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  • Les Nazairiens, les murailles de Guerande, et ce qui en découla, première partie

    1454, Pierre II affranchit les Nazairiens de la contribution aux réparations des murailles de Guérande

     

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    Sceau de Pierre II en 1454, d'après Don Morice

     

    La ville et la châtellenie de Guérande appartenaient au duc de Bretagne, et étaient le siège de son autorité dans la presqu'île. Cette châtellenie s'étendait sur huit paroisses, Guérande, Le Croisic, Batz, Escoublac, Saint-Lyphard, Saint-Molf, Mesquer et Piriac (1), ces paroisses étaient mises à contribution pour l'entretien des murailles, le curage des fossés de la ville. Les Guérandais espérèrent ajouter à la liste des contribuables les Nazairiens, mais ceux-ci firent valoir qu'ils avaient à entretenir leurs propres fortifications, assurer la surveillance et la défense de leurs côtes et l'estuaire, entretenir pour ce faire six archers, et qu'en cas d'attaque ils n'avaient pas à trouver refuge à Guérande. Faisant appel au duc, ou plus exactement à son épouse, Françoise d'Amboise, dont nous reparlerons, les Nazairiens obtinrent gain de cause, et le duc, Pierre II (2), les affranchit alors de la contribution aux réparations des murailles de Guérande par charte du 28 novembre 1454. Le document, un parchemin en lettre gothique, était conservé dans les archives de la paroisse, puis dans celles de la municipalité, il fut détruit durant les bombardements, cependant, le texte fut étudier et retranscrit dans son intégralité (3) par René de Kerviller :

     

    PIERRE, par la grâce de Dieu, duc de Bretaigne. comte de Montfort et de Richemont, à nos sénéchaulx. alloez, prévosts et procureurs de Nantes, noz capitaines, sénéchal, alloé et procureur de Guérande, receveur et miseur de deniers ordonnez à la réparation dudit lieu et à chacun de vous, salut. 

    Reçu avons la supplication et humble requeste à nous faite de la part de nos pauvres hommes et subjez les habitant de la paroisse de Sainct-Nezere, exposans que néantmoins qu'ils ne soient aucunement subgez à la garde et réparation de notre dite ville de Guérande, et que es temps de guerre ne aultrement ils n'ayent jamais eu recueil ne eu refuge à icelle, combien que par aucun temps, pour les éminents périls de guerre qui estoient pour lors pour la urgente nécessité de réparation qui ettoit à faire, par notre ordonnance et commandement, ils a voient contribuez à la dite reparation et avoient obtenu de nos prédécesseurs lettre de non prejudice et de non l'attribuez à conséquence ne continuation sur eulx. et mesmes que par nos ordonnances les dits suppliant fort souventes fois le guey à costé de la mer pour garder la descente des Angloys nos anciens ennemis, et aussi que pour résister à leurs invasions, par nosdites ordonnances nosdits supplians ont la charge de mettre en apareill d'armes six archers en ladite paroisse, et d'abondant sont contrains à eulx mettre en apareill d'armes pour résister à nosdits anciens ennemis ; de présent, vous, nosdits cappitaines, receveurs et miseurs des deniers ordonnez à la réparation de notre dite ville, voules et efforcez les contraindre et compeller à payer soubz umbre et couleur de la réparation d'icelle, le nombre de quarante livres monnayé et par chacun an, quelles choses leurs sont de grant charge, préjudice et domaige, et que obetant les charges et chacunes des susdites mieulx leur vauldroit laisser ladite paroisse et t'en aller ailleurs vivre, que démonter subgez et contributifs à ladite rèparationt 

     

    nous supplians sur ce leur pourveoir de convenable remède, très humblement le requérant. 

    Pour ce est-il que Nous, lesdites choses considérées, ne voulant contraindre nosdits subgets à la contribution perpétuelle de la réparation de notre dite ville ; considéré mesme que en temps de guerre, ils n'y ont nul refuge à eulx ne à leurs biens ne la contribution que ce temps passez ilz y ont faite leur et retirée à conséquence, ainçois les entranchir et descharger ;

    Et mesme a la requestre de notre très chère et très amée soeur et compaigne la duchesse qui de ce nous a supplié et requis, de l'avis et délibération de nostre conseil, en declerant sur ce notre intention, la décharge de notre conscience et pour autres causes à ce nous mouvant ; avons ordonnè et ordonnons par ces présentes que nosdits supplians ne paient ne ne contribuent dorénavant à ladite réparation, en aucune manière, et les enfranchissons et quittons par cesdites présentes, en deffendant et deffondons à nosdits capitaine, receveur, procureur, contrôleur et miseur, présent et avenir des deniers ordonnez à la réparation de notre dite ville dudit lieu de Guérande et à chacun en son temps de non les y contraindre ne compeller et de non aucune chose leur en demander ne faire paier au temps avenir, quelque, chose qu'ils en ayent paie ès temps passé ou que à telle cause ils aient été estaillez ou imposez. Et si aucune chose en doivent, le leur avons remis et quitté, remettons et quittons par ces présentes en pitié et en aumosne, en vous mandant et mandons, et à chacun de vous, de ceste notre présente grâce, et du contenu et effect de ces prestantes que vous facié souffrir et laissié jouir et user nosdits suppliant plainement et paisiblement, cessans touz empêchements à ce contraires. Car ainsi le voulons et nous plaist, nonobstant quelque conques lettres impétrées données ou à donner, quelles si aucunes sont, cassons et annulions et voulons estre de nul effect à ce contraires ou dérogatoires. 

    Donné en notre ville de Vannes, le 28e jour de novembre, l'an mil-quatre-cent-cinquante-quatre. Et voulions que plaine foy soit adjoustée aux vidimus d'icelles soubz scel autantique comme au présent original donné comme dessus. 

    Pierre

    Par le duc, de son commandement,

    E. de Boitiés.

     

    Cette charte déplut fortement aux Guérandais qui tentèrent dans les siècles suivants de la contester, les Nazairiens eurent alors à cœur de se faire confirmer dans leurs droits auprès des souverains successifs. Cette situation empoisonna longtemps les relations entre les deux paroisses.

     
     
     
    (1) Arthur Le Moyne de La Borderie, Essai sur la géographie féodale de la Bretagne, p.17. ; Abbé Guilotin de Corson, Les grandes seigneuries de Haute-Bretagne : Les baronnies, marquisats, comtés et vicomtés compris dans le territoire de la Loire-Inférieur, p. 172-173.
     
    (2) Pierre II dit le Simple, (1418 - 1457), duc de Bretagne de 1450 à 1457, fils de Jean V, duc de Bretagne, et de Jeanne de France. Il avait épousé en 1442 Françoise d'Amboise, dont nous parlerons dans un autre article.
     
    (3) Cette étude a été publiée d'abord dans les Mémoires de la Société archéologique de Nantes, (tirage a part. Santés. V. Forest et Grimaud. 1876, in-8.), dans la Revue de Bretagne et de Vendée, puis plus complètement dans la revue Le Courrier de Saint-Nazaire (tirage a part. Saint-Nazaire, Fr. Girard, 1870, in-18. sous le titre : Documents pour sertir à l'histoire de Saint-Nazaire, première partie) ; Document cité par Henri Moret dans Histoire de la ville de Saint-Nazaire, tome I, 1925.
  • La maison noble de Kerlédé, deuxième partie

    Par suite au mariage de Marie-Jeanne Jaquelot de La Motte avec François-Claude de Kermarec, Kerlédé passe dans la famille de Traurout.

     

    Famille de Kermarec de Traurout

    Armes : De gueules, à cinq annelets d’argent, par trois et deux ; au chef d’argent, chargé de trois roses de gueules.

    Famille maintenue noble d'ancienne extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 17 juin 1669 (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505) 

     

    I° François-Claude de Kermarec, seigneur de Traurout, puis comte de Traurout, (La Demi-Ville 13 mars 1747 – Rennes 11 juin 1825), conseiller au Parlement de Bretagne, marié : 1° le 26 juillet 1774, à Vannes avec Marie-Jeanne, baronne de Campzillon, dame de Kerlédé, (Piriac 3 septembre 1749 - Rennes 13 février 1789), fille de Louis-René Jaquelot de La Motte, vicomte de La Motte, baron de Campzillon, et de Janne Chomart des Marais ; 2° le 25 mars 1790 à Guérande avec Anne-Marie-Vincente Godet de Châtillon, (Nantes 16 novembre 1764 – Rennes 8 mai 1825), d'où :

    du premier lit :

    1° Joseph-Félicité, comte de Traurout, Piriac-sur-Mer 1776 – Rennes 8 avril 1849), avocat à la Cour d'appel de Rennes, époux de Marie-Louise de Caradeux de La Chalotais, filles de Gabriel-Jean-Raoul de Caradeux de La Chalotais, et d'Emilie-Vincente de Saint-Pern, d'où postérité ;

    2° Adélaïde-Angélique, épouse de Jean-Joseph Chomart de Kerdavy ;

    3° Reine-Rose, dite madame de Kerlédé, décédée en 1844 ; épouse de Louis-Hercule-Hubert de Corbineau, d'où postérité, (voyez ce nom)

    du second lit :

    4° Caroline, (Rennes 27 avril 1793 – Rennes 15 avril 1834), mariée à Rennes le 2 août 1824 avec Fortuné-Jean-Baptiste marquis du Plessis de Grenédan, (1790-1856) ;

    5° Eugène.

     

     

    Famille de Corbineau

    Famille anoblie sous le Premier Empire

    Armes : D'azur au senestrochère armé d'or, tenant une massue du même, et en pointe un l'ouroboros d'argent, traversé par deux épées d'or passées en sautoir.

     

    I° Jean-Charles Corbineau, inspecteur de Haras, époux de Louise-Madeleine Varlet, d'où :

    1° Jean-Baptiste-Juvénal baron Corbineau, aide de camp de l'Empereur, général de cavalerie ; 

    2° Claude-Constant-Esprit-Juvénal-Gabriel Corbineau, général ;

    3° Marie-Louis-Hercule-Hubert, qui suit.

     

    II° Marie-Louis-Hercule-Hubert baron de Corbineau, (Marchienne (59) 10 avril 1780 – Châlon-sur-Marne 5 avril 1823), engagé volontaire dans la marine à bord du corsaire Le Requin le 1er avril 1793, afin de sauver son père des persécutions révolutionnaires, après une campagne sur la corvette La Naïade, il passa dans l'armée de terre, entra comme soldat dans la légion des Francs, et devint en l'an IV sous-lieutenant dans la même compagnie franche, où son frère Constant servit peu après en qualité de chef d'escadron, on les trouve assistants aux mêmes combats, et souvent blessés en même temps, nommé en l'an VI lieutenant dans les guides du général Augereau, il fit presque toutes les campagnes des armées françaises, se signala à la bataille de Hohenlinden, après laquelle il obtint le grade d'adjudant-major, et ensuite celui de capitaine dans le 5e régiment de chasseurs, en l'an XIII, il fut nommé membre de la Légion d'honneur, et entra dans la Garde impériale, où il devint successivement adjoint à l'état-major, adjudant-major dans les chasseurs à cheval de la Garde, chef d'escadron, et major-colonel, il prit part aux batailles d'Austerlitz, d'Iéna et d'Eylau, fut atteint d'un coup de biscaïen à la cuisse droite à cette dernière bataille au moment où son frère aîné succombait, il est élevé au grade d'officier de la Légion d'honneur, le 17 novembre 1808, après s'être battu à Friedland, il se trouvait à Wagram, et marchait à la tête de son régiment à l'attaque d'une batterie, lorsqu'il eut le genou droit fracassé par un boulet, blessure qui nécessita l'amputation de la cuisse, et mit un terme à sa carrière militaire. (Dans le grand tableau d'Horace Vernet, représentant la bataille de Wagram au château de Versailles, il est représenté face de l'empereur, blessé sur un brancard), admis, le 1er juin 1810, à la retraite d'officier général, avec le titre de baron de l'Empire et une dotation en Hanovre, Corbineau rentra en France pour aller gérer la recette générale de Rouen être accordée, n'étant pas en état de fournir le cautionnement exigé, Corbineau demanda à être autorisé à aliéner son majorat, mais l'Empereur, en refusant spontanément cette faveur, lui répondit : « Que son cautionnement était déposé avec sa jambe sur le champ de bataille de Wagram », et le ministre des Finances reçut l'ordre d'accorder le temps nécessaire, cette faveur n'ayant pas été continuée sous la Restauration française, Corbineau fut transféré, en 1814, à Châlons-sur-Marne, où il mourut ; marié en 1810, Reine-Rose de Kermarec de Traurout, (décédée en1844), dame de Kerlédé, fille de François-Claude de Kermarec, seigneur de Traurout, conseiller au Parlement de Bretagne, et de Marie-Jeanne, baronne de Campzillon, dame de Kerlédé, d'où : 

    1° Hercule-Eugène, époux d'Edemonde-Marie Hubert de Sainte-Croix, domicilié 50 boulevard Saint-Honoré à Paris en 1844 ;

    2° Adèle-Marie, hérita de Kerlédé le 27 octobre 1844, mariée le 30 juillet 1836 à Paris avec Napoléon-Marie de Nompère, comte de Champagny, (Paris 29 octobre 1806 – Broon-sur-Vilaine 31 janvier 1872), domiciliés 19 rue Royale à Paris en 1844.

     

    D'après une note adressée par maître Galibourg, adressée au journal L'Ouest éclair, publié le 20 juin 1930, le manoir aurait, à la chute de l'Empire, " servit d'asile à des Polonais, anciens combattants du Premier Empire". Malheureusement maître Galibourg ne donne pas ses sources, et ne rédigea jamais l'ouvrage qu'il projetait à propos de l'histoire de Saint-Nazaire.

     

    Famille de Nompère de Champagny

    Armes : D'azur, aux trois chevrons brisés en or, posés en pal ; au chef de gueules, semé d'étoiles d'argent.

    Famille maintenue noble d'extraction de 1588 par arrêt du Conseil du 12 septembre 1670 (A.N., E 1760).

     

    I° Napoléon-Marie de Nompère, comte de Champagny, (Paris 29 octobre 1806 – Broon-sur-Vilaine 31 janvier 1872), filleul de l'Empereur, 10e enfant du duc de Cadore ; auteur de divers ouvrages et opuscules sur la législation et l'agriculture, député du Morbihan de 1852 à 1870, vice-président du Conseil général du Morbihan en 1867, chevalier de la Légion d'Honneur en 1861 ; marié le 30 juillet 1836 à Paris avec Adèle-Marie Corbineau, fille de Marie-Louis-Hercule-Hubert baron Corbineau, et de Reine-Rose de Kermarec de Traurout, héritière de Kerlédé à la mort de sa mère le 27 août 1844. le couple était domicilié 19 rue Royale à Paris, quand ils vendirent la propriété chez maitre Guyon, notaire à Paris, le 2 juillet 1846 à Emile Lasson.

     

     

    Famille Lasson 

     

    I° Emile Lasson, acheta le manoir de Kerlédé le 2 juillet 1846. Il n'y vit pas, il le loue entre 1850 et 1858 au héros de la révolution lituano-polonaise Józef Rymkiewicz. Puis en fit dont par acte notarié réalisé chez maitre Lagarde, notaire à Saint-Nazaire le 21 décembre 1869 à Aimée-Joséphine-Julie Lasson, sa fille, veuve de François Guillet, de son vivant pharmacien. Elle est déjà propriétaire par son époux du manoir Ker Aimée, domaine viticole situé à Bonne Anse, que feu son époux avait construit pour elle.

     

    Famille Guillet 

     

    I° François Guillet, décédé avant 1869, inhumé dans une chapelle au cimetière de La Briandais, époux d'Aimée-Joséphine-Julie Lasson, décédée en 1882, sa succession fut ouverte le 17 aout 1882 :

    1° Anne Marie Aimée née en 1862 à Saint-Nazaire, habitant 2 rue Oger à Nantes ;

    2° Gabriel-Francois-Alfred, né le 3 mars 1870 à Saint-Nazaire, habitant 16 rue du Lycée Nantes.

     

    Ceux-ci morcelèrent la propriété, les bâtiments et la tenue maraîchère situés route de Pornichet furent vendus chez maître Mauloin à Nantes le 13 décembre 1922 à Julien Blandeau et son épouse Marie Giraudin, on ignore à qui fut vendu le manoir proprement dit, celui-ci fut rasé après 1952 ; son emplacement correspond à celui du supermarché LIDL.

    La famille Blandeau agrandit la maison de la ferme qui n'avait alors que deux travées de longueur. Elle conserva la ferme jusqu'en 2001. Les propriétaires suivants furent contraints de vendre en 2011/12, une société immobilière fit une offre que ne purent purent concurrencer des particuliers. Ajout du 02/12/2014 : Les bâtiments de la ferme de Kerlédé ont été rasés en deux temps, le vendredi 05/12 et le samedi 06/12/2014.

     

     

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    Kerlédé dans les années 1950'.

  • La maison noble de Kerlédé, première partie

    La maison noble Kerlédé et la métairie de La Paquelais

     

    Initialement Kerlédé (1) n'était pas une seigneurie, c'était en fait un village de la vicomté de Saint-Nazaire, où se trouvait un manoir noble situé dans la petite seigneurie de La Pasquelais, appartenant à l'origine à la famille de La Haye du Sable (2). Ferdinand Gueriff dans son « Histoire de Saint-Nazaire », en touche quelques mots, précisant qu'il n'a pas su la situer, il mentionne aussi que ses sources sont perturbées par une seigneurie homonyme sise à Montoire-de-Bretagne. Monsieur Gueriff, dont le travail était des plus excellents, et dont nous encourageons la lecture de ses différentes publications, n'avait pas eu connaissance des registres manuscrits contenant les preuves de noblesse de la famille de La Haye du Sable, enregistrées par Charles d'Hozier en septembre 1694, pour l'entrée aux Pages de la Grande Écurie, (B.N., fr. 32101, f° 107), c'est en effet dans ce registre que se trouve le début de la réponse : La Paquelais, petite-seigneuries, changea de nom quand elle devint le bien de la famille Le Guennec au milieu du 17e siècle, elle prit celui de Kerlédé, en référence au manoir de ses propriétaires, et du village qui s'y situait.

    Le manoir était un vaste édifice situer au centre d'un U formé par ses communs qui encadrait une cour ouverte au nord sur ce qui est l'actuelle route de la Côte d'Amour. Détruit à la fin du 19e siècle, son emplacement était à peu près à celui du parking du super-marché Lidl.

     

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    Carte géométrique de l'Entrée de la Rivière de Loire par l'ingénieur de la Marine et de l'Académie de Marine, Michel Alexandre Magin, en 1757, mentionnant le manoir de Kerlédé et son bois de châtaigniers servants d'amers

     

    Liste des propriétaires du domaine noble de Kerlédé :

     

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    Famille de La Haye du Sable

     

    Famille noble ayant fait montre de noblesse en 1457 et 1467 à Guérande, et présenté ses preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Ecurie devant d'Hozier en septembre 1694 (B.N., fr. 32101, f° 107)

     

    Armes : De gueule à trois bandes d'argent. 

     

    I° I° Macé (ou Mahé) de La Haye, écuyer, seigneur de métairie La Paquelais, et de la maison noble du Sable, fils de Goffroy de la Haye, seigneur du Plessis, cité en 1448; il comparut armé à Cheval en habillement de brigandine à la montre de noblesse d'avril 1467 tenue à Guérande ; époux de Jeanne Gautrot, d'où :

    1° Jean, cité dans la réformation de noblesse de l'Evêché de Nantes comme noble demeurant à Saint-Nazaire le 14 janvier 1457 ; marié le 13 juillet 1447 à Montoire avec Jeanne Gautevot, fille de Geofroi Gautevot, écuyer, et de Duvable de La Chernaië, sans postérité.

    2° Gille, qui suit. 

     

    II° Gille de La Haie, écuyer, seigneur de La Paquelais, et de la maison noble du Sable, époux de Marguerite David, d'où :

    1° Guillaume, qui suit ;

    2° Perronne, épouse de Mathurin Roiné, elle fit partage avec son frère de la succession noble de leur père le 25 janvier 1478.

     

    III° Guillaume de La Haye, écuyer, seigneur de La Paquelais, et de la maison noble du Sable, marié : 1° par contra du 1er janvier 1476 passé à Nantes avec Jeanne de Bruc, fille de Guillaume de Bruc, écuyer, seigneur de Bruc et de Vieillecourt, et de Guillemette d'Esdrieux ; 2° Jeanne de Kersac, d'où :

    1° François, seigneur de La Paquelais, et de la maison noble du Sable, époux de Françoise Joüan, qui fit cession le 16 novembre 1553 des seigneuries de son époux à son beau-frère Jean ; fille de Jean Joüan, seigneur de Remzegac, et de Marguerite du Val, dame du Boisarnai ;

    2° Jean, seigneur de la maison noble du Sable, pour laquelle il rendit aveu et dénombrement le 10 juillet 1560 à Odet de Bretagne d'Avaugour, vicomte de Saint-Nazaire, époux de Marguerite Savari, d'où postérité (voyez article manoir du Sable) ;

    3° Poncet, qui suit.

     

    IV° Poncet de La Haye, écuyer, seigneur de La Paquelais et de la maison noble de Kerlédé, marié en 1622 à Jeanne Le Guennec, baptisée le 28 août 1600 à Guérande, fille de Guillaume Le Guennec, écuyer, seigneur de Kersallio, et de Suzanne de Beaubois, d'où :

     

    V° René de La Haye, seigneur de La Paquelais et de la maison noble de Kerlédé, baptisé le 5 février 1624 à Guérande, décédé le 11 juin 1655 à Nantes, paroisse Saint-Vincent, inhumé le 13 juin en l'église des Carmes ; époux de Louise Mocquard, dont il n'eut pas d'enfant. Restée dame de La Paquelais par héritage de son époux, elle se remaria le 4 décembre 1659 à Nantes avec Gabriel Michaël, écuyer, seigneur de La Rolandière, dont elle n'eut pas non plus d'enfant. La Paquelais passa par héritage aux Le Guennec, plus proches parents de son époux.

     

    de la haye du sable,paquelais,kerlélé,saint-nazaireFamille Le Guennec

     

    D'azur plein ; au chef denché d'argent. 

     

    Famille noble d'extraction maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 14 juillet 1670, et par ordonnance du 28 avril 1699, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), dont une branche cadette fut seigneur de Tréballe et de la maison noble de Kerlédé, et de la métairie de La Paquelais.

     

     

    I° Prégent Le Guennec, écuyer, seigneur de Kron, Bogat, Travérian et La Chaussée, né vers 1575, huguenot, reçu du roi Henri IV une lettre de sauvegarde en date du 24 septembre 1597 ; époux : 1° Julienne de Bogat, dame de Bogat et de Trévran ; 2° de Françoise Madic, née vers 1584 ; d'où :

    du premier lit :

    1° Charles, seigneur de Bogat, époux de Michelle de La Haye de Silz, dame du Corolec, d'où sept enfants :

    2°Guillaume, écuyer, seigneur de Kersallio, et de Suzanne de Beaubois, d'où : 

    2a° Jeanne Le Guennec, baptisée le 28 août 1600 à Guérande, épouse de Poncet de La Haye, écuyer, seigneur de La Paquelais et de la maison noble de Kerlédé ;

    3°Guillemette, mariée en 1615 à Pierre Hémery, écuyer, seigneur de la maison noble de Beauregard (voyez ce nom) ;

    4° Pierre, seigneur de La Chasse (Lavau), baptisé à Guérande le 1er avril 1600, marié le 29 juillet 1642 à Guérande avec Jeanne de Kermabon ;

    5° Jeanne, née le 6 avril 1602 à Guérande ;

    6° René (ou Robin), baptisé à Guérande le 5 novembre 1607, seigneur de Travérian, d'où un fils ;

    du second lit :

    7° Marguerite, née le 22 janvier 1610 à Guérande, épouse de Marc Duault ;

    8° Claude, née le 11 août 1611 ;

    Gille qui suit.

     

    II° Gilles Le Guennec, écuyer, seigneur de La Chaussée Bogat, par héritage de son beau-frère Poncet de La Haye du Sable : seigneur de Tréballe et de Kerlédé (ex. La Paquelais), baptisé à Guérande le 26 mars 1613, décédé à Saint-Nazaire chez son beau-frère Pierre Hémery à Beauregard, (NB il se disait lui-même parfois seigneur de Beauregard), inhumé le 13 juin 1682 en l'église paroissiale du côté de l’Evangile), époux d'Olive du Chô (ou Duché), morte vers 1682, d'où :

    1° Jeanne, baptisée le 19 novembre 1643 à Guérande ;

    2° Jean-Baptiste, qui suit ;

    3° Françoise ;

    4° Michel, (1649) ;

    5° Michelle, baptisée à Guérande le 27 août 1652, décédé en cette même ville le 15 mars 1698, dame de Tréballe, mariée en la chapelle Saint-Marc de Saint-Nazaire à Pierre Charpentier, écuyer ; elle est citée comme marraine de Michelle Richard, laboureur de La Noë de Kerlédé, (la famille Richard a laissé son nom au lieu-dit La Richarderie entre Kerlédé et Tréballe).

     

    X° Jean-Baptiste Le Guennec, écuyer, seigneur de Kerlédé, baptisé le 17 décembre 1647, décédé le 21 juillet 1706, marié le 13 février 1685 à Françoise Le Blanc, d'où :

    1° Jan, né le 31 décembre 1685 à La Roche-Bernard, baptisé le 3 janvier 1686 ;

    2° Marie, baptisée le 27 décembre 1686 au Croisic, morte avant 1727, épouse de Julien Raingeard, sieur de La Boisreaudrie, avocat en parlement, sénéchal des juridictions de Sainte-Pazanne ;

    3° François, baptisé le 1er février 1688 à Saint-Nazaire ;

    4° Françoise ;

    5° Louis, qui suit.

     

    XI° Louis Le Guennec, écuyer, seigneur de Kerlédé, baptisé le 21 janvier 1691 à Saint-Nazaire, décédé le 5 octobre 1723 ; participa à la conspiration de Pontcallec, il fut arrêté par décret de prise de corps le 15 novembre 1719, mais échappa à toute condamnation ; marié le 23 juillet 1708 à Anne-Marquise du Matz d'Armanjo, décédée le 7 mai 1741, fille de Denys-Guillaume du Matz, seigneur de la maison noble d'Armanjo, et de Perrine Paquet, d'où :

    1° Guillaume, né le 7 novembre 1711, baptisé le 17 janvier 1712 ;

    2° René, seigneur de Kerlédé et du fief de La Noë de Kerlédé, né le 12 février 1713, baptisé le 16 octobre 1713, décédé le 9 novembre 1744 ;

    3° Louis, baptisé le 30 septembre 1714, décédé le 26 juillet 1718 ;

    4° Emmanuel-René, baptisé le 13 février 1716, décédé le 17 septembre 1717.

    Leurs enfants étant tous décédés sans engendrer de descendance, la maison noble de Kerlédé passa aux sœurs d'Anne-Marquise du Matz.

     


    de la haye du sable,paquelais,kerlélé,saint-nazaire
    Famille
    du Matz d'Armanjo

     

    D'argent frété de gueules ; au chef échiqueté d'or et de gueules. 

     

    Famille noble d'extraction chevaleresque maintenue à l'intendance en 1700 qui posséda les maisons nobles d'Armanjo, de Guindreff, et de Kerlédé.

     

    I° Denys-Guillaume du Matz de Keranvay, seigneur de La Drouillay, et de la maison noble d'Armanjo pour laquelle il servit l'aveu en 1709, et qu'il vendit à Jacques Hégo ; époux de Perrine Pasquette, d'où :

     

    1° Anne-Marquise du Matz d'Armanjo, décédé le 7 mai 1741 ; mariée le le 23 juillet 1708 à Louis Le Guennec, écuyer, seigneur de Kerlédé, d'où plusieurs enfants qui n'atteignirent pas l'âge adulte, la maison noble de Kerlédé passa alors à ses sœurs ; 

    2° Geneviève, dame de la maison noble de Guindreff, et de Kerlédé par héritage de sa sœur Anne-Marquise, décédée à Saint-Nazaire le 27 octobre 1743 ;

    3° Jeanne, dame de Kerlédé et de la maison Guindreff, décédé à Saint-Nazaire le 20 mai 1756.

     

    Kerlédé passa ensuite à la famille Jaquelot du Boisrouvray. Nous n'avons pas su déterminer si c'est un achat par achat ou héritage, mais des liens de parenté semblent exister.

     

    Famille Jaquelot de La Motte 

     

    Armes : D'azur au chevron d'or, accompagnée en chef de deux mains appaumées du même, et en pointe d'un lévrier d'argent, colleté de gueules et bouclé d'or.

     

    Famille anoblie par une charge au Parlement de Paris en 1553, maintenue noble en qualité de Chevalier lors de la réformation de noblesse par arrêt du 27 mars 1669, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), branche subsistante (du Boisrouvray) ayant fait ses preuves en mai 1939 à l'A.N.F. 

     

     

    I° Louis-Jacques Jaquelot du Boisrouvray, chevalier, seigneur de La Motte, baron de Campsiollon, époux de Marguerite Johannic, dame de Coëtdrézo, fille Jérôme Johannic, chevalier, seigneur de Coëtdrézo, et de Louise Guerry, d'où :

    1° Louis-René, qui suit ;

    2° Floriant-Augustin, chevalier, seigneur de La Motte et de Villeneuve en la paroisse de Quistinic (56), seigneur de Kerlédé en la paroisse de Saint-Nazaire, décédé à Nantes le 2 février 1775 à l'âge estimé de 66ans ; marié : 1° Angélique-Thérèse de Mussan, décédée en la maison noble de Kerlédé le 21 décembre 1755 à l'âge de 35ans ; 2° Cécile Charrette ; 3° le 15 février 1741 à Nantes avec Anne-Marie des Vaux, fille de Bernard des Vaux, écuyer, seigneur de Loiselière, et de Pélagie de Cornulier ; 4° le 8 février 1774 à Nantes avec Marie-Françoise de Charbonneau, fille d'Honoré-Godefroy de Charbonneau, écuyer, seigneur de Mouzeil, et d'Anne-Louise du Being. Sans héritier, Kerlédé passa à sa nièce Marie-Jeanne ;

    3° Marie-Thérèse.

    II° Louis-René Jaquelot de La Motte, vicomte de La Motte, baron de Campzillon, (Rennes 24 février 1699 – Rennes 13 janvier 1773), conseiller au Parlement de Bretagne, époux de Janne Chomart des Marais, (d'une famille de Balz), d'où :

    1° Marie-Jeanne, baronne de Campzillon, dame de Kerlédé, (1750 - Rennes 13 février 1789), mariée le 26 juillet 1774, à Vannes avec François-Claude de Kermarec, seigneur de Traurout, puis comte de Traurot, (1747-1825), conseiller au parlement de Bretagne.

     

     

    (1) Le nom se trouve aussi orthographié Ker Le Dex, Kerledec, Querleday, il est probablement une déformation de Ker le Deiz, c'est à dire « le village du jour ». Pour des raisons pratiques, nous avons ici conservé l'orthographe contemporaine.

     

    (2) Famille qui possédait le manoir du Sable.

  • Heinlex-Pommeraye et le manoir de Grand-Heinlex

    Comme nous l'avons déjà écrit dans le premier article sur le château d'Heinlex et la seigneurie d'Heinlex-Rohan, il est difficile de reconstituer l'histoire des seigneuries de Heinlex à Saint-Nazaire, car les titres féodaux furent incendiés à Montoire au pied de l'Arbre de la Liberté le 20 décembre 1793 par Julien Fourage, ancien procureur de la seigneurie, ainsi l'histoire d'Heinlex-Pommeraye est encore nébuleuse à certaines périodes. Il existe aussi des sources « perturbatrices », en raison de l'existence d'une seigneurie de Heinlex au territoire de Blain, d'autres près de Vitré et de Carentoir.

     

     

    La seigneurie d'Heinlex fut constituée en 1330 à partir d'une part de la vicomté de Donges en faveur de Bonabes de Rochefort, fils cadet de Thibaut de Rochefort, lui même ceignit sa seigneurie en deux domaines distincts se partageant l'autorité seigneuriale. Le premier prit siège au manoir originel et se trouva par la suite désigné sous le nom de Heinlex-Rohan, le second, fut constitué autour d'un nouveau manoir situé de l'autre coté de la voie qui coupait en deux la seigneurie, à cinq cents mètres de distance et prit le nom de Heinlex-Pommeraye. Cette dernière se trouva elle-même scindée en deux domaines, dont le second prit le nom de Grand-Heinlex... mais qui contrairement à nous l'avions cru au début de nos recherches, Grand-heinlex n'était pas une seigneurie, en fait, ce que les dénombrements désigne sous le nom de Grand-Heinlex, il est en réalité le manoir de la seigneurie de Heinlex Pommeraye, qui fut vendu à part de la seigneurie. Les restes de ce manoir furent déclarés comme masure sur prairie de 3ha en 1829, avec une mare dallée à proximité, (ancien vivier ou bassin d'agrément ?). En 1857 il était une ruine. la « masure » fut par la suite rasée pour faire place à la ferme Morantin, qui disparut à son tour pour faire place à l'IUT. 

     

    heinlex-pommeraye,grand-heinlex,saint-nazaire,iut

    Cadastre de 1829

     

    Heinleix-Pommeraye

     Nous retraçons ici l'histoire de la seigneurie de Heinlex-Pommeraye à partir de sa création par division d'une partie de la seigneurie primitive de Heinlex.

     

    Sans titre-1.jpgFamille de Rochefort-Heinlex 

     Vairé d'or et d'azur.

     

     

    I° Jean de Rochefort, dit Jean de Heinlex ou de Henlée, lieutenant de Jean d'Ust durant la défense de Saint-Nazaire, au profit de qui fut détaché une métairie qui prise par la suite le nom de Heinlex-Pommeraye, fit montre de noblesse le 28 aout 1421 parmi les quarante-six écuyers de l'hôtel et compagnie de monseigneur Richard de Bretagne, chevalier banneret.

     

     

     

     


    heinlex-pommeraye,grand-heinlex,saint-nazaire,iutFamille de La Pommeraye

     

    De sable à trois grenades renversées d'or, ouvertes de gueules. 

     

    Famille noble d'ancienne extraction, maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 18 janvier 1669, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).

     

     

    I° Guillaume de La Pommeraye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, déclaré seigneur de Beac du chef de sa femme Jeanne Béac, en janvier 1427 durant la réformation de l'évêché de Nantes à Saint-Nazaire, épousa vers 1405 la fille de Pierre Béac, seigneur de Béac, d'où :

     

    II° Guillaume de La Pommeraye, écuyer, seigneur du manoir et de la métairie du Heinlex-Pommeraye, seigneur de Béac, fit montre à Guérande le 4 septembre 1481, en habillement de brigandine, père de :

     

    III° Jean de La Pommerye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, et de Beac, en 1488, bénéficia de la confiscation des biens de Tristan de La Lande le 10 octobre 1488, père de :

     

    IV° Eon de La Pommeraye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, et de Béac, père de :

     

    V° Guillaume de La Pommeraye, écuyer, seigneur du Heinlex-Pommeraye, et de Béac, prêtre, recteur de Saint Gravé, qui déclara le 22 janvier 1513 avoir baillé Heinlex à Pierre Simon. 

     

     

    Sans titre-1.jpgFamille de Kercabus

     

    D'argent fretté de sable, à la croix alésée de gueules, brochant sur le frette.

     

    Famille maintenue noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt des 15.12.1668 et 20.03.1671 (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505)

     

     

    I° René de Kercabus, écuyer, seigneur de Heinlex-Pommeraye en 1590, (il vendit en 1601 à Guillaume Berdeau la maison dite '' Le Saint Louis '', sise dans la partie du bourg qui dépendait de la seigneurie d'Heinlex-Pommeray, dans la rue Haute, pour la somme de 660 livres), époux de Marguerite Hemeri, veuve en 1635, d'où :

     

    II° Jean de Kercabus, écuyer, seigneur de Heinlex-Pommeraye fit aveu en 1641, de manière 

     

    Cette famille est aussi citée parfois comme seigneurs de Heinlex-Rohan, en fait c'est une confusion due au fait que la famille de Rohan, seigneur de Heinlex était devenue aussi seigneur de Kercabus par héritage.

     

    heinlex-pommeraye,grand-heinlex,saint-nazaire,iutFamille de La Bouexière

    D'or à trois bandes de gueules.

     

    I° Pierre de La Bouëxière, seigneur de Brantonnet, maintenu noble le 24 mai 1669, fils de autre Pierre de La Bouexière, seigneur de La Motte-Allemand, fut seigneur de Heinlex en 1647, il la vendit rapidement à Bonaventure Regnyo, sieur de la Ville-ès-Mollé.

     

     

     

     

     

    Famille Regnyo

    Famille bourgeoise

     

    I° Bonaventure Regnyo, sieur de la Ville-ès-Mollé et du Henleix-Pommeraye, père de :

    1° Renée Regnyo, dame du Heinlex-Pommeraye, mariée le 13 juin 1660 avec François de L'Esperonnière, chevalier, baron de Vritz, conseiller et chambellan de Philippe duc d'Orléans, frère de Louis XIV.

     

     

    Sans titre-1.jpgFamille de L'Esperonnière

     

    D'hermine, frété de gueules. 

     

    Famille originaire d'Anjou, maintenue noble par J.H. Barentin suivant les arrêts du Conseil d'Etat des 22 mars 1666 et 5 mai 1667 dans la généralité de Poitiers, élection de Thouars, (A. Gouget, Armorial du Poitou) ; maintenu au Conseil de Nantes en 1701, éteinte après 1937.

     

     

    I° François de L'Esperonnière, chevalier, baron de Vritz, conseiller et chambellan de Philippe duc d'Orléans, frère de Louis XIV; maintenue noble d'ancienne extraction par jugement souverain de monsieur Barentin, intendant du Roi dans la généralité de Poitier ; marié 1° : le 12 mars 1649 à Angers avec Marie Jousseaume, veuve de Charles de Rougé, fille de René Jousseaume, chevalier, seigneur de La Frébaudière, de La Charibaudière et de Launay, et d'Anne Seresin ; 2° le 13 juin 1660 à Angers avec Renée Regnyo, dame de Heinlex-Pommeraye et de La Ville-ès-Mollé, fille de Bonaventure Regnyo, sieur de la Ville-ès-Mollé et manoir du Henleix-Pommeraye, rendit devant le notaire Boullet à Saint-Nazaire aveu du manoir noble de Heinlex-Pommeraye, qu'il tenait ligement à cause de son épouse ; d'où du second lit :

     

    II° Louis-Augustin de L'Esperonnière, chevalier, seigneur de Vritz, et de Heinlex-Pommeraye qu'il vendit à Joseph Belliote de La Ville-Allain, maintenue noble d'ancienne extraction le 19 mai 1699 par jugement souverain de monsieur de Maupeou d'Ableiges, surintendant du Roi en Poitou ; marié le 2 décembre 1690 avec Gabrielle de Boislève, fille de Martin de Boislèven chevalier, seigneur de La Marousières, conseiller du Roi, et de Madeleine Lasnier, d'où :

    1° Marie-Anne-Madeleine-Victoire de L'Esperonière, baptisée le 12 août 1696 à Angers, épouse de Jacques-Marie de Villiers, chevalier, seigneur du Teil.

     

     

    Famille Belliote de La Ville-Allain

     

    I° Jan-Joseph Belliote, sieur de La Ville-Allain, seigneur de Heinlex-Pommeraye, conseiller du roi, commissaire vérificateur des Fouages au territoire de Guérande et autres lieux, avocat à la Cour et procureur fiscal et sénéchal de la vicomté de Donges, marié par contrat le 8 octobre 1710 devant Moyon notaire à Saint-Nazaire, puis religieusement le 3 novembre 1710 avec Jeanne Jego de La Belottière, fille de François Jego, sieur de La Belottière, avocat à la cour, sénéchal de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein, d'où :

    1° Jean-Joseph, né le 24 mars 1714, baptisé le 28 à Saint-Nazaire, 

    2° Jean-Baptiste, qui suit ;

    3° Mathieu, né le 1er avril 1715 à Montoir, décédé le 11 avril 1715 dans cette même ville ; 

    4° Jeanne, née et baptisée à Saint-Nazaire le 1er octobre 1711, inhumée le 9 octobre dans le choeur de l'église ;

    5° Jeanne, inhumée à Guérande le 21 février 1776 à l'age de 73ans, le mariée le 6 avril 1734 à Pierre-François de Rochereul seigneur de Cleux ;

    5° Mathieu, né le 1er avril 1715 à Montoir, décédé le 11 avril 1715 dans cette même ville ; 

    6° Reine-Marie, dite Régine, dame de Heinlex-Pommeraye, née le 1er juin 1718 à Montoir, inhumée le 6 février 1748 en l'église de Saint-Nazaire ; mariée le 26 août 1746 à Nantes avec Pierre de Kermasson de Kerisel (voyez Kermasson qui suit) ;

    7° Julienne, née le 27 mai 1721 à Montoire, inhumée à Saint-Nazaire le 17 juillet 1624 ;

    8° Marie-Marguerite, baptisée à Saint-Nazaire le 9 novembre 1723.

     

     

    Sans titre-1.jpgFamille Kermasson de Kerval

     

     D'azur à la fasce d'or, accompagnée de trois molettes du même.

     

    Famille bourgeoise déboutée de noblesse lors de la réformation de 1668, recensement de Guérande.

     

     

    I° Pierre Kermasson de Kerval, sieur de Kerisel, né à Rochefort-en-Terre (56), capitaine garde-côtes de Muzillac, fermier général de Rochefort, marié : 1° à Michelle-Françoise Tayart ; 2° le 26 décembre 1746 à Reine-Marie Belliote de La Ville-Allain, dame de Heinlex-Pommeraye, née le 1er juin 1718 à Montoir, inhumée le 6 février 1748 en l'église de Saint-Nazaire, fille de Joseph Belliote, sieur de La Ville-Allain, seigneur de Heinlex-Pommeraye, avocat à la cour, sénéchal de Donges, et de Jeanne Jego ; d'où du premier lit :

    1° Cassien-Alexis, qui suit ;

    2° Louis ;

    3° Victoire ;

    4° Rosalie ;

    5° Geneviève ;

    6° Jean-Baptiste-René, né en 1715 ;

    7° Marie-Jeanne, (1732-1733) ;

    8° Jean-Marie-Vincent, né en 1736.

     

    II° Cassien-Alexis Kermasson de Kerval, sieur de Kerisel, seigneur de Heinlex-Pommeraye par héritage de sa belle-mère, né le 13 juillet 1727, décédé en 1804 ; rongé d’infirmité, il vivait durant la Révolution chez sa fille Olive de La Haye de Silz au château de Silz (56), il fut arrêté avec toute la famille de son beau-fils la nuit du 21 avril 1793, dirigé avec eux sur Vannes et interné au Petit Couvent durant une courte durée ; marié 1° le 5 juillet 1762 à Elisabeth Lizeul ; 2° le 10 juin 1769 à Guérande avec Jeanne de Rochereul de Promarzin ; d'où :

    du premier lit :

    1° Cécile-Pétronille, (1763-1790), épouse de Jean-Vincent Brenugat de Kerveno, d'où postérité ;

    2° Marie-Louise-Elisabeth, née en 1764 ;

    3° Cassien-Jacques, né en 1766

    du second lit :

    4° Jean-Cassien, né en 1770

    5° Jeanne-Marie-Olive, (1774-1807), épouse d'Auguste-Marie, de La Haye de Silz.

     

    Le domaine était encore en 1850 propriété de la famille Kermasson-Kerisel, il était alors désigné comme ruiné.

     

    Le manoir de Heinlex Pommeraye, dit de Grand-Heinlex, période de détachement de la seigneurie

     

    Famille de La Motte 

     

    Famille noble dont la date d'entrée en possession du manoir nous est inconnue, mais qui coïncide à la période à laquelle la famille de Kercabus entra en possession de la seigneurie.

    De gueules à trois lions d'argent. 

     

    I° Jeanne de La Motte, dame du Grand-Heinlex et de Béac, morte avant 1627 ; mariée : 1° Pierre Le Dor (ou Le Dolz) ; 2° Gédeon Gouère, écuyer, sieur du Fresne, seigneur de Béac. Elle eut postérité des deux lits, mais seuls les enfants du second nous sommes connues.

     

     

    heinlex-pommeraye,saint-nazaire,iutFamille de Gouère, alias de Gouëre 

     

     D'argent au griffon de gueules, armé et lampassé d'or. 

     

     

    Famille noble d'extraction, maintenue noble lors de la réformation de noblesse par arrêt du 26 février 1669, 8 générations, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), qui fournie des seigneurs de Béac et du manoir noble de Heinlex-Pommeraye dit Grand-Heinlex, et des sieurs de Dissignac. 

     

     

    I° Gédeon Gouère, écuyer, sieur du Fresne, seigneur de Béac, acheta le manoir Quilihermen au Trevoux vers 1623, époux de Jeanne de La Motte, dame du Grand-Heinlex, pour lesquels son époux fit aveu en 1619, (elle était veuve de Pierre Le Dor (ou Le Dolz), dont elle avait postérité), décédée avant 1627 ; d'où : 

     1° Georges, seigneur de Béac, né à Pont-Château en 1595, époux de Renée Anizi, d'où :

    A° Antoinette-Louise, (1627-1654), mariée le 7 novembre 1650 à Campon avec Etienne-François de Saint-Aubin, écuyer, sieur de La Chataigneraie, et de La Briordais ;

    B° un fils, seigneur de Béac, ancêtre de Charles de Gouère qui vendit vendit la seigneurie de Béac à Angélique de Rochereuil, et qui fut seigneur du manoir du Grand-Heinleix, pour lequel il rendit l'aveu en 1756 ;

    2° Jean, seigneur de Quillhermen, époux de Françoise le Corgne, d'où :

    A° Adelice, dame de Quillihermen, épouse de Bertrand Pépin, écuyer, seigneur de Boisjean, maintenu le 12 novembre 1669.

     

    Après eux le manoir devient propriété de la famille Kermasson.

  • La seigneurie du Bois-Joalland

    Le Bois-Joalland, autrefois Le Bois-Jolan, du latin Julius, était une seigneurie inféodée à la vicomté de Saint-Nazaire, et faisant partie de sa paroisse, on ignore l'histoire de la seigneurie avant sa vente en 1533 par Pierre du Chastel, lieutenant du prévôt des maréchaux (le 2 juillet 1487), receveur des fermes à Guérande, à Claude Le Pennec. Elle se situait là où se trouve aujourd'hui l'étang du même nom(1), elle comprenait un manoir, déclare en ruine dans l'aveu du 13 septembre 1734 ( A.D.44, E 572), dans un grand jardin enclos de murs, avec potager, verger, et une chapelle dédiée à Notre-Dame, elle aussi ruinée en 1734 (3), l'ensemble se trouvait là où passe la route affleure l'étang, devant la ferme du Bois Joalland, qui en constituait les dépendances. Le manoir était un bâtiment rectangulaire construit en axe nord-sud la route passe à son emplacement. Outre le manoir, un bois de haute-futaie qui avait disparu en 1739, un petit étang, qui tenait plus de la grosse marre, comblé au moment des travaux, la seigneurie comprenait les fiefs de Lesryo (L'Eriou), et de Bodyaut, constitués de métairies, (La Villeneuve, La Houssaye, Le Grand-Pré, Le Clos Massacre, etc.), de terres et de moulins, et d'autres fiefs, constitués de pièces de terres, sises au territoire de la vicomté de Saint-Nazaire, dont le fief de Port-Ségurand (depuis Porcé).
     

    En vertu du testament de l'abbé Charles Gouro, recteur de Saint-Nazaire de 1576 à 1596, qui fonda une chapellenie perpétuelle d'une messe chaque vendredi, dite messe de " quinque plagis Dominis nostri Jesu Christi ", à laquelle étaient affectées plusieurs pièces de terre, le seigneur du Bois-Joalland avait un privilège en l'église paroissiale : " Personne ne pourra prétendre à cette chapellenie dont le sieur Boisjolan aura seul le droit de présentation s'il n'est prestre chantant messe ou ayant ordre sacré et enfant natif de la dicte paroisse de Saint-Nazaire "(4). Ajoutons qu'en Guadeloupe, sur la commune de Sainte-Anne, fondée par des Bretons au 17e siècle, il existe une plage nommée Bois-Joalan.



    (1) Cet étang artificiel, qui fait partie des bassins d'alimentation de la ville, a été réalisé par les régiments américains stationnant à Saint-Nazaire entre 1917 et 1922.

    (2) le texte dit : «  pourpris devant et derrière ».

    (3) D'après Henri Moret, les restes des bâtiments seigneuriaux auraient été remployés pour la réalisation des routes.

    (4) A.D., G, 585; Soûlas, le clergé de Saint-Nasaire ; H. Kerviter, les Procés-Verbaux de l'ancien Conseil municipal de Saint-Nazaire, I, p, 18 avec reproduction d'un extrait du testament de Charles Gouro, conservé dans les Archives de la Fabrique.

     

     

     

    Familles seigneuriales du Bois-Joalland :

     

     

    chastel.jpgdu Chastel :Fascé d'or et de gueules de six pièces. Devise : 
    Mar car Doué (s'il plaît à Dieu).
    Cri :  dequerrâ : Vaillant du Chastel !

    Famille noble d'extraction chevaleresque originaire de Landunvez dont une branche s'établit à Nantes.

     

    Pierre du Chastel, chevalier, seigneur du Bois-Joalland en 1487, prit les armes contre le duc François en choisissant le camp du roi de France. Il pourrait être fils de Guillaume du Chastel, capitaine du château de Guérande, qui durant l'attaque de Saint-Nazaire en 1479 par un détachement castillan, prit les armes à la tête de 16 hommes pour défendre Chemoulin. devenu chambellan du roi Charles VI, tué devant Jersey en 1404 sans laisser de postérité. Il avait trois frères cadets dont on suppose que l'un fut seigneur du Bois Joalland et ancêtre de Pierre du Chastel, qui suit.

    En 1533, la seigneurie est vendue par Pierre du Chastel à Claude Le Pennec, il ne nous est cependant pas possible de déterminer si c'est le même Pierre ou son fils. 

     

     

     

     


    saint-nzaire,le pennec,bois-joalland,sesmaisonFamille Le Pennec

     

    De gueules à trois têtes de femme d'argent, les cheveux d'or.

     Le nom Le Pennec signifie " têtu " en breton, les armoiries de la famille sont donc " des armes parlantes ".

     

    Famille guérandaise issue de Jean Le Pennec, anobli par le duc Jean V par lettres du 15 avril 1433, par lesquelles le duc déclara comme constituées en biens nobles les terres que Michel possédait au pays de Guérande, en récompense pour son soutient et ses actions en faveur des Montfort durant les guerres de succession. 

     

     

    Généalogie réalisée grâce aux preuves de noblesse de Jacques le Pennec fournies pour les Pages de la Petite Écurie en avril 1699, (B.N., fr. 31783, f 57).



    Claude Le Pennec, chevalier, seigneur du Bois-Jolan par acquisition de Pierre du Chastel, fit aveu de sa seigneurie en 1540 (A.D., E 572), huguenot,  décédé en 1543 ; il déclara vivre noblement avec sa famille le 3 avril 1537  devant les conseillers députés du Roi pour le ban et l'arrière banc du ressort de Nantes, acte réalisé chez maître Hémeri, notaire à Saint-Nazaire ; marié par contrat du 3 juillet 1523 signé à Nantes chez maître Verger, avec de Françoise Eder, fille de Jean Eder écuyer, seigneur de Beaumanoir et de la Haie-Eder, et de Jeanne Le Seneschal, son époux s'endetta fortement, elle régla les droit de rachat des héritages de la succession de son époux au nom de ses enfants mineurs, et se trouva investie de la pleine propriété des biens de son époux par autorisation du sénéchal de Guérande ; d'où :

    1° Marc, qui suit ;

    2° Jeanne, qui interviendra auprès du duc de Mercoeur et du colonel des Espagnols pour libérer son neveu Gédéon en 1591, et s'engagea comme caution auprès de son cousin germain Prigent de Cibouaud, seigneur de Tregaret, conseiller d'Etat et des finances du duc de Mercoeur pour le payement de la rançon ; épouse par contrat accordé le 23 mai 1556 avec Jean Grignon, seigneur de La Sale, échevin de Nantes ;

    3° Anne, épouse : 1° Jan Avril, chevalier, seigneur de Lormaye, de La Grée et de Coesbo, receveur des fourrages, premier président à la Chambre des comptes, père de sa belle-sœur Jeanne (et devient donc belle-mère par alliance de son frère Marc), d'où une postérité qui sera en procès avec les Le Pennec au sujet de la succession Avril.

     

    II° Marc Le Pennec, écuyer, seigneur du Bois-Jolan, décédé en 1571 ; fit aveu et dénombrement des héritages mouvant de la seigneurie de Campsillon le 4 mai 1566 auprès de Pierre de Tournemine, seigneur de Campsillon ; marié par accords en sein privé le 16 mai 1559 avec Jeanne Avril2, fille de Jan Avril, chevalier, seigneur de Lormaye, de La Grée et de Coesbo, receveur des fourrages, premier président à la Chambre des comptes, et de Marie Bellebarbe, (Jean Avril épousa en seconde noce peu après le mariage de sa fille, la sœur de son beau-fils, Jeanne Le Pennec, se mariage est en fait un compromis sur la dot de sa fille), d'où :

     

    III° Gédéon Le Pennec, écuyer, seigneur du Bois-Jolan, décédé en 1607 ou 1608 ; il tient en 1591 le château de La Bretesche, citadelle huguenote attaquée par les Espagnoles, il y est fait prisonnier et conduit en prison à Nantes, sa tante Jeanne Le Pennec œuvra pour sa libération, il est libéré en 1592 sur payement d'une rançon avancée par son cousin Prigent Cibouaud, il vendit entre autres pour rembourser son cousin la seigneurie du Bois-Joalland pour la somme de seize mille livres à un autre cousin, René Charette, écuyer, sieur de La Bretonnière et de Montbert, seigneur d'Aigrefeuille, (maire de Nantes en 1609), et son épouse Anne Martin, (ceux-ci la revendirent à sa veuve en 1612)3 ; fit déclaration le 14 octobre 1596 devant le sénéchal de Rennes qu'il acceptait par bénéfice d'inventaire la succession du frère de son épouse, Jean Avril, chevalier, seigneur de La Grée, et de Coesbo, conseiller du Roi, maître des requêtes en son hôtel, et premier président de la chambre des comptes de Bretagne, mais parce que le montant des dettes de l'héritage était équivalant aux biens qui le constituaient, il voulu renoncé à celui-ci par acte signé en 1601, se qui le conduit a être attaqué en justice par Suzanne Avril, ; marié en 1584 à Françoise du Dréseuc4, dame du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, fille de Bonaventure du Dréseuc, chevalier, seigneur du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, et de François de Lauban, (elle épousa en seconde noce Nicolas des Brosses, seigneur de Kergomar), elle reprit la gestion complète des biens de sa famille, intenta plusieurs procès pour contester des ventes anciennes d'oeillets et la succession de sa grand-mère maternelle Jeanne du Verger, elle congédia des fermiers dont les gestions laissaient à désirer, elle posséda jusqu'à 260 œillets, et racheta la seigneurie du Bois-Jolland en 1612, elle laissa à son fils un important héritage ; elle bénéficia le 10 mai 1608 d'une sentence arbitrale, pour être maintenue au nom de son mari dans sa succession noble de Jean Avril son aïeul seigneur de Lormaye et de Jean Avril son oncle, seigneur de La Gree, premier président de la chambre des comptes de Bretagne, comme héritier Jeanne avril sa mère ; elle décéda le 25 avril 1622 ; d'où entre autres :

    1° Gabriel, qui suit ;

    2° Jacqueline ;

    3° Jacques, fit partage noble en temps que '' puiné et juvigneurde '' son frère Gabriel, le 24 septembre 1630, acte reçu chez maître Molle, notaire à Guérande, époux de Renée martin, d'où :

    a° Jan, sieur de Leprerar et de La Sauraye, maintenu noble avec ses cousins le 4 janvier 1669.

     

    IV° Gabriel Le Pennec, chevalier, seigneur du manoir de Lesnerac, de Trévécar, d'Escoublac, et du Bois-Jolan grâce au rachat de la seigneurie par sa mère, fit aveu pour celle-ci en 16275 ; inhumé le 3 décembre 1634 dans l'enfeu de l'église d'Escoublac ; marié par contra du 22 septembre 1624, chez maître Davi, notaire à Nantes, avec Lucrèce Ménardeau6, fille de Pierre Ménardeau, écuyer, seigneur de La Bouchetière, conseiller du Roi, maître des comptes de Bretagne, et de Marguerite de Marques ; elle fit aveu en 1635 pour la seigneurie du Bois-Joalland7 ; d'où :

    1° Jacques, qui suit ;

    2° Françoise, fit partage noble avec son frère Jacques le 3 décembre 1656 ; mariée à Nantes le 11 septembre 1645 à Charles du Bois, écuyer, seigneur de La Ferronnière ;

    3° Gabriel, seigneur du Bois-Jolland, fit accord avec son frère Jacques sur le partage noble des biens de leurs parents le 24 septembre 1630 chez maître André Mollé notaire à Guérande, que Gabriel nomma le 24 mai 1631 comme greffier de la seigneurie du Bois-Jolland ; A sa mort la seigneurie du Bois-Joalland revient à son neveu Charles Le Pennec.

     

    V° Jacques Le Pennec, chevalier, seigneur de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, vicomte du Brontay, sieur des fiefs de Lesryo et de Bodyaut, capitaine des garde-côtes au département de Guérande et du Croisic, maintenu noble le 4 janvier 1669 avec ses enfants, fit aveu pour la seigneurie du Bois-Joalland en 16768, fit enregistrer ses armoiries à l'Armorial général en octobre 1697, décédé peu après ; marié : 1° par contrat du 26 août 1651, chez maître Cireul à Angers, avec Louise du Bois9, fille de Louis du Bois, écuyer, seigneur de La Touches Feronnière, et de Florence Davi, chez maître Cireul à Angers ; 2° 15 juillet 1664 à Renée Le Moyne, fille de François Le Moyne, écuyer seigneur de La Tour, auditeur à la Cour des comptes, et de Jeanne Georgeteau ; d'où du premier lit :

    1° Charles, qui suit ;

    2° Margueritte, inhumée à Nantes le 30 août 1681 :

    3° Jacques.

     

    VI° Charles Le Pennec, chevalier, seigneur du Bois-Jolan, du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac, décédé en 1705, fit enregistrer ses armoiries à l'armorial général en même temps que son père ; marié contrat, chez maitre Merle à Nantes, le 14 décembre 1681, avec Jeanne Gorge10, sur consentement de Pierre Gorge, son frère seigneur de La Porte, conseiller au parlement de Metz, et religieusement à Nantes le 15 décembre 1681, fille de feu d'Etienne Gorge, écuyer, et de feue Perrine Le Mercier, d'où :

    1° Jacques, qui suit ;

    2° Julie-Céleste-Perrine, (1685 - 28 décembre 1749), épouse du marquis de Sesmaisons, qui à la mort de ses neveux récolta la succession Le Pennec (voyez article de Sesmaisons qui suit).

     

    VII° Jacques Le Pennec, chevalier, seigneur du Bois-Jolan, du manoir de Lesnerac, de Trévécar et d'Escoublac,vicomte du Brontay, etc, commandant de la capitainerie des Gardes côtes de Saint-Nazaire, né à Nantes le 16 décembre 1682, baptisé le 17 décembre, mort en avril 1741 ; fit ses preuves pour les pages de la Petite écurie, en avril 1699, (B.N., fr. 31783, f 57) ; fit aveu pour la seigneurie du Bois-Joalland le 13 septembre 173411  auprès de Perrine-Françoise de carné, vicomtesse de Saint-Nazaire ; époux de Jeannne-Céleste de Lambilly, d'où :

    1° Claude-Laurent, officier de vaisseau, décédé à 22 ans le 7 juin 1748 ;

    2° Jacques-Bertrand mort à 24 ans en février 1755 ;

    3° Julie-Céleste-Perrine, baptisée le 8 octobre 1727.



     


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    De gueules à trois tours de maison d'or.

     

     

    I° Charles marquis de Sesmaisons, écuyer, seigneur de La Sauzinière, de Malleville, de Portechai et de La Caillère, (1677 – 27 avril 1730), marié : 1° Cécile du Pé d'Orvault ; 2° Julie-Céleste-Perrine Lepennec, dame de Lesnerac, de Trévécar et l'archéologue Léon Maitre au du Bois-Jolland, qui veuve acheta la châtellenie d'Ust et ses dépendances à Anne-Camille Avril, (1685 - 28 décembre 1749), fille de Jacques Le Pennec, chevalier, seigneur de Lesnerac, de Trévécar et du Bois-Jolland, et de Jeanne Gorge ; d'où du second lit :

    1° Claude-François, qui suit ;

    2° Louis-Henri-Charles-Rogatien, (1751-1830), vicomte de Sesmaisons, page de Louis XV, mestre de camps et armées de France en 1776, d'où postérité ;

    3° Anne-Marie-Sidonie, née en 1753.

     

    II° Claude-François marquis de Sesmaisons, comte de Saint-Saire, seigneur de la Sauzinère, Lesnerac, Escoublac, Crévecoeur, Bois-Jolan, Ust, Nesle, Mesnil-Mauger, Beaubec, fief de Léon, Bois-Savary, et Anglesqueville, né le 29 mai 1709, lieutenant général des armées du Roi en 1767, décédé le 6 février 1779 ; marié par contrat du 11 mars 1743, Marie-Gabrielle-Louise de La Fontaine-Solare, fille de François de La Fontaine-Solare, comte de La Boissière, et d'Henriette de Boulainvilliers, d'où :

    III° Claude-François-Jean-Baptiste-Donatien marquis de Sesmaisons, comte de Saint-Saire, seigneur de la Sauzinère, Lesnerac, Escoublac, Crévecoeur, Bois-Jolan, Ust, Nesle, Mesnil-Mauger, Beaubec, fief de Léon, Bois-Savary, et Anglesqueville, né le 23 juin 1749, maréchal de camp le 10 décembre 1797, chevalier de Saint-Louis, décédé en 1804 ; marié en septembre 1778, Renée-Modeste Gouyon du Vaudurant, fille de Louis-Claude Gouyon du Vaudurant, chevalier, seigneur du Guern, lieutenant général des armées du Roi, et de Renée-Pauline-Pélagie Saget de la Jonchère, d'où :

    1° Claude-Louis-Gabriel-Donatien, qui suit ;

    2° Marie-Camille-Adélaïde-Céleste.

     

    VI° Claude-Louis-Gabriel-Donatien marquis de Sesmaisons, né à Lesnerac le 23 décembre 1781, colonel d'Etat-Major en 1814, maréchal de camp, pair de France en 1823, grand d'Espagne en 1826, gentilhomme de la Chambre du Roi, député de la Loire-Inférieure de 1827 à 1830, commandeur de la Légion d'Honneur, décédé à Paris le 29 avril 1842 : marié le 12 février 1805 à Rouen avec Anne-Charlotte-Françoise Dambray, (1786-1866), fille de Charles-Henri Dambray, chancelier de France, président de la chambre des Pairs, et de Marie-Charlotte-Antoinette de Barentin, d'où :

    1° Marie-Charles-Donatien, marquis de Sesmaisons, (1805-1867) ;

    2° Marie-Charlotte-Hermine, (1806-1867) ;

    3° Marie-Armelle-Charlotte, (1814) ;

    4° Marie-Charlotte-Similienne, (1817-1897) ;

    5° Maclovie, (1820).

     

     La famille de Sesmaisons resta  propriétaire de terres au Bois Jolland jusqu'au milieu du 20e siècle. Cependant, les restes du manoir et sa  métairie avaient été vendue dès le 19e siècle ; en 1850 la métairie du Bois Jolland appartenait à monsieur Masseron qui possédait aussi la métairie de la Villeneuve.

     

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    la ferme du bois Joalland en 1900

     

    1 Eder : De gueules à la fasce d'argent, accompagnée de trois quintefeuilles du même.

    2 Avril : d'argent au pin de sinople, fruité d'or. Sans lien avec les Avril de Chauvière d'Ust.

    Charette de La Bretonnière : D'argent au lion de sable, armé et lampassé de gueules, accompagné de trois canettes de sable, becquées et membrées de gueules.

    4 du Dréseuc : de sable au croissant d'argent accompagné de trois étoiles du même. (à ne pas confondre avec les du Dreiseuc du pays de Morlaix qui portent :  De gueules au chevron d'hermine surmonté d'une coquille d'or.)

    5 A.D. 44, E 572

    6 Ménardeau : D'azur à trois têtes de licornes d'argent.

    7 A.D.44, E 572

    8 A.D.44, E 572

    9 du Bois : de gueules à trois coutelas d'argent, posés en pal, pointe en bas, 2 et 1.

    10 Gorge : de gueules au chevron d'or accompagné de trois tours.

    11 A.D.44, E 572

    12 Famille noble d'extraction chevaleresque de 1375, admise aux Honneurs de la Cour en 1767, 1776, 1777 et 1781, (A.N., MM 817 - B.N., fonds Chérin n° 124) , ayant fait ses preuves en novembre 1982 à l'A.N.F.

     

     

  • Les fermes de Villeneuve et du Bois-Joalland

    Dons nos prochains articles, nous traiterons de l'histoire de la seigneurie du Bois-Joalland, mais avant cela nous allons ici parler de deux éléments du patrimoine nazairien dont l'histoire se rattache à celle de cette seigneurie : la ferme du Bois-Joalland et la ferme de Villeneuve.

     

    Située le long de la route qui borde l'étang, peu avant le bourg de l'Immaculée, la ferme du Bois-Joalland n'est pas le manoir seigneurial, le manoir se situait là où se trouve aujourd'hui la route et la rive de l'étang qui ne fut créé qu'entre 1917 et 1920, ce manoir a disparu avant la Révolution, cependant cette ferme était la métairie principale de la seigneurie. Si le long corps de ferme en fond de cour est du 18e siècle, la maison actuelle ne date que du 19e siècle, le logis originel se trouvait en retour entre la maison actuelle et le corps de ferme. 

     

    Située aujourd'hui entre la rive de l'étang  et le terre-plein de la D492,  la ferme de Villeneuve était l'une des métairies nobles que possédaient les seigneurs du Bois-Joalland sur le territoire de la seigneurie. Tout porte à croire qu'elle fut un temps résidence du sénéchal seigneurial. Contrairement aux fermes ordinaires de Saint-Nazaire, qui étaient construites en torchis sur une base en pierres, (la ferme Couronnée en est un parfait exemple). La métairie de Villeneuve au Bois-Joalland, est un bâtiment typiquement du début du 16e siècle, construit intégralement en pierres, tout en longueur, avec des portes ogivales ou à linteaux à accolades, la toiture était à l'origine en chaume. Le bâtiment est divisé en deux unités d'habitation, dont une comprenant une salle basse dotée d'une cheminée monumentale et les restes d'un placard en maçonnerie, dont les étagères sont constituées de pierre plates, ce qui confirmerait la présence du sénéchal de la seigneurie dans ce logement. Une soue à cochon est accolée au pignon ouest. la cour a été surélevée au moment de la création de l'étang. Aujourd'hui Villeneuve est encore le siège d'une exploitation, quoique le bâtiment historique, couvert actuellement d'ardoises, était transformé en grange, et qu'une nouvelle habitation fut construite après la Seconde-Guerre-mondiale en prolongement de celui-ci.

     

    Du 16e au début du 20e siècle, les propriétaires de ces métairies furent les familles du Chastel, Le Pennec du Bois-Joalland, de Charrette durant 20ans, puis à nouveau Le Pennec du Bois-Joalland, et enfin de Sesmaisons qui vendirent par pièce leur domaine nazairien. 

     

    En 1857, la métairie appartenait à monsieur Masseron qui possédait aussi la métairie du Bois Joalland.

     

    Au début du 20e siècle, la ferme de Villeneuve servit de décor pour une série de cartes-postales de genre par le photographe Degas, on y distingue très bien les détails architecturaux.

     

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    collection de monsieur L.

     

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    collection de monsieur L.

     

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    Les autres métairies de la seigneurie du Bois-Joalland, n'ont pas laissé de trace notable en dehors de leurs noms...

  • Photographies de genre au château de Port-Cé

    Dans les années 1900, Saint-Nazaire fut abondamment photographié pour alimenter la demande de cartes-postales. Un photographe nazairien, Delaveau, dont les petits-neveux sont toujours résidents à Saint-Nazaire, réalisa ainsi de nombreux clichés de la commune et de ses alentours pour le compte de la société Dugas et Cie de Nantes, faisant poser pour ses mises en scène  sa famille est ses amis. En dehors des vues de Saint-Nazaire, il réalisa des vues de genres. Monsieur L. a eu la gentillesse de me communiquer des scannes de cartes-postales réalisées par son grand-oncle, parmi elles, il s'en trouve deux qui m'ont particulièrement intéressé, non pour le sujet délicieusement mièvre, mais pour le lieu, c'est en effet aux écuries du château de Port-Cé qu'elles furent prises

     

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     " Curieuse "

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     " Une surprise "

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    les écuries en 1954, (coll. archives municipales)

  • Porcé, le docteur et madame Raffegeau

    Dans nos articles sur le château de Port-Cé, il existe une carte postale d'avant 1914 du château portant la mention de son nom d'origine, Les Charmilles, et où l'on peut reconnaître le docteur et madame Raffegeau 

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     carte postale entre 1907 et 1914, coll. L.O.M.

     

    La maison de retraite  " Résidence des Sources ", à Saint-Germain-sur-Moine, conserve dans son hall les portraits du docteur et de son épouse, fondateur de l'établissement.

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    Nous portons aussi à votre connaissance une copie du faire-part de décès du docteur, communiqué par l'un de nos correspondants 

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    Enfin, les archives municipales de Saint-Nazaire conservent la photocopie d'une photographie de 1939, où figure madame veuve Raffegeau, entourée de neveux et cousins, devant le perron du château.

     

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    Cette photographie, dont nous reproduisons ici le scanne de la photocopie déposée aux archives municipales, avait été envoyée à la fin des années 90' par monsieur P. A., petit cousin du docteur, en attache à un courrier d'indignation et d'interrogation sur le devenir du legs Raffegeau. Nous ne savons pas quelle fut la réponse du maire, (si même il y a eu réponse), mais hélas le lègue a été respecté dans la mesure où des établissements scolaires ont été bâtis, sur le domaine, rien n'obligeait dans le testament de ma madame Raffegeau de conserver le château, si ce n'est l'éthique, (chose qui n'existe pas en politique municipale), la donation est rédigée un peu comme celle de la donation du Parc des Sports. La seule chose qui pourrait sauver ce qui reste du château, serait une mobilisation des habitants. Monsieur Joël-Guy Batteux, maire de Saint-Nazaire, n'a pas fait raser dans les années 90 le bâtiment par crainte d'une contestation de masse, mais a dit publiquement " qu'il tomberait tous seul ". Le souci est qu'il risque surtout de tomber sur quelqu'un, de préférence l'un des enfants ou adolescents que le vaisseau de pierre intrigue, fournissant ainsi dans un avenir proche un bon prétexte devant l'opinion de faire passer un bulldozer... On ne peut que blâmer la politique, ou plutôt l'absence de politique patrimoniale du monsieur Batteux, (Saint-Nazaire est ainsi une zone de non-droit pour la DRAC gentiment invitée à ne pas mettre un pied sur la commune), mais que dire dans ce cas du manque de mobilisation des habitants ? Saint-Nazaire souffre d'une attitude de non auto-appropriation par ses habitants de leur cité, heureusement la nouvelle génération des moins de 30ans a aujourd'hui une attitude très différente, même si elle ne sait pas encore s'organiser face à une municipalité qui se garde de communiquer sur ses projets urbanistiques, (cf. " l'affaire de Guindreff ").

     

  • La famille Galliot de Cran

    Dans notre article sur le séjour à Saint-Nazaire du prétendant Charles-Edward Stuart, nous avons mentionné la famille Galliot de Cran. Cette famille a été attachée à l'histoire de la commune durant quatre générations.

     

    L'auteur de cet article a lu beaucoup de mentions inexactes au sujet de cette famille, la première concerne la « qualité » de cette famille, pour reprendre l'expression de l'Ancien Régime, nous voulons ici parler du fait que les Galliot de Cran étaient roturiers et non nobles, même s'ils bénéficiaient de certains privilèges en raison des charges qu'ils possédaient. Ajoutons qu'il n'était pas obligatoire d'être noble sous l'Ancien Régime pour posséder une terre noble, et que le fait d'avoir une particule n'a jamais été preuve de noblesse, (au même titre que certains nobles n'en ont jamais eu). La seconde légende à laquelle nous aimerions tordre le cou, et celle de l'origine du nom « Cran », celui-ci vient d'une métairie, constituée en fief, située au quartier de l'Immaculée à Saint-Nazaire, et non un manoir de la commune de Saint-Dolay en Morbihan qui appartenait à la famille Thomas de Cran, qui n'avait pas de lien avec les Galliot, au demeurant, le premier Galliot arrivé à Saint-Nazaire, était « Galliot des Fresnières ». Les Galliot sont cependant originaires de la région de La Roche-Bernard, mais dans l'état actuel des recherches il nous est impossible de déterminée la paroisse exacte. 

     

    Faisons enfin mention d'un fait relevé par Henri Moret et Ferdinand Guériff dans leurs ouvrages sur l'histoire de Saint-Nazaire, celui des signatures des notables de Saint-Nazaire dans les registres paroissiaux. A chaque baptême ou mariage d'importance, les notables de la ville possédants un fief et en assumant le nom accolé à leur patronyme, signaient d'abord d'une particule, suivit du nom du fief, et enfin de leur patronymique, nous ignorons totalement l'origine et la raison exacte de cette mode, peut-être motivée par la volonté de faire oublier plus facilement leurs rotures en cas d'accession éventuelle à la noblesse ? La question reste pour l'heure sans réponse.

     

     

     

    Galliot de Cran : De gueules à une galiotte d'or. 

     

    I° Jérôme (ou Hierosme) Galliot, sieur des Fresnières, mort à Saint-Nazaire en 1711, inhumé dans la chapelle du Rosaire de l'église de Saint-Nazaire (c'était la chapelle des vicomtes), procureur fiscal de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein avant 1670, fut mandataire de Marie Beliotte pour la réformation du domaine de Guérande en 1680 ; il avait acquis de la famille de La Haye du Sable une importante demeure dans la Grand-rue du bourg de Saint-Nazaire sur laquelle l'écu des La Haye figurait encore au 20ème siècle ; époux de : 1° Renée Labour ; 2° Renée des Grées (ou Desgrées) d'où :

    du premier lit :

    1° Claude, né à Saint-Nazaire en 1671 ;

    2° Olivier, né en 1673 ;

    du second lit :

    3° Perrine, née en 1682 ;

    4° Sébastien, né en 1684 ;

    5° Jeanne, dame des Fresnières, née en 1685, mariée le 26 novembre 1707 avec Jean-Vincent Diguet, sieur du Bot, (1683 - inhumé le 10 décembre 1721 en a chapelle du Rosaire), sénéchal seul juge de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein, né à Vannes, paroisse Saint-Pierre, fils de Vincent Diguet, et de Jeanne Lesbouez ;

    6° François, né en 1686 ;

    7° René, qui suit.

     

    II° René Galliot, sieur de Cran, (métairie sise à Saint-Nazaire), (Saint-Nazaire 1693 – Saint-Nazaire 8 février 1772), avocat à la cour, sénéchal de Saint-Nazaire et de Marcein à la suite de son beau-frère en 1722, subdélégué de l'Intendance à Saint-Nazaire de 1722 à 1772, élu marguillier à l'unanimité en 1736, membre de la confrérie Saint-Nicolas de Guérande en 1737, correspondant de la Commission intermédiaire des Etats de Bretagne en 1755 ; au début de l'été 1745 il logea un temps chez lui le prince Charles-Edward Stuart, (dit Bonni prince Charlie), qui organisait avec les familles irlandaises de Nantes un débarquement dans le but de le placer sur le trône d'Ecosse et d'Angleterre (voyez l'article sur les Walsh), les dames de Saint-Nazaire brodèrent pour le prince une courtepointes à ses armes, qu'il laissa à son hôte, (encore en possession de ses descendant en 1850 d'après la légende locale). Le 20 novembre 1756 il fait fonction de commissaire aux classes alors que se déroule au large la bataille des cardinaux, avec ses hommes ils sauvèrent à bord d'une embarcation quelques marins français du navire Le Juste, il rédigea un rapport sur ces faits le 4 décembre, remis au rapporteur Millain, aujourd'hui conservé aux archives de la Marine. Marié à Férel (56) le 9 octobre 1724 Geneviève Durand, fille de feu Guillaume Durand, alloué et lieutenant du marquis d'Assérac, et offrit à l'église de Ferel un tabernacle posé et béni le 15 novembre 1739 ; d'où :

    1° Joseph-Marie né en 1726 ;

    2° François-René, né en 1727 ;

    3° François-Pierre, qui suit ;

    4° Michel-Thomas.

     

    III° François-Pierre Galliot, sieur de Cran, (Saint-Nazaire en 1736 – La Roche-Bernard 30 décembre 1796), il fut seigneur de La Tréballe à Saint-Nazaire (par acquisition en 1783 auprès de Louis Lorieux, sieur de La Mainguisserye, il revendit la propriété à Ambroise Lorieux, cousin et beau-frère du précédent, en 1793) ; avocat à la cour, marguillier de Saint-Nazaire en 1770, vendit en 1772 la charge de sénéchal de son père à Etienne Chaillon ; il fut en 1789 l'un des plus importants contribuables de La Roche-Bernard ; durant la Révolution il acheta des terres du Prieuré que sa famille avaient en métayage depuis le 18ème siècle, éparpillés sur la commune ; marié le 4 septembre 1787 à Josselin (56) avec Marie-Josèphe-Yvonne Martin Daumond, fille de Gilbert-Anne-Marie Martin Daumont, avocat au Parlement, lieutenant particulier des Eaux, Bois et Forêts du comté de Penhouet (56), alors ancien maire de Josselin et ancien commissaire des Etats de Bretagne, et de Marie-Louise (Le) Prieur, dame de Trégadoret, d'où :

    1° un enfant né en 1786 au Férel, mort la même année ;

    2° François-Louis-Marie, (La Roche-Bernard 3 juin 1790 – La Roche-Bernard 1858) ; 

    3° Joseph-Marie-François, (Josselin le 31 juillet 1788 – La Roche-Bernard 1860).

     

     

    Tous deux moururent célibataires en possession d'une importante fortune provenant de la plus-value de la vente de leurs terrains qui se situaient entre la rue de Toute-Aide et l'Avenue de la République, (d'où le nom de passage de Cran près du marché couvert), ces terrains étaient ceux qui constituaient le domaine du Bois-Savary, acquis auprès du marquis de Sesmaisons en 1804. L'ancien hôpital de Saint-Nazaire, détruit durant les bombardements, avait été construit sur l'un de leurs terrains, (vendu à la ville un prix inférieur au marché cependant).

     


    galliot de cran,saint-nazaire,boussineauLa maison des Galliot de Cran, dite maison du Prétendant, avait été acquise de la famille de La Haye du Sable, dont l'écu figurait su la façade entre les deux portes-fenêtres sur premier étage, se situait dans la Grand-Rue de Saint-Nazaire, (N°42), dans le bourg historique. Construite sur en plan carré, caves éclairées par un grand soupirail en arc côté rue, au rez-de-chaussée surélevé, la façade de cette maison était large de deux travées, un perron de cinq marches pour accéder au rez-de-chaussée, le premier étage, « l'étage noble », était doté d'un balcon à balustrade de fer forgé, faisant toute la largeur du bâtiment, appuyé sur trois corbeaux sculptés. Le second étage sous un haut comble, était éclairé coté rue par deux lucarnes encadrées finissant en pointe. Dans les premières années du Second Empire, elle fut plusieurs fois louée à l'administration municipale, servant de caserne de gendarmerie à titre provisoire en 1850, puis d'école par décret municipal le 9 février 1851. A la mort du denier des Galliot de Cran, la maison fut vendu Athanase-Louis-Charles de Boussineau, (né à Saint-Etienne-de-Mont-Luc le 31 mars 1824), issu d'une famille nantaise anoblie par élection à l'échevinage de cette ville en 1668. Ses fils en héritèrent, et finirent par la vendre de force à l'Etat qui entreprenait le creusement de la nouvelle entrée du port. 

     
    Détail d'un dessin de Paul Bellaudeau, (Arch. Municipales)
  • Un noble nazairien devenu facteur

    Comme nous l'avons mentionné dans l'article portant sur l'histoire de la maison noble du Sable, une légende locale rapportée par F. Guériff veut que le dernier membre de la famille de La Haye du Sable termina douanier ou facteur à Saint-Nazaire. Nous l'avons expliqué, on trouve effectivement un Honoré Delahaye, facteur des postes à Saint-Nazaire en 1843, né vers 1805, qui laissa une descendance dans cette ville, mais rien ne prouve une filiation commune avec les nobles de La Haye du Sable, le nom de La Haye, ou Delahaye est très commun, on le trouve dans toutes les provinces de France et de Belgique, il y avait d'ailleurs à Saint-Nazaire une seconde famille noble du même nom, avec laquelle elles n'avaient aucun lien. Au-delà de cette homonymie, cette légende a été entretenue par le fait qu'il existait un Saint-Nazaire une famille noble pauvre que la Révolution, réduisit à l'état de simple cultivateur, il s'agit de la branche nazairienne de la famille du Bouays de Couesbouc, dont nous allons relater ici une partie de l'histoire.

     

     

    du bouays de couesbouc,de la haye du sable,facteur,douanierLa famille du Bouays de Couesbouc est une famille guérandaise noble d'ancienne extraction maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 5 février 1669, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), toujours existante, elle porte pour armoiries : De sable à la fasce d'argent bordée de gueules. Cette famille s'illustra durant la guerre de succession de Bretagne avec un membre qui participa au combat des Trente le 26 mars 1351, mais aussi avec deux chouans, Alexis Louis Gordien du Bouays, comte de Couësbouc, et son fils René-Benjamin.

     

    L'une de ses branches de cette illustre famille s'établit à Saint-Nazaire à la suite d'un mariage au milieu du 18e siècle.

     

     

    I° Marie-René-Jacques du Bouays de Couesbouc, écuyer, époux de Marie-Josèphe de Kerpoisson, morte le 8 nivôse an II (28 décembre 1793) à La Ville-es-Liron à Saint-Nazaire, d'où :

     

    II° Joachim-Joseph du Bouays de Couesbouc, écuyer, lieutenant des gardes-côtes avant la Révolution, inscrit le 3 août 1790 sur les contrôles de la Garde nationale de Saint-Nazaire, se déclara marin dans l'acte de décès de sa mère, père de :

     

    III° François-Marie du Bouays de Couesbouc, était simple cultivateur à Kerveloche à Saint-Lyphard en 1834, devint facteur des postes à Guérande en 1849, époux de Jeanne Le Gall, d'où :

    1° Pierre, qui suit ;

    2° François, établi pharmacien à La Chataigneraye en Vendée

    3° un autre fils pharmacien à Paris.

     

    IV° Pierre du Bouays,(Saint-Lyphard le 16 octobre 1831 – La Chataigneraye 2 mars 1861), reçu docteur en médecine à Montpellier le 2 mars 1861, maire de Guérande en 1876, époux d'Emilie Grimaud, d'où :

    1° Gaétan ;

    2° Geoffroy.

     

    C'est donc François-Marie du Bouays de Couesbouc, devenu facteur sous le Second Empire, qui est à l'origine de confusion et de légende autour de la famille de La Haye du Sable.

  • La maison noble du Sable, seconde partie

    de Charault de Mérionnec : Tiercé en pal, d'or, d'azur, et d'argent .

     

    La famille de Charault de Mérionnec est une famille de la bourgeoisie guérandaise, anoblie en la personne de Guillaume de Charault de Mérionnec, qui acheta en 1776 la maison noble du Sable à Jean-Baptiste-René de La Haye du Sable, après avoir vendu le château de Careil situé à Guérande (1).

     

    I° Guillaume de Charault de Mérionnec, (1724 - Le Croisic 17 juillet 1778), seigneur de Mérionec, Conseiller du Roi et Maître ordinaire à la Chambre des Comptes de Bretagne, par acquisition de cette charge qui l'anoblie, en achetée en 1750, pour la somme de 50 000 livres, seigneur de la maison noble du Sable achetée en 1776 à Jean-Baptiste-René de La Haye du Sable ; homme cultivé et très attentif aux phénomènes naturels provoqués par les marées et en particulier l’ensablement progressif de la côte, il rédigea un mémoire vers 1770, conservé aux Archives Nationales, dans lequel il préconisait un certain nombre de moyens pour lutter contre l’ensablement, en particulier par la plantation d’arbres, conseils innovants, qui ne furent hélas suivis qu'un siècle plus tard (2) ; marié à Nantes le 6 juillet 1751 avec Placide Fourcade (3), (Nantes 2 juillet 1728 – Guérande, 28 août 1800), fille de Jean-Louis Fourcade, ancien juge consul et échevin de Nantes, et de Marie Jouanneaulx, d'où :

    1° Placide-Marie-Louise, baptisée le 11 octobre 1752 à Nantes ;

    2° Marie-Julie, (baptisée à Nantes le 7 décembre 1753 – Andard (Maine et Loire) 1798), mariée le 2 janvier 1777, en l’église Saint Maurille d’Angers, avec Louis-René Guérin du Grandlaunay, (1751-1840) ;

    3° Joseph-Pierre, né le 3 novembre 1763 ;

    4° Marie-Honorée, (Nantes 12 février 1765 – Nantes 28 janvier 1790), mariée le 9 juillet 1786, en l'église Sainte-Croix de Nantes, avec Jean-François Tranchevent, fils de Jean-Pierre Tranchevent, et de Jeanne Taillebois, issu d'une famille de capitaines de navires originaire d'Honfleur, au diocèse de Lisieux.

     

    Guillaume étant un anobli, le partage de ses biens se fit de façon roturière comme le voulait la Coutume de Bretagne, mais ceux-ci restèrent la pleine propriété de sa veuve. Celle-ci survécut à ses enfants, dont seule l’aînée laissa une descendance, ainsi à la mort de Placide Fourcade, le Sable devint la propriété de Louis-René Guérin du Grandlaunay.

     

    Guérin du Grandlaunay (4) : D'azur, à un croissant montant d'argent, accompagné à dextre d'une épée haute du mesme, et à senestre d'une palme aussi d'argent (qui est Bault de Beaumont), chargé en coeur d'un écu de gueules, au lion d'argent, (qui est Guérin du Grandlaunay).

     

    I° Louis-René Guérin du Grandlaunay, (Angers 23 janvier 1751 – Angers 25 juillet 1840), élu échevin d’Angers le 1er juin 1784, jusqu’en 1789, nommé juge de paix du canton de Trélazé de 1795 à 1807, date à laquelle il est nommé Maire d’Andard, fonction qu’il conservera jusqu’en 1826 sauf pendant les « 100 jours » ; marié le 2 janvier 1777, en l’église Saint Maurille d’Angers, avec Marie-Julie de Charault de Mérionnec, (baptisée à Nantes le 7 décembre 1753 – Andard (Maine et Loire) 1798), dont il hérita des biens de sa famille en 1801, d'où :

    1° Jean-Baptiste ;

    2° Marie-Julie, (1777 - 1825) ;

    3° Louise, (1780-1862) ;

    4° Louis, (1782-1839) ;

    5° Henri, (1785 - ??) ;

    6° Charles, (1785-1868) ; 

    7° Jean-Henri, (1787-??) ;

    8° Alexandre, (1788-1878) ;

    9° Cécile, (1791-1832) ;

    10° Augustine, (1793-??).

     

    Plessix

    En 1829 le manoir est propriété de Joseph-Emmanuel Plessix (Vallon 28 novembre 1806 - 16 mai 1870 Saint-Nazaire, inhumé au cimetière de La Briandais), marié 1ère Céleste Durant (+ 14 juin 1855 Nantes) ; 2e à Saint-Nazaire le 28 décembre 1868 avec Elodie-Marie Brevet (°Nantes 1ernovembre 1837). Le domaine abrite alors 12 personnes réparties en 4 ménages. Il chercha à vendre la propriété, composée "d'une maison de maître, d'une métairie et de dépendances, en juin 1839, mais ne trouva pas d'acquéreur. C'est finalement sa veuve hérite qui vend à Alphonse-Léopold-Nicolas-Louis Cézard. (NB : il possédait aussi la ferme de La Fosse à Sautron.)

    sable.jpg

    Cadastre Cadastre de 1829, Archives départementales.

    On distingue à droite la manoir toujours existant, et les bâtiments de la ferme depuis détruit. 

     

    Alphonse-Léopold-Nicolas-Louis Cézard

    Cézard : Parti de gueules et d'azur à trois roses d'or brochant (2 et 1) ; au chef de … chargé d'un voilier de … navigant dans une mer agitée de … Cimier : Un dauphin nageant dans une mer. Devise : Post nubila Phœbus (Après la pluie le beau temps), (5).

     

    Alphonse-Léopold-Nicolas-Louis Cézard, (Nicolas dans sa famille, Alphonse seulement pour ses affaires, cette double nomination explique que les noms des navires qu'il possédait au port de Saint-Nazaire), armateur et banquier, était né à Batavia aux Indes-Néerlandaises, (aujourd’hui Jakarta capitale de l'Indonésie), son père, natif de Nancy, y avait fait fortune comme armateur et planteur de sucre, devenu milliardaire, il était revenu avec toute sa famille en France afin d'y marier convenablement ses enfants, dépensant pour les doter toute sa fortune, et en faisant des spéculations industrielles. Alphonse Cézard contribua à fonte de la fortune de son père en spéculant dans l'industrie et le commerce au moment de l'ouverture du port de Saint-Nazaire, il fut impliqué dans quelques scandales locaux, et perdit d'importantes sommes que son père recouvrit, il débuta comme armateur, avec deux navires, le Alphonse Cézard et le Nicolas Cézard, puis il voulut faire de la politique en se présentant pour les législatives de Saint-Nazaire contre le candidat seul et officiel (nous étions sous le Second Empire...) Anselme François Fleury, le 17 mai 1863, il ensuite fut directeur pour la France de la Saint-Nazaire Compagny, une société fondée à Londres en juillet 1864, pour l'établissement d'une nouvelle ville sur les terrains de l'ancien manoir du Sable, et fonda le 15 janvier 1865 la Société des Crédits généraux de Saint-Nazaire, filiale de son entreprise de transports maritimes, la Société du Commerce de France, lesquelles furent mise en faillite en 1866... Il avait spéculé sur les terrains du domaine du Sable, qu'il voulait lotir en une cité moderne,d’un quartier sur 450.000 m² de terrains, réparties en 84 îlots de bâtiments d’habitation étaient de toutes classes, délimitant un quartier sur 450.000 m² de terrains, réparties en 84 îlots bâtiments d’habitation étaient de toutes classes, délimité de 33 rues, doté de 5 grandes places, d’un parc luxuriant, et de tous les bâtiments nécessaires à la vie de la population et des administrations. Alphonse Cézard proposa en sus de céder gratuitement à la ville tous les terrains nécessaires à l'établissement des voies publiques, places et squares ; d'exécuter à ses frais le perré de protection de la dune et les escaliers de service du quai-boulevard du front de mer (qu’on aurait baptisé Napoléon III) sur 1 km ; de contribuer à la construction de l'église (rappelons qu’il était protestant) ; d'exécuter à ses frais, « dans des délais déterminés, ou à sa convenance dans certains cas », les halles, l'abattoir, la distribution d'eau, les bains et lavoirs, le théâtre, le grand hôtel, la bourse, le tribunal de commerce, le tribunal civil, la sous-préfecture, le collège et la caserne… à charge par la ville de concéder à perpétuité à sa compagnie les terrains appartenant à la commune dans le quartier à créer, le privilège du service de l'eau pour quatre-vingt-dix-neuf ans, l'exploitation des principaux lieux publics pour trente ans ; de faire ou de terminer le plus promptement possible le réseau général des égouts, les travaux d'éclairage ou d'assainissement et d'entretien des rues et voies publiques comprises dans les terrains appartenant à la compagnie ; et enfin d'exempter des droits de douane et d'octroi les matériaux employés dans les constructions nouvelles.

     

    Possesseur du manoir de Heinlex, qu'il avait fait totalement reconstruire, et qu'il dut vendre à Henri Duval, le président de la Chambre de commerce, avant de se retirer au château de La Touchelais à Savenay, où se trouve aujourd'hui l'hippodrome, où décéda, après fondé dans cette ville une fromagerie.

     

    Société des Crédit Généraux de Saint-Nazaire disparue, ruinant plusieurs actionnaires, sans qu'Alphonse Césard et ses frères, eux aussi impliqués dans la spéculation, furent inquiétés. La Société de commerce de France survécut et resta propriétaire du domaine du Sable. L'affaire fit long feu, car c'est seulement en 1873 que le tribunal de Paris procéda à la mise en vente, en deux lots, l'ensemble du domaine du Sable le 29 mai 1873. La vente fut annoncée dans la presse le 15 mai 1873. le premier lot comportait 423551 m² de terrain, soit un peu plus de 42 ha, et le second le manoir avec 8780 m² de terrain.

     

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    Annonce de la vente parue dans Le Monde Illustré du 15 mai 1873.

     

    Le domaine fut acquis par les frères Bessard du Parc.

     

     

    Famille Bessard du Parc

     

    Bessard du Parc : D'argent à deux fasces de gueules, accompagné de sept merlettes de sable, 3,3, 1.

    Famille de la bourgeoisie issue d'un sénéchal de la seigneurie de La Haye-de-Lavau à Savenay. 

     

    I° Julien-Marie-Alexandre Bessard du Parc, (1823-1899), époux de Claudine-Emma Mathel-Tharin, (1829-1870), d'où :

    1° Julien-Marie-Joseph, (1854-1906), époux de Marie_Métella Tulou, d'où postérité ; acheta avec son frère Olivier le domaine du Sable le 6 janvier 1883, qu'ils revendirent peu après au prince de Bearn en 1883 ;

    2° Emmanuel-Marie-Thomas, (1856-1882) ; 

    3° Olivier, époux de Blanche-Berthe Schmer, d'où postérité, co-propriétaire du domaine du Sable.

     

     

    Le prince de Béarn

     

    de Galard de Brassac de Béarn : Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, à trois corneilles de sable, becquées et membrées de gueules ; aux 2 et 3, d'or, à deux vaches passantes de gueules accolées, accornées et clarinées d'azur, accolées d'hermine.

    Laure-Henri-Gaston de Galard de Brassac de Béarn, comte de Brassac, comte de Béarn, comte de Béarn et de l'Empire, baron de La Rochebeaucourt, comte de Marsan, prince Béarn et de Vianna par lettres de la Reine Isabelle d'Espagne du 9 juillet 1868, duc de Cantabrie, marquis d'Excideuil, grand d'Espagne de première classe, etc., (Cassel, Grand-duché de Hesse-Cassel, (aujourd'hui en République Fédérale d'Allemagne) 9 juillet 1840 – Pau 18 juin 1893), il augmenta sa fortune en spéculant dans l'immobilier des différents projets orchestrés par le gouvernement du Second-Empire, l'achat de la propriété du Sable se fit dans ce seul but, il fit dessiner des avenues sur le domaine, et dépeça celui-ci en différents lots, une partie, dite "Le bois de sapins" (en réalité des pins plantés à la demande du prince pour stabiliser les dunes et les rendre exploitables comme à La Baule), fut acquise par la municipalité à la suite d'un échange avec le prince de Béarn, approuvé par le Conseil le 7 août 1885, afin de créer le jardin qui avait été envisagé par Alphonse Cézard, c'est le Jardin des Plantes actuel, dessiné par le paysagiste nantais Aubry. Le prince de Bearn ne vient jamais à Saint-Nazaire, mais l'une des rues perpétue le souvenir de sa possession le long du jardin : la rue de Béarn (6). (le quartier, dit aujourd'hui "de La Havane", dont le vrais nom est "Le Sable", est né de cet échange). L'aménagement ne se fait cependant pas avant le 11 juin 1886.

    Jusque qu'à la Première Guerre mondiale, la zone était peu urbanisée, les avenues n'étaient que des allées sablonneuses, le long desquelles se trouvaient quelques rares villas. Le Manoir du Sable, fut vendu à Aymé Duquaire qui acheta le reste des parcelles à lotir, (sous le nom de Lotissement du Sable, l'opération ne s'acheva qu'en 1934, et les rues ne furent dotées de revêtement qu'au moment de la Reconstruction).

     

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    L'avenue de Béarn en 1900, Coll. O.M. de S.L.

     

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     Le "bois de sapins", en 1886-87, coll. F.B.

    (la prise de vue a été réalisée depuis l'avenue Ferdinand de Lesseps)

     

    Durant la période ou la Prince de Bear fut propriétaire du domaine, la ferme du manoir, située à proximité, et détruite par Aymée Duquaire, était toujours en métayage. Dans son " Précis historique du vieux Saint-Nazaire ", publié en 1907, G. Le Barbier de Pradun, décrit ainsi les lieux qui servait à la promenade des citadins : C’était au bois des Sables, on y buvait un lait délicieux à la métairie du même nom, puis jeunes gens et jeunes filles se livraient au plaisir de la danse, pour retourner tous ensemble, la journée une fois terminée, à leurs domiciles respectifs.

     

    d'Aymé Duquaire à la municipalité

     

    Aymé Duquaire, (1840-1922) était Lyonnais qui avait débuté comme avoué chez un notaire(7), puis qui se lança dans la spéculation immobilière. À Saint-Nazaire il acheva le lotissement du domaine du Sable. Il offrit à la ville une parcelle triangulaire en 1910, pour la création d'un square où fut installée la statue du Soldat de l'An II, sur la rue Villebois-Mareuil, qui aurait dû comporter deux maisons. Ce square, (parfois nommé Aymé-Duquaire, bien qu'il n'ait jamais reçu officiellement ce nom), pris le nom de Square du Souvenir Français. Ses biens avaient été regroupés en une société du nom de Société Aymé Duquaire et Cie, le domaine du Sable n'était alors plus qu'un parcelle de 2ha sur laquelle subsistaient le manoir seigneurial, et une maison à un étage à l'angle de l'avenue de Bearn et de la rue de Pornichet, construite dans les années 1860, et que la municipalité rasa dans les années 1970 pour faire place à un nouveau bâtiment. Par séance du 28 juin 1924, suite à un proposition d'achat présentée par le maire Vivan Lacour le 28 février 1924 (8), le Conseil municipal se décida d'acquérir le manoir et son parc afin de créer un second jardin botanique, le prix d'achat et d'aménagement fut de 475.000.fr, payé par un emprunt au Crédit Foncier, somme énorme à l'poque et qui souleva des indignations. Il fallut plusieurs années pour que les travaux soient réalisés, le manoir resta longtemps fermé, se délabra, son parc ressembla rapidement à une jungle. La maison seigneuriale fut affectée aux jardiniers, elle fut remise à neuf d'une façon radicale qui fit perdre une part de son cachet, ce que critiqua une part de la population, (cf. Le Courrier de Saint-Nazaire du 10 juillet 1931, sous la plume de Jacqueline Bruno) ; la seconde maison fut affectée au Patronage laïc de jeunes filles (9). Le parc de la maison, situé à l'arrière fut transformé en jardin à la française avec des serres.

     

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    Le manoir en juin 1937 (publication du Courrier de Saint-Nazaire du 5 juin 1937).

     

    Par la suite on installa différente administrations et service municipaux dans le manoir, notamment durant la guerre le bâtiment devient école en raison de la réquisition par l'occupant d'une partie des structures scolaires, puis il devint la bibliothèque municipale de 1949 à 1971, et à la fin des années 90 le foyer des Anciens à la suite de la construction de la résidence pour personnes âgées en bordure de la cour d'honneur, le long de l'avenue de Lesseps. Un second groupe d'immeubles fut ensuite bâti le long de l'avenue de Bearn.

     

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    Plan d'aménagent du manoir en bibliothéque, conservé dans les archives dites de l'Ancien Musée, aux Archives municipales de Saint-Nazaire ; cliquer pour agrandir.

     

     

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    La maison noble du Sable, au centre, et le parc aménagé au début des années 1970, on voit à gauche la maison construite dans les années 1860 qui avait été affectée par la municipalité au Patronage laïc de jeunes filles, à l'arrière du manoir, on distingue les serres municipales. (carte postal, crédit inconnu, me contacter pour mention future du nom des ayants droit, merci.)

     

    En 2008 le jardin arrière, que la municipalité n'entretenait plus, fut bétonné sur le moindre centimètre pour faire place à une résidence des plus disgracieuses, aux appartements sombres. 

     

    (1) A.D.44, E 550. — Vente de la maison noble du Sable, en Saint-Nazaire, par René de La Haie, chevalier, à Guillaume Charault, chevalier, seigneur de Merionnec. 1776.

    (2) Sources : Gaétan d’Aviau de Ternay « Dictionnaire des magistratsde la Chambre des Comptes de Bretagne », page 84 ; Les Cahiers du Pays de Guérande, N°15 ( Année 1994), pages 9 et 10 ; généalogie et histoire de la famille Guérin du Grandlaunay, établies et communiquées par monsieur Héric Guérin du Grandlaunay, ancien sous-préfet de Saint-Nazaire, et descendant direct de Guillaume Charault de Merionnec. 

    (3) Elle était la dernière représentante de la branche de la famille Fourcade, originaire de Bayonne, établie à Nantes en 1670, et qui portait : « De sinople au pairle d’argent ». (Cf. « Histoire de la Famille Fourcade », Notice historique et généalogique par François-Laurent Jacquier - informations communiquées par monsieur Héric Guérin du Granlaunay, op.cité.)

    (4) Généalogie et informations communiquées par monsieur Héric Guérin du Granlaunay, op.cité.

    (5) D'après les armoiries sculptées sur la façade sud du manoir de Henleix.

    (6) N.B. : si le nom de la rue se prononce « béarne », comme l'ancienne province, le nom de la famille de prononce lui « béhar' », (avec l'accent versaillais-pata-chaude-dans la bouche).

    (7) Son avoué était Viart à Lyon.

    (8)Vivan Lacour présenta la possibilité d'achat sans avoir entretenu le conseil en commissions, et sans que ce fut à l'ordre du jour, mais la possibilité d'acheter le reste du domaine, même avec deux maisons décrites comme étant "en mauvais état", était pour la municipalité une affaire qui manquait de jardin public et de bâtiments à affecter.

    (9) Délibérations du Conseil municipal, (arch. Mun. De S.-N.), (cf. Henri Moret « Hitoire de Saint-Nazaire », 1925).

  • Le maison noble du Sable, première partie

     

    sable.jpg

     

    Façade arrière en 1931, gravure de Paul Bellaudeau,

    parue dans Le Courrier de Saint-Nazaire du 10 juillet 1931.

     

     

    Le bâtiment se trouve coincé entre des immeubles, ses façades dénaturées par un enduit de ciment repeint de couleur abricot en 2008, aucune démarche n'a été entreprise pour le faire répertorier par la DRAC et le faire protéger par les Monuments Historiques. Il est cependant le dernier témoin de ce que fut Saint-Nazaire à l'époque médiéval, et de son histoire d'avant la Révolution française. Durant trois siècle et demi, il fut la résidence et propriété de la famille de La Haye du Sable, qui posséda aussi la métairie de La Paquelais (qui pris le nom du village de Kerlédé), et la seigneurie de La Motte-Allemand. Jusqu'à la Révolution, le manoir comportait une chapelle seigneuriale. Ajoutons que le manoir était à l'origine protégé des vents par un bois de hautes futaies qui servait d'amer pour la navigation dans l'Estuaire.

     

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    Le bois du manoir du Sable sur la Carte géométrique de l'Entrée de la Rivière de Loire par l'ingénieur de la Marine et de l'Académie de Marine, Michel Alexandre Magin, 1757.

     

     

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    de La Haye du Sable : De gueule à trois bandes d'argent. 

     

     

    La filiation de cette famille noble nous est en grande partie connue grâce au registre manuscrit des Preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Ecurie tenu par Charles d'Hozier en septembre 1694, (B.N., fr. 32101, f° 107), et dans le « Nobiliaire de Bretagne (1668-1671) », Tome II, manuscrit, contenant les maintenus de la noblesse bretonne, (B.N., fr. 8318, f°157), et par les Mémoires généalogiques des familles de la noblesse de Bretagne, de la réformation de la noblesse faite dans cette province en exécution des lettres patentes du Roi de l'année 1668, rédigées par Refuge de Pompone, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).

     

     

    I° Macé (ou Mahé) de La Haye, écuyer, seigneur de métairie La Paquelais, et de la maison noble du Sable, fils de Goffroy de la Haye, seigneur du Plessis, cité en 1448; il comparut armé à Cheval en habillement de brigandine à la montre de noblesse d'avril 1467 tenue à Guérande ; époux de Jeanne Gautrot, d'où :

    1° Jean, cité dans la réformation de noblesse de l'Evêché de Nantes comme noble demeurant à Saint-Nazaire le 14 janvier 1457 ; marié le 13 juillet 1447 à Montoire avec Jeanne Gautevot, fille de Geofroi Gautevot, écuyer, et de Duvable de La Chernaië, sans postérité.

    2° Gille, qui suit. 

     

    II° Gille de La Haye, écuyer, seigneur de la métairie de La Paquelais, et de la maison noble du Sable, époux de Marguerite David, d'où :

    1° Guillaume, qui suit ;

    2° Perronne, épouse de Mathurin Roiné, elle fit partage avec son frère de la succession noble de leur père le 25 janvier 1478.

     

    III° Guillaume de La Haye, écuyer, seigneur de la métairie de La Paquelais, et de la maison noble du Sable, marié : 1° par contra du 1er janvier 1476 passé à Nantes avec Jeanne de Bruc, fille de Guillaume de Bruc, écuyer, seigneur de Bruc et de Vieillecourt, et de Guillemette d'Esdrieux ; 2° Jeanne de Kersac, d'où :

    1° François, seigneur de La Paquelais, et de la maison noble du Sable, époux de Françoise Joüan, qui fit cession le 16 novembre 1553 des seigneuries de son époux à son beau-frère Jean ; fille de Jean Joüan, seigneur de Remzegac, et de Marguerite du Val, dame du Boisarnai ;

    2° Jean, qui suit ;

    3° Poncet, écuyer, seigneur de La Paquelais et de la maison noble de Kerlédé, marié en 1622 à Jeanne Le Guennec, baptisée le 28 août 1600 à Guérande, fille de Guillaume Le Guennec, écuyer, seigneur de Kersallio, et de Suzanne de Beaubois, d'où :

    a° René de La Haye, seigneur de La Paquelais et de la maison noble de Kerlédé, baptisé le 5 février 1624 à Guérande, décédé le 11 juin 1655 à Nantes, paroisse Saint-Vincent, inhumé le 13 juin en l'église des Carmes ; époux de Louise Mocquard, dont il n'eu pas d'enfant. Restée dame de La Paquelais et de la maison noble de Kerlédé par héritage de son époux, elle se remaria le 4 décembre 1659 à Nantes avec Gabriel Michaël, écuyer, seigneur de La Rolandière, dont elle n'eut pas non plus d'enfant. La Paquelais passa par héritage aux Le Guennec, plus proches parents de son époux. (Voyez article Kerlédé)

     

    VI° Jean de La Haye, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable, pour laquelle il rendit aveu et dénombrement le 10 juillet 1560 à Odet de Bretagne d'Avaugour, vicomte de Saint-Nazaire ; époux de Marguerite Savari, d'où :

    1° Pierre, qui suit ;

    2° Julienne, mariée sur consentement de son frère, par contrat le 27 juin 1610 à Saint-Nazaire avec Artus de Chévigné, écuyer, seigneur de La Sicaudaie, fils aîné de Christophe de Chévigné, et de Claude de Bouteillet.

     

    V° Pierre de La Haye, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable, pour laquelle il fit hommage au Roi le 29 avril 1617, (mort avant le 3 juillet 1638), marié par contrat du 15 février 1609 à Saint-Nazaire avec Jeanne de Châteautro, dame du Cartier, de Kerlouais, de La Villejan, et de Plaisanse, à Plumieux (22), fille de René de Chateautro, sieur du Cartier, de Kerlouais, de La Villejan, et de Plaisanse, et de Jeanne de Francheville-Saveuse, veuve, elle fit le dénombrement de la maison noble du Sable le 3 juillet 1638 auprès de Gabriel de Goulaine, vicomte de Saint-Nazaire ; d'où :

    1° François, qui suit ;

    2° Jean, né le 21 septembre 1628 au Cartier, (Plumieux 22), baptisé le 28 décembre 1628 à Plumieux ;

    3° François, sieur de Kerloys, prénommé comme son frère, avec lequel il fit partage des biens de leur père le 24 avril 1649, maintenus nobles sur arrêt du 24.01.1669 ; époux de Julienne du Boscher, d'où :

    a° Mathurin, sieur du Cartier, époux d'Anne de La Carbinnière ;

    b° René-Louis ;

    c° Joseph ;

    d° François ;

    e° François, sieur du Kerloys.

    4° Guillaume, inhumé à La Trinité-Porhoët le 8 janvier 1649.

     

    VI° François de La Hayer, écuyer, (mort avant le 29 janvier 1671), seigneur de Pouveus, du Cartier et de la maison noble du Sable pour laquelle il fit dénombrement le 2 mai 1654 à Claude du Chastel, vicomtesse de Saint-Nazaire ; déclaré majeur et responsable en octobre 1642 afin qu'il épouse Julienne-Andrée du Boschier, dame de Coësmellen, d'où :

    1° Louise, née à Ménéac (56) le 17 octobre 1643 ;

    2° Claude, dame de La Villejan, née à Ménéac le 4 janvier 1649 ;

    4° Renée-Claude, née à Plumieux le 10 novembre 1650, baptisée le 1er décembre suivant, épouse de Louis-Guillaume Le Tenours, écuyer, seigneur du Plessis-Bruslé :

    5° Louis-Mathurin, né le 13 juin 1651 à Plumieux, seigneur du Cartier, époux d'Anne de La Corbinière, fille de François de La Corbinière, écuyer, seigneur du Fresne, et d'Yvonne Gouro, d'où postérité sous le nom de de La Haye du Cartier jusqu'en 1834, éteinte dans la famille de Careil, en Morbihan ;

    6° Sébastien, né à Plumieux le 31 août 1652, baptisé le 4 septembre suivant ;

    7° Louis, qui suit ;

    8° René-Joseph, né à Plumieux le 3 janvier 1655, baptisé le 20 suivant ;

    9° François, né à Plumieux le 4 août 1656, baptisé le 10 suivant ;

    10° Joseph.

     

    VII° Louis de La Haye du Sable, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable pour laquelle il rendit aveu au Roi le 10 janvier 1678, seigneur de La Motte-Allemand par héritage maternel de son épouse, maintenu noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 29 janvier 1671 - inhumé à Guérande le 17 mars 1700 ; marié le 9 avril 1647 à Saint-Nazaire avec Olive Le Long du Dreneuc, dame de La Motte-Allemand par héritage de sa famille maternelle, (Saint-Nazaire 20 aout 1638- Saint-Nazaire 3 novembre 1688), fille de Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, et de Jeanne de La Bouexière, d'où :

    1° Monique, née le 6 juillet 1675 à Saint-Nazaire, mariée le 2 mai 1707 à Guérande avec Louis-Gille du Matz, écuyer, seigneur de Gléré, (natif de la paroisse de Rieu, diocèse de Vannes, établi à Saint-Nazaire suite à son premier mariage avec Jeanne de La Bourdonnaye, native de Montoire), il fut constaté qu'ils étaient parents au 4e degré, ils durent renouveler leurs veux après dispense le 22 mai 1710 ;

    2° René, qui suit ;

    3° Pélagie, (Saint-Nazaire 10 mars 1680 – Saint-Nazaire 2 juin 1688) ;

    4° Olive, dite mademoiselle de La Motte, mariée le 7 mai 1715 à Guérande avec Pierre-François Le Flo de Tremelo, écuyer, seigneur de Kerleau, maintenue noble par ordonnance du 25 septembre 1703, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505). 

     

    VIII° René de La Haye du Sable, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable et de La Motte-Allemand, né à Saint-Nazaire le 24 juillet 1676, baptisé le 29 juillet suivant, présenta ses preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Écurie en septembre 1694, (B.N., fr. 32101, f° 107), maintenue noble par ordonnance du 6 mai 1701, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), établi au château de La Motte-Allemand, il participa à la conspiration de Pontcallec et fut interné à Nantes ; marié à Guérande le 7 février 1702 à Marie-Madeleine Le Mintier, d'où :

    1° Jean-Marie, né le 14 février 1706 à Guérande, ondoyé le 15 février, baptisé le 10 mars ;

    2° Marie-Olive,né le 6 juillet 1707 à Guérande, baptisée le lendemain, décédée le 7 octobre 1707 ;

    3° René, qui suit.

     

    IX° René de La Haye du Sable, chevalier de La Motte-Allemand, époux de Marie Lefeuvre, d'où :

    1° François-René,  né et baptisé à Guérande le 25 janvier 1722, décédé et inhumé à Guérande le 31 janvier 1722 ;

    2° Louis-Marie, seigneur de La Motte-Allemand et de la maison noble du Sable, mort avant 1768 ;

    3° Jean-Baptiste-René, décédé à Saint-Nazaire le 11 avril 1780, après son frère seigneur de la maison noble du Sable, (qu'il vendit en 1776 (1) à Guillaume Charault de Merionnec, chevalier), seigneur de La Motte-Allemand, (qu'il vendit le 29 octobre 1770 à François Le Chauff).

     

     

    Une légende local rapportée par F. Guériff veut que le dernier membre de cette famille terminât douanier ou facteur à Saint-Nazaire, on trouve effectivement un Honoré Delahaye, facteur des postes à Saint-Nazaire en 1843, né vers 1805, qui laissa une descendance dans cette ville, mais rien ne prouve une filiation commune avec les nobles de La Haye du Sable, le nom de La Haye, ou Delahaye est très commun, on le trouve dans toutes les provinces de France et de Belgique, il y avait d'ailleurs à Saint-Nazaire une seconde famille noble du même nom, avec laquelle elle n'avait aucun lien. Au-delà de cette homonymie, cette légende a été entretenue par le fait qu'il existait un Saint-Nazaire une famille noble que la Révolution, réduisit à l'état de simple cultivateur, il s'agit de la famille du Bouays de Couesbouc, dont nous parlerons dans un autre article.

     

    Durant la période ou la famille de La Haye du Sable résida au château de La Motte-Allemand, la maison noble du Sable fut affectée à la famille Walsh, qui exerça la fonction de sénéchal de la seigneurie de La Motte-Allemand, plusieurs membres de cette famille sont mentionnés comme étant nés au manoir du Sable dans les registres paroissiaux.

     

    (1) A.D.44, E 550. — Vente de la maison noble du Sable, en Saint-Nazaire, par René de La Haie, chevalier, à Guillaume Charault, chevalier, seigneur de Merionnec. 1776.

  • Les Walsh de Saint-Nazaire et du Croisic

    Famille hibernoise jacobite, les Walsh s'établirent en plusieurs branches en France, l'une d'elles fut reconnue comme noble, d'autres restèrent bourgeoises, mais se réclamaient d'une ascendance commune, usant des mêmes armoiries. Ces familles se comportaient entre elles comme cousines, et entretenaient des relations régulières. Si la branche nantaise, illustrée par Antoine Walsh, armateur, qui porta son concours à l'expédition du prince Charles-Edward est largement connue, les branches de Saint-Nazaire et du Croisic sont souvent ignorées. Ce pendant, les cousins Walsh de ces deux villes participèrent au séjour et à l'embarquement du prince depuis Saint-Nazaire au début de l'été 1745.

     

    Familles de Saint-Nazaire et du Croisic, inscrites régulièrement dans les actes sous les orthographes O' Walsh, Howalche, Houalche, Walche, mais ses membres ont toujours toujours signé Walsh.

     

    Branche de Saint-Nazaire

     

    I° Thomas Walsh, reconnu bourgeois de Saint-Nazaire, né à Waterford en Irlande en 1630, inhumé dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire le 15 décembre 1673, époux de Macée de Montluc, (née vers 1632, inhumée dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire le 29 novembre 1710),  veuve de Walter Archbold, marchand irlandais établi à Saint-Nazaire, (voir article à ce nom), d'où :

    1° André Walsh, (Saint-Nazaire 19 mars 1666 – 17 janvier 1722 Saint-Nazaire), avocat à la cour, sénéchal de La Motte-Alleman, marié le 24 janvier 1696 à Saint-Nazaire avec Renée Jan, (veuve), d'où :

    a° Renée, (Saint-Nazaire 24 janvier 1697 – Saint-Nazaire 24 juillet 1782), mariée le 17 novembre 1722 à Saint-Nazaire avec René Guisnel sieur de L'Espinay, capitaine des garde-côtes à Saint-Nazaire ;

    b° Marie, (Saint-Nazaire 25 novembre 1697 - Saint-Nazaire 27 novembre 1697).

    2° Claude-Urbane (1), née le 4 août 1667, mariée le 26 juin 1691 à Saint-Nazaire avec Pierre Mahé, sieur de Richardays (elle eut pour parrain Jean-Urbain de Carné, vicomte de Saint-Nazaire) ;

    3° Jeanne, baptisée à Saint-Nazaire le 19 septembre 1669, épouse de Mathurin Hervé ;

    4° Renée (2), (Saint-Nazaire 28 juillet 1671 – 24 avril 1748 Cordemais), marié à Saint-Nazaire le 6 septembre 1701 à Charles Viollet du Breil, (Cordemais 29 décembre 1676 – 21 décembre 1709 Cordemais), sieur du Breuil et seigneur de Cordemais, notaire et procureur Fiscal, fils de Pierre Viollet, marchand, et de Julienne du Coëdi ; c'est elle qui persuada le sénéchal de Saint-Nazaire de loger le prince Charles-Edward chez lui ;

    5° Nicolas, qui suit.

    II° Nicolas Walsh, (Saint-Nazaire 3 mai 1674 – 14 février 1720 Saint-Nazaire), capitaine de vaisseau, maître pilote, marié le 30 avril 1700 à Jeanne Beccard, fille de Pierre Beccard et de Catherine Clavé, d'où :

    1° Jan, (Saint-Nazaire 15 avril 1701 – 27 avril 1701 Saint-Nazaire) ;

    2° André, né le 9 novembre 1703 à Saint-Nazaire, baptisé le même jour ;

    3° Janne, née le 15 octobre 1704, mariée à Saint-Nazaire le 27 août 1722 avec Louis Maris, sieur du Clos ;

    4° Catherine, (Saint-Nazaire 27 octobre 1705 – Saint-Nazaire 12 janvier 1714 en la maison noble du Sable) ;

    5° Jean-Mathieu (3), né le 3 juin 1707 à Saint-Nazaire ;

    6° Nicolas, (Saint-Nazaire 3 juin 1708 – 21 novembre 1709 Saint-Nazaire), inhumé dans le chœur de l'église de Saint-Nazaire ;

    7° Renée, née le 7 décembre 1709 à Saint-Nazaire ;

    8° Marie, (Saint-Nazaire 27 mars 1711 – 18 février 1712 Saint-Nazaire) ;

    9° Nicolas, (Saint-Nazaire 26 décembre 1712 – 22 mars 1715 Saint-Nazaire) ;

    10 André-Joseph, (Saint-Nazaire 9 décembre 1714 – 15 décembre 1714 Saint-Nazaire) :

    11° Marie-Anne, (Saint-Nazaire 16 octobre 1716 – 10 novembre 1716 Saint-Nazaire) ;

    12° Olive, (Saint-Nazaire 16 octobre 1716 - 25 février 1718 Saint-Nazaire).

     

     

    (1) Parrain : Jean-Urbain comte de Carné, vicomte de Saint-Nazaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi et maître d'hôtel héréditaire en Bretagne.
    (2) Parrain : Hierosme Galliot, sieur des Fresnières, procureur fiscal de la vicomté de Saint-Nazaire et de la baronnie de Marcein.
    (3) Marraine : Jeanne Marie Galliot, fille de Hierosme Galliot.

     

     

    Branche du Croisic

     

    I° Augustin Walsh, (vers 1680 - 20 février 1730 Le Croisic), marié : avec Vincente Adely ; 2° le 9 juillet 1715 au Croisic avec Jeanne Balanet, fille de Jean Balanet et de François Pasent ; d'où :

    Du premier lit :

    1° Joseph, (Le Croisic 22 juin 1714 - 17 août 1724 Le Croisic) ;

    2° Vincente, (Le Croisic 22 juin 1714 - ??) ;

    du second lit :

    3° Marie Jeanne , née au Croisic le 25 août 1715, mariée le e 15 mai 1742 au Croisic avec Mathieu Cavaro ;

    4° Françoise, (le Croisic 13 juillet 1716 – 8 août 1716 Escoublac) ;

    5° Augustin, (Le Croisic 18 aout 1717 – 14 décembre 1724) ;

    6° Marie-Anne, (Le Croisic 21 septembre 1718 – 26 février 1721 Le Croisic) ;

    7° Julienne, (Le Croisic 25 novembre 1719 - 29 juillet 1720 Escoublac) ;

    8° Jeanne , (Le Croisic 25 février 1721 - 22 juin 1751 Le Croisic), épouse de François Le Ray ;

    9° Joseph-François, né au Croisic le 31 juillet 1724 ;

    10° Marie-Françoise, (Le Croisic 1er octobre 1725 – 23 mai 1736 Le Croisic) ;

    11° Marguerite-Luce, (Le Croisic 13 décembre 1726 - 29 février 1780 Le Croisic) ;

    12° Julienne, (Le Croisic 31 octobre 1728 - 6 mai 1793 Le Croisic), mariée le 14 novembre 1763 au Croisic avec Yves Durand ;

    13° Augustin, né au Croisic le 7 avril 1730.

     

     

    4092337702.jpgWalsh : D'argent au chevron de gueules, accompagné de trois fers de dard de sable.

     

  • la Villa Nelly

    La Villa Nelly est un lieu qui se rattache affectivement à nombre de familles nazairiennes. Plusieurs d'entre nous y ont déjà loué une salle (pourtant vilaines) dans l'un des batîments annexes, pour s'y réunir à l'occasion d'un mariage ou d'un baptême. Aujourd'hui propriété de l'évêché de Nantes qui songe régulièrement à s'en séparer à chaque problème de trésorerie, le domaine, situé entre le feu fixe de Porcé et la Tour du Commerce, est connu des Nazairiens, mais personne n'en sait l'histoire, l'évêché ne m'ayant jamais répondu, c'est tout à fait par hasard que j'ai trouvé son histoire, grâce à d'anciens annuaires mondains, et la généalogie de la famille Juchault qui fut le commentaire de la villa, simple maison de week-end ,qu'habite aujourd'hui le gardien du lieu.

     

    Villa Nelly.jpg

     

     

    Je porte ici à la connaissance du lecteur, la copie d'une photographie prise en 1865 de la villa, (Fonds et Collections Odoevsky Maslov). C'est à ma connaissance la seule représentation ancienne qui existe.

     

     

    La Villa Nelly fut construite à l’emplacement de la vigne du Clos du Plessis, un ancien fief attaché à la seigneurie du Plessis-Giffard, à la demande d'Amédée Juchault, baron des Jamonières, dans les années 1850-1855, période à laquelle le quartier dit de Porcé fut peu à peu transformé en lieu estival. La propriété est restée dans sa descendance jusqu'au légue fait à l'évêché de Nantes. Le nom de la villa était celui de sa fille aînée, à qui il destinait la propriété. Outre la villa, il y a avait une fermette qui assurait une exploitation de 6 ha de terrains.

     

     

    Famille Juchault des Jamonières

     

    Sans titre-2.jpgd'azur, à la fasce d'or, accompagnée de trois coquilles d'argent.

     

    Famille anoblie par une charge à la Chambre des Comptes de Nantes en 1583, maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 7 novembre 1669. (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505) 

     

     

     

    I° Amédée Juchault, baron des Jamonières, (né à Nantes, le 2 pluviôse an XI / 21 janv. 1803 -  décédé  le 29 octobre 1881 ; époux d'Augustine-Aimée de La Borde, (12 juin 1811 -  31 décembre 1878), d'où :

    1° Augustine-Nelly, (1834-1862), mariée par contrat du 12 mai 1857 avec Alfred Bascher de Souché, capitaine adjudant-major au 3e dragons, dont Maurice Bascher de Souché, mort jeune.

    2° A.-Arthur, (6 juin 1835 - 9 mars 1836) ;

    3° Arthur-Antonin Juchault, baron des Jamonières, né à Nantes, le 22 octobre 1837,  marié le 6 septembre 1870, Anna Siffait, née à Clisson, le 17 avril 1846, fille d'Albert Oswald Siffait, (héritier et commanditaire des Folies Siffait à Clisson), et de Rosalie-Marie-Anne Lorette de la Refoulais, d'où postérité ;

    4° Louise, mariée en 1870 avec Jules Pellu du Champ-Renou.

     

    Famille Pellu du Champ-Renou

     

    D'azur à deux étoiles d'or en chef et un croissant du même en pointe.Sans titre-1.jpg

     

     Famille de la bourgeoisie nantaise. 

     

     

     

     

     I° Jules Pellu du Champ-Renou , (ou Champrenou), marié en 1870 à Louise Juchault des Jamonières, fille d'Amédée Juchault, baron  des Jamonières, et d'Augustine-Aimée de La Borde, d'où :

    1° Yvonne, épouse d'André Bénier ;

    2° Charlotte, née en 1873, épouse de Frédéric-Marie-Charles de La Laurencie, lieutenant de vaisseau. 

     

    Famille Bénier 

     

    I° André Bénier époux d'Yvonne du Champ-Renou, héritière de la villa Nelly, d'où : 

    1° Edith, (Nantes 10 octobre 1899 -  23 novembre 1987 Parpeçay (36)), marié le 28 novembre 1931 à Singapour à  Alain-Gaétan-Marie-Lunaire d'Augustin de Bourguisson, (Saint Lunaire (35) le 15 juin 1906  - Parpeçay (36) le 2 février 1995), d'où postérité.

     

    Madame Yvonne Bénier loua la Villa Nelly en 1937 à l’Union Familiale de Trignac, qui y fit un centre aéré pour la jeunesse catholique. Après guerre l'évêché de Nantes en devient propriétaire. Il la possède encore en 2012.

     

    villa nelly,saint-nazaire,porcé

    1954

     

     

    Note ajoutée le 01/09/2014 : Je vous invite à lire de beaux souvenirs d'enfance de Michel C. Mahé à la villa Nelly sur son blog : http://michelcmahe.com/category/la-villa-nelly/ 

  • Bonnie Prince Charlie ou The Young Pretender

    Tous les Nazairiens ont un jour entendu parler d’un prince qui serait parti de Saint-Nazaire dans le but de reconquérir son trône en Angleterre. Nous allons ici vous en raconter l’histoire exacte :

     

    422_001.jpg

    Le prince Charles-Edward - Louis - Philippe - Casimir Stuart est né le 31 décembre 1720 à Rome. Son père le prince James Francis Edward Stuart de Galles, (dit le vieux chevalier), et son grand-père le roi James II, éphémère souverain d'Angleterre, d'Irlande, et d'Ecosse, qui avait eu la mauvaise idée de se convertir au catholicisme, alors que son trône était anglican… Le père Charles-Edward n’ayant pas voulu abjurer le catholicisme, celui-ci fut exilé aussi, et le trône transmis à sa sœur Mary, de confession anglicane, épouse du prince William d’Orange, stadtholder de Holland, qui régnèrent sous les noms de Mary II et William III.

     

    Représentation idéalisée du jeune comte de Chambord dans la tenue du prince Charles Stuart, dessin photographié par Constant Peigné, Nantes, 19e siècle, coll. L.O.M.

     

     

    Charles-Edward avait espéré intégrer en 1743 l’armée de Louis XV. La duchesse de Châteauroux, qui s'intéressait à la cause jacobite, avait interféré en sa faveur auprès du roi de France, qui l'autorisa à venir à Paris s'entendre avec ses partisans, et lui promit son concours pour une expédition en Angleterre. Le jeune prince, dont les déplacements hors des états du Pape pouvaient à tout moment déclencher une guerre avec l’Angleterre, s’enfuit de Rome le 9 janvier 1744, sous prétexte d'une partie de chasse. Aidé par des complices qui financèrent son expédition et le logèrent. Ayant pris le pseudonyme de chevalier de Douglas, il s’embarqua à Gênes sur une felouque espagnole à destination d’Antibes, il atteignit Paris le 20 janvier, et prit immédiatement la route de Dunkerque, où la flotte française appareillait dans le but d’affronter l'amiral John Norris, une tentative de combat eut lieu devant Dunqueness, lorsqu'une tempête dispersa les belligérants. Toujours sous le nom de chevalier de Douglas, il rejoignit le maréchal de Saxe à Gravelines le 15 mars. Le maréchal avait charge de l’occuper en lui faisant préparer une expédition qui fut annulée… Le prince espéra rencontrer le roi, mais se trouva en résidence à une lieue de Paris, ignoré de tous, et du Roi qui avait refusé de le recevoir, vexé qu’un jeune homme impétueux ait voulu lui forcer la main… Charles-Edward s’en plaignit à son père, bien impuissant devant la situation. Séjournant tantôt chez le duc de Fitz-James, puis chez le duc de Bouillon au château de Navarre près d'Évreux, Charles-Edward s’endetta à hauteur de 60.000 francs auprès du banquier Waters de Paris pour financer ses projets d’expédition. Ce fut finalement Antoine Walsh, armateur à Nantes, qui lui prêtât son concours avec l’aide des exilés jacobites en l'Estuaire. Antoine Walsh affréta L’Elisabeth, vieux navire de 67 canons, commandé par le marquis d'O, et la Du Teille, (orthographiée dans les sources anglaise sous la forme " La Doutelle"), petite frégate de 20 canons, commandée par Antoine Walsh lui-même.

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    Le prince par le peintre William Mosman.

     

    C’est ainsi qu’à la fin de juin 1745 le prince Charles-Edward arriva à Saint-Nazaire, grâce à l’entremise d’Antoine Walsh, et de sa cousine Renée Walsh, épouse de Charles Viollet du Breil, seigneur de Cordemais, procureur fiscal, et fille de feu André Walsh, en son temps sénéchal de La Motte-Allemand. Forte des relations de sa cousine et de son époux dans le pays, Antoine Walsh persuada René Galliot de Cran, sénéchal de Saint-Nazaire, d’héberger le prince en sa demeure de la Grand-rue du bourg de Saint-Nazaire.

     

    On ne sait pas exactement la date d’arrivée du prince, mais après avoir séjourné longuement à Nantes où il changeait perpétuellement de lieu de résidence dans l'espoir de ne pas y être reconnu, sa présence est attestée à Saint-Nazaire de façon certaine chez René Galliot, sieur de Cran, sénéchal de Saint-Nazaire et de Marcein, une semaine avant son embarquement pour la Grande-Bretagne. Durant son séjour, il reçut les hommages de la noblesse locale, et les dames de la paroisse, ravie d’une présence royale, et de la beauté de l’homme de 25ans, confectionnèrent pour lui une courtepointe, en soie bleue, brodée en son centre des armes de Bretagne et d'Ecosse, qu'il laissa à son hôte[1]. Le temps nécessaire pour la réalisation de cette courtepointe laisse à songer qu'il était déjà sur le territoire de la paroisse depuis plus d'une semaine, ce que semble confirmer la tradition locale, qui le dit avoir été logé par les La Haye du Sable, au manoir du Sable. 

     

    Son départ de Saint-Nazaire se fit le 2 juillet 1745, à 19h, comme nous l'apprend la lettre qu'il adressa à son père :

     

    " St. Nazaire, at the Mouth of the Loire, "July 2, 1745.

    Sir,

    The contrary winds that have been blowing hitherto, have deferred my embarking, which will be this afternoon at seven, for to go to the rendezvous of the man-of-war, of sixty-seven guns, and seven hundred men aboard; as also a company of sixty volunteers, all gentlemen, whom I shall probably get to land with me, I mean to stay; which, though few, will make a show, they having a pretty uniform. The number of arms are just as I mentioned in my last of the 12th, that goes with this, except the augmentation I was in hopes of is of a hundred or two less than I expected, which is of no odds. I keep this open, and do not send it till I am fairly set out from Belleisle—id est the rendezvous—so that I may add a note to it, if being sea-sick does not hinder; if it does, Sir Thomas will supply in mentioning what more may occur. It is a mortification to me to want so many of your packets, which are lying at Paris, because of the daily expectation of parting. We have nothing to do now but to hope in the Almighty favouring us and recompensing our troubles; which, as you may see by the nature of the thing, were but small. I hope in God my next will bring comfortable news. In the mean time, I remain, laying myself at your Majesty's feet, most humbly asking your blessing,

     

    Your most dutiful Son, Charles P. "

     

    Le 2 juillet 1745, à 19h, donc, Charles-Edward s'embarque à Saint-Nazaire sur un bateau de pêche pour rejoindre la Du Teille, une frégate armée de dix-huit canons, financés par ses soutiens nantais, que lui loua l'armateur Walsh, et dont F.-C. Meuret, dans ses " Annales de Nantes ", publiées en 1830, nous dit qu'il la louait lui-même à la couronne de France. La Du Teille mouilla sous à Belle-Isle . Là-bas le Prince attendit L’Elisabeth, navire armé de soixante-six canons, lui aussi loué par Walsh, qui le tenait comme la Du Teille, de la Couronne de France. L'Elisabeth était commandée par le corsaire dunkerquois Pierre Dehaut, accompagné de son frère Charles, deuxième lieutenant, et de Pierre-Jean Bart, neveu du corsaire Jean Bart. (Pierre mourut, parait-il, avec son frère, dès les premiers engagements avec le HMS Lion du capitaine Percy Brett, coupé en deux par un boulet anglais le 9 juillet 1745.)

     

    De Belle-Ile il adressa le 12 juillet une lettre à monsieur Edgar, le secrétaire de son père, commencée à Saint-Nazaire :

     

    " St. Nazaire, July 2, 1745.

    This being the last note I shall write this side of the seas, I would not fail to give you adieu in it, making my compliments to Lord Dunbar, and to as many of my friends as you shall think convenient and proper. I enclose herewith letters for the king and duke. I hope in God we shall soon meet, which I am resolved shall not be but at home.

    In the mean time, I remain, &c.

    Charles P.

     P.S. —Belle Isle, de la Rode, the 12th July. — After having waited a week here, not without a little anxiety, we have at last got the escort I expected, which is just now arrived; id est, a ship of sixty-eight guns, and seven hundred men aboard. I am, thank God, in perfect good health, but have been a little sea-sick, and expect to be more so ; but it does not keep me much a-bed, for I find the more I struggle against it the better. "

     

     

    La Du Teille et L’Elisabeth appareillèrent le 12 (certains historiens disent le 14). Après une canonnade acharnée contre le Lion, un navire anglais de 58 canons, L’Elisabeth dut rentrer à Brest. Le prince continua sa route abord de la Du Teille et parvient à jeter l'ancre entre les îles de South-Uist et d’Eriska. Il finit par atteindre les côtes écossaises à Borodale, où les Highland clans lui apportèrent leur soutien. A la tête d’une armée au nombre variant de 3.000 à 6.000 hommes, il prit Édimbourg et Carliste, mais ses victoires prirent fin à la bataille de Culloden le 16 avril 1746. Contraint de fuir et de se cacher à travers l’Ecosse, le jeune prétendant regagna la France en septembre. Il y résida jusqu’au traité d’Aix-La-Chapelle, où, la France ayant besoin de l’Angleterre, il fut convenu que l’encombrant Stuart fut expulsé du royaume. Charles-Edward fit une dépression, et devint alcoolique, il ne se remit jamais de l’échec de son rêve de devenir roi. Cependant en 1759, le duc de Choiseul, alors ministre des affaires étrangères, le fit venir à Paris afin de lui présenter son plan de l’invasion de l’Angleterre, et la promesse de lui donner un trône s’il appuyait l’action de la France. Le prince fit mauvaise impression au ministre, il fut perçu comme un rêveur, inconscient des réalités. La bataille des Cardinaux mit fin au projet d’invasion[2]. Son père décéda en 1766, il avait été reconnu par le Papa comme roi, mais le Saint-Siège ne voulut pas en faire de même avec lui. Charles-Edward, qui avait une maitresse et une fille illégitime, décida de se marier en 1772 la princesse Louise de Stolberg-Gedern, le couple s’établit alors à Florence, sous le titre de comte et comtesse d’Albany (en référence au duché écossais d’Albany, attribuée au prince héritier d’Ecosse). Il n’arriva jamais à s’entendre avec son épouse qui avait pour amant le comte Vittorio Alfieri, célèbre poète, le couple se sépara en 1780, après qu’il eut tenté d’obliger par la force son épouse au devoir conjugal, on sait d‘ailleurs que dans des crises d‘ébriété il avait battu plusieurs fois sa maîtresse. Il retourna alors à Rome où il décéda d’une rupture d’anévrisme le 31 janvier 1788, non sans avoir auparavant légitimé sa fille Charlotte, née en 1753 de sa liaison avec Clementina Walkinshaw. Fort mauvais père, il l’avait fait enfermer presque toute son existence dans un couvent, la cachant et lui refusant le droit de se marier, ce qui ne n’empêcha pas Charlotte de devenir la maîtresse de Ferdinand de Rohan, archevêque de Bordeaux à qui elle donna trois enfants, confiés à sa mère et cachés à leur tour[3] ! Charles-Edward attribua à sa fille le titre de duchesse d’Albany, et obtient d’elle qu’elle resta avec lui, à le soigner jusqu’à sa mort, ce qu’elle fit durant les vingt-deux derniers mois de l’existence du prétendant.

     

     

     

    [1] La légende veut que la courtepointe fût encore en possession de la famille Galliot de Cran en 1850. Cependant, les deux derniers représentants de cette famille décédèrent en 1858 et 1860, sans postérité. L’auteur de cet article a exécuté des recherches au sujet de cette courtepointe à la demande d’une association perpétuant le souvenir de Bonnie Prince Charlie, elle semble avoir été perdue.

    [2] Du nom du plateau rocheux qui se trouve sur le lieu de la bataille. Il faut ici signaler que René Galliot de Cran, qui avait logé le prince, fit le, 20 novembre 1756, fonction de commissaire aux classes alors que se déroule au large la bataille des cardinaux. Avec ses hommes il se sauve à bord d'une embarcation quelques marins français du navire « Le Juste », il rédigea un rapport sur ces faits le 4 décembre suivant, au rapporteur Millain, document aujourd'hui conservé aux archives de la Marine.

    [3] A ce sujet, consultez les travaux de l’historien George Sherburn qui retraça le devenir des enfants de Charlotte.

  • La Villès-Martin

    Devenue au 19e siècle un lieu de détente pour la population de Saint-Nazaire, La Villès-Martin était durant l’Ancien Régime un hameau dépendant de la seigneurie d'Heinlex-Pommerais, et le siège d’une métairie noble, avec son manoir situé entre la rue Marcel Sembat et la rue des Mouettes, et un petit vignoble, nommé « Vignes de La Falaise », entre la pointe et la rue des Mouettes (à la fin du 19ème siècle, cette vigne appartenait à Gustave Bord, le propriétaire du château des Charmilles à Porcé). Il existait aussi à emplacement du fort une chapelle qui se trouvait désaffectée au début 18e siècle, elle fut transformée en corps de garde, puis remplacée par un fort, dont le commandant en 1745 était Raoul-Philippe Becquey du Renéguy, capitaine des gardes-côtes du général de Saint-Nazaire, puis aide-major de la Capitainerie des gardes-côtes de Saint-André-des-Eaux (1).

     

    La métairie noble de La Villès-Martin, était une grosse ferme constituée en bien noble, située au village du même nom, bénéficiant de fait du mode de succession propre à la noblesse de Bretagne. Il fut cependant essentiellement la propriété de familles roturières. Plusieurs historiens ont prétendu que le lieu tirerait son nom de la famille Martin de la Chambre, plus tard Martin des Bouexières (2). Personnellement nous n’y croyons pas faute de preuves, et surtout parce que le prénom et le nom Martin étant très communs, n’importe qui de ce prénom ou de ce nom pourrait être à l’origine de la nomination du lieu.

    martin.jpg

    Cadastre de 1829, Archives départementales

    Dans l’état actuel de ses recherches, l’auteur retrace la dévolution de la métairie comme suit :

     

    Famille Boullet

    Famille de la bourgeoisie de Saint-Nazaire qui laissa entre autres son nom au lieu-dit La Bouletterie, 

     

    I° Mathieu Boullet, sieur de La Bonneraye, notaire royal à Saint-Nazaire, procureur syndique de la communauté en 1670, cité comme l'un des plus anciens fabriqueurs en 1690, père de :

    II° Mathieu Boullet, sieur de Villemartin, greffier de la vicomté de Saint-Nazaire en 1709, père de :

    1° François, sieur de Maude, capitaine de vaisseau, receveur du droit à Saint-Nazaire ;

    2° Jean, sieur de La Perrière, bourgeois de Saint-Nazaire en 1709.

     

    Les fiefs de Maude et de Villemartin furent vendus respectivement à la famille Canuel et à la famille Rouaud

     

    Famille Rouaud de La Villemartin

    4092337702.jpgD'azur au croissant d'argent, accompagné de trois croisettes pattées du même.

     

    Famille bourgeoise anoblie en 1814. Éteinte au 19e siècle.

     

    I° Mathieu-André Rouaud, baptisé à Saint-Nazaire 22 août 1710 ; inhumé le 13 février 1752 Saint-Nazaire "dans le haut de l'église", sieur de la Ville-ès-Martin (par acquisition de la famille Boullet) ; marié le 18 avril 1741 à Saint-Nazaire avec Catherine Canuel, baptisée le 13 août 1713 à Saint-Nazaire, inhumée à Guérande le 21 octobre 1787, fille de feu Etienne Canuel, et de Catherine Gicquel, d'où entre autres :

    II° Mathieu (de) Rouaud, sieur de La Villemartin, (Saint-Nazaire 26 janvier 1743 – Guérande 5 juillet 1803), avocat au Parlement, conseiller du Roi et procureur au Siège royale de Guérande et sénéchaussée de Guérande, établi à Guérande en 1768, dont il était syndic et maire de Guérande de 1770 à 1771, député du Tiers-état pour la ville de Guérande aux Etats généraux de 1789 ; marié le 8 mai 1770 à Montoire avec Bonne Gallet, demoiselle de La Richardière, fille mineure de feu Claude Gallet, sieur de L'Aubinay, capitaine de navire de la rivière de Nantes et de Perrine-Rosalie Rothoux, dame de La Paquelais à Saint-Malo-de-Guersac, sur décret de justice de la vicomté de Donges, (voir généalogie dans article Rouaud de Villemartin).

     

    (1) Raoul-Philippe Becquey du Renéguy, (baptisé à Herbigniac 28 novembre 1706 - décédé à Saint-André-des-Eaux le 20 août 1757), capitaine des garde-côtes du général de Saint-Nazaire, puis aide-major de la Capitainerie des garde-côtes de Saint-André-des-Eaux, membre d’une ancienne famille de la bourgeoisie de cette dernière commune.

    (2) La famille Martin était une branche restée bourgeoise, collatérale de la noble famille Martin de Beaulieu, elle prit le nom de La Bouëxière, petite seigneurie de la vicomté de Saint-Nazaire, suite à une alliance avec l’héritière de celle-ci.

  • La Ville-aux-Fèves

    Seigneurie de La Ville-aux-Fèves (1)

     

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    La Ville-aux-Fèves était une seigneurie dotée d'une moyenne-justice, dépendante de la paroisse de Saint-Nazaire. Elle avait été constituée pour un écuyer du nom de Moulans vers 1479. On perd ensuite la dévolution de ce fief, jusqu'à la l'année 1634 où il est propriété de Louis-François Bonfils. L'emplacement du manoir correspond à l’intersection des rues Auguste Baptiste Lechat, de Toutes Aides, Jules Guesde, et de l'avenue des Sports. Sur le cadastre, le logis seigneurial correspond au bâtiment nord, l'aile qui fait est perpendiculaire à la barre du logis était la chapelle dédiée à Saint-Jacques le mineur. Cette demeure fut à l'origine une maladrerie (Aveux de 1709. A.D.44, E 578), destinée à abriter les lépreux, dont la date de fondation nous est inconnue, et qui comprenaient 27 hommées de terre (2), ce qui veut dire qu'il y avait la possibilité d'y loger 27 malades. Devenue résidence du seigneur de La Ville-aux-Fèves, la chapelle fut désacralisée vers 1659, et remplacée par la chapelle de Toutes-Aides construite par le chapelain de la Ville-aux-Fèves, Jan Mothais de La Girauderie, qui était aussi vicaire et régent de Saint-Nazaire. la famille de La Haye de Silz n'habitait pas le manoir, lui préférant celui voisin et plus majestueux du Plessis à moins d'un kilomètre. Le domaine fut démantelé en plusieurs métairies à la Révolution. En 1857 le manoir appartient à monsieur Delange et était encore dans sa descendance en 1903.

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    Le manoir en 1903, Archives départementales de Loire-Atlantique, Fi Saint-Nazaire 9/14.

     

    Le manoir devient ensuite la propriété du sénateur Augustin Maillard, (1828-1926), qui el laissa peu à peu tomber à l'état de ruines. Seul le corps principal du logis subsistait au moment de sa destruction finale vers 1938 au profit de l'urbanisation du quartier. Un fermier y logeait encore. Le manoir était couvert d'un long toit d'ardoises entre deux pignons, dont les sommets formaient cordons en saillie. Il avait conservé une cheminée monumentale aux jambages finement sculptés. 

    La coutume de la seigneurie faisait que tout homme qui passait sa nuit de noce sur son territoire, se devait de courir la quintaine, qui consistait à une joute navale sur les bords de Loire, autour d'un poteau planté dans le fleuve, surmonté de l'écu du seigneur, les concoureurs debout sur une barque conduite par rameur, devait brisé sa lance sur le poteau, celui qui n'y arrivait pas, ou qui tombait à l'eau, devait payer une amende de 60 sols au seigneur. Quant aux femmes qui allaient se marier, elles devaient donner le baiser féodal au seigneur, ou à son sénéchal, qui le recevait, assis dans un fauteuil, sur la place du cimetière (3). 

     

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    Cadastre de 1829.

     

     

     

    La famille Bonfils

    bonfils.jpgDe gueules à trois besants d'or.

     

     

    Famille noble d'ancienne extraction originaire d'Anjou, maintenue noble lors de la réformation de noblesse par arrêt du 15 décembre 1668, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505).

     

     

    I° Louis-François Bonfils, écuyer, seigneur de La Ville-au-Fèvre, rendit aveu en 1634 (A.D.44, E 578), époux de Françoise Loysel, d'où :

    II° René Bonfils, écuyer, seigneur de La Ville-au-Fèvre et de Porterays, époux de Marguerite de Champeaux, d'où :

    1° Catherine, baptisée le 4 mars 1654 à Saint-Nazaire ;

    2° Marie baptisée le 14 juillet 1655 à Saint-Nazaire ;

    3° Julien, qui suit ;

    4° Jeanne, inhumée le 13 mars 1696 à Saint-Nazaire

    5° Marguerite, qui rendit aveu pour la seigneurie en même temps que son frère Julien en 1709.

    III° Julien Bonfils, chevalier, seigneur de La Ville-au-Fèvre, pour laquelle il rendit aveu en 1709, inhumé à Saint-Nazaire le 8 janvier 1723 ; marié le 29 juillet 1697 à Nantes avec Elisabeth-Marthe Clappier, (Nantes 16 novembre 1673 - inhumée le 16 février 1706 à Nantes), fille de Hugue Clapier et de Renée Bouffard, d'où : 

    1° Anne, dame de La Ville-au-Fèvre, mariée en la chapelle de Toute-Aide le 22 novembre 1723 avec Sébastien-Marie de La Haye de Silz, écuyer, seigneur de Silz, de Lauvergnac, de Coroller, (voyez article de La Haye de Silz) ;

    2° Renée, né le 5 août 1702 à Nantes, baptisée le 20 août 1702, inhumée le 1er février 1755, sans postérité ;

    3° Marguerite, dame de Kerduran, baptisée le 29 mai 1713 à Saint-Nazaire, mariée le 18 août 1733 à Saint-Nazaire avec Philippe-Louis Pillays, écuyer, seigneur de La Pilletière.

     

     

    Famille de La Haye de Silz


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    De gueules à trois coquilles d'argent.
     

     

    Famille d'ancienne extraction maintenue noble durant la réformation de 1668. (Cette famille n'avait aucun lien avec les de La Haye du Sable.)

     

     

     

     

     

    I° Sébastien-Marie de La Haye de Silz, écuyer, seigneur de Silz, de Lauvergnac, de Coroller, (Guérande, 13 février 1687 - Guérande le 4 avril 1743), marié en la chapelle de Toute-Aide de Saint-Nazaire le 22 novembre 1723 avec Anne Bonfils, dame de La Ville-au-Fèvre, fille de Julien Bonfils, chevalier, seigneur de La Ville-au-Fèvre, et d'Elisabeth-Marthe Clappier, d'où : 

    1° Jean-Sébastien, qui suit ;

    2° Julien, (1729-1737) ;

    3° René, né le 5 décembre 1732.

    II° Jean-Sébastien de La Haye de Silz, comte de Larre, seigneur de Silz, de Coscat, de Lauvergnac, de Trescalan, de Clis, Kermoisan, de la Ville-au-Fèvre, de Beaubois, du Plessis-Giffard, et de la Cour de Béac par achat à la famille Le Pourceau, de Saint-Denac en Beac8, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, baptisé le 29 aout 1727 à Saint-Nazaire, décédé le 14 juin 1791 à Arzal (56) ; marié : 1° le 5 janvier 1750 à Missillac avec Marie Elie ou Eslye, fille mineur de feu de Jean-Joseph Elie, sieur de Bréal, et d'Anne Payen, décédée au château de Silz la 19 décembre 1774 ; a l’occasion des fiançailles, le 30 décembre 1749 à Missillac, la fiancée est décrétée de majorité par jugement de Penestin ; 2° le 15 mai 1775 à Missilac, avec Jeanne Antoinette Cramezel de Kerhué, (18 septembre 1732 – 19 mai 1789), fille de René de Cramezel, écuyer, seigneur de Kerhué, et de Madeleine Elie, mariage possible après dispense d’affinité au deuxième degré. Ce remariage ne plait pas au fils aîné, Sébastien, car la nouvelle épouse serait autoritaire et dépensière. Jean-Sébastien va devoir vendre des propriétés, notamment celle de Lauvergnac en Assérac, qui est l’héritage du fils aîné ; d'où du premier lit :

    1° Jean-Marie, baptisé le 18 décembre 1750, décédé le 12 mars 1751 ;

    2° Jean-Marie, baptisé le 29 mars 1752, décédé la même année ;

    3° Sébastien-Antoine-Honoré-Marie, né le 14 mars 1756, baptisé le 7 mars 1757, tué à Grandchamps le 28 mai 1795, comte de Silz, dit " Monsieur de Lauvergnac ". Il sert un temps dans un régiment de Dragons, puis devient commandant de la garde nationale de Guérande, il est porté déserteur et, sur dénonciation de son père, capturé à Guérande, chez Me Hardouin, le 8 novembre 1781, par la police du Roi, en vertu d’une lettre de cachet. Il est emprisonné en maison de force à Angers. Il est amnistié le 18 décembre 1785, (les origines de cette situation seraient liées au remariage de son père dont la nouvelle épouse a obligé la vente de Lauvergnac), à partir de 1792 il intégre l’état-major de la conspiration de La Rouërie. Il y est présent en tant que commissaire royal pour le Morbihan. Après l’éclatement de la conspiration, il erre dans le Morbihan et travaille comme simple journalier, reste longtemps chez son frère à Vieille-Roche, et au village du Bot en Sulniac, avant de reprendre la tête des " brigands ". Son signalement est donné à cette époque par l’administration qui le recherche : " Taille 5 pieds, 3,4 pouces, taille fluette, bien étagée, droit. Le visage gravé de petite vérole, le teint bourgeonné comme un ivrogne, physionomie ronde et intéressante. Il mâche beaucoup de tabac, surtout en poudre. " En mars 1793, la colère des paysans explose contre la décision de la Convention d’une levée de 300 000 hommes, et c’est le début de l’insurrection. Sébastien prend alors la responsabilité de l’armée royaliste du Morbihan et participe avec ses deux frères Auguste et Jacques au soulèvement de l’ouest de cette région, et organise de nombreuses attaques (Prises de Guérande et du Croisic, coulage d’une frégate, maîtrise de tout le pays de Basse Vilaine). En 1795, des conférences de paix s’ouvrent au printemps. Sébastien y est présent, et sous l’influence des autres chefs chouans, il signe alors, le 20 avril 1795, à regret, les documents de reconnaissance de la République, mais quatre jours plus tard, il signe un autre document, parfaitement hostile celui-ci, appelant de nouveau à la rébellion. C’est au cours de la bataille de GrandChamp, qu'il est atteint d’un coup fatal. Après une courte fuite à cheval, il met pied à terre. Selon la tradition, les "bleus" (les républicains) firent inspecter et reconnaître le cadavre, qui fût enterré près du lieu où on le découvrit, là où le chemin qui conduit à Kervehein arrive sur la route de Loperhet. Sa sépulture a été depuis recherchée, mais plus aucun signe n’en indique l’emplacement ;
    4° Marie-Françoise, née le 18 juin 1757, arrêtée le 21 avril 1793, mais rapidement libérée. Pour éviter la confiscation du château de Silz, elle décide de le vendre à un dénommé Paul-Marie des Néttumières, le 8 prairial An 5, pour 27 000 francs. Epouse de René d’Osmond ;

    5° Auguste-Marie, Chevalier de Silz, chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de Saint Louis, né au château de Silz en 1760 et baptisé le 19 novembre. Son père demande pour lui une inscription à l’Institution des Gardes de la Marine de Brest. Les plus strictes conditions y sont exigées. Auguste reçoit sa lettre de nomination comme élève-officier de Marine. Il est incorporé le 7 septembre 1778. Sa carrière a pu être reconstituée grâce aux archives de la Marine. Il a des embarquements successifs sur : Le Sphinx (14/01/1781), L’Alexandre (16/04 au 12/06/1781), La Néréide (12/06 au 12/09/1781), Le Dauphin Royal (16/11/1782), Le Glorieux (01/04/1782 à 12/04/1782), Le Triton (08/09/1782 à 19/05/1783), Le Réfléchi (02/01 au 30/04/1784 et 28/07 au 22/11/1784), La Résolution (13/12/1785 à 11/05/1786), Le Rhône (06/04 au 19/08/1789), L’Auguste (26/06 au 30/12/1790), Le DuguayTrouin (01/01 au 29/06/1791). Enseigne de vaisseau à bord du Glorieux, il participe à la campagne d’Amérique sur le Glorieux. Il est au combat naval des Saintes et de la Dominique, le 12 avril 1782. A la suite de cette bataille, le Glorieux est pris par les Anglais et son équipage est fait prisonnier. Auguste et les autres officiers prisonniers séjournent pendant un mois à la Cité espagnole. Le 19 mai, tous les prisonniers montent à bord du bateau anglais Sandwich, qui appareille le 25 pour l’Angleterre. Ils arrivent à Portsmouth le 2 août. Ils sont enfin libérés et rejoignent la France le 12 août 1782 où un jugement de Conseil de Guerre de L’Orient (Lorient) est porté, et cite les officiers et l‘équipage du Glorieux, en louant leur conduite lors de la journée du 12 avril 1782. Promu lieutenant de vaisseau le 1er mai 1786. En 1791 il est détenu quelque temps au château de Brest pour avoir manifesté des idées royalistes. Le 10 janvier 1792, il épouse en l’église d’Arzal Jeanne Marie Olive Kermasson de Kerval, fille de Cassien Alexis Kermasson de Kerval, seigneur de Kerizel et de Heinlex-Pommeraye, et de Jeanne de Rochereul de Promarzin, promu Lieutenant de vaisseau de 2ème classe, au cours de l’été 1792, il quitte la Marine pour rejoindre son frère et le mouvement chouan, comme son frère Sébastien, il se cache et travaille comme journalier dans les paroisses environnantes. Recherché, son signalement est donné par l’administration : "Taille 5 pieds, 1 pouce (environ 1m68), gros, trapu, bien constitué, jambe forte un peu arquée ; le visage gros, rond, un peu soufflé. Il a une bonne carnation, les yeux un peu enfoncés et petits, la bouche petite, les lèvres épaisses un peu relevées surtout la supérieure. Il porte un chapeau à cuve élevée", un autre signalement de police, contradictoire, mais pas de la même année, le décrit comme suit : " 30 à 40 ans, 5 pieds, cheveux châtains, sourcils idem, yeux bleus, nez court, bouche moyenne, menton long, visage basané, maigre, effilé, vêtu d’une chemise blanche, pantalon de toile, chapeau de paysan", mais bien que se sachant recherché, Auguste accepte le risque de paraître à la demande de ses concitoyens d’Arzal pour faire office, dans certaines circonstances, d’officier public, ce qui laisse supposer une confiance réciproque, et la notoriété et le respect que lui porte la population. En 1793, il participe avec son frère au soulèvement de l’Ouest. C’est lui qui est à la tête des brigands à Rochefort-en-terre, dénoncés avec son frère comme antirévolutionnaires, la nuit du 21 avril 1793, en vertu d’un mandat, une trentaine de soldats vont à minuit heurter aux portes des inculpés au château de Silz et à Vieille-Roche, les somment d’ouvrir au nom de la Loi. Jeanne Marie Olive, enceinte de 8 mois 1/2, son père Cassien Kermasson, qui est rongé d’infirmité, ainsi que d’autres membres de la famille et des enfants en bas âge, sont arrêtés, dirigés sur Vannes et internés au Petit Couvent. Leur internement est de courte durée, puisque Jeanne Marie Olive accouche quelques jours plus tard, le 3 mai 1793, d’une petite fille, Marie-Cassienne-Augustine, à Vieille-Roche, mais elle sera a nouveau arrêté et internée avec sa fille pendant plus de deux ans. En 1794, il est nommé chef de division de l’armée royale et catholique du Morbihan, il commande la division de Muzillac, de Redon et de la Roche-Bernard. En 1796, il accepte la pacification du 16 juin et dissout ses troupes, il est un des chefs dont l’influence est la plus efficace en faveur du désarmement et sa femme contribue avec ardeur à cette tâche. Il écrit au général Hoche en ces termes : "[...] aussitôt que je fus informé le 3 juin dernier que les chefs comme les autres seraient amnistiés pourvu qu’ils ne fussent pas émigrés, je m’empressais de faire toutes les démarches auprès de ceux que nous nommons les membres de notre conseil et auprès des autres chefs pour les déterminer à profiter de la grâce qui nous est si généreusement offerte. Je me tais, Général, sur l’influence que j’ai eu pour la mise à bas des armes, mais j’ose me flatter que ce fût ma jeune épouse qui, par ses démarches dans les campagnes pour y répandre notre amnistie et les bienfaits du gouvernement, ébranla fortement le tout. Au besoin, j’en appellerai au Général Quantin, car il lui donna un passeport et mon amnistie". Néanmoins, l’administration du Morbihan, ayant retrouvé le nom de ce Silz sur la liste officielle des émigrés (alors qu’il ne l’avait jamais été), avait requis sa déportation et obligé le général Quantin à le faire arrêter. Le 14 vendémiaire (5 oct 1796), les bandes du général Quantin arrêtent à Arzal le Chevalier de Silz, cela malgré les supplications des membres de la famille présents. Il est dirigé à Vannes, jugé et condamné au bagne. Il est déporté au bagne de l’Ile de Ré, avant-poste de la Guyane. De sa captivité, il se procure divers certificats, notamment du district de la Roche-Sauveur (nom républicain de La Roche-Bernard) et du commandement militaire de l’arrondissement de Vannes, prouvant que depuis le mois de Mars 1793, il n’avait jamais quitté le pays. Il envoie à Hoche une requête des plus respectueuses afin que, lui ayant déjà reconnu les droits accordés aux chefs des chouans non émigrés de rester de France, "il ne souffrit pas de son exportation dans une terre étrangère et perfide, dont il avait toujours et très sincèrement détesté les habitants et leurs manœuvres". L’adjudant général Mermet signala au général en chef que l’emprisonnement de De Silz faisait du bruit, et que si les arrestations de ce genre se multipliaient, il pouvait en résulter de nouveaux troubles dans le Morbihan. Hoche transmit au Directoire cet avis et la requête d’Auguste, ainsi que toutes les pièces sur ce "pacifié", en émettant l’opinion qu’"il serait injuste, peut-être même dangereux, de traiter comme émigré des hommes qui ne l’étaient pas et le prouvaient d’une manière certaine". Cependant, Auguste reste interné 3 ans à l’Ile de Ré. C’est en juillet 1799 qu’il est libéré et assigné sous surveillance à Guérande. Il rentre à Arzal, retrouve sa famille, et part aussitôt avec sa femme et sa fille s’installer à Guérande pour un séjour surveillé. C’est là que le 23 février 1800 naît son 2ème enfant, Clara-Marie. Jeanne Marie Olive meurt à Vieille-Roche le 19 juin 1807 à 34 ans. Avec les effets du Concordat, la paix et le calme revenus, Auguste reprend du service dans la Marine. Il est nommé au grade de Capitaine de Frégate en 1814, puis admis à la retraite le 22 octobre 1817. Il se retire à Vieille-Roche dans la maison héritée de sa femme, appelée de nos jours la caserne des Douaniers. Il meurt à Vieille-Roche le 5 janvier 1822 à l’âge de 61 ans, d'où :

    A°Marie-Cassienne-Augustine, (3 mai 1793 – 15 mars 1831), marié le 10 août 1810 à Hyacinthe-Louis-Victor Piars Deshays ;

    B° Clara-Marie, (23 février 1800 – 5 aout 1837), mariée à Guérande le 11 juin 1817 à Henri Le Masne, (1786-1837), négociant.

    6° Anne-Marie, née le 24 janvier 1762, décédée en 1789 ;

    7° Armande-Désiré-Marie, née le 12 octobre 1763, décédée en 1765 ;

    8° Anne-Louise, née le 16 octobre 1764 ;

    9° Jean-Marie, née le 6 février 1771, baptisée le 3 novembre 1772, décédé le 2 mai 1799, marié le 7 février 1792 à Jeanne-Louise-Antoinette Philippe ;

    10° Cassien-Jean-Marie, né le 3 mars 1767 ;

    11° Louis-Marie, né le 29 juillet 1768, marié le 17 aout 1799 à Marie-Jeanne Lizeul ;

    12° Antoinette, arrêtée dans la nuit du 21 avril 1793, condamnée à mort et dirigée à Nantes pour y être noyée. Elle échappa à la mort en épousant républicainement un garde national du nom de Robin ;

    13° Eugénie-Armande, née le 6 février 1771, baptisée le 3 novembre 1772, mariée le 13 août 1792 à René-Benjamin Thomas de La Borde, (1745-1804), président de District, inculpé sous la Terreur, d'où Prudent-Marie Thomas de Laborde, (Saint-Nazaire 11 janvier 1793 - Lorient 25 mai 1876), juge au tribunal civil de Vannes ;

    14° Jacques-Marie, né en 1773, guillotiné place du Bouffay à Nantes le 17 mars 1794 ; admis à l’institution des gardes de la marine à Brest, en 1792, il rejoint ses frères en Bretagne dans le mouvement chouan, et participe activement à la contre-révolution. Il se distingue au côté de Michel-François Thomas de Caradeuc, notamment lors de la prise du Croisic en mars 1793. C’est en ce lieu, le 18 mars 1793, qu’il prête serment de fidélité à Louis XVII. Arrêté le 15 pluviôse An II (janvier 94), il est alors dirigé vers Guérande, passe devant un jury militaire et un tribunal civil, de là, il est envoyé à Nantes où il passe devant un tribunal révolutionnaire le 7 février 1794 : " Le tribunal, d'après les dépositions des témoins, aveux et reconnaissances de Jacques-Marie Lahaye Desilz, Déclare que le dit Lahaye se joignit aux brigands dès le commencement de l'insurrection ; qu'il a eu différents grades parmi les brigands ; que lors de la prise de la ville du Croisic, il y entra accompagné de Guérif de Lanouan, leur chef ; — qu'il y prêta entre les mains de Lanouan serment de fidélité à Louis 17 ; que lorsque Caradeuc se présenta pour sommer la ville de Guérande, le même Lahaye y entra ; que le 18 mars, il entra, avec un détachement, chez le citoyen Boujus, aubergiste au Croisic, le menaça et lui enleva un sabre pour en armer un de ses camarades ", il fut alors condamné à mort avec cinq autres habitants du Croisic : " Le mois de mars 1794 apporte aux jacobins du pays la satisfaction d’apprendre le supplice de Jacques de la Haye de Silz, marin, ci-devant noble, natif d’Arzal domicilié à Penestin, guillotiné à Nantes, place du Bouffay, le 17 mars 1794 pour: s’être joint aux brigands dès le commencement de l’insurrection; avoir livré Le Croisic et Guérande avec d’autres chouans; avoir prêté serment de fidélité à Louis XVII. "

     

    Le dernier descendant dont la filiation n’est pas connue, est Pierre-Marie-Louis Charles de La Haye de Silz, né en 1827, décédé à Vannes en 1903, receveur principal des contributions indirectes.

     

    Notes :

    (1) Il existait une métairie du même nom au territoire actuelle de Pornichet, propriété de la famille Le Texier, famille de la bourgeoisie guérandaise, établie ensuite à Questember (56), qui posséda aussi le fief de Preambert. Le Texier : D'argent au sautoir engrêlé de gueules, cantonné de quatre quintefeuilles de sinople ; au chef du même ; chargé de trois molettes d'argent.

    (2) Hommée : mesure prenant pour unité la surface qu'un homme pouvait labourer en une journée.

    (3) Un légende dit qu'une femme très laide ne voulut pas embrasser le sénéchal, René-Jean Cavaro de Kergore, et se rendit chez Sébastien de Silz, qui était jeune et réputé beau. 

  • La Motte Allemand, troisième partie

    Le château de La Motte-Allemand fut fortement endommagé à la Révolution.

     

    Sans titre-3.jpgFamille Rouaud de La Villemartin

    D'azur au croissant d'argent, accompagné de trois croisettes pattées du même.

     

    Famille bourgeoise qui aurait été anoblie en 1816 avec le titre de baron, (cf. Pol Potier, baron de Courcy ; nous n'avons cependant trouvé aucune trace de cet anoblissement), éteinte au 19e siècle.

     

    Il est intéressant de noter que cette famille possédait le fief de La Villemartin, (Villès-Martin), qui consistait en un manoir, sa ferme, et des vignes.

     

     

    VI° Mathieu de Rouaud, sieur de La Villemartin, (Saint-Nazaire 26 janvier 1743 – Guérande 5 juillet 1803), avocat au Parlement, conseiller du Roi et procureur au Siège royale de Guérande et sénéchaussée de Guérande, syndic maire de Guérande en 1768, député du Tiers-état pour la ville de Guérande aux Etats généraux de 1789 ; en 1782  il fit un voyage à Paris accompagné de son épouse, de sa mère, du chevalier de Kerpoisson et sa mère, ses cousins, voyage durant lequel il rédigea  un journal, dont le manuscrit tomba en 1900 dans main du comte Louis Remacle  qui le publia en confondant avec une  autre famille de Rouaud ; il déclare comme étant domicilié depuis deux ans à Guérande que il se marié le 8 mai 1770 à Montoire avec Bonne Gallet, demoiselle de La Richardière, fille de Claude Gallet, sieur de L'Aubinay, Capitaine de navire de la rivière de Nantes et de Perrine-Rosalie Rothoux, (elle avait pour cousin au 3e degret René Lion, procureur de Guérande, qui fut présent à son mariage), d'où :

     

    1° Mathieu, né et baptisé à Saint-Nazaire le 22 janvier 1771, mort jeune ;

     

    2° René-Marie-Prudent, né à Guérande le 2 septembre 1772, baptisé le 4, décédé le 8 novembre 1772 à Montoir, inhumé le lendemain ;

     

    3° Pachal-Auguste-Modeste, qui suit ;

     

    4° Matthieu, né en 1784, anobli en 1816, (avec titre de baron ? Lettres d'anoblissement non trouvées), receveur des Contributions Directes de Guérande, mariée le 9 juin 1806 au Croisic avec Reine-Renée Giraud des Landreaux, née le 20 octobre 1781 au Croisic, fille de Godefroy-Joseph-Martin Giraud de Landreaux, et de Renée-Marie Goupil de Meslé, d'où :

     

    A° Athénaïs-Reine-Marie, née le 21 juillet 1807 à Guérande ;

     

    B° Nathalie-Marie, née le 18 novembre 1809 à Guérande.

     

    une fille, épouse d'un Le Chauff de Kerguénec, fils du seigneur de La Motte-Allemand, qui légua son domaine de La Motte-Allemand à son neveu Charles-Evariste de Rouaud en 1840 ;

     

    6° Nathalie, épouse de Joseph-Aimé comte de Bruc d'Esdrieux, fils de Joseph-Louis de Bruc, et de Catherine Le Chauff de La Motte-Allemand, sans postérité ;

     

    7° Marie, épouse de Joachim Bouvais.

     

    V° Pachal-Auguste-Modeste Rouaud de Villemartin, né à Guérande le 17 avril 1778 et baptisé le même jour, inhumé le 1er juin ; marié à Guérande le 28 janvier 1803 (8 pluviose an XI) avec Bonne Cady de Praderoy, fille de Charles Cady de Praderoy, et de Bonne-Jeanne-Carlotte de Jacquelot du Boisrouvray, d'où :

     

    1° Zoé-Bonne-Marie, née le 15 décembre 1803 à Guérande ;

     

    2° Pascal-Charles-Marie, né le 28 décembre 1805 à Guérande ;

     

    3° Adolphe-Alexandre-Marie, né le 25 juillet 1808 à Guérande ;

     

    Evariste-François-Régis-Charles-Marie (dit Evariste-Charles de Rouaud), né le 3 décembre 1810 à Guérande, héritier de son oncle Le Chauff de Kerguénec du domaine de La Motte-Allemand qu'il vendit en 1844 ; marié à Nantes le 19 novembre 1838 avec Marie-Louise-Thérèse de Bruc, fille de Joseph-Louis de Bruc, et de Marie-Catherine Le Chauff de Kerguénec, d'où :

     

    A1° Thérèse-Evariste de Rouaud.

     

    5° Ange-René-Marie, né le 15 décembre 1812 à Guérande, royaliste légitimiste, il s’exila au Pérou, où il épousa Josefa Paz-Soldán y Ureta, fille de Manuel Paz Soldán, ministre du Trésor royal à Arequipa, et de Gregoria de Ureta y Peralta y Araníbar, d’où postérité.

     

    Sans titre-1.jpg

    Les restes du château de La Motte Allemand par Léon-Paul Bellondeau d'après un document plus ancien, coll. archives municipales de Saint-Nazaire

     

     

    motte.jpg

    Cadastre de 1829 

     

     

  • La Motte Allemand, deuxième partie

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallecFamille Le Vallois

    D'azur à deux pigeons affrontés d'argent, colletés de sable, enchaînés d'or par le cou, les chaines en bande et barre mouvantes des cantons du chef.

     Famille noble originaire de Rennes.

     I° Antoine Le Vallois, écuyer, époux de Françoise de Guémadeuc, dame de La Motte-Allemand, fille de François de Guémadeuc, chevalier, seigneur de Beaulieu et de Séréac, et de Jeanne Gastinel, dame de la Motte-Allemand, d'où :

    II° Jean Le Vallois, écuyer, seigneur de Sérac et La Motte-allemand en 1562, père de 

    III° Pierre Le Vallois, seigneur de Sérac et de La Motte-Allemand, qu'il vendit en 1615 à Pierre de La Bouexière.

     

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallec

     

    Famille de La Bouexière

    D'or à trois bandes de gueules.

     

    Famille d'extraction chevaleresque, aux réformations de noblesse en 1426 et en 1669, à Saint-Nazaire sur 10 générations.

     

     

     

    I° Pierre de La Bouexière, écuyer, seigneur de La Motte-Allemand par achat en 1615 à Pierre Le Vallois ; marié : 1° Madeleine Barrin du Boisgeffray ; 2° à Jeanne de Saint-Aubin ; d'où du second lit :

    1° Philippe, seigneur de La Motte-Allemand, maintenu noble le 24 mai 1669, décédé à Saint-Nazaire le 8 décembre 1678 ;

    2° Pierre, seigneur de Brantonnet, maintenu noble le 24 mai 1669, un temps seigneur de Heinlex-Pommeraye en 1647 ;

    3° Jeanne, dame de La Motte Allemand, (Guérande 20 février 1606 – Guérande 3 décembre 1688), épouse de Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, à qui elle apporta 

    4° Perronelle, épouse de Jean Le Tresle.

     

    Famille Le Long du Dreneuc  

    D'or au quintefeuille de sable. 

    Famille guérandaise d'ancienne extraction maintenue lors de la réformation de noblesse par arrêt du 30 mars 1669 (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505) .

     

    I° Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, époux de Jeanne de La Bouexière, dame de la Motte-Allemand, (Guérande 20 février 1606 – Guérande 3 décembre 1688), fille de Pierre de La Bouexière, écuyer, seigneur de La Motte-Allemand, et de Jeanne de Saint-Aubin, d'où :

    1° Renée, mariée le 2 mars 1783 à Louis-René de Saint-Gilles, écuyer, seigneur du Gage ;

    2° Jean-Baptiste, (5 août 1646 – 30 juillet 1708), seigneur du Dreneuc, époux de Gabrielle Michiel ;

    3° Philippe ;

    4° Olive, dame de La Motte-Allemand, épouse de Louis de La Haye, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable. 

     

    Famille de La Haye du Sable

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallecDe gueule à trois bandes d'argent. 

     

    La filiation de cette famille noble nous est en grande partie connue grâce au registre manuscrit des Preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Ecurie, tenu par Charles d'Hozier en septembre 1694, (B.N., fr. 32101, f° 107), elle sera exposée dans son intégralité dans un article sur la maison noble du Sable, pour des soucis de compréhensions, les degrés indiqués sont ceux de la généalogie complète.

     

    VII° Louis de La Haye du Sable, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable pour laquelle il rendit aveu au Roi le 10 janvier 1678, seigneur de La Motte-Allemand par héritage maternel de son épouse, maintenu noble d'extraction lors de la réformation de noblesse par arrêt du 29 janvier 1671 ; marié le 9 avril 1647 à Saint-Nazaire avec Olive Le Long du Dreneuc, dame de La Motte-Allemand par héritage de sa famille maternelle, (Saint-Nazaire 20 août 1638- Saint-Nazaire 3 novembre 1688), fille de Jean Le Long, écuyer, seigneur du Dreneuc, et de Jeanne de La Bouexière, d'où :

    1° Monique, née le 6 juillet 1675 à Saint-Nazaire, mariée le 2 mai 1707 à Guérande avec Louis-Gille du Matz, écuyer, seigneur de Gléré ;

    2° René, qui suit ;

    3° Pélagie, (Saint-Nazaire 10 mars 1680 – Saint-Nazaire 2 juin 1688) ;

    4° Olive, mariée le 7 mai 1715 à Guérande avec Pierre-François Le Flo de Tremelo, écuyer, seigneur de Kerleau, maintenue noble par ordonnance du 25 septembre 1703, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505). 

    VIII° René de La Haye du Sable, écuyer, seigneur de la maison noble du Sable et de La Motte-Allemand, né à Saint-Nazaire le 24 juillet 1676, baptisé le 29 juillet suivant, présenta ses preuves de noblesse pour les Pages de la Grande Écurie en septembre 1694, (B.N., fr. 32101, f° 107), Maintenue noble par ordonnance du 6 mai 1701, (Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505), établi au château de La Motte-Allemand, il participa à la conspiration de Pontcallec et fut interné un temps à Nantes ; marié à Guérande le 7 février 1702 à Marie-Madeleine Le Mintier, d'où :

    1° Jean-Marie, né le 15 février 1706 ;

    2° Marie-Olive, (6 juillet 1707 - 7 octobre 1707) ;

    3° René, qui suit.

    IX° René de La Haye du Sable, chevalier de La Motte-Allemand, époux de Marie Lefeuvre, d'où :

    1° Louis-Marie, seigneur de La Motte-Allemand et de la maison noble du Sable, mort avant 1768 ;

    2° Jean-Baptiste-René, décédé à Saint-Nazaire le 11 avril 1780, après son frère seigneur de la maison noble du Sable, (qu'il vendit entre 1774 et 1776 à Guillaume Charault de Merionnec, chevalier), seigneur de La Motte-Allemand, (qu'il vendit le 29 octobre 1770 à François Le Chauff).

     

     

    la motte allemand,chateau,saint-nazaire,pontcallecFamille Le Chauff de Kerguénec

    D'argent au pigeon d'azur, surmonté de deux croissants adossés de gueules. 

     

    Famille noble d'ancienne extraction maintenue en 1668 originaire de Vannes, apparenté à la famille de La Haye de Silz, seigneur de La Ville-au-Fève, et du Plessis-Giffard.

     

    I° François Le Chauff, écuyer, seigneur de Kerguénec, du Bois-Guimard, de La Motte-Allemand, (par achat à René de La Haye du Sable), de La Noë de Kerpoisson, des Bouexières (par achat à Catherine Boullet veuve de Jean Moyon) et du Pourceau (fief situé à Cleuz), baptisée le 21 octobre 1722 à Guérande, fils de François Charles Le Chauff, chevalier, seigneur de La Bernardière, et de Anne Cady ; maire de Guérande en 1789-1790, emprisonné en 1792, voit ses biens mis sous séquestre, libéré avant mars 1795 et récupère ses biens, il habitait le manoir de La Grillère, rue Bizienne, à Guérande ; fit aveux pour sa seigneurie de La Motte-Allemand le 30 juin 1788, passa transaction avec Jean-Baptiste-Elie Camus de Pontcarré, seigneur, co-vicomte de Saint-Nazaire, pour la propriété de la lande de Cuneix, en Saint-Nazaire ; marié à Nantes le  12 janvier 1761, en l’église conventuelle des dames de Sainte Élisabeth, à Catherine-Brigitte-Marguerite Maré (parfois nommée faussement Marrec), connue aussi sous ne nom de Maré d'Azincourt(1), suite à l’acquisition par son père de ce fief, née le 13 novembre 1740 à L’Arcahaye, (Saint-Domingue, aujourd'hui Haiti), baptisée le 09 mars 1741, fille de Jérôme Maré, planteur sucrier, capitaine de la milice du Roi à Saint-Domingue, et de Léogane-Jeanne-Julienne  Gené ;  elle hérita d'un tiers de la plantation de son père en 1760, la plantation Maré était évaluée en 1785 à 813.320 livres, et comportait 186 esclaves, à  la suite à l'indépendance d'Haïti le 1er janvier 1804 la plantation fut confisquée, elle était veuve en 1805 ; d'où :

    1° Victoire-Brigitte-Marie-Anne-Charlotte Le Chauff, née vers 1763, décédée à Guérande le 17 octobre 1788, mariée à Saint-Nazaire, par contrat du 13 septembre 1783, puis religieusement à Guérande le  22 septembre avec René-Louis de Trévelec, chevalier ;

    2° Charlotte-Félicité, née  en 1766 ;

    3° Brigitte-Mathilde, née  en 1771 ;

    4° François-Marie-Hyacinthe Le Chauff de Kerguénec, chevalier, baptisé à Guérande le 2 novembre 1772 , voyagea à Saint-Domingue en 1792 alors que l’île est en pleine insurrection, il est porté sur la liste des émigrés durant l'emprisonnement de son père, membre de l'Armée de Condé, il fut indemnisé avec sa sœur Victoire sur décision du 4 février 1828 pour les biens perdus du fait de l'indépendance d'Haïti ; monarchiste légitimiste il participa à la révolte Vendéenne de mai-juin 1832, ce qui lui valut la condamnation par contumace aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d'Assises de Blois le 20 mai 1833 ; suite à sa disparition, on prononça du fait la loi sa mort civile au bout de cinq ans, et ses enfants touchèrent leur héritage ; réapparu en 1840, désireux de bénéficier de l'amnistie du 8 mai 1837 et voulu récupérer ses biens ; ses enfants contre attaquèrent, argumentant sa mort civile sans lien avec l'amnistie, le Tribunal de Nantes les confirma comme bénéficiaires le 27 août 1840, ce qui fut confirmé en Appel par la Cour de Renne le 30 janvier 1831, la succession fut confirmée en pourvoi 1er février 1842 ; époux de Henriette Binet de Sasson, (décédée en 1819), d'où postérité ;

    5°  Catherine, née le 24 août 1778 à Guérande,  mariée en 1800 Joseph-Louis de Bruc, d'où entre autres enfants Joseph-Aimé de Bruc, qui possédait en 1850 la métairie de Cleuz qu'il avait hérité de sa mère.

    6° François-Marie, sieur de Kerguénec, décédé vers 1831, maire de Saint-Molf, marié le 15 mai 1811  à Nantes avec Thérèse-Françoise Bernard de Grand-Maison, née en 1785, d'où :

    A° Thérèse, qui épousa son cousin Henri Le Chauff de La Blanchardière, (1816-1876), d'où postérité sous le patronymique Le Chauff de Kerguénec.

    7° un autre fils né vers 1782, marié à une Rouaud de La Villemartin, celle-ci hérita de son époux et laissa sa succession en 1840 à son neveu Évariste de Rouaud ;

    8° & 9° inconnus

     
    (1) La famille Maré d'Azincourt portait : d'azur au chevron d'or  accompagné de trois merlettes de même.
  • La Motte Allemand, première partie

    La Motte Allemand (1) était une seigneurie au nord de la paroisse de Saint-Nazaire, elle est, en dehors de la vicomté, la seigneurie la plus ancienne de la paroisse. Cette seigneurie détenait haute, moyenne et basse-justice, ainsi que le droit d'épave gallois dit aussi de déshérences de lignes, (droit qui accordait la propriété des biens des gens décédés qui n'avaient pas d'héritier), de succession bâtarde, etc. 

    Ses seigneurs y possédaient un manoir, transformé en ferme après la Révolution, avec une chapelle seigneuriale dans la cour, consacrée à saints Côme et Damien, qui, bien qu'elle fût ruinée à la Révolution, conservât un chapelain jusqu'en 1851. En 1857 elle fut définitivement désaffectée. Tombée en ruine, elle a été rasée en 1898 par la famille Créton alors propriétaire du manoir.

     

    Liste des seigneurs de La Motte Allemand :

     

    Sans titre-2.jpgFamille de La Motte-Allemand

    D'or plein ; au chef de sable, chargé d'un lambel d'argent.

     

     

     

     

     

    I° Guillaume de La Motte, dit l'Allemand, époux d'Isabelle du Chastelier, née vers 1355, fille de Guillaume du Chastelier, et d'Amice de Léon, (veuve vers 1374 elle se remaria avec Briand de Chateaubriand, dont elle eut postérité) ; parents probables de :

    II° Thibaud de La Motte-Allemand.

     

     

    Famille de Volvire

    Sans titre-3.jpgBurelé d'or et de gueules de dix pièces ; au franc-canton de vaire. 

     

    Famille noble originaire du Poitou, entré en possession de la seigneurie de La Motte-Allemand par achat.

     

     

    I° Hervé de Volvire, chevalier, vicomte de Volvire, seigneur de La Motte-Allemand par acquisition de Thibaud de La Motte-Allemand en 1383, baron de Ruffec par mariage avec Alénor de Ruffec, d'où :

    1° Maurice, seigneur de La Motte-Allemand, époux d'Isabeau de Rochefort, décédé en 1403 sans postérité ;

    2° Nicolas, qui suit.

    II° Nicolas de Volvire, chevalier, vicomte de Volvire, baron de Ruffec, seigneur de la Rocheservière, Nieuil sur l'Autize, Chassenon, Châteaumur, la Motte-Allemand, chambellan du duc de Bretagne ; époux de Marie de Bazôges, d'où :

    1° Joachim, qui suit ;

    2° Renaud ;

    3° Maurice ;

    4° Jeanne, épouse de Briand de Varèze ;

    5° Aliénor, épouse de François de Tehillac, seigneur de Beaumont ;

    6° Jean, mort le 3 mars 1433, époux de Marie Goulard, fille de Lean Goulard, écuyer, seigneur de La Martinière, et de Jeanne Mauclerc ;

    7° Guillaume.

    III° Joachim de Volvire, chevalier, vicomte de Volvire, baron de Ruffec, seigneur de la Rocheservière, Nieuil sur l'Autize, Chassenon, Châteaumur, La Motte-Alleman, etc., (1405-1440), époux de Marguerite Harpedanne de Belleville, (1414-1461), fille de Jean Harpedanne, seigneur de Belleville, et de Jovine de Montaut, d'où :

    1° Jean, qui suit ;

    2° Françoise, épouse de Joachim Rouault, sénéchal de Beaucaire.

    IV° Jean de Volvire, chevalier, baron de Ruffec, du Fresnay, seigneur de Nieuil, Châteauneuf, d'Ardenne, de Paisay-Naudouin et de Bernac, etc., vendit à vendit en 1468 à Françoise d'Amboise, veuve du duc Pierre II de Bretagne, la seigneurie de la Motte-Alemand, pour 2000 écus d'or, afin de venir en secours au dauphin Charles de France, en compagnie du duc Arthur III ; marié en 1460 à Catherine de Comborn, fille de Jean de Comborn, chevalier, et de Jeanne de Rochechouart, d'où :

    1° Francois, qui suit ;

    2° Charles, seigneur du Courret et d'Aunac, marié le 14 novembre 1491 avec Marguerite de La Rochefoucault, d'où postérité ;

    3° Jeanne, mariée le 23 mai 1495 avec Antoine Guy, écuyer, seigneur du Breuil ;

    4° Louise, épouse de Cérisy.

    V° François de Volvire, écuyer, baron de Ruffec et du Fresnay, seigneur de La Roche-Cervière, chambellan du Roi, récupère la seigneurie de La Motte-Allemand vendue par son père, peut-être par son mariage avec une nièce de la duchesse Françoise qu'il épousa le 25 octobre 1503 avec Françoise d'Amboise, veuve de Grisegonnelle Frotier, chevalier, baron de Preuilly, fille de Jean d'Amboise, chevalier, seigneur de Bussy, conseiller chambellan de Louis XI, et de Catherine de Saint-Belin, d'où :

    VI° René de Volvire, écuyer, seigneur de Ruffec et de La Motte-Allemand, (1505-1545), époux de Catherine de Montauban, dame du Bois-de-La-Roche, fille de Philippe de Montauban, vicomte du Bois-de-La-Roche, chancelier de Bretagne, (qui fit l'aveu de la seigneurie de La Motte-Allemand en 1525), et d'Anne du Chastelier, d'où postérité. René de Volvire vendit la seigneurie de La Motte-Allemand à Jean Gastinel.

     

    Famille Gastinel

    D'azur à trois colonnes d'or.

     

    Famille de la noblesse normande en possession de la seigneurie de La Motte-Allemand au début du 14e siècle.

     

    I° Jean Gastinel, chevalier, seigneur de La Motte-Allemand par acquisition de René de Volvire ; époux de Marguerite du Dréseuc de Kercabus, d'où :

    1° Jeanne Gastinel, dame de La Motte-Allemand en 1535, épouse de François de Guémadeuc.

     

    guemadeu.jpg

     Famille de Guémadeuc, (olim Madeuc)

     

     

    De sable au léopard (ou lion léopardé) d'argent accompagné de six coquilles du même, trois rangées en chef et trois rangées en pointe. 

    Famille noble d'extraction chevaleresque maintenue durant les réformations et montres de 1423 à 1478, et de 1670, en possession de La Motte-Allemand au 16e siècle.

     

     

     I° François de Guémadeuc, chevalier, seigneur de Beaulieu et de Séréac, époux de Jeanne Gastinel, dame de la Motte-Allemand, fille de Jean Gastinel, chevalier, seigneur de La Motte-Allemand, et de Marguerite du Dréseuc de Kercabus, d'où :

    1° Françoise, dame de La Motte-Allemand, épouse de Antoine Le Vallois.

     

     

     

     

    (1) Il ne faut pas confondre la seigneurie de La Motte Allemand avec la maison noble de La Motte Allemand, sise en Montoire, qui fut le bien de la noble famille de L'Estoubillon, famille encore présente à Saint-Nazaire en 2012.