eaux, Saint-Lyphard, Saint-Molf, Saint-Nazaire, Guide des archives de la Loire-Atlantique, Tome I, Nantes, 1962, op. cit.

    (2) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

     

  • 1468, Françoise d'Amboise devient dame de La Motte-Allemand

    Fille de Louis d'Amboise, chevalier, prince de Talmon et vicomte de Thouars, homme le plus riche de France, et de Louise-Marie de Rieux-Rochefort, dame de La Gacilly, elle-même fille de Jean III de Rieux-Rochefort, vicomte de Donge, François d'Amboise, naquis le 29 mai 1427 à Thouars. Elle fut élevée à la cour de Bretagne ou sa mère s'était établie séparée d'un époux qui avait une réputation d'homme violent. Dès l'âge de 3 ans elle fut promise en mariage au second fils du duc Jean V, Pierre, qui n'en avait que 13, alors non promis au trône. Un contrat de mariage fut signé dès le 21 juillet 1431 afin de confirmer l'engagement, dans lequel fut inscrit que la vicomtesse de Thouars assigna à sa fille 4,000 livres de rentes assises sur le comté de Benon et l'île de Ré, dont la jouissance fut remise au duc de Bretagne, le comte de Richement , déclara qu'il fait de son neveu Pierre, sitôt que le mariage aurait lieu. Ce fut fait en 1441 ou 1442, la date exacte ne nous est pas connue. Le duc François Ier décéda le 19 juillet 1450, ne laissant que des filles, la couronne passa alors à son frère, qui fut couronné duc de Bretagne sous le nom de Pierre II. Françoise, loin de l'image d'Epinal que l'on en a fait au 19e siècle, était une femme intelligente et fort avisée. Elle soutint son époux, l'aidant dans la gestion du Duché, en assurant les fonctions de justice de son époux. Si la Justice était officiellement rendue par le Duc, c'était Françoise qui jugeait et tranchait. En 1457 Pierre décéda, Françoise se consacra aux bonnes œuvres, et fonda en 1463, avec le frère Jean Soeth, le monastère de Couët, premier monastère carmélite, où elle entra elle-même en religion le 25 mars 1468. En cette même année 1468, la duchesse douairière de Bretagne acheta la seigneurie de La Motte-Allemand à Jean de Volvire, chevalier, baron de Ruffec, pour la somme de 2000 écus d'or. Le baron de Ruffec, était un seigneur poitevin, sujet du roi de France, qui avait fait le choix du parti de Charles VII, alors dépossédé de son royaume, et que Jehanne d'Arc surnomma « son gentil Dauphin », mais pour aider le futur roi à conquérir son trône, le baron avait besoin de beaucoup d'argent afin de financer sa troupe, c'est pour cette raison qu'il aliéna une partie de ses domaines. Françoise d'Amboise ne vient probablement jamais en son château de La Motte-Allemand, entrée au carme, elle décéda le 4 novembre 1485, et le pape Innocent VIII la proclama Bienheureuse quelques années plus tard. Sa seigneurie nazairienne fut léguée, à l'une de ses nièces, prénommée elle aussi Françoise, fille de Jean VI d'Amboise, chevalier, seigneur de Bussy, conseiller chambellan de Louis XI, et de Catherine de Saint-Belin. Cette nièce épousa le 25 octobre 1503 François de Volvire, fils de Jean, restituant par mariage la seigneurie de la Motte-Allemand que le baron de Ruffec avait vendue plusieurs décennies auparavant. 

  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, septième partie

    1637, les Nazairiens sont dispensés des frais des garnisons en étape à Guérande

     

    En 1637 quatre compagnies du régiment de La Meilleraye (1), furent en garnison à Guérande. Les frais occasionnés pour les Guérandais furent élevés, et ceux-ci voulurent pour se faire taxer les Nazairiens pour en assumer une partie. Les Nazairiens ne voulurent pas y participer, argumentant qu'ils avaient déjà les frais de garde-cotes, ils s'adressèrent directement à l'autorité royale, appelant du Parlement au Conseil du Roi. Leur démarche fut couronnée de succès, et le Conseil d'État confirma, par arrêt contradictoire rendu le 3 novembre 1637, les Nazairiens exempts de la contribution aux étapes de Guérande. Cet arrêt, qui comprenait quatorze grandes pages in-folio sur parchemin, a été retranscrit dans son intégralité par René de Kerviler en 1870, nous faisons le choix de vous en livrer l'intégralité, attendu qu'il est un acte important qui concerne toute l'histoire du Pays de Guérande, mais aussi parce qu'il mentionne des documents aujourd'hui disparus : 

     

    Extraict des registres du conseil privé du Roy.

    Entre les comraunaultez des nobles, bourgeois et habitans du Croissic, isle et parroisse de Batz, diocèse de Nantes, demandeurs en requeste par eux présentée au conseil , et arrest intervenu sur icelle le vingt-quatrième may 1637 d'une part, et les nobles bourgeois et habitants de la ville de Guérande et paroisse de Sainct-Aubin dudit Guérande, Claude de Roussillon, escuier, sieur de la Barottière, séneschal de Guerrande, Estienne Groy, escuier, sieur de Querbouchard, alloué, Georges Martin, sieur de la Saudraye, Heutenant, Allain Daniel, sieur de la Giraudaye, procureur du Roy et Maitre Jean Foucher greffier de ladite juridiction de Guérande, deffendeurs d'autre part. 

    Et encore les dits nobles bourgeois manans et habitans de la ville du Croissic, isle et parroisse de Batz demandeurs en requeste verballe par eux et les nobles bourgeois manaus et habitans de la ville de Guerrande, de Rouxillon, Groy,Daniel , Martin et Foucher deffendeurs en ladite requeste verballe ; 

    Et ledit Groy alloué en ladite ville de Guerrande demandeur en pareille requeste verballe que lesdits habitans du Croissic contre lesdits habitans de ladite ville et parroisse de Sainct-Aubin de Guerrande et lesdits sénéchal, lieutenant, procureur du roy et greffier dudit lieu deffendeurs d'autre part ; 

    Et encore lesdits habitants de la ville et paroisse de Saint-Aubin, de Guérande demandeurs es assignations des douze et treize dudit mois de juin d'une part, et les habitants des parroisses de Blesquer, Sainct-Molf, Assérac, Piriac, Escoublac, Sainct-André, Saint-Nazaire, Sainct-Lifard, Herbignac, Penestin et Camoy deffendeurs esdites assignations. 

    Et encore lesdits habitans de Piriac et d' Assérac demandeurs en requeste verballe des et lesdits habitants de la ville de Guérande deffendeurs esdites requestes verballes , d'aultre ; 

    Et encore lesdits habitants de la ville de Guérande demandeurs en requeste du dix-huictième septembre dernier d'une part, et lesdits habitans de Sainct-Nazaire, du Croissic , Isle et parroisse de Batz , Mesquer, Stinc , Piriac , Assérac , Coublac et Sanct-Andry deffendeurs, d'autre ; 

    Et encore lesdits nobles bourgeois et habitans de la ville du Croissic, Isle et parroisse de Batz, demandeurs en requeste verballe du dix-neuviesme septembre dernier, et lesdits habitans de la ville de Guérande , d'autre ; 

    Et encore lesdits habitants de la ville de Sainct-Nazaire demandeurs en requeste du juillet mil six cens trente-sept, et lesdits habitans de la ville de Guérande deffendeurs ; sans que les quallitez puissent nuire ne préjudicier aux parties. 

    Veupar le roy en son conseil, la requeste desdits habitans du Croissic, Isle et paroisse de Batz à ce qu'il plaise à Sa Majesté ordonner que tant les habitants de Guérande que le sénéchal dudit lieu qui a procédé au département des estapes pour le logement de quatre compagnies du régiman de la Meilleray estant en garnison en ladite ville de Guérande , se voient assignés audit conseil pour veoir dire que Tarrest d'icelluy du sex novembre 1628 sera déclaré contradictoire avecq eux ; et que conformément à icelluy deffences leur soient faictes de les contraindre au payement d'aulcunes estapes, et pour la contravention par eux faicte audit arrest qu'ils seront condamnez en telle amende qu'il plaira à Sa Majesté ordonner et en tous les despans dommages et intérêts ; et que Thomas Ollivard sergent qui a signiffîé ledit arrest du conseil sera eslargy et son escroue rayée et biffée ; sur laquelle est intervenu ledit arrest du XXeme may 1637 portant que lesdits habitants de Guérande et autres qu'il appartiendra seroient assignez en icelluy aux fins de ladite requeste pour leur estre pourveu ainsy que de raison ; 

    Exploitz d'assignations donnez audit conseil à la requeste desdits du Croissic auxdits habitans et officiers de Guérande des 4 et 7 juin et suivans. 

    Exploitz des 22 et 24 juin derniers contenant la sommation faicte par lesdits habitans de Guérande aux habitans des parroisses de Mesquer, Sainct-Molf, Asseracq, Periacq, Escoublacq, Sainct-André, Sainct-Nazaire , Sainct-Lyphard, Herbignac, Penestin et Camoy en assignations à eux données audit conseil pour se joindre avecq eux pour empescher conjointement la charge prétendue par lesdits habitans du Croissic, et au cas que lesdits du Croissic fussent deschargez , que lesdites sommes ausquelles ils pourroient avoir esté taxez seroient régaliez sur le reste des parroisses dudit ressort ; 

    Lesdites requestes verballes desdits habitans et officiers du Croissic du 28 aoust et 19 septembre audit an tendantes à ce qu'il plaise à Sa Majesté esvocquer la preuve d'entre les parties au parlement de Rennes , et en ce faisant qu'il seroit estably une audiance dans la ville du Croissic pour les comptes d'icelle et de ladite isle et parroisse de Batz avecq injonction auxdits juges de Guérande et à leurs successeurs esdites charges de se trouver tous les jours de lundy ou tel autre jour de chacque sepmaine qu'il plaira à Sa Majesté ordonner en ladite ville du Croissic pour y rendre la justice aux subjectz de Sa Majesté h l'instance des officiers de Hennebond envers les officiers du Port-Louis, et que faulte par lesdits juges de Guérande de se trouver au jour qui leur sera ordonné en ladite ville du Groissic pour y rendre la justice, sans avoir esgard aux defîences portées par les arrestz de la chambre des comptes de Nantes du 14 mars 1620 et errestz du parlement de Rennes du 23 juin 1609, 13 mars 1611, dernier novembre 1627, 12 septembre 1624 et 21 juin audit an 'et 13 juillet 1637, ilz seront receus et restablis en la paisible possession jouissance et liberté qu'ilz avoient de Texercice en la justice de ladite ville du Groissic avant lesdites deffences du parlement de Rennes , sans espoir aux juges de plus grandz sallaires que ceulx qu'ils debvoient prendre exerçant la justice en ladite ville de Morande (lire Guérande), et à leur reffus à eux permis de prendre le premier juge trouvé sur les lieux ou anciens advocatz et autres praticiens trouvés en leur absance ; 

    Ladite requeste verballe dudit Groy alloué en ladite ville de Guérande du 18 aoust tendante à mesme fin que celle desdits habitans du Croissic isle et parcoisse de Batz pour le restablissement de ladite justice audit lieu du Croissic ; 

    ladite requête verballe desdits habitans d'Asséracq dudit jour 18 aoust à ce qu'attendu que lesdites parroisses se trouvent sur la sciluation de la coste de la mer où ilz sont obligés de faire garde ; ils soient deschargés du paiement des sommes ausqueiles ils ont esté et pourroient estre cy après cottizez pour la nourriture des gens de guerre, comme en estant dispensez par le 458eme article des ordonnances de Sa Majesté de l'année 1629, et que deffences soient faictes ausdits habitans de Guérande de les plus cottiser à ladvenir ; 

    Ladicte requête verballe desdits habitans de Periac dudit jour 18 aoust à ce que sans avoir esgard à l'arrest du parlement de Bretaigne du 28 avril 1635 , ny au prétendu département fait par ledit sénéchal de Guérandeen exécution d'icelluy, la somme de quatre cens dix sept livres en laquelle ilz ont esté cottisez pour la nouriture et logemen de gens de guerre qui estoient en ladite ville de Guerrande leur soit randue et restituée par lesdits habitans de Morande (lire Guérande) qui y seront contrainctz par les mesmes voyes que lesdictz habitans de Periacq ; 

    Lettres pattentes contenant les previllèges et exemptions accordées aux habitans du Croissic par la duchesse Anne de Bretaigne ; les roys Charles VIII son espoux, François Ier, Henry IIe arrestz de vériffication d'iceulx faictz en la chambre des comptes de Bretaigne et au bureau des finances de ladite province des 26e novembre 1488, 8e avril 1491, 10e novembre 1481, 6e décembre 1492, 2e avril 1545, 7e janvier 1546, 2e avril 1545, du mois de mars 1547, 30 septembre 1548 et 2 juillet 15. . . 

    Autres lettres pattentes contenant les confirmations desdits privilèges et exemptions accordées auxdits habitans du Groisic par les roys Henry second , Charles neuf, Henri trois et Henry le Grand avecq les lettres de vériffications d'iceulx tant audit parlement, chambre des comptes, que bureau des finances de Bretaigne des 20 avril 1545, 30 aoust 1555 , 13 may 1556 , 18 juin 1558, 12 febvrier 1567, du mois de mars 1578, 3 may 1585 et 18 mars 1586, du mois d'avril 1598, 25 may 1598 ; 

    Trois procès verbaux des navires par eux équipez pour aller et faire la guerre en Escosse pour le service de Sa Majesté ; 

    Arrest du conseil du deuxiesme may 1609 portant que lesdits habitans de l'isle de Croissic, parroisse de Batz, jouiront desdits privilléges et exemptions portées par lesdites lettres et arrestz et que pour cet effect toutes lettres nécessaires leur seront expédiées , fait Sa Majesté deffences aux nommes Pelletier et Bellon receveurs des fouages en l'evesché de Nantes et auxdits receveurs de les poursuivre pour le payement d'aulcunes soldes ny autres taxes que ce soit , à peine de tous despens dommaiges et interestz ; 

    Arrest du parlement de Rennes du 10 mars 1626 portant deffence au sieur de Baille cappitaine de Guérande et tous autres de contraindre lesdits habitants du Croissic et parroisse de Batz au payement mentionnez au département du 9 avril dernier ny le tirer à conséquence sur les peines qui eschéent ; 

    Autre arrest du parlement de Rennes intervenu sur requeste présentée par lesdits du Croissic du 28 avril 1627 portant deffense à Jean Blanchet commis par le général com... h la recepte de certaines estapes, de contraindre lesdits habitans du Croissic et parroisse de Batz au payement des Estais mentionnez au département du 18 mars 1627 ; 

    Arrest du conseil du 20 novembre 1628, par lequel le roy sans s'arrester à l'arrest du parlement de Rennes du 13 décembre 1627, a fait inhibitions et deffences ausdits habitans de Guérande et tous autres de contraindre lesdits habitans du Croissic et parroisse au paiement des estapes, ordonne Sa Majesté que le nommé Noises sera eslargy des prisons de Guérande si pour autre cause il n'est retenu que pour le payemen desdites estapes, que les deniers qu'il avoit esté contrainct payer pour lesdites estapes luy seront rendus par ceulx qui les ont touchez, par les mesmes voyes et rigueurs; et exploitz de significations dudit arrest faict ausdits habitans de Guérande des 8 novembre 1628, 24 et 27 avril 1637; — Acte du 28 avril 1637 contre le refus fait par un nommé Macy, sergent, de signifier ledit arrest du conseil aux officiers et habitans dudit Guérande, coppie de lettres de cachet du premier avril 1637 escripte par Sa Majesté aux habitans de Guérande, par laquelle elle leur mande de loger et recevoir en icelle quatre compagnies du regimen dudit sieur de la Meilleraye, et de fournir aux efîectz estans en icelle les estapes nécessaires ; 

    Arrest du parlement de Rennes du 18 avril 1637, obtenu par lesdits habitans de Guérande, portant que les sommes à lever pour la contribution aux frais, logemens, entretènement aux quatre compagnies du régiment de la Milleraye, seront départis sur lesdites villes etparroisses de la seneschaulcée de Guérande, par le séneschal dudit Guérande commis à l'examen d'icelluy ; 

    Extrait du 6 avril audit an, contenant ledit département fait par ledit séneschal de Guérande, pour le paiement desdites estapes par lequel il se voit que lesdits habitans du Croissic , isle et parroisse de Batz ont esté taxez pour icelle la somme de onze cens seize livres douze solz ; 

    Procès-verbal du 16 may 1637, faisant mention comme les nommés Lescar, Le Huédé, Le Guillot et Davy, pauvres habitans de ladite ville du Croissic, isle et parroisse de Batz, ont esté emprisonnez faulte de payement, de ladite somme de 1116 livres 12 sols pour lesdits estatz à la requeste desdits habitans de Guérande ;

    Requeste du 18e may audit an, présentée par ledit Lescard, Huédé et autres aux juges dudit Guérande, à ce que lesdits habitans du Croissic et paroisse de Batz feussent assignés pour les relever dudit emprisonnement ;

    Acte du 18 juin audit an , par lequel il appert que ledit Huédé a payé 30^ au nommer Cavalier pour le rachapt par luy fait des mulets et bleds vendus à la requête desdits habitans de Guérande, faulte de payement desdits Estats ; 

    Jugement au siège de Guérande du 26 dudit mois de juin audit an, portant qu'en conséquence de l'instance pendante au conseil que lesdits Lescard, Le Huédé et autres, seront eslargis en paiant par eux la despence faicte à la geolle, sauf à leur faire droit sur les despens, dommaige et interestz par eux prétendus, vers qui il appartiendra ;

    Quictance dudit jour 26 juin, de la somme de 32 Livres payée par ledit Lescard, Le Huédé, Le Guillot et David pour la despence par eux faicte en ladite geolle, affin de sortir des prisons ; 

    Ordonnance du sieur de la Bleilleraye , lieutenant-général en Bretagne, des 20 et 21 febvrier 1637 ; 

    Autre acte d'attestation du gouverneur du Croissic et de Guérande du 28 septembre 1637, par lesquelles il leur est ordonné et aux habitans de Poullegain, de laisser la garde qu'ilz ont accoustumé de faire dont ilz sont exemps, cy ce n'est en cas de nécessité ou que les ennemis parussent à la mer et au heu d'icelle, leur enjoinct qu'à toutes les pointes où ilz ont accoustumé de poser leurs corps de garde, d'y mettre des matz de manière plantez en terre et autres arbres, et sur iceulx y mettre des fanaux et fagostz gaudronnez pour y mettre le feu, en cas qu'il pareiist des vaisseaux à la mer jour et nuit ; 

    Acte et procès-verbaux rapportez par Talloué de Guérande et juge de Nantes, des prises faictes par les cappitaines Bertelot et Lefols habitans de PouUegain et Croisic, de plusieurs pinaces et pataches espagnolles , et rapportz de chirurgiens de plusieurs qui y ont esté blessez, des 30 septembre 1636, 29 may, 27 juin, 4 juillet 1637; 

    Lettres patientes du 5 juillet 1542 du roy Charles VIII, portant création et establissement d'une justice et prévosté en ladite ville du Croissic ;

    Austres lettres patientes du 12 mars 1492 du roy Charles VIII, portant addresse desdites lettres de création de ladite prévosté au trésorier-général des finances de Bretagne ;

    Ordonnance dudit trésorier-général du 8 décembre audit an 1492 ; 

    Commission du roy François premier, comme père et légitime administrateur et usufruitier des biens de son fils Daulphin, propriétaire du duché de Bretaigne, du 19 juin 1628, par laquelle il mande aux officiers du parlement de ladite province de Bretaigne de faire droit auxdits habitans du Croissic, le réquisitoire par eux fait de l'establisseraent de ladite prévosté en ladite ville ; 

    Requête du 2 juin 1628, présentée au conseil par lesdils habitans du Croisic, isle et paroisse de Batz, par laquelle est requis Festablissement de ladite prévosté et d'une audiance un jour de chacque sepmaine en ladite ville du Croissic ; au pied de laquelle requesle est l'ordonnance du conseil portant qu'il sera informé du contract en icelle pour ladite information rapportée au conseil, icelle veue, et les habitans et officiers de la ville de Guérandeouis, estre fait droit sur icelle ainsi que de raison ; 

    Jugemens, sentence et appointemens rendus en ladite ville du Croissic par les officiers de la justice de Guérandedepuis le 29 octobre 1589 jusqu'au 10 janvier 1611 ;

    Requeste du 17 décembre 1612 présentée par lesdits habitans du Croissic au parlement de Rennes, aux fins d'estre receus partie intervenante au procès y pendant entre lesdits sénéchal et alloué de Guérande pour raison du restablissement de ladite justice par laquelle requeste le sieur de la Fourche, conseiller audit parlement, a esté commis pour ouir les parties ; 

    Appointement du règlement intervenu sur ladite intervention par lesdits habitans du Groissic, isle et parroisse de Batz, audit parlement de Rennes contenant leurs moiens pour le restablissement de ladite audience et exercice de la justice un jour de chacque sepmaine en ladite ville du Croissic ; 

    Articles et conventions accordées entre ledit Roussillon, sénéchal de Guérande, et Le Groy, ahoué audit heu, le 6 décembre 1616 et 15 décembre 1620, au 7e article dudit accord et convention, est expressément porté qu'il sera loisible audit alloué estant en la ville du Groissic, prendre cognoissance des matières sommaires, continuation à la police et autres affaires qui requièrent célérité, dont il rapportera les esmolumens qu'il en aura perceus qui seront partagez entre eux, et où il appartiendroit audit lieu d'affaires d'importance , qu'il en donnera advis audit sénéchal pour conférer ensemble et administrer la justice au mieux qu'il leur sera possible à l'advantage du service du roy et du contantemen du publicq ; 

    Acte expédié en la justice de Hambon (lisez Hennebont), du 23 aoust 1618, dans lequel sont incérées les lettres patientes de Sa Majesté par lesquelles entre autres choses elle veult que les juges dudit siège de Hennebond se transportent un jour de chacque sepmaine au Port-Louis, pour y estre tenu l'audience et rendre la justice à ses subjectz audit lieu.

    Extrait du 19e article du contrat fait entre lesdits commissaires du roy et les depputés des Estatz de Bretaigne du 28 janvier 1637, portant qu'il ne se fera aulcune levée en francs archers, estapes, ny autre imposition pour gens de guerre et entretien d'iceulx en ladite province. 

    Coppie collationnée du département fait sur toutes lesdites parroisses de la sénéchaucée de Guérande par ledit de Rouxillon... 1637 ; 

    Coppie des rolles des officiers et soldatz, effectifs des quatre compagnies dudit régiment de la Milleray ; 

    Coppie de contrat du 23 avril audit an, contenant l'emprunt fait par tous les habitans et maison commune de ladite ville de Guérande, de la somme de 3000 livre à Teffect de commencer à fournir vivres ausdites quatre compagnies de gens de guerre ; 

    Quittance du 19 may ensuivant, par le sieur Blontreuil Montigny, cappitaine desdites quatre compagnies, de la somme de 3504 livres d'une part, et 2324 livres par M. Jacques Ricordel, commis à la recepte des sommes levées pour ladite contribution; 

    Compte rendu en la Chambre des Comptes de Bretaigne, par Penestin Le Peltyé, des fouaches de tout l'évesché de Nantes, du 23 juin 16..., auquel appert que tout le Croissic et la parroisse nommée Batz, que Samct-Nazaire et toutes les autres parroisses de ladite sénéchaucée de Guérande paient les fouages ; 

    Compte d'arrest de la Chambre des Comptes de Bretaigne du 14 mars 1621, par lequel appert lesdits habitans du Croissic et de Batz, avoir esté condamnez au payement des taxes sur eux imposées pour l'entretenemen des soldatz logez en 1616 en tout l'évesché de Nantes ; 

    Autre arrest de la Cour de parlement de Rennes du X novembre 1627, par lequel est enjoint au sénéchal de Guérande, de procéder au département des deniers pour le fournissement des vivres aux soldatz estans en la sénéchaussée du Croissic, isle de Batz, Asseracq, Hervignac et autres de l'estandue de ladite juridiction, sans exception j fors celle de Sainct-Nazaire qui demeurera exempte pendant que les compagnies du régiment d'Estissac y seront ; 

    Arrest du parlement de Bretaigne du 21 janvier et 12 septembre 1634, par lequel lesdits habitans de Sainct-Nazaire du Croissic, isle de Batz, sont condamnez à la contribution des réparations du Pont d'Armes ; 

    Extraict des registres du greffe de Vannes du 23 may 1637 auquel est incerré une lettre de cachet de Sa Majesté du 3e dudit mois de may, et une ordonnance du sieur duc de Brissac du 20 dudit mois, portant que les contributions des estapes seront prises sur les parroices de l'évesché de Vannes sans exceptions pour les compagnies du régimen de Milleray, fors sur celle de Reddon ; 

    Lettre de cachet de Sa Majesté du 23 juillet adressant au sieur duc de Brissac, portant mandemen de faire régaler sur toutes les parroisses de ladite sénéchaucée de Guérande, les sommes levées et à lever pour la contribution desdites quatre compagnies du régiment de la Milleraye ; 

    Conclusions prises par le procureur-général au pariement de Bretaigne sur lesrequestes présentées tant par lesdits habitans de Guérande que Sainct-Nazaire par lesquelles il requiert que lesdits habitans de Sainct-Nazaire soient condamnez à contribuer ainsy que les autres parroices au payement desdites estapes ; 

    Article 8e et 2e des ordonnances de Charles VIII et Charles IX de 1493 et 1565 la première portant : nous déclarons , voulons et statuons en ce qui est la juridiction et prévosté du Groisic que les officiers et justiciers qu'avons par cy devant commis et ordonnés pour la tenir et exercer ne la tiendront exerceront ne feront tenir et exercer doresnavant , jusques à ce que y ayons pourveu et advisé, et cependant lesdits du Groissic et autres dudit terroir de Guérande seront subjectz et traictez en notre dite cour de Guérande devant nos officiers et justiciers, et eux tenus d'y comparoistre et ressortir tout ainsy qu'ils ont faict de avant la constitution d'icelle prévosté audit lieu du Groissic ; la seconde portant : au siège de Guérande avons uny et unissons les ports et havres du Croisic, Sainct-Nazaire, Phiriac, Pouliguen et les villages qui en deppendent , ensemble la chastelenie d'Asserac, avecq le quartier nommé Penestin et les deux forts appeliez Faugars ; 

    Trois arrestz du parlement de Rennes du 23 juin 1609, 13 mars 1612 et 13 juillet 1625 portant deffence aux juges, alloué dudit Guérande et à autres de faire aulcune expédition audit lieu du Groisic et à eux enjoinct de faire résidence audit Guérande con- formément aux ordonnances réglemens et arrestz ; 

    Deffault obtenu par lesdits habitans de Guérande audit conseil du 29 juillet 1637 contre les communaultez des parroisses de Sainct-Nazaire, Herbignac, Penestin, Camoy et Sainct-Lyphard, à faulte d'estre comparu à l'assignation à eux donnée ; 

    Inventaire de production dudit Groy fait au pariement de Bretaigne contre ledit sénéchal de Guérande sur la demande par luy faicte affin d'estre maintenu es audiances alloué, auquel y a trente six pièces y attachées, entre lesquelles y a une sentence du 3 juin 1622 donnée en la chancellerie et conseil de Bretaigne entre le sénéchal et alloué de Guérandepar lequel ledit alloué est maintenu esdites audiances alloué ;

    Sentence expédiée aux alloués dudit Guérande le 20 mars 1639 ; 

    Lettres de provisions dudit office alloué accordée par Sa Majesté à Maitre Pierre de Terges du 21 septembre 1542 ; 

    Neuf sentences expédiées ausdits alloués de Guérande du 26 mars 1540, des avril second, 10 et 16 may 1544, 17 octobre et 4 aoust 1545 , 67 et 48 et IIe ;

    Inventaire de production faicte par devant Groy audit parlement de Rennes contre ledit sénéchal de Guérande tant sur la demande par luy faicte desdites audiances allouées que sur les audiances prétendues debvoir estre tenues en la ville du Croisic , auquel inventaire sont attachées trente une pièces entre lesquelles sont deux sentences expédiées aux allouez dudit Guérande du mois de mars 155. et du mois de may 156.. Et 3 inventaires de production faicte par ledit Groy audit parlement de Rennes contre ledit sénéchal de Guérande sur le fait de l'establissement de la justice audit lieu du Groissic , ensemble sur l'examen des traictez accordez et conventions par eux faictes sur l'exercice de leur charges auquel sont attachées vingt une pièces entre lesquelles y a le concordat accord et convention fait entre Rousillon sénéchal de Guérande et ledit Groy alloué, du 6 décembre 1616 et 4 décembre 1620 par lesquels appert que ledit de Rouxillon doibt prendre le préciput sur les esmoluments de leur charge et que le reste doibt estre mis en masse de laquelle ledit Rouxillon doibt les deux tiers et ledit Groy le tiers ; 

    Arrest du conseil du 17 juillet 1637 rendu entre le lieutenant général et advocatz du siège de Montaigu Les Combrailles, qui porte entre autre chose que lesdits advocatz exerceront la justice dans ledit bailliage pendant l'absence dudit lieutenant général ; 

    Mandement de monseigneur le cardinal de Richelieu comme surintendant général de la navigation et commerce de France portant commandement à tous cappitaines gardes costes d'avoir soing de faire faire bonne garde le long desdites costes pour empescher le desseing que pourroient avoir les ennemis, du 3 aoust 1636. 

    Ordonnance des cappitaines establis au bourg et parroisse de Piriac du 26 octobre audit an, par laquelle il est enjoinct ausdits habitans des bourgs et parroisses subjecles ausdites gardes, qu'ils aient sentinelles et les facent pourvoir d'armes fi feu dans huittaine ; 

    Autre ordonnance desdits cappitaines du premier mars 1637 par laquelle il est encore mandé ausdits habitans de tenir leurs armes prestes pour faire et continuer le guet et sentinelles ; 

    Autre ordonnance desdits cappitaines du 15 mars 1637 aux mesmes fins que les précédentes ;

    Acte de notoriété du 28 juin 1637 par lequel il appert par le curé et deux autres de ladite parroisse de Piriac, que elle est assize et enclavée à demie lieue au plus de large des costes maritimes de la mer et que le bourg de Piriac et la plus grande partie des villages sont sur le bord de la mer. 

    Trois lettres missives escriptes p ir le sieur Bepillo cappitaine de Guérande au nommé De Pinche habitant de Piriac contenant l'envoy des ordres de monsieur de la Milleraye de faire sçavoir quel ordre on tient audit bourg .'e Piriac et qu'on donne ordre que les feus cessent et qu'ils les gouvernent en sorte qu'il n'arrive aulcun désordre. 

    Arrest du parlement de Rennes du 10 may 1616 par lequel il est faict deffances au cappitaine de Guérande et tous autres de tirer à conséquance contre lesdits habitants de Piriac la taxe de cotisation sur eux faicte ; 

    Certifficat du 10 juillet 1637 portant attestation du sieur de la Haye comme lesdits habitans d'Asserac sont subjects aux gardes et guet à la coste de la mer. 

    Article quatre cens cinquante quatre de l'ordonnance vériffiée au parlement de Paris au mois de janvier 1629 portant deffance aux cappitaines chefs et conducteurs des gens de guerre tant de cavallerie que d'infanterie, de loger doresnavant aux parroisses situées à demie lieue de la mer ny prendre levée ny faire exiger aulcunes estapes sur lesdits habitans d'icelles ny des autres parroisses qui sont obligez et ont accoustumé de faire la garde et le guet le long des costes de la mer ; 

    Requête desdits habitans d'Escoublac et S'-André présentée au conseil du . . . octobre dernier à ce qu'ils fussent déclarés follement assignés audit conseil ù la requeste desdits habitans de Gucrande et que les sommes de deniers qu'iiz ont esté contrainctz payer pour lesdites estapes leur fussent rendues , sur laquelle est ordonné sera fait droit, signiffîé ledit jour et an ; 

    Procès verbal du 18 avril 1637 contre rexécution faicte sur Guy Allaire procureur fabriqueur de la parroisse d'Escoublac pour le payement de 3010 livres 8 sols à quoy lesdits habitans auroient esté taxés pour lesdites estapes ; et quittance du payement d'iceulx ensuitte dudit procès-verbal ;

    Coppie de quittance du 16 may audit an contenant le payement fait par lesdits habitants de Sainct-André de la somme de six vingt deux livres quinze sols laquelle ils avoient esté taxez pour le payement desdites estapes ; 

    Procès verbaux du 16 may contenant les sommes receues desdits habitants de Sainct-Molf et Maquier pour les estapes et garnison de ladite ville de Guérande ausquelles ils avoient esté taxez ; 

    Procurations desdits habitans de Sainct-Molf, Mesquier du 21 juin audit an; 

    Ladite requête desdits habitans de Sainct-Nazaire du 14 juillet 1637 à ce qu'ils fussent deschargez du payement de la contribution des gens de guerre , attendu que la ville est située à demie lieue de la mer ; 

    Extraict du 24 avril contenant la taxe faicte sur lesdits habitans de Sainct-Nazaire de la somme de 200 livres pour leur part de la contribution des gens de guerre logez audit Guérande ; 

    Arrest du parlement de Rennes du 11 may audit an 1637 obtenu sur requête présentée par lesdits habitants de Sainct-Nazaire par laquelle ilz avoient demandé estre deschargez de ladite taxe et contribution, portant que les rolles fait des personnes de Claude Hédin , Jacques Goffier et JuUien Allaire parroissieus dudit Sainct-Nazaire es prisons dudit Guérande à la requête de M*' Jacques Ricordel recepveur et commis à la réception desdites estapes du 20 may audit an ; 

    Requête des 5, 9 et 18 juin ensuivans et autres poursuittcs faictes audit parlement de Rennes sur le fait desdites taxes ; 

    Extraictz des rolles des fouages de la parroisse de Guérande des 4 mars, 25 juillet et premier octobre audit an par lesquels extraictz et quittances appert lesdits habitans de Saincl-'Nazaire ny eslre dénommez ny compris ; 

    Coppie de l'ordre ordonné par le sieur marquis de Goulaine cappitaine de garde coste de la terre Saint-Nazaire ,

    Ordonnance du sieur de La Milleray du 19 febvrier et mandement du 8 febvrier 1637 portant ausdits habitans de Sainct-Nazaire défaire gardes et poser des sentinelles de jour et nuict pour la conservation du pais ; 

    Coppie de lettres de Sa Majesté du 9 novembre 1627 par laquelle est mandé ausdits habitans de veuiller aux dangers des ennemis pour la conservation du païs ; 

    Coppie collationnée des privilleges accordés ausdits habitans de Sainct-Nazaire du mois d'avril 1598 ; 

    Appointements de réglemen du 19 aoust dernier 1637; 

    Procès verbal du 19 septembre audit an contenant le réglemen tant sur la requeste desdits habitans de Guérande contre lesdits habitans de Sainct-Nazaire , que sur la requête verballe desdits habitans du Croissic incérée en icelluy ; 

    Escriptures et productions desdites parties et tout ce que par elles a esté mis et produit par devant le sieur Blondeau commissaire à ce depputé. 

    Ouy son rapport et tout considéré. 

    Le Roy en son conseil faisant droit sur l'instance , ordonne que les parroisses du Croisic , Isle et paroisse de Batz , Sainct-Nazaire et Piriac demeureront deschargez du payement des estapes mentionnez au départemen du 24 avril dernier, et que Jean Lescart, Allin David , Pierre Gueluyer et Pierre Leheudé et Thomas Olivard sergent seront eslargis des prisons de Guérande, sy pour aultre cause ilz ne sont retenuz que pour le payemen desdites estapes ; que les deniers que lesdites parroisses auront esté contrainctz payer pour lesdites estapes leur seront renduz par les mesmes voyes sans despens dommages ny intérest. Et faisant droit sur la sommation desdits habitans de Guérande, ordonne Sa Majesté que les taxes imposées sur lesdites trois parroisses, interestz, frais et emprunct faitz pour le département desdites estapes et poursuittes de touttes instances meues pour ce subject seront rejectées sur les autres parroisses de la séneschaulcée de Guérande à proportion de la contribution au rolle des fouages ; et sur la demande desdits habitans du Croissic et Groy juge alloué dudit Guérande a renvoyé les parties au parlement de Rennes, despens reservez pour ce regard. 

    Faict au Conseil privé du roy tenu à Paris le 1 Séjour de novembre 1637. 

    collationné. 

    Forcoal. 

     

     

    (1) Du nom de leur commandant, Charles de La Porte, (1602-1664), marquis puis duc de La Meilleraye, duc de Rethel et pair de France, baron de Parthenay et de Saint-Maixent, comte de Secondigny, seigneur du Boisliet, de La Lunardière, de La Jobelinière, de Villeneuve ; petit-fils d'un riche apothicaire de Parthenay en Poitou, et cousin du cardinal de Richelieu. Il fut nommé lieutenant général au Comté de Nantes le 2 mars 1632, lieutenant général de Bretagne le 28 mars 1632, grand-maître de l'Artillerie de 1634 à 1648, fait maréchal de France en 1639, gouverneur de Bretagne du 9 décembre 1642 au 25 février 1644, surintendant des finances en 1648-1649.

  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, sixième partie

    29 novembre 1627, requête devant le Parlement de Bretagne

     

    Face aux Guérandais qui leur demandaient de contribuer aux frais des garnisons stationnant dans leur ville, et en dépit de leurs privilèges anciens, les Nazairiens adressèrent le 29 novembre 1627 une requête au Parlement de Bretagne pour appeler de l'arrêté du sénéchal de Guérande, dans laquelle ils rappelèrent l'ensemble des décisions ducales et royales qui les dispensaient de contribution (1) : 

     

    A Nos seigneurs du Parlement supplyent humblement les paroissiens de la paroisse de Saint-Nazaire presque environnés de la mer et en l'embouchure de la rivière qui descend de Nantes à la mer, distante de la ville de Guerrande de quatre lieues ou environs. 

    Disantz que de tout temps immémorial les habitants de Guerrande les ont voulu assujettir à plusieurs choses, comme à curer les douves des ville et, chasteau, les capittaines à paier les guez, soubz prétexte que les jurisli étions qui s'exercent a. Sainct-Nazaire aux seigneurs qui ont droict de fieff rellevent de la jurisdiction royale de Guerrande et en un mot qu'ilz sont souez l'estandue dicelle jurisdiction et en arrière fief. 

    C'est pourquoy dés l'an mil-quatre-cent-cinquante-quatre vos supplia us furent contrainctz se pouvoir vers le duc Pierre qui estoient lors le prince souverain en ceste province, pour avoir lettres de lui d'exemption de tous debvoirs et autres qu'eussent peu prétendre les cappitaines et habitans de la dicte ville de Guerrande, fondées sur ce que les dits suppliants estoient exposez en touttes sortes de périls qui peuvent journellement arriver à ceulx qui sont à la coste de la mer, et spéciallement sy proche, comme-ont les suppliants, car la mer donne tous les jours quand les marées viennent jusqu'aux murailles de leur Eglise (2), et par conséquant leur fault toujours estre sur leurs armes tanct de jour que de nuict : ce qui ne se peult faire qu'avecq de très grandes incommoditez et despances ;

    touttes lesquelles choses et autres dignes de considération considérées par ledict seigneur duc Pierre, il leur donna et octroya ses lettres signées de sa propre main, le 28e jour de novembre l'an mil-quatre-cent-cinquatite-quatre, fort amples, contenantes la plaine et entière e.reinption de touttes contributions de levés de deniers de quelque quallitè et nature que ce peut estre, lust-ce pour la construction des murailles de ladite ville qui pou voit estre lhors nécessaire, que curretnent des douves, garde et bref toutes autres choses en quoy ils eussent voulu les assujettir.

    Et est entre autres choses considéré es dites lettres l'incommodité qu'ilz souffraient pour repousser les Anglois antiens ennemis de son Estat. 

    Ce sont les mots portez par icelles.

    Cy vous remonstrent les suppliantz, que depuis l'obtention desdittes lettres d'exemption ilz ont tousjours, de temps en temps, aux changements des dues de ceste province, et depuis qu'elle est annexée a la couronne de France, des roy obtenu lettres de confirmation de leurs dictz privilièges et exemption, mesme du roy à présent régnant, du mois d'aoust de l'an 1626.

    Et néantmoins encore qu'ilz ayent logé et fourny de touttes ustenciles nécessaires, l'espace de huictmois entiers, trays compagnies de gens de guerre, açavoir celles du baron d'Esplantier, du sieur de Toulongeon et sieur du Tancy, du régiment du seigneur d'Estissac ; ceux de ladite ville de Guerrande n'ont laissé de les faire cottizer par le séneschal de ladite ville au mois d'octobre dernier à payer chacun mois la somme de deux cent-deux livres dix soûlz pour ayder à la nourriture des soldats establiz en ladite ville de Guerrande : ce qui n'est soubz correction raisonnable, eu esgard a ce que devant : joinet aussi que deffunct monsieur le mareschal de Thesmines estant deubment assercioré (3) desdictes incommodités, leur dellivra lettres d'exemption le vingt et quatriesme d'octobre dernier, de la contribution et entretènement des deux compagnies qui cstoicnt dans ladite ville de Guerrande, et manda audit séneschal de ne mander aucun département sur eux pour raison de ladite contribution. 

    Comme aussi le roy leur avoit commandé par lettres du IXe du présent mois de se tenir sur leurs armes

    pour repousser les Anglois au cas qu'ilz eussent voullu entrer dans la paroisse à la sortye de l'isle de Ré , pour lesquelles choses il leur a fallu, outre l'ordinaire, acheter plusieurs armes à leurz fraiz tellement que de les surcharger de payer encore par chaincun mois 202 livres 10 sols comme vendent faire les habitants de Guerrande quoy qu'il n'y soient tenuz, ce semit entièrement les ruisner et leur donner subject d'aller habiter ailleurs qu'en ladile paroisse de Saint-Nazaire. 

    Ce considéré, plaise à la cour voir lesdites lettres du duc Pierre du IV jour de novembre 1434, celles de Maximilien et d'Anne, roy et royne des Romains, ducs de Bretaigne, du XIX jour d'avril l'an 1489 (4), celle d'Anne, duchesse de Bretaigne, du 28e janvier l'an 1489, celle de Louys, roi de France, duc de Bretaigne, du mois de mars de l'an 1501, celle d'Henry, roy de France, du mois d'avril 1598, et celle du roi régnant Louys XIII, du mois d'aoust 1626 signée par le roy en son conseil, sur le reply Savary ; l'exemption du deffunt monsieur le mareschal de Thesmines, du 24 octobre dernier 1627, le commandement

    du roy faict aux suppliants de se mettre en armes, etc., et la sentence donnée par le sénéchal de Guerrande en forme de département, des 21, 22 et 23 octobre 1627.

    Et en conséquence maintenir et conserveries suppliants eu la jouissance et possession de leurs dicts droicts et privilèges. 

    Et ce faisant, faire prohibitions et défiances

    tant aux officiers que habitans dudit Guerrande de les imposer et comprandre dans taxes et cotisations desdites levéees, et à tous huissiers ou sergens de procéder à auchunes contraintes, soit contre le général ou contre les particuliers dudit bourg de Sainct-Nazaire, soubz prétexte desdites impositions sur paine de mil livres d'amande et autres qui y escheoient.

     

    Ferez bien.

    Signé : Du Quellenec.

     

    L'avocat-général René de Montigny (5), étudia l'affaire avec soin et écrivit simplement au bas de leur requête et le jour même (6) : 

     

    Veu la requéte, les lettres du cachet de roy, les|lettres patentes de Sa Majesté et l'arrest de vérification d'icelles obtenu par les suppliants, nous consantons les fins de la requéte. Faict au parquette vingt-neuf novembre 1627.

    R. de Montigny.

     

    Cependant les Guérandais argumentèrent que l'exemption du contribuer aux frais du leur garnison n'avait pas été comprise dans les privilèges royaux, et le Parlement rendit cet arrêt (7) :

     

    Extrait des registres du Parlement. 

    Veu par la Cour la requeste des paroissiens de la paroisse de Saint Nazaire remonstrant que de tout temps immémorial, etc. 

    Lettres et privilèges et exemption dt. autres actes attachez a ladite requeste.

    Autre requête desdits habittans de Guerrande à ce que lesfdits habittans de Sainct-Nazaire fussent condamnez à la contribution et département faict par le sénéchal dudit Guerrande pour la nourriture des soldatz ; Conclusions de l'advocat général du roy, et tout considéré, 

    La Cour, sans préjudice des privillèges desdits habitans de Saint-N'azaire eu autre temps et cas, et attendant le payement qu'il plaira au roy à devoir aux gens de guerre en cette province, a ordonné et ordonne que par forme d'estappes et sans tirer a conséquence, ils contribuent à la nourriture desdits soldatz suivant le département qui en sera faict par le Sénécbal de Guerrande, suivant les précédentz arrestz, sauf a se pourvoir pour la surcharge et excez à la taxe, sy aulcune est, ainsi qu'ilz verront. 

    Faict en parlement à Rennes le troisième décembre mil-six-centz-vintrt-et-sept 

    Malescot.

     

     

    Résulta : les Nazairiens furent donc contraints de payer une part des frais de la garnison de Guérande...

     

     

    (1) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

    (2) La marée allait parfois jusqu'au pied de l'église jusqu'à la réalisation des quais des Marées et de La Gournerie en 1877.

    (3) Assercioré = vérifier.

    (4) L'an 1491 d'après notre calendrier actuel, op. cit.

    (5) René de Montigny, fils et petit-fils de gouverneurs de Suscinio et de la presqu'île de Rhuys, était un magistrat fort instruit qui fit souche d'avocats généraux et dont l'un des fils, poète aimable, chanoine de Vannes, puis évêque de Saint-Pol-de-Léon, devint membre de l'Académie française. Il avait succédé peu de temps avant à Paul Hay du Chastelet, nommé maître des requêtes de l'hôtel du roi, et appelé par Richelieu près de lui pour défendre sa politique par la plume, qui fut chargé de prendre les conclusions.

    (6) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

    (7) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

     

     

  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, cinquième partie

    1627, les Guérandais profitent de " la guerre des Rohan "

     

    Peu de temps après, alors que le Roi est pari à La Rochelle afin d'activer la campagne de siège de la ville, des mouvements de troupes ont lieu sur tout le littoral, et le 24 octobre 1626, le marquis de Thémines (1), gouverneur du Duché, prit de son quartier général d'Auray, l'arrêté suivant, en faveur des habitants de Saint-Nazaire (2) :

     

    Le marquis de Thémines. maréchal de France, gouverneur et lieutenant général pour le roy en ses pays et duché de Bretaigne. 

    Attendu que la paroisse de Saint-Nazère reçoit assez d'incommodités par le logement des trois compagnies du régiment d'Estissac qui y sont en garnison, nous avons exempté la dite paroisse de la contribution pour l'entretènement

    des deux compagnies qui sont en garnison dans la ville Guérande. Mandons à cest effect au séneschal de la dite ville de Guérande de ne donner aucun despartement sur la dite paroisse de Saint-Nazére pour raison de la dite contribution. En foy de quoy nous avons signé çes présentes, à icelles fait mettre le cachet de nos armes et, contresigner par nostre secrétaire. 

    A Auray ce vingt-quatrième octobre 1627.

    Thémines.

    Par Monseigneur... . sin. (La feuille est déchirée).

     

    La situation devant La Rochelle s'aggrava et Louis XIII adressa cette lettre aux Nazairiens (3) :

     

    De par le roy. 

    Chers et bien amez, les Angloys ayaie esté confrainetz d'abandonner l'isle de Ré par les troupes que nous y avons faict passer soubz la conduite de notre cousin le maréchal de Schomberg, et de s'embarquer dans leurs vaisseaulz, nous avons jugé à propos de vous en donner advis et de vous ordonner, comme nous faisons très expressément, de veiller et pourveoir de sorte à la seureté et conservation de Saint-Nazaire que s'y ilz avoient dessein d'y descendre, ilz ne le puissent exécuter. A quoy vous ne ferez faulte.

    Car tel est notre plaisir. 

    Donné au camp devant la Rochelle, le IXe jour de novembre 1627. 

    Louis.

     

    Les Guérandais profitèrent de cette situation de crise, ceux-ci demandèrent au marquis de Thémines un arrêté pour faire participer toutes les villes relevant de la juridiction de Guérande, à l'entretien de sa garnison. Quoique fort malade, le gouverneur ne se laissa pas surprendre, et tout en faisant publier par le maréchal de camp Henri de Volvire du Bois de La Roche (4), un arrêté conforme, il eut grand soin d'y faire insérer une mention spéciale pour Saint-Nazaire (5) :

     

    Le sieur Comte du Bois de la Roche, maréchal des campz de l'armées du Roy : 

    Attendu que les paroissiens quy ont ci-devant, accoutumé de contribuer pour l'entretènement de compagnyes des gens de guerre quy sont en garnison en la ville de Guerrande demeureroient trop chargées aucune de celles nui sont de la juridiction de ladicte ville de Guerrande demeurait exampte :

    Nous avons ordonné qu'aucune ne pourra estre deschargée de ladite contribution non pas mesme celle du Croisicq. Et d'aultant que la paroisse de Saint-Nazaire reçoit assez de foulle par le logement des trois compagnies du régiment d'Estissac qui y sont en garnison,

    Nous enjoignons que la paroisse de Monthouer contribue pour sa part et portion à l'entretement et nourriture desdictes deux compagnies qui sont en Guerrande et ce jusques à tant que la paroisse de Saint-Nazaire prendra la place deladite paroisse de Monthouer et fournira pour l'entretenemant desdictes deux compagnies qui sont à Guerrande à proportion des autres ; à quoy ilz y seront contrainctz par touttes les voyes dues et raysonnables. 

    En foy de quoy nous avons signé ces présentes, et icelles faict contresigner par nostre secrétaire 

    A Auray, le cinquième jour de novembre mil-six-cens-vingt-sept. 

    Bois de La Roche. 

    Par Monseigneur, Dauny 

     

    Face a cette situation exceptionnelle, les Guérandais entamèrent une procédure, leur sénéchal, qui avait appris le départ des trois compagnies d'Estissac (6), fil signifier aux habitants de Saint-Nazaire, par un sergent d'Escoublac, l'ordre de payer 202 livres 10 sols, suivant le rôle arrêté par lui les 21, 22 et 23 octobre précédents (7) :

     

    Extraict de l'esgail et despartement fait par monsieur le sénéchal de Guerrande sur toutes les paroisses du ressort de la juridiction et généralité pour la pansion des soldats establiz en garnison en la ville dudict Guerrande, en date des 21, 22 et 23 jour d'octobre 1627. 

    La paroisse de Saint-Nazaire, la somme de deux cens deux livres dix sols.

    Du payement de laquelle somme les paroissiens de ladicte paroisse seront contrainctz nonobstant oppositions ou appellations quelconques et touttes autres voyes, sans préjudices d'icelles, comme lesdits deniers estons levez pour les propres affaires du roy : et seront mis es mains du sieur Pierre Chanu commis à la recepte d'iceux qui en fera le payement auxdictz soldats sellon l'ordre qu'il a esté statué a costé sur le dict despartement.

    Signé : De Roussillon, Daniel, Jégo, etc.

     

    Le sergent d'Escoublac transmit l'ordre, et adressa aux Nazairiens la lettre suivante (8) :

     

    Dans tiers jour prochain pour tous délay en la ville de Guerrande, entre les mains du sieur Pierre Channu. receveur estably de justice à la recète des deniers ordonnez pour la taxe et contribution à la nourriture fies soldas des deux compagnies fies sieurs de Pompignan et de Lauvergnac estans à présent en garnison en la ville de Guerrande. 

     

    Les Nazairiens n'en pouvant plus, adressèrent le 29 novembre une requête au Parlement de Bretagne...

     

    (1) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.
    (2) Pons de Lauzières de Cardaillac, marquis de Thémines (1553-1627) , fut créé maréchal de France en 1616 après l'arrestation de Condé. Nommé gouverneur de Bretagne en 1627, le parlement de Bretagne lui transmit plusieurs plaintes duent aux désordres régulièrement commis par ses soldats. Il décéda en son quartier général d'Auray le 7 novembre 1627.
    (3) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.
    (4) Il était fils de Philippe de Volvire, baron de Ruffec, famille qui a possédé la seigneurie de La Motte-Allemand
    (5) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.
    (6) Du nom du propriétaire de la compagnie : Benjamin de La Rochefoucauld, baron d'Estissac.
    (7) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.
    (8) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.
     
     
  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, quatrième partie

    1626 Louis XII confirme les Nazairiens dans leurs privilèges

     

    L'Edit de Nantes ne ramena qu'une paix provisoire, malgré la volonté de ramener la paix, Henri IV laissa s'instituer un état dans ses états en accordant des privilèges particuliers aux Huguenots, et la pleine jouissance de certaines villes. Les Protestants se virent attribuer la pleine jouissance de certaines villes. Louis XIII, qui venait d'écraser les troupes de sa mère à Pont-de-Cé (1) août 1620, décida en octobre de rétablir le catholicisme comme religion d'Etat, s'ensuivirent alors des conflits qui aboutirent le 25 décembre à la décision des chefs huguenots réunis à La Rochelle de constituer une république sur le modèle des Provinces-Unies, ils désignèrent pour chef Henri duc de Rohan (2). Si la guerre civile n'est pas officielle, elle est cependant réelle. Les Calvinistes attaquent des places fortes, et tentent de se rendre maîtres des côtes, des ports et des estuaires. En 1624 ils attaquent Saint-Nazaire où la garnison les repousse. 

    En août 1626 Louis XIII séjourna à Nantes pour galvaniser ses troupes, les Nazairiens font montre au Roi de leurs services de garde-côtes, de leur résistance inébranlable contre les attaques huguenotes, leur fidélité à toute épreuve à la Couronne, et leurs griefs contre les perpétuelles exigences de Guérande. Louis XIII, pour les récompenser, leur donne la confirmation de leurs anciennes franchises et leur octroya de nouvelles lettres patentes (3) :

     

    Louis, par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présants et advenir, salut.

    Nos chers et bien amés les manants et habittans de la paroisse du Saint-Nazaire en notre pays de Bretaigne nous ont fait remonstrer que pour bonnes et grande considérations, le duc Pierre d'heureuse mémoire, en l'année 1454, leur aurait octroyé plusieurs beaux et grands privilèges franchises et immunitez qui leur auraient esté continuez et confirmez par nos prédécesseurs roys successivement, mesmes par le feu roy nostre très honoré seigneur et père, ainsy qu'il nous est apparu par les dites lettres de confirmation antres pièces cy-attachées soubz le contrecel de notre chancellerye. requérant qu'il nous pleust leur voulloir octroyer nos lettres de confirmation sur ce nécessaires. 

    A ces causes, désirant traicter favorablement les exposans et les maintenir en leurs dits privilèges franchises et libertez. Avons auxdictz exposans de nos grâces spécialles, plaine puissance et authorité royalle, continué et confirmé, continuons et confirmons par ces présantes, tous et chacuns lesidicts privilèges franchises et immunitez, pour en jouir et user par eux et leurs successeurs tout ainsy qu'ils ont cy-devant et bien et deument joui et usé, jouissent et usent encore de présent. 

    Cy donnons en Mandement au séneschale de Guérandeou son lieutenant et tous nos justiciers et officiers qu'il appartiendra que de nos présans continuation, confirmation et contenu cy dessus ils fassent lesdits exposans et leurs successeurs jouir et user ptainement, paisiblement et perpétuellement, ce«sans et faisant cesser tous trouble et empeschemens au contraires. 

    Cartel est notre plaisir. 

    Et afin que ce soit chose ferme et stable a tousjours, nous avons fait mettre nostre scel à ces dites présantés, sauf en autres choses nostre droit et l'autruy en toutes. 

    Donné à Nante au mois d'aoust l'an de mil-six-cens-vingt-six et de nostre règne le dix-septiesme. 

    Par le roy, en son conseil, 

    SAVARY.

     

    (1) Marie de Médicis qui avait exercé la régence durant la minorité de son fils, ne voulait pas quitter le pouvoir, Louis XIII fut contraint de l'exiler à Blois, mais celle-ci déclencha une guerre civile dans le but de renverser son fils. Elle perdit définitivement le 7 août 1620 à la bataille de Pont-de-Cé, et du s'enfuir à Cologne. Le peintre Rubens la logea et l'entretient jusqu'à son décès en 1640. Elle vécut les dernières années de sa vie dans le dénuement, et décéda à Cologne de la gangrène le 3 juillet 1642.

    (2) Henri de Rohan, dernier duc de Rohan de cette maison, né à Blain le 25 août 1579, mort à Genève le 28 février 1638. Chef des Huguenots, il dut s'exiler après le siège de La Rochelle en 1629, sa fille unique, Marguerite, épousa Henri de Chabot, et transmit les titres et biens des Rohan au Chabot. 

    (3) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, troisième partie

    Avril 1598, Henri IV confirme les Nazairiens dans leurs privilèges face aux Guerandais

     

    Ayant abjuré le 25 juillet 1593 à Saint-Denis la Foi calviniste, Henri IV est sacré roi à Chartres le 27 février 1594. La guerre est officiellement déclarée le 17 janvier 1595 contre les Espagnols qui occupent la Bretagne. Le roi conquit le Duché, et fait son entrée à Nantes où il signe le 13 avril 1598, l'Edit de Tolérance, dit Edit de Nantes, espérant ainsi réconcilier Catholiques et Huguenots, mais aussi ramener à lui la noblesse calviniste qui lui reproche sa conversion religieuse. Profitant du séjour du souverain, les Nazairiens obtinrent de se faire confirmer dans leurs privilèges. Pour ce faire, ils déclarèrent que les titres originaux avaient été perdus durant la guerre, ce qui est faux, attendu qu'avant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale ceux-ci étaient archivés à la Mairie. La manœuvre était politique, et finement pensée : les Nazairiens savaient qu'ils auraient toujours à défendre leurs acquis, et que les engagements passés pouvaient toujours être abolis par un nouveau souverain, on n'avait pas respecté tous les articles de l'Edit d'union de 1532. Le Roi délivra les lettres suivantes (1) : 

     

    Henry, par la Grace de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présens et à venir, salut. 

    Sçavoir faisons nous avoir receu humble supplication de nos chers et bien amez les manans et, hahitans de la paroisse de Saint-Nazaire, en notre pais de Bretagne, contenant que dès le XIVe novembre mil-quatre-cens-cinquante-quatre, feu de bonne mémoire le duc Pierre, par ses lettres et mandemens et pour les causes y contenues les avoit affranchiz, et exemptez d'assisteret contribuer aux réparations de notre ville et chastelni de Guerrande, ce qui leur avoit esté continué et confirmé par nos prédécesseurs roys successivement, tnesmes par le feu roy dernier décédé notre très honoré seigneur et frère.

    Au moyen de quoy ilz auraient bien et deuement jouy et usé des dits privilèges et en jouissent encores du présent.

    Touteffois par ce qu'ilz n'ont esté par nous confirmez; aussy que pendant les troubles les conflrmations qu'ilz avoient obtenu d'iceux denosdits prédécesseurs ont esté perdus et

    adhirez avecq autres leurs titres et papiers, ocasion de quoy ils n'en pourraient faire apparoir, ils doublent qu'à présent on les voullut empescher en la jouissance d'iceux, nous supliant et requérant sur ce leur pourveoir.

    Pourquoy nous, ces choses considérées, désirant maintenir lesdits exposans en leurs privilèges, franchises et libertez, Avons ausdits exposans continué et confirmé et de notre grâce spéciale, plaine puissance et authorité royale, continuons et confirmons tous ou chacuns lesdits privilèges, franchises et immunitéz, : et iceulx de nouveau autant que besoing est ou seroit, donné et octroyé, donnons et octroyons par ces présentes pour en jouir par eux ou leurs successeurs pleinement, paisiblement et perpétuellement tout ainsy et par la mesme forme et maniere qu'ilz et leurs prédécesseurs en ont cy devant bien et deuement jouy et usé, jouissent et usent

    encores duprésent. 

    Cy donnons en mandement au sèneschal de Guerrande, à son lieutenant et à tous noz justiciers et officiers qu'il appartiendra, que de nos présentes continuation et conflrmation et contenu d'icelles ils facent lesdits et posans et leurs successeurs jouir et user plainement paisiblement et perpétuellement, cessans et faisans cesser tous troubles et empeschemens à ce contraires, nonobstant que lesdites supplians ne rapportent les conflrmations de nosdits prédécesseurs, perdues et adhirées comme dit est que ne leur voullons nuire ne préjudicier, ains les avons relevez et relevons de notre mesme puissance et authencrite que dessus. 

    Car tel est notre plaisir. 

    Et afin que ce soit chose ferme et stable à tousjours, nous avons faict mettre notre scel à ces dites présentes. sauf en autres choses

    notre droit et l'autruy en touttes. 

    Donné a Nantes au mois de avril l'an de grâce mil cinq cens quatre vingt dix huict et de notre règne le neufviesme. 

    Par le roy en son conseil.

     

    De VERTOU.

    Visa contentor, BOCCHERY. (Et scellées du grand sceau en lacs de soie rouge et verte.)

     

    A la suite de l'accession des Bourbon au pouvoir, les Nazairiens prirent soin de se faire confirmer dans leurs privilèges à chaque avènement.

     

    (1) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, deuxième partie

    1490-1491, les Nazairiens, les douves de Guérande, et la duchesse Anne

     

    Durant l'hiver 1489-1490, les Guérandais tentèrent une nouvelle fois de faire contribuer les Nazairiens à l'entretien de leurs fortifications, en obligeant les manants de la paroisse de Saint-Nazaire à venir bêcher les douves de leurs remparts, ou à payer une taxe dans le but de financer les travaux. Il fallut des lettres formelles (1) de la jeune duchesse Anne, pour confirmer les Nazairiens dans leurs dispenses :

     

    ANNE, par la grâce de Dieu, duchesse Bretaigne, comtesse de Montfort, de Richemont. d'Estampes et de Vertus, à tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut.

    De la part de noz subgectz les paroissiens manants et habitants de la paroisse de Saint-Nazaire. nous a esté humblement remonstré que dès le XXIV jour de novembre l'an que dit fut mil-quatre-cinquante-et-quatre, feu notre très cher et très amé frère et oncle le duc Pierre, que Dieu absoulle, par ses lettres et mandemens patens et pour les causes y contenues, franchist et exempta itosdits subgectz de toute contribution et ordonnen ce qui par noz capitaine et officiers de Guerrande eust peu pour le temps lors avenir avoir esté faicte sur nosdits subgectz pour la réparation et emparement (2) de notredite ville,ainsi que apert par ung vidimus dudit mandement fait par notre court de Guerrande le vingt et deuxième jour d'avril de l'an cinquante huict, passé devant, et scellé du seau des actes de notre dite court, duquel vidimus nosdictz subjects ont aparu a suffire, et que, de la dicte franchise nosdictz subjetz depuis ledit temps ont toujours jouy jusques apuit naguères que noz capitaine et officiers dudii lieu de Guérandeles ont voulu contraindre à venir réparer les fosses et les douves de notre dite ville, et contribuer aux mises de la réparacion d'icelle, quelle chose leur ceré à grand préjudice et domaige, obstant mesmes les grandes pilteries et oppositions qu'ilz ont eu et soustenu durant ceste dernière guerre, par les Aulonnayes (3) qui vindrent par mer à l'entrée de la rivière de Loire, etaussy les grandes charges qu'ils ont présentement à porter, tant à la soulde de leurs francs archers que autres subcides, nous suplians qu'il nous plaise sur ce leur pourveoir de remède convenable, humblement nous le requérant. 

    POUR QUOI, NOUS, les dictes choses considérées, voullant ensuivre le bon voulloir et intention de notre dit oncle, et pour autres causes à ce nous mouvans. avons aujourd'huy par délibération de notre conseil, confirmé, loué et éprouvé, confirmons louons et éprouvons ladite franchise ; voullans et voulions qu'ilz en jouissent pleinement et paisiblement au désir d'icelle, et de ce voulions que nosdictz subgectz puissent jouir et leurs successeurs après eux. Chacun en son temps.

    CI DONNONS ENMANDEMENT à noz capitaine, séneschal. alloué, lieutenant, procureur, controlleur, receveur et miseur de notre dite ville de Guerrande de présent, à ceulx qui pour le temps avenir le seront et à chacun en droit soi, si comme à lui appartiendra, de cette présente franchise mire souffrir, jouir et user nosdits subgectz ainsi qu'ilz ont par cy devant fait au moien de la dite franchise de notre dit oncle, sans les contraindre et compotier d'aller ne envoier à la dite réparation ne y contribuer en mise ne aucune manière. Cy gardez que en ce n'ait faulte, car c'est notre plaisir, et voulions que au vidimus de ces présentes retenu soubz scel des actes de notre conseil ou de nos plaine foi soit ajoustée comme à ce présent. 

    Donné en notre ville de Rennes, le XXVIIIe jour de Janvier l'an 1489.

    ANNE

    Par la duchesse, de son commandement.

    G. Richart.

     

    Il est à remarquer que ce document est daté du 28 janvier 1489, mais en raison de notre calendrier actuelle, elle doit être reporté à l'année 1490. En effet, en Bretagne, on ne commençait alors l'année qu'à la solemnité de Pâques, qui n'arriva que deux mois plus tard (4).

     

    Sans titre-1.jpg

    Sceau de la duchesse Anne, d'après Don Morice.

    coll. comte Jehan-Richard d'A. de P.

     

    On aurait pu croire l'affaire arrêter, mais les Guérandais ne l'entendirent pas ainsi. Les travaux de bêchage coûtaient fort cher, et tous les moyens étaient bons pour diminuer la facture. Les Guérandais eurent alors l'idée dans leur plaidoirie auprès de la Chancellerie ducale, de reconnaître formellement les droits des Nazairiens, mais avancèrent pour ce cas particulier, seulement, et « sans tirer à conséquence », il existait un problème de sécurité publique pour toute la presqu'île en raison des risques d'épidémies. La Chancellerie produisit alors les lettres suivantes :

     

    Maximilian et Anne (5), par la grâce de Dieu roy et royne des Romains, ducs de Bretaigne, etc. 

    A tous ceulx qui ces présentes lettres verront, salut.

    De la part de nos subgectz les paroissiens contributifs à fouaige de la paroisse de Sainct-Nazaire. nous a esté remonstré que autrefois, par nos prédécesseurs, ils ont esté franchiz et exemptez d'aller bêcher es douves de notre ville de Guerrande, et que depuis avons confirmé la dite franchisse ; et néantmoins notre capitaine de Guerrande veult et s'efforce les contraindre bêcher lesdites douves, qui leur tourneroit à très grant préjudice et domaige. 

    Nous suppliant qu'il nous plaise sur ce leur pourvoir de remède convenable, très humblement nous le requérant. 

    Pour quoy, nous, les dites choses considérées, voullant nodits subgetz maintenir et entretenir en leurs libertés et franchises, et pour autres causes à ce nous mouvans, voulions et ordonnons par ces présentes que, quelque contrainte qui soit ou puisse estre fait-te à nos dits subjectz d'aller à la dite béche, soit pour ce présent affaire seulement, sans ce que en l'avenir il leur puisse porter aucun préjudice, ne que notre dit' capitaine ne autres le puissent attirer à aucune conséquence. Et pour valloir à nosdits subjectz leurs avons baillé ce par nos présentes lettres. Car c'est notre plaisir. Donné en notre ville de Rennes soubz les seign et scel de nous. 

    ANNE 

    par la royne, en son conseil, G. Richart.

     

    Les Nazairiens furent donc contraints à contribuer à l'entretien des fortifications de Guérande à titre exceptionnel, mais cette exception relança les Guérandais dans leur objectif de faire des Nazairiens leurs contribuables. Les procédures pour ce faire devinrent alors régulières.

     

     

    (1) Relevé et retranscrit par René de Kerviler, op. cit.

    (2) Emparement : additions aux remparts.

    (3) Les habitants d'Olonnes en Vendée.

    (4) Le premier jour de l'année a été fixé à la date du 1er janvier par l'Édit de Roussillon du 9 août 1564, voulu par le roi Charles IX, avant cela, l'année commençait à des dates différentes selon les diocèses : à Lyon elle débutait soit à Noël, à Vienne le 25 mars, en Bretagne le jour de Pâques.

    (5) La duchesse Anne avait épousé par procuration à Rennes le19 décembre 1490 le futur Maximilien Ier, roi des Romains, (par la suite empereur romain germanique). Cette union jamais consommée fut cassée par le roi de France Charles VIII qui obligea Anne à l'épouse officiellement au château de Langeais le 6 décembre 1491, Ce mariage ne fut validé qu'après

  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, première partie

    1454, Pierre II affranchit les Nazairiens de la contribution aux réparations des murailles de Guérande

     

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    Sceau de Pierre II en 1454, d'après Don Morice

     

    La ville et la châtellenie de Guérande appartenaient au duc de Bretagne, et étaient le siège de son autorité dans la presqu'île. Cette châtellenie s'étendait sur huit paroisses, Guérande, Le Croisic, Batz, Escoublac, Saint-Lyphard, Saint-Molf, Mesquer et Piriac (1), ces paroisses étaient mises à contribution pour l'entretien des murailles, le curage des fossés de la ville. Les Guérandais espérèrent ajouter à la liste des contribuables les Nazairiens, mais ceux-ci firent valoir qu'ils avaient à entretenir leurs propres fortifications, assurer la surveillance et la défense de leurs côtes et l'estuaire, entretenir pour ce faire six archers, et qu'en cas d'attaque ils n'avaient pas à trouver refuge à Guérande. Faisant appel au duc, ou plus exactement à son épouse, Françoise d'Amboise, dont nous reparlerons, les Nazairiens obtinrent gain de cause, et le duc, Pierre II (2), les affranchit alors de la contribution aux réparations des murailles de Guérande par charte du 28 novembre 1454. Le document, un parchemin en lettre gothique, était conservé dans les archives de la paroisse, puis dans celles de la municipalité, il fut détruit durant les bombardements, cependant, le texte fut étudier et retranscrit dans son intégralité (3) par René de Kerviller :

     

    PIERRE, par la grâce de Dieu, duc de Bretaigne. comte de Montfort et de Richemont, à nos sénéchaulx. alloez, prévosts et procureurs de Nantes, noz capitaines, sénéchal, alloé et procureur de Guérande, receveur et miseur de deniers ordonnez à la réparation dudit lieu et à chacun de vous, salut. 

    Reçu avons la supplication et humble requeste à nous faite de la part de nos pauvres hommes et subjez les habitant de la paroisse de Sainct-Nezere, exposans que néantmoins qu'ils ne soient aucunement subgez à la garde et réparation de notre dite ville de Guérande, et que es temps de guerre ne aultrement ils n'ayent jamais eu recueil ne eu refuge à icelle, combien que par aucun temps, pour les éminents périls de guerre qui estoient pour lors pour la urgente nécessité de réparation qui ettoit à faire, par notre ordonnance et commandement, ils a voient contribuez à la dite reparation et avoient obtenu de nos prédécesseurs lettre de non prejudice et de non l'attribuez à conséquence ne continuation sur eulx. et mesmes que par nos ordonnances les dits suppliant fort souventes fois le guey à costé de la mer pour garder la descente des Angloys nos anciens ennemis, et aussi que pour résister à leurs invasions, par nosdites ordonnances nosdits supplians ont la charge de mettre en apareill d'armes six archers en ladite paroisse, et d'abondant sont contrains à eulx mettre en apareill d'armes pour résister à nosdits anciens ennemis ; de présent, vous, nosdits cappitaines, receveurs et miseurs des deniers ordonnez à la réparation de notre dite ville, voules et efforcez les contraindre et compeller à payer soubz umbre et couleur de la réparation d'icelle, le nombre de quarante livres monnayé et par chacun an, quelles choses leurs sont de grant charge, préjudice et domaige, et que obetant les charges et chacunes des susdites mieulx leur vauldroit laisser ladite paroisse et t'en aller ailleurs vivre, que démonter subgez et contributifs à ladite rèparationt 

     

    nous supplians sur ce leur pourveoir de convenable remède, très humblement le requérant. 

    Pour ce est-il que Nous, lesdites choses considérées, ne voulant contraindre nosdits subgets à la contribution perpétuelle de la réparation de notre dite ville ; considéré mesme que en temps de guerre, ils n'y ont nul refuge à eulx ne à leurs biens ne la contribution que ce temps passez ilz y ont faite leur et retirée à conséquence, ainçois les entranchir et descharger ;

    Et mesme a la requestre de notre très chère et très amée soeur et compaigne la duchesse qui de ce nous a supplié et requis, de l'avis et délibération de nostre conseil, en declerant sur ce notre intention, la décharge de notre conscience et pour autres causes à ce nous mouvant ; avons ordonnè et ordonnons par ces présentes que nosdits supplians ne paient ne ne contribuent dorénavant à ladite réparation, en aucune manière, et les enfranchissons et quittons par cesdites présentes, en deffendant et deffondons à nosdits capitaine, receveur, procureur, contrôleur et miseur, présent et avenir des deniers ordonnez à la réparation de notre dite ville dudit lieu de Guérande et à chacun en son temps de non les y contraindre ne compeller et de non aucune chose leur en demander ne faire paier au temps avenir, quelque, chose qu'ils en ayent paie ès temps passé ou que à telle cause ils aient été estaillez ou imposez. Et si aucune chose en doivent, le leur avons remis et quitté, remettons et quittons par ces présentes en pitié et en aumosne, en vous mandant et mandons, et à chacun de vous, de ceste notre présente grâce, et du contenu et effect de ces prestantes que vous facié souffrir et laissié jouir et user nosdits suppliant plainement et paisiblement, cessans touz empêchements à ce contraires. Car ainsi le voulons et nous plaist, nonobstant quelque conques lettres impétrées données ou à donner, quelles si aucunes sont, cassons et annulions et voulons estre de nul effect à ce contraires ou dérogatoires. 

    Donné en notre ville de Vannes, le 28e jour de novembre, l'an mil-quatre-cent-cinquante-quatre. Et voulions que plaine foy soit adjoustée aux vidimus d'icelles soubz scel autantique comme au présent original donné comme dessus. 

    Pierre

    Par le duc, de son commandement,

    E. de Boitiés.

     

    Cette charte déplut fortement aux Guérandais qui tentèrent dans les siècles suivants de la contester, les Nazairiens eurent alors à cœur de se faire confirmer dans leurs droits auprès des souverains successifs. Cette situation empoisonna longtemps les relations entre les deux paroisses.

     
     
     
    (1) Arthur Le Moyne de La Borderie, Essai sur la géographie féodale de la Bretagne, p.17. ; Abbé Guilotin de Corson, Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne : Les baronnies, marquisats, comtés et vicomtés compris dans le territoire de la Loire-Inférieur, p. 172-173.
     
    (2) Pierre II dit le Simple, (1418 - 1457), duc de Bretagne de 1450 à 1457, fils de Jean V, duc de Bretagne, et de Jeanne de France. Il avait épousé en 1442 Françoise d'Amboise, dont nous parlerons dans un autre article.
     
    (3) Cette étude a été publiée d'abord dans les Mémoires de la Société archéologique de Nantes, (tirage a part. Santés. V. Forest et Grimaud. 1876, in-8.), dans la Revue de Bretagne et de Vendée, puis plus complètement dans la revue Le Courrier de Saint-Nazaire (tirage a part. Saint-Nazaire, Fr. Girard, 1870, in-18. sous le titre : Documents pour sertir à l'histoire de Saint-Nazaire, première partie) ; Document cité par Henri Moret dans Histoire de la ville de Saint-Nazaire, tome I, 1925.
  • La maison noble de Kerlédé, deuxième partie

    Par suite au mariage de Marie-Jeanne Jaquelot de La Motte avec François-Claude de Kermarec, Kerlédé passe dans la famille de Traurout.

     

    Famille de Kermarec de Traurout

    Armes : De gueules, à cinq annelets d’argent, par trois et deux ; au chef d’argent, chargé de trois roses de gueules.

    Famille maintenue noble d'ancienne extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 17 juin 1669 (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505) 

     

    I° François-Claude de Kermarec, seigneur de Traurout, puis comte de Traurout, (La Demi-Ville 13 mars 1747 – Rennes 11 juin 1825), conseiller au Parlement de Bretagne, marié : 1° le 26 juillet 1774, à Vannes avec Marie-Jeanne, baronne de Campzillon, dame de Kerlédé, (Piriac 3 septembre 1749 - Rennes 13 février 1789), fille de Louis-René Jaquelot de La Motte, vicomte de La Motte, baron de Campzillon, et de Janne Chomart des Marais ; 2° le 25 mars 1790 à Guérande avec Anne-Marie-Vincente Godet de Châtillon, (Nantes 16 novembre 1764 – Rennes 8 mai 1825), d'où :

    du premier lit :

    1° Joseph-Félicité, comte de Traurout, Piriac-sur-Mer 1776 – Rennes 8 avril 1849), avocat à la Cour d'appel de Rennes, époux de Marie-Louise de Caradeux de La Chalotais, filles de Gabriel-Jean-Raoul de Caradeux de La Chalotais, et d'Emilie-Vincente de Saint-Pern, d'où postérité ;

    2° Adélaïde-Angélique, épouse de Jean-Joseph Chomart de Kerdavy ;

    3° Reine-Rose, dite madame de Kerlédé, décédée en 1844 ; épouse de Louis-Hercule-Hubert de Corbineau, d'où postérité, (voyez ce nom)

    du second lit :

    4° Caroline, (Rennes 27 avril 1793 – Rennes 15 avril 1834), mariée à Rennes le 2 août 1824 avec Fortuné-Jean-Baptiste marquis du Plessis de Grenédan, (1790-1856) ;

    5° Eugène.

     

     

    Famille de Corbineau

    Famille anoblie sous le Premier Empire

    Armes : D'azur au senestrochère armé d'or, tenant une massue du même, et en pointe un l'ouroboros d'argent, traversé par deux épées d'or passées en sautoir.

     

    I° Jean-Charles Corbineau, inspecteur de Haras, époux de Louise-Madeleine Varlet, d'où :

    1° Jean-Baptiste-Juvénal baron Corbineau, aide de camp de l'Empereur, général de cavalerie ; 

    2° Claude-Constant-Esprit-Juvénal-Gabriel Corbineau, général ;

    3° Marie-Louis-Hercule-Hubert, qui suit.

     

    II° Marie-Louis-Hercule-Hubert baron de Corbineau, (Marchienne (59) 10 avril 1780 – Châlon-sur-Marne 5 avril 1823), engagé volontaire dans la marine à bord du corsaire Le Requin le 1er avril 1793, afin de sauver son père des persécutions révolutionnaires, après une campagne sur la corvette La Naïade, il passa dans l'armée de terre, entra comme soldat dans la légion des Francs, et devint en l'an IV sous-lieutenant dans la même compagnie franche, où son frère Constant servit peu après en qualité de chef d'escadron, on les trouve assistants aux mêmes combats, et souvent blessés en même temps, nommé en l'an VI lieutenant dans les guides du général Augereau, il fit presque toutes les campagnes des armées françaises, se signala à la bataille de Hohenlinden, après laquelle il obtint le grade d'adjudant-major, et ensuite celui de capitaine dans le 5e régiment de chasseurs, en l'an XIII, il fut nommé membre de la Légion d'honneur, et entra dans la Garde impériale, où il devint successivement adjoint à l'état-major, adjudant-major dans les chasseurs à cheval de la Garde, chef d'escadron, et major-colonel, il prit part aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna et d'Eylau, fut atteint d'un coup de biscaïen à la cuisse droite à cette dernière bataille au moment où son frère aîné succombait, il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur, le 17 novembre 1808, après s'être battu à Friedland, il se trouvait à Wagram, et marchait à la tête de son régiment à l'attaque d'une batterie, lorsqu'il eut le genou droit fracassé par un boulet, blessure qui nécessita l'amputation de la cuisse, et mit un terme à sa carrière militaire. (Dans le grand tableau d'Horace Vernet, représentant la bataille de Wagram au château de Versailles, il est représenté face de l'empereur, blessé sur un brancard), admis, le 1er juin 1810, à la retraite d'officier général, avec le titre de baron de l'Empire et une dotation en Hanovre, Corbineau rentra en France pour aller gérer la recette générale de Rouen être accordée, n'étant pas en état de fournir le cautionnement exigé, Corbineau demanda à être autorisé à aliéner son majorat, mais l'Empereur, en refusant spontanément cette faveur, lui répondit : « Que son cautionnement était déposé avec sa jambe sur le champ de bataille de Wagram », et le ministre des Finances reçut l'ordre d'accorder le temps nécessaire, cette faveur n'ayant pas été continuée sous la Restauration française, Corbineau fut transféré, en 1814, à Châlons-sur-Marne, où il mourut ; marié en 1810, Reine-Rose de Kermarec de Traurout, (décédée en1844), dame de Kerlédé, fille de François-Claude de Kermarec, seigneur de Traurout, conseiller au Parlement de Bretagne, et de Marie-Jeanne, baronne de Campzillon, dame de Kerlédé, d'où : 

    1° Hercule-Eugène, époux d'Edemonde-Marie Hubert de Sainte-Croix, domicilié 50 boulevard Saint-Honoré à Paris en 1844 ;

    2° Adèle-Marie, hérita de Kerlédé le 27 octobre 1844, mariée le 30 juillet 1836 à Paris avec Napoléon-Marie de Nompère, comte de Champagny, (Paris 29 octobre 1806 – Broon-sur-Vilaine 31 janvier 1872), domiciliés 19 rue Royale à Paris en 1844.

     

    D'après une note adressée par maître Galibourg, adressée au journal L'Ouest éclair, publié le 20 juin 1930, le manoir aurait, à la chute de l'Empire, " servit d'asile à des Polonais, anciens combattants du Premier Empire". Malheureusement maître Galibourg ne donne pas ses sources, et ne rédigea jamais l'ouvrage qu'il projetait à propos de l'histoire de Saint-Nazaire.

     

    Famille de Nompère de Champagny

    Armes : D'azur, aux trois chevrons brisés en or, posés en pal ; au chef de gueules, semé d'étoiles d'argent.

    Famille maintenue noble d'extraction de 1588 par arrêt du Conseil du 12 septembre 1670 (A.N., E 1760).

     

    I° Napoléon-Marie de Nompère, comte de Champagny, (Paris 29 octobre 1806 – Broon-sur-Vilaine 31 janvier 1872), filleul de l'Empereur, 10e enfant du duc de Cadore ; auteur de divers ouvrages et opuscules sur la législation et l'agriculture, député du Morbihan de 1852 à 1870, vice-président du Conseil général du Morbihan en 1867, chevalier de la Légion d'Honneur en 1861 ; marié le 30 juillet 1836 à Paris avec Adèle-Marie Corbineau, fille de Marie-Louis-Hercule-Hubert baron Corbineau, et de Reine-Rose de Kermarec de Traurout, héritière de Kerlédé à la mort de sa mère le 27 août 1844. le couple était domicilié 19 rue Royale à Paris, quand ils vendirent la propriété chez maitre Guyon, notaire à Paris, le 2 juillet 1846 à Emile Lasson.

     

     

    Famille Lasson 

     

    I° Emile Lasson, acheta le manoir de Kerlédé le 2 juillet 1846, puis en fit dont par acte notarié réalisé chez maitre Lagarde, notaire à Saint-Nazaire le 21 décembre 1869 à Aimée-Joséphine-Julie Lasson, veuve de François Guillet.

     

    Famille Guillet 

     

    I° François Guillet, décédé avant 1869, époux d'Aimée-Joséphine-Julie Lasson, décédée en 1882, sa succession fut ouverte le 17 aout 1882 :

    1° Anne Marie Aimée née en 1862 à Saint-Nazaire, habitant 2 rue Oger à Nantes ;

    2° Gabriel-Francois-Alfred, né le 3 mars 1870 à Saint-Nazaire, habitant 16 rue du Lycée Nantes.

     

    Ceux-ci morcelèrent la propriété, les bâtiments et la tenue maraîchère situés route de Pornichet furent vendus chez maître Mauloin à Nantes le 13 décembre 1922 à Julien Blandeau et son épouse Marie Giraudin, on ignore à qui fut vendu le manoir proprement dit, celui-ci fut rasé après 1952 ; son emplacement correspond à celui du supermarché LIDL.

    La famille Blandeau agrandit la maison de la ferme qui n'avait alors que deux travées de longueur. Elle conserva la ferme jusqu'en 2001. Les propriétaires suivants furent contraints de vendre en 2011/12, une société immobilière fit une offre que ne purent purent concurrencer des particuliers. Ajout du 02/12/2014 : Les bâtiments de la ferme de Kerlédé ont été rasés en deux temps, le vendredi 05/12 et le samedi 06/12/2014.

     

     

    kerlélé,saint-nazaire

    Kerlédé dans les années 1950'.

  • La famille Galliot de Cran

    Dans notre article sur le séjour à Saint-Nazaire du prétendant Charles-Edward Stuart, nous avons mentionné la famille Galliot de Cran. Cette famille a été attachée à l'histoire de la commune durant quatre générations.

     

    L'auteur de cet article a lu beaucoup de mentions inexactes au sujet de cette famille, la première concerne la « qualité » de cette famille, pour reprendre l'expression de l'Ancien Régime, nous voulons ici parler du fait que les Galliot de Cran étaient roturiers et non nobles, même s'ils bénéficiaient de certains privilèges en raison des charges qu'ils possédaient. Ajoutons qu'il n'était pas obligatoire d'être noble sous l'Ancien Régime pour posséder une terre noble, et que le fait d'avoir une particule n'a jamais été preuve de noblesse, (au même titre que certains nobles n'en ont jamais eu). La seconde légende à laquelle nous aimerions tordre le cou, et celle de l'origine du nom « Cran », celui-ci vient d'une métairie, constituée en fief, située au quartier de l'Immaculée à Saint-Nazaire, et non un manoir de la commune de Saint-Dolay en Morbihan qui appartenait à la famille Thomas de Cran, qui n'avait pas de lien avec les Galliot, au demeurant, le premier Galliot arrivé à Saint-Nazaire, était « Galliot des Fresnières ». Les Galliot sont cependant originaires de la région de La Roche-Bernard, mais dans l'état actuel des recherches il nous est impossible de déterminée la paroisse exacte. 

     

    Faisons enfin mention d'un fait relevé par Henri Moret et Ferdinand Guériff dans leurs ouvrages sur l'histoire de Saint-Nazaire, celui des signatures des notables de Saint-Nazaire dans les registres paroissiaux. A chaque baptême ou mariage d'importance, les notables de la ville possédants un fief et en assumant le nom accolé à leur patronyme, signaient d'abord d'une particule, suivit du nom du fief, et enfin de leur patronymique, nous ignorons totalement l'origine et la raison exacte de cette mode, peut-être motivée par la volonté de faire oublier plus facilement leurs rotures en cas d'accession éventuelle à la noblesse ? La question reste pour l'heure sans réponse.

     

     

     

    Galliot de Cran : De gueules à une galiotte d'or. 

     

    I° Jérôme (ou Hierosme) Galliot, sieur des Fresnières, mort à Saint-Nazaire en 1711, inhumé dans la chapelle du Rosaire de l'église de Saint-Nazaire (c'était la chapelle des vicomtes), procureur fiscal de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein avant 1670, fut mandataire de Marie Beliotte pour la réformation du domaine de Guérande en 1680 ; il avait acquis de la famille de La Haye du Sable une importante demeure dans la Grand-rue du bourg de Saint-Nazaire sur laquelle l'écu des La Haye figurait encore au 20ème siècle ; époux de : 1° Renée Labour ; 2° Renée des Grées (ou Desgrées) d'où :

    du premier lit :

    1° Claude, né à Saint-Nazaire en 1671 ;

    2° Olivier, né en 1673 ;

    du second lit :

    3° Perrine, née en 1682 ;

    4° Sébastien, né en 1684 ;

    5° Jeanne, dame des Fresnières, née en 1685, mariée le 26 novembre 1707 avec Jean-Vincent Diguet, sieur du Bot, (1683 - inhumé le 10 décembre 1721 en a chapelle du Rosaire), sénéchal seul juge de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein, né à Vannes, paroisse Saint-Pierre, fils de Vincent Diguet, et de Jeanne Lesbouez ;

    6° François, né en 1686 ;

    7° René, qui suit.

     

    II° René Galliot, sieur de Cran, (métairie sise à Saint-Nazaire), (Saint-Nazaire 1693 – Saint-Nazaire 8 février 1772), avocat à la cour, sénéchal de Saint-Nazaire et de Marcein à la suite de son beau-frère en 1722, subdélégué de l'Intendance à Saint-Nazaire de 1722 à 1772, élu marguillier à l'unanimité en 1736, membre de la confrérie Saint-Nicolas de Guérande en 1737, correspondant de la Commission intermédiaire des Etats de Bretagne en 1755 ; au début de l'été 1745 il logea un temps chez lui le prince Charles-Edward Stuart, (dit Bonni prince Charlie), qui organisait avec les familles irlandaises de Nantes un débarquement dans le but de le placer sur le trône d'Ecosse et d'Angleterre (voyez l'article sur les Walsh), les dames de Saint-Nazaire brodèrent pour le prince une courtepointes à ses armes, qu'il laissa à son hôte, (encore en possession de ses descendant en 1850 d'après la légende locale). Le 20 novembre 1756 il fait fonction de commissaire aux classes alors que se déroule au large la bataille des cardinaux, avec ses hommes ils sauvèrent à bord d'une embarcation quelques marins français du navire Le Juste, il rédigea un rapport sur ces faits le 4 décembre, remis au rapporteur Millain, aujourd'hui conservé aux archives de la Marine. Marié à Férel (56) le 9 octobre 1724 Geneviève Durand, fille de feu Guillaume Durand, alloué et lieutenant du marquis d'Assérac, et offrit à l'église de Ferel un tabernacle posé et béni le 15 novembre 1739 ; d'où :

    1° Joseph-Marie né en 1726 ;

    2° François-René, né en 1727 ;

    3° François-Pierre, qui suit ;

    4° Michel-Thomas.

     

    III° François-Pierre Galliot, sieur de Cran, (Saint-Nazaire en 1736 – La Roche-Bernard 30 décembre 1796), il fut seigneur de La Tréballe à Saint-Nazaire (par acquisition en 1783 auprès de Louis Lorieux, sieur de La Mainguisserye, il revendit la propriété à Ambroise Lorieux, cousin et beau-frère du précédent, en 1793) ; avocat à la cour, marguillier de Saint-Nazaire en 1770, vendit en 1772 la charge de sénéchal de son père à Etienne Chaillon ; il fut en 1789 l'un des plus importants contribuables de La Roche-Bernard ; durant la Révolution il acheta des terres du Prieuré que sa famille avaient en métayage depuis le 18ème siècle, éparpillés sur la commune ; marié le 4 septembre 1787 à Josselin (56) avec Marie-Josèphe-Yvonne Martin Daumond, fille de Gilbert-Anne-Marie Martin Daumont, avocat au Parlement, lieutenant particulier des Eaux, Bois et Forêts du comté de Penhouet (56), alors ancien maire de Josselin et ancien commissaire des Etats de Bretagne, et de Marie-Louise (Le) Prieur, dame de Trégadoret, d'où :

    1° un enfant né en 1786 au Férel, mort la même année ;

    2° François-Louis-Marie, (La Roche-Bernard 3 juin 1790 – La Roche-Bernard 1858) ; 

    3° Joseph-Marie-François, (Josselin le 31 juillet 1788 – La Roche-Bernard 1860).

     

     

    Tous deux moururent célibataires en possession d'une importante fortune provenant de la plus-value de la vente de leurs terrains qui se situaient entre la rue de Toute-Aide et l'Avenue de la République, (d'où le nom de passage de Cran près du marché couvert), ces terrains étaient ceux qui constituaient le domaine du Bois-Savary, acquis auprès du marquis de Sesmaisons en 1804. L'ancien hôpital de Saint-Nazaire, détruit durant les bombardements, avait été construit sur l'un de leurs terrains, (vendu à la ville un prix inférieur au marché cependant).

     


    galliot de cran,saint-nazaire,boussineauLa maison des Galliot de Cran, dite maison du Prétendant, avait été acquise de la famille de La Haye du Sable, dont l'écu figurait su la façade entre les deux portes-fenêtres sur premier étage, se situait dans la Grand-Rue de Saint-Nazaire, (N°42), dans le bourg historique. Construite sur en plan carré, caves éclairées par un grand soupirail en arc côté rue, au rez-de-chaussée surélevé, la façade de cette maison était large de deux travées, un perron de cinq marches pour accéder au rez-de-chaussée, le premier étage, « l'étage noble », était doté d'un balcon à balustrade de fer forgé, faisant toute la largeur du bâtiment, appuyé sur trois corbeaux sculptés. Le second étage sous un haut comble, était éclairé coté rue par deux lucarnes encadrées finissant en pointe. Dans les premières années du Second Empire, elle fut plusieurs fois louée à l'administration municipale, servant de caserne de gendarmerie à titre provisoire en 1850, puis d'école par décret municipal le 9 février 1851. A la mort du denier des Galliot de Cran, la maison fut vendu Athanase-Louis-Charles de Boussineau, (né à Saint-Etienne-de-Mont-Luc le 31 mars 1824), issu d'une famille nantaise anoblie par élection à l'échevinage de cette ville en 1668. Ses fils en héritèrent, et finirent par la vendre de force à l'Etat qui entreprenait le creusement de la nouvelle entrée du port. 

     
    Détail d'un dessin de Paul Bellaudeau, (Arch. Municipales)
  • Un noble nazairien devenu facteur

    Comme nous l'avons mentionné dans l'article portant sur l'histoire de la maison noble du Sable, une légende locale rapportée par F. Guériff veut que le dernier membre de la famille de La Haye du Sable termina douanier ou facteur à Saint-Nazaire. Nous l'avons expliqué, on trouve effectivement un Honoré Delahaye, facteur des postes à Saint-Nazaire en 1843, né vers 1805, qui laissa une descendance dans cette ville, mais rien ne prouve une filiation commune avec les nobles de La Haye du Sable, le nom de La Haye, ou Delahaye est très commun, on le trouve dans toutes les provinces de France et de Belgique, il y avait d'ailleurs à Saint-Nazaire une seconde famille noble du même nom, avec laquelle elles n'avaient aucun lien. Au-delà de cette homonymie, cette légende a été entretenue par le fait qu'il existait un Saint-Nazaire une famille noble pauvre que la Révolution, réduisit à l'état de simple cultivateur, il s'agit de la branche nazairienne de la famille du Bouays de Couesbouc, dont nous allons relater ici une partie de l'histoire.

     

     

    du bouays de couesbouc,de la haye du sable,facteur,douanierLa famille du Bouays de Couesbouc est une famille guérandaise noble d'ancienne extraction maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 5 février 1669, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), toujours existante, elle porte pour armoiries : De sable à la fasce d'argent bordée de gueules. Cette famille s'illustra durant la guerre de succession de Bretagne avec un membre qui participa au combat des Trente le 26 mars 1351, mais aussi avec deux chouans, Alexis Louis Gordien du Bouays, comte de Couësbouc, et son fils René-Benjamin.

     

    L'une de ses branches de cette illustre famille s'établit à Saint-Nazaire à la suite d'un mariage au milieu du 18e siècle.

     

     

    I° Marie-René-Jacques du Bouays de Couesbouc, écuyer, époux de Marie-Josèphe de Kerpoisson, morte le 8 nivôse an II (28 décembre 1793) à La Ville-es-Liron à Saint-Nazaire, d'où :

     

    II° Joachim-Joseph du Bouays de Couesbouc, écuyer, lieutenant des gardes-côtes avant la Révolution, inscrit le 3 août 1790 sur les contrôles de la Garde nationale de Saint-Nazaire, se déclara marin dans l'acte de décès de sa mère, père de :

     

    III° François-Marie du Bouays de Couesbouc, était simple cultivateur à Kerveloche à Saint-Lyphard en 1834, devint facteur des postes à Guérande en 1849, époux de Jeanne Le Gall, d'où :

    1° Pierre, qui suit ;

    2° François, établi pharmacien à La Chataigneraye en Vendée

    3° un autre fils pharmacien à Paris.

     

    IV° Pierre du Bouays,(Saint-Lyphard le 16 octobre 1831 – La Chataigneraye 2 mars 1861), reçu docteur en médecine à Montpellier le 2 mars 1861, maire de Guérande en 1876, époux d'Emilie Grimaud, d'où :

    1° Gaétan ;

    2° Geoffroy.

     

    C'est donc François-Marie du Bouays de Couesbouc, devenu facteur sous le Second Empire, qui est à l'origine de confusion et de légende autour de la famille de La Haye du Sable.

  • Les Walsh de Saint-Nazaire et du Croisic

    Famille hibernoise jacobite, les Walsh s'établirent en plusieurs branches en France, l'une d'elles fut reconnue comme noble, d'autres restèrent bourgeoises, mais se réclamaient d'une ascendance commune, usant des mêmes armoiries. Ces familles se comportaient entre elles comme cousines, et entretenaient des relations régulières. Si la branche nantaise, illustrée par Antoine Walsh, armateur, qui porta son concours à l'expédition du prince Charles-Edward est largement connue, les branches de Saint-Nazaire et du Croisic sont souvent ignorées. Ce pendant, les cousins Walsh de ces deux villes participèrent au séjour et à l'embarquement du prince depuis Saint-Nazaire au début de l'été 1745.

     

    Familles de Saint-Nazaire et du Croisic, inscrites régulièrement dans les actes sous les orthographes O' Walsh, Howalche, Houalche, Walche, mais ses membres ont toujours toujours signé Walsh.

     

    Branche de Saint-Nazaire

     

    I° Thomas Walsh, reconnu bourgeois de Saint-Nazaire, né à Waterford en Irlande en 1630, inhumé dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire le 15 décembre 1673, époux de Macée de Montluc, (née vers 1632, inhumée dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire le 29 novembre 1710),  veuve de Walter Archbold, marchand irlandais établi à Saint-Nazaire, (voir article à ce nom), d'où :

    1° André Walsh, (Saint-Nazaire 19 mars 1666 – 17 janvier 1722 Saint-Nazaire), avocat à la cour, sénéchal de La Motte-Alleman, marié le 24 janvier 1696 à Saint-Nazaire avec Renée Jan, (veuve), d'où :

    a° Renée, (Saint-Nazaire 24 janvier 1697 – Saint-Nazaire 24 juillet 1782), mariée le 17 novembre 1722 à Saint-Nazaire avec René Guisnel sieur de L'Espinay, capitaine des garde-côtes à Saint-Nazaire ;

    b° Marie, (Saint-Nazaire 25 novembre 1697 - Saint-Nazaire 27 novembre 1697).

    2° Claude-Urbane (1), née le 4 août 1667, mariée le 26 juin 1691 à Saint-Nazaire avec Pierre Mahé, sieur de Richardays (elle eut pour parrain Jean-Urbain de Carné, vicomte de Saint-Nazaire) ;

    3° Jeanne, baptisée à Saint-Nazaire le 19 septembre 1669, épouse de Mathurin Hervé ;

    4° Renée (2), (Saint-Nazaire 28 juillet 1671 – 24 avril 1748 Cordemais), marié à Saint-Nazaire le 6 septembre 1701 à Charles Viollet du Breil, (Cordemais 29 décembre 1676 – 21 décembre 1709 Cordemais), sieur du Breuil et seigneur de Cordemais, notaire et procureur Fiscal, fils de Pierre Viollet, marchand, et de Julienne du Coëdi ; c'est elle qui persuada le sénéchal de Saint-Nazaire de loger le prince Charles-Edward chez lui ;

    5° Nicolas, qui suit.

    II° Nicolas Walsh, (Saint-Nazaire 3 mai 1674 – 14 février 1720 Saint-Nazaire), capitaine de vaisseau, maître pilote, marié le 30 avril 1700 à Jeanne Beccard, fille de Pierre Beccard et de Catherine Clavé, d'où :

    1° Jan, (Saint-Nazaire 15 avril 1701 – 27 avril 1701 Saint-Nazaire) ;

    2° André, né le 9 novembre 1703 à Saint-Nazaire, baptisé le même jour ;

    3° Janne, née le 15 octobre 1704, mariée à Saint-Nazaire le 27 août 1722 avec Louis Maris, sieur du Clos ;

    4° Catherine, (Saint-Nazaire 27 octobre 1705 – Saint-Nazaire 12 janvier 1714 en la maison noble du Sable) ;

    5° Jean-Mathieu (3), né le 3 juin 1707 à Saint-Nazaire ;

    6° Nicolas, (Saint-Nazaire 3 juin 1708 – 21 novembre 1709 Saint-Nazaire), inhumé dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire ;

    7° Renée, née le 7 décembre 1709 à Saint-Nazaire ;

    8° Marie, (Saint-Nazaire 27 mars 1711 – 18 février 1712 Saint-Nazaire) ;

    9° Nicolas, (Saint-Nazaire 26 décembre 1712 – 22 mars 1715 Saint-Nazaire) ;

    10 André-Joseph, (Saint-Nazaire 9 décembre 1714 – 15 décembre 1714 Saint-Nazaire) :

    11° Marie-Anne, (Saint-Nazaire 16 octobre 1716 – 10 novembre 1716 Saint-Nazaire) ;

    12° Olive, (Saint-Nazaire 16 octobre 1716 - 25 février 1718 Saint-Nazaire).

     

     

    (1) Parrain : Jean-Urbain comte de Carné, vicomte de Saint-Nazaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi et maître d'hôtel héréditaire en Bretagne.
    (2) Parrain : Hierosme Galliot, sieur des Fresnières, procureur fiscal de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein.
    (3) Marraine : Jeanne Marie Galliot, fille de Hierosme Galliot.

     

     

    Branche du Croisic

     

    I° Augustin Walsh, (vers 1680 - 20 février 1730 Le Croisic), marié : avec Vincente Adely ; 2° le 9 juillet 1715 au Croisic avec Jeanne Balanet, fille de Jean Balanet et de François Pasent ; d'où :

    Du premier lit :

    1° Joseph, (Le Croisic 22 juin 1714 - 17 août 1724 Le Croisic) ;

    2° Vincente, (Le Croisic 22 juin 1714 - ??) ;

    du second lit :

    3° Marie Jeanne , née au Croisic le 25 août 1715, mariée le e 15 mai 1742 au Croisic avec Mathieu Cavaro ;

    4° Françoise, (le Croisic 13 juillet 1716 – 8 août 1716 Escoublac) ;

    5° Augustin, (Le Croisic 18 aout 1717 – 14 décembre 1724) ;

    6° Marie-Anne, (Le Croisic 21 septembre 1718 – 26 février 1721 Le Croisic) ;

    7° Julienne, (Le Croisic 25 novembre 1719 - 29 juillet 1720 Escoublac) ;

    8° Jeanne , (Le Croisic 25 février 1721 - 22 juin 1751 Le Croisic), épouse de François Le Ray ;

    9° Joseph-François, né au Croisic le 31 juillet 1724 ;

    10° Marie-Françoise, (Le Croisic 1er octobre 1725 – 23 mai 1736 Le Croisic) ;

    11° Marguerite-Luce, (Le Croisic 13 décembre 1726 - 29 février 1780 Le Croisic) ;

    12° Julienne, (Le Croisic 31 octobre 1728 - 6 mai 1793 Le Croisic), mariée le 14 novembre 1763 au Croisic avec Yves Durand ;

    13° Augustin, né au Croisic le 7 avril 1730.

     

     

    4092337702.jpgWalsh : D'argent au chevron de gueules, accompagné de trois fers de dard de sable.

     

  • la Villa Nelly

    La Villa Nelly est un lieu qui se rattache affectivement à nombre de familles nazairiennes. Plusieurs d'entre nous y ont déjà loué une salle (pourtant vilaines) dans l'un des batîments annexes, pour s'y réunir à l'occasion d'un mariage ou d'un baptême. Aujourd'hui propriété de l'évêché de Nantes qui songe régulièrement à s'en séparer à chaque problème de trésorerie, le domaine, situé entre le feu fixe de Porcé et la Tour du Commerce, est connu des Nazairiens, mais personne n'en sait l'histoire, l'évêché ne m'ayant jamais répondu, c'est tout à fait par hasard que j'ai trouvé son histoire, grâce à d'anciens annuaires mondains, et la généalogie de la famille Juchault qui fut le commentaire de la villa, simple maison de week-end ,qu'habite aujourd'hui le gardien du lieu.

     

    Villa Nelly.jpg

     

     

    Je porte ici à la connaissance du lecteur, la copie d'une photographie prise en 1865 de la villa, (Fonds et Collections Odoevsky Maslov). C'est à ma connaissance la seule représentation ancienne qui existe.

     

     

    La Villa Nelly fut construite à l’emplacement de la vigne du Clos du Plessis, un ancien fief attaché à la seigneurie du Plessis-Giffard, à la demande d'Amédée Juchault, baron des Jamonières, dans les années 1850-1855, période à laquelle le quartier dit de Porcé fut peu à peu transformé en lieu estival. La propriété est restée dans sa descendance jusqu'au légue fait à l'évêché de Nantes. Le nom de la villa était celui de sa fille aînée, à qui il destinait la propriété. Outre la villa, il y a avait une fermette qui assurait une exploitation de 6 ha de terrains.

     

     

    Famille Juchault des Jamonières

     

    Sans titre-2.jpgd'azur, à la fasce d'or, accompagnée de trois coquilles d'argent.

     

    Famille anoblie par une charge à la Chambre des Comptes de Nantes en 1583, maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 7 novembre 1669. (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505) 

     

     

     

    I° Amédée Juchault, baron des Jamonières, (né à Nantes, le 2 pluviôse an XI / 21 janv. 1803 -  décédé  le 29 octobre 1881 ; époux d'Augustine-Aimée de La Borde, (12 juin 1811 -  31 décembre 1878), d'où :

    1° Augustine-Nelly, (1834-1862), mariée par contrat du 12 mai 1857 avec Alfred Bascher de Souché, capitaine adjudant-major au 3e dragons, dont Maurice Bascher de Souché, mort jeune.

    2° A.-Arthur, (6 juin 1835 - 9 mars 1836) ;

    3° Arthur-Antonin Juchault, baron des Jamonières, né à Nantes, le 22 octobre 1837,  marié le 6 septembre 1870, Anna Siffait, née à Clisson, le 17 avril 1846, fille d'Albert Oswald Siffait, (héritier et commanditaire des Folies Siffait à Clisson), et de Rosalie-Marie-Anne Lorette de la Refoulais, d'où postérité ;

    4° Louise, mariée en 1870 avec Jules Pellu du Champ-Renou.

     

    Famille Pellu du Champ-Renou

     

    D'azur à deux étoiles d'or en chef et un croissant du même en pointe.Sans titre-1.jpg

     

     Famille de la bourgeoisie nantaise. 

     

     

     

     

     I° Jules Pellu du Champ-Renou , (ou Champrenou), marié en 1870 à Louise Juchault des Jamonières, fille d'Amédée Juchault, baron  des Jamonières, et d'Augustine-Aimée de La Borde, d'où :

    1° Yvonne, épouse d'André Bénier ;

    2° Charlotte, née en 1873, épouse de Frédéric-Marie-Charles de La Laurencie, lieutenant de vaisseau. 

     

    Famille Bénier 

     

    I° André Bénier époux d'Yvonne du Champ-Renou, héritière de la villa Nelly, d'où : 

    1° Edith, (Nantes 10 octobre 1899 -  23 novembre 1987 Parpeçay (36)), marié le 28 novembre 1931 à Singapour à  Alain-Gaétan-Marie-Lunaire d'Augustin de Bourguisson, (Saint Lunaire (35) le 15 juin 1906  - Parpeçay (36) le 2 février 1995), d'où postérité.

     

    Madame Yvonne Bénier loua la Villa Nelly en 1937 à l’Union Familiale de Trignac, qui y fit un centre aéré pour la jeunesse catholique. Après guerre l'évêché de Nantes en devient propriétaire. Il la possède encore en 2012.

     

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    1954

     

     

    Note ajoutée le 01/09/2014 : Je vous invite à lire de beaux souvenirs d'enfance de Michel C. Mahé à la villa Nelly sur son blog : http://michelcmahe.com/category/la-villa-nelly/ 

  • Bonnie Prince Charlie ou The Young Pretender

    Tous les Nazairiens ont un jour entendu parler d’un prince qui serait parti de Saint-Nazaire dans le but de reconquérir son trône en Angleterre. Nous allons ici vous en raconter l’histoire exacte :

     

    422_001.jpg

    Le prince Charles-Edward - Louis - Philippe - Casimir Stuart est né le 31 décembre 1720 à Rome. Son père le prince James Francis Edward Stuart de Galles, (dit le vieux chevalier), et son grand-père le roi James II, éphémère souverain d'Angleterre, d'Irlande, et d'Ecosse, qui avait eu la mauvaise idée de se convertir au catholicisme, alors que son trône était anglican… Le père Charles-Edward n’ayant pas voulu abjurer le catholicisme, celui-ci fut exilé aussi, et le trône transmis à sa sœur Mary, de confession anglicane, épouse du prince William d’Orange, stadtholder de Holland, qui régnèrent sous les noms de Mary II et William III.

     

    Représentation idéalisée du jeune comte de Chambord dans la tenue du prince Charles Stuart, dessin photographié par Constant Peigné, Nantes, 19e siècle, coll. L.O.M.

     

     

    Charles-Edward avait espéré intégrer en 1743 l’armée de Louis XV. La duchesse de Châteauroux, qui s'intéressait à la cause jacobite, avait interféré en sa faveur auprès du roi de France, qui l'autorisa à venir à Paris s'entendre avec ses partisans, et lui promit son concours pour une expédition en Angleterre. Le jeune prince, dont les déplacements hors des états du Pape pouvaient à tout moment déclencher une guerre avec l’Angleterre, s’enfuit de Rome le 9 janvier 1744, sous prétexte d'une partie de chasse. Aidé par des complices qui financèrent son expédition et le logèrent. Ayant pris le pseudonyme de chevalier de Douglas, il s’embarqua à Gênes sur une felouque espagnole à destination d’Antibes, il atteignit Paris le 20 janvier, et prit immédiatement la route de Dunkerque, où la flotte française appareillait dans le but d’affronter l'amiral John Norris, une tentative de combat eut lieu devant Dunqueness, lorsqu'une tempête dispersa les belligérants. Toujours sous le nom de chevalier de Douglas, il rejoignit le maréchal de Saxe à Gravelines le 15 mars. Le maréchal avait charge de l’occuper en lui faisant préparer une expédition qui fut annulée… Le prince espéra rencontrer le roi, mais se trouva en résidence à une lieue de Paris, ignoré de tous, et du Roi qui avait refusé de le recevoir, vexé qu’un jeune homme impétueux ait voulu lui forcer la main… Charles-Edward s’en plaignit à son père, bien impuissant devant la situation. Séjournant tantôt chez le duc de Fitz-James, puis chez le duc de Bouillon au château de Navarre près d'Évreux, Charles-Edward s’endetta à hauteur de 60.000 francs auprès du banquier Waters de Paris pour financer ses projets d’expédition. Ce fut finalement Antoine Walsh, armateur à Nantes, qui lui prêtât son concours avec l’aide des exilés jacobites en l'Estuaire. Antoine Walsh affréta L’Elisabeth, vieux navire de 67 canons, commandé par le marquis d'O, et la Du Teille, (orthographiée dans les sources anglaise sous la forme " La Doutelle"), petite frégate de 20 canons, commandée par Antoine Walsh lui-même.

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    Le prince par le peintre William Mosman.

     

    C’est ainsi qu’à la fin de juin 1745 le prince Charles-Edward arriva à Saint-Nazaire, grâce à l’entremise d’Antoine Walsh, et de sa cousine Renée Walsh, épouse de Charles Viollet du Breil, seigneur de Cordemais, procureur fiscal, et fille de feu André Walsh, en son temps sénéchal de La Motte-Allemand. Forte des relations de sa cousine et de son époux dans le pays, Antoine Walsh persuada René Galliot de Cran, sénéchal de Saint-Nazaire, d’héberger le prince en sa demeure de la Grand-rue du bourg de Saint-Nazaire.

     

    On ne sait pas exactement la date d’arrivée du prince, mais après avoir séjourné longuement à Nantes où il changeait perpétuellement de lieu de résidence dans l'espoir de ne pas y être reconnu, sa présence est attestée à Saint-Nazaire de façon certaine chez René Galliot, sieur de Cran, sénéchal de Saint-Nazaire et de Marcein, une semaine avant son embarquement pour la Grande-Bretagne. Durant son séjour, il reçut les hommages de la noblesse locale, et les dames de la paroisse, ravie d’une présence royale, et de la beauté de l’homme de 25ans, confectionnèrent pour lui une courtepointe, en soie bleue, brodée en son centre des armes de Bretagne et d'Ecosse, qu'il laissa à son hôte[1]. Le temps nécessaire pour la réalisation de cette courtepointe laisse à songer qu'il était déjà sur le territoire de la paroisse depuis plus d'une semaine, ce que semble confirmer la tradition locale, qui le dit avoir été logé par les La Haye du Sable, au manoir du Sable. 

     

    Son départ de Saint-Nazaire se fit le 2 juillet 1745, à 19h, comme nous l'apprend la lettre qu'il adressa à son père :

     

    " St. Nazaire, at the Mouth of the Loire, "July 2, 1745.

    Sir,

    The contrary winds that have been blowing hitherto, have deferred my embarking, which will be this afternoon at seven, for to go to the rendezvous of the man-of-war, of sixty-seven guns, and seven hundred men aboard; as also a company of sixty volunteers, all gentlemen, whom I shall probably get to land with me, I mean to stay; which, though few, will make a show, they having a pretty uniform. The number of arms are just as I mentioned in my last of the 12th, that goes with this, except the augmentation I was in hopes of is of a hundred or two less than I expected, which is of no odds. I keep this open, and do not send it till I am fairly set out from Belleisle—id est the rendezvous—so that I may add a note to it, if being sea-sick does not hinder; if it does, Sir Thomas will supply in mentioning what more may occur. It is a mortification to me to want so many of your packets, which are lying at Paris, because of the daily expectation of parting. We have nothing to do now but to hope in the Almighty favouring us and recompensing our troubles; which, as you may see by the nature of the thing, were but small. I hope in God my next will bring comfortable news. In the mean time, I remain, laying myself at your Majesty's feet, most humbly asking your blessing,

     

    Your most dutiful Son, Charles P. "

     

    Le 2 juillet 1745, à 19h, donc, Charles-Edward s'embarque à Saint-Nazaire sur un bateau de pêche pour rejoindre la Du Teille, une frégate armée de dix-huit canons, financés par ses soutiens nantais, que lui loua l'armateur Walsh, et dont F.-C. Meuret, dans ses " Annales de Nantes ", publiées en 1830, nous dit qu'il la louait lui-même à la couronne de France. La Du Teille mouilla sous à Belle-Isle . Là-bas le Prince attendit L’Elisabeth, navire armé de soixante-six canons, lui aussi loué par Walsh, qui le tenait comme la Du Teille, de la Couronne de France. L'Elisabeth était commandée par le corsaire dunkerquois Pierre Dehaut, accompagné de son frère Charles, deuxième lieutenant, et de Pierre-Jean Bart, neveu du corsaire Jean Bart. (Pierre mourut, parait-il, avec son frère, dès les premiers engagements avec le HMS Lion du capitaine Percy Brett, coupé en deux par un boulet anglais le 9 juillet 1745.)

     

    De Belle-Ile il adressa le 12 juillet une lettre à monsieur Edgar, le secrétaire de son père, commencée à Saint-Nazaire :

     

    " St. Nazaire, July 2, 1745.

    This being the last note I shall write this side of the seas, I would not fail to give you adieu in it, making my compliments to Lord Dunbar, and to as many of my friends as you shall think convenient and proper. I enclose herewith letters for the king and duke. I hope in God we shall soon meet, which I am resolved shall not be but at home.

    In the mean time, I remain, &c.

    Charles P.

     P.S. —Belle Isle, de la Rode, the 12th July. — After having waited a week here, not without a little anxiety, we have at last got the escort I expected, which is just now arrived; id est, a ship of sixty-eight guns, and seven hundred men aboard. I am, thank God, in perfect good health, but have been a little sea-sick, and expect to be more so ; but it does not keep me much a-bed, for I find the more I struggle against it the better. "

     

     

    La Du Teille et L’Elisabeth appareillèrent le 12 (certains historiens disent le 14). Après une canonnade acharnée contre le Lion, un navire anglais de 58 canons, L’Elisabeth dut rentrer à Brest. Le prince continua sa route abord de la Du Teille et parvient à jeter l'ancre entre les îles de South-Uist et d’Eriska. Il finit par atteindre les côtes écossaises à Borodale, où les Highland clans lui apportèrent leur soutien. A la tête d’une armée au nombre variant de 3.000 à 6.000 hommes, il prit Édimbourg et Carliste, mais ses victoires prirent fin à la bataille de Culloden le 16 avril 1746. Contraint de fuir et de se cacher à travers l’Ecosse, le jeune prétendant regagna la France en septembre. Il y résida jusqu’au traité d’Aix-La-Chapelle, où, la France ayant besoin de l’Angleterre, il fut convenu que l’encombrant Stuart fut expulsé du royaume. Charles-Edward fit une dépression, et devint alcoolique, il ne se remit jamais de l’échec de son rêve de devenir roi. Cependant en 1759, le duc de Choiseul, alors ministre des affaires étrangères, le fit venir à Paris afin de lui présenter son plan de l’invasion de l’Angleterre, et la promesse de lui donner un trône s’il appuyait l’action de la France. Le prince fit mauvaise impression au ministre, il fut perçu comme un rêveur, inconscient des réalités. La bataille des Cardinaux mit fin au projet d’invasion[2]. Son père décéda en 1766, il avait été reconnu par le Papa comme roi, mais le Saint-Siège ne voulut pas en faire de même avec lui. Charles-Edward, qui avait une maitresse et une fille illégitime, décida de se marier en 1772 la princesse Louise de Stolberg-Gedern, le couple s’établit alors à Florence, sous le titre de comte et comtesse d’Albany (en référence au duché écossais d’Albany, attribuée au prince héritier d’Ecosse). Il n’arriva jamais à s’entendre avec son épouse qui avait pour amant le comte Vittorio Alfieri, célèbre poète, le couple se sépara en 1780, après qu’il eut tenté d’obliger par la force son épouse au devoir conjugal, on sait d‘ailleurs que dans des crises d‘ébriété il avait battu plusieurs fois sa maîtresse. Il retourna alors à Rome où il décéda d’une rupture d’anévrisme le 31 janvier 1788, non sans avoir auparavant légitimé sa fille Charlotte, née en 1753 de sa liaison avec Clementina Walkinshaw. Fort mauvais père, il l’avait fait enfermer presque toute son existence dans un couvent, la cachant et lui refusant le droit de se marier, ce qui ne n’empêcha pas Charlotte de devenir la maîtresse de Ferdinand de Rohan, archevêque de Bordeaux à qui elle donna trois enfants, confiés à sa mère et cachés à leur tour[3] ! Charles-Edward attribua à sa fille le titre de duchesse d’Albany, et obtient d’elle qu’elle resta avec lui, à le soigner jusqu’à sa mort, ce qu’elle fit durant les vingt-deux derniers mois de l’existence du prétendant.

     

     

     

    [1] La légende veut que la courtepointe fût encore en possession de la famille Galliot de Cran en 1850. Cependant, les deux derniers représentants de cette famille décédèrent en 1858 et 1860, sans postérité. L’auteur de cet article a exécuté des recherches au sujet de cette courtepointe à la demande d’une association perpétuant le souvenir de Bonnie Prince Charlie, elle semble avoir été perdue.

    [2] Du nom du plateau rocheux qui se trouve sur le lieu de la bataille. Il faut ici signaler que René Galliot de Cran, qui avait logé le prince, fit le, 20 novembre 1756, fonction de commissaire aux classes alors que se déroule au large la bataille des cardinaux. Avec ses hommes il se sauve à bord d'une embarcation quelques marins français du navire « Le Juste », il rédigea un rapport sur ces faits le 4 décembre suivant, au rapporteur Millain, document aujourd'hui conservé aux archives de la Marine.

    [3] A ce sujet, consultez les travaux de l’historien George Sherburn qui retraça le devenir des enfants de Charlotte.