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Avalix, Le Pé, les fermes Miner et du Petit Bois

Avalix n’est pas nommé d’après un guerrier celte résistant à la tribu Municipale, même si à la fin de son carnaval, c’est l’effigie du maire qui trône sur une poubelle dans le rôle du roi Carnaval, malmené par les irréductibles Bretons d’Avalix. Pas plus qu’il ne doit son nom à un personnage du romancier Jean Faillier agissant dans « Brume sous le grand pont ».

 

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Le roi Carnaval 2023

 

Avalix est un mot-valise composé de celte et de bas latin, qui signifie « petite vallée plantée de pommiers », ce qui correspond parfaitement à l’aspect géographique du lieu, et au souvenir de la présence de cidreries à cet endroit durant l’Ancien Régime.

 

Avalix fut une seigneurie concédée par les vicomtes de Saint-Nazaire à un vassal, comprenant un village d’Avalix (dit parfois Grand Avalix), à l’emplacement de l’ancien hôpital, et un hameau Le Petit Avalix, une ferme nommée Miner. A cela s’ajoutaient différentes pièces de terre, qui prirent le nom de Pez. En effet, le Pé, est la déformation de « Pez », qui signifie « pièce de terre » en breton. Il s’agit à l’origine d’un arrière-fief du fief d’Avalix appartenant en propre au seigneur du lieu. Le Pé était le nom du manoir, auquel s’ajoutait un moulin, et deux grandes pièces de terre : l’iles du Pé et l’île du Moulin du Pé (île désigne un ensemble de terrain entouré de quatre routes). Avalix fut aussi le siège de l’une des frairies de la paroisse de Saint-Nazaire, consacrée à Saint Salomon de Bretagne.

 

Le nom des seigneurs d’Avalix s’est perdu. On sait uniquement qu’en 1638, Pierre Chotard, bourgeois de la paroisse de Donges, rendit aveu à Gabriel de Goulaine au nom des enfants mineurs du sieur d'Avalix, orthographié Avallis (AD44 E558). Ceux-ci n’ont vécu longtemps, car en 1709 après Avalix et Le Pez étaient redevenus fiefs des vicomtes de Saint-Nazaire.

 

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On retrouve dans les archives de la Vicomté les noms d’Avalix et du Pez dans les aveux et dénombrements, mais aussi pour la location de terre. La maison noble du Pez est mentionnée en 1706 comme appartenant au vicomte de Saint-Nazaire, Jean-Toussain de Carné, puis, en 1763 et 1781, à Françoise Raoul de La Guibourgère et son époux Louis-François-Elis Camus de Pontcarré en (AD44 E354 & E570).

 

La famille Camus de Pontcarré demeura encore propriétaire des terres, moulin et manoir du Pé jusqu’en 1830, daté à laquelle ils liquidèrent l’ensemble des terres et bâtiments qu’ils possédaient à Saint-Nazaire, préférant réinvestir dans leur domaine du château de La Guibourgère à Teillé. Le Pez, devenu le Pé, pour ne pas être confondu avec Le Pez situé à Saint-Marc, avait été constitué en ferme à la Révolution. Cette ferme fut acquise par Auguste Lorieux, (Le Croisic 14 décembre1796 - 24 juillet 1842 Eaux-Bonnes). Sans enfant de son mariage avec Louis Métois, il légat ses biens à son frère Théodore Lorieux, (Le 22 avril 1800 - 17 octobre 1866 Nantes), ingénieur en chef puis inspecteur général des Mines, qui améliora le domaine en construisant un second moulin (dont les ruines subsistent dans le jardin du 59 rue André Chénier), et en créant des carrières de gneiss qui servirent à la construction de la ville nouvelle de Saint-Nazaire après 1857. La carrière la plus importante subsiste aujourd’hui sous la forme d’un étang, à proximité du Château d’Eau du Pé, au cœur de l’îlot entre la rue des Mules et la rue de l’Ile du Pé. Il eut plusieurs enfants de son union avec Marie-Louise-Stéphanie Faulcon de Marigny, dont l'ainé, Edmond, (Nantes 16 avril 1832 – 16 janvier 1909 Paris-16), poursuivit l’exploitation des carriers jusqu’en 1877, puis après avoir inondé la principale carrière, y construisit une ferme qu’il baptisa du nom de « Petit Bois ».

C’est sa fille d'Edmond, Anne-Louise-Désirée Lorieux, (Nantes 3 novembre 1864 - 18 décembre 1945 Paris-8), qui hérita des terres et bâtiments du Pé et du Petit Bois. Celle-ci était la veuve du physicien Henri Becquerel, (Paris-2 15 décembre 1852 - 25 août 1908 Le Croisic). A partir de 1919, elle lotit ses terres, ce qui entraina la constitution d 'un hameau qui pris le nom de Petit-Bois, et en 1931 comportait une cinquantaines d'habitants. N’ayant pas d’enfant, l’héritage d'Anne Lorieux fut vendu pour être partagé entre ses neveux Lorieux et Deslandres.

 

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La ferme du Petit Bois, avec sa carrière transformée en étang.

 

Durant la Seconde-guerre-mondiale, la ferme du Petit Bois fut requestionnée par l’occupant, et, au grand étonnement des voisins, les soldats qui y logeaient, nageaient nu dans l’étang.

 

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L'étang du Petit bois tel qu'on le voit depuis la rue.

 

Le moulin du Pé semble avoir disparu durant l’entre-deux-guerres. Le manoir fut pour sa part fortement remanier à la fin du 19ème siècle, c’est aujourd’hui la maison divisée en deux habitations des 77 et 79 boulevard Jean de Neyman. C’est sa présence qui a fait que l’immeuble du 303 boulevard du docteur René Laennec, construit sur une division de sa parcelle, porte le nom de « Le Manoir ».

 

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Le manoir, aujourd'hui méconnaissable.

 

Le village d’Avalix, et le hameau du Petit Avalix furent rasés pour faire place à l’hôpital au moment de la Reconstruction. Ils comportaient à eux deux une vingtaine d’habitants avant l’Occupation

 

La ferme Miner était une chaumière qui au milieu du 19e siècle appartenait à Julien Denier. Elle fut requestionnée par l’Armée étasunienne en 1917. Elle fut requestionnée par l’occupant allemand en 1940. Incendiée, il n’en restait que des ruines à côté desquelles le dernier propriétaire édifia une maison provisoire en bois, dans laquelle il finit ses jours avec la réputation d’être un original. A sa mort au début des années 1980, la ferme fut acquise par un promoteur qui construisit le lotissement Laennec. Les propriétaires trouvent régulièrement dans leur jardin des boutons d’uniformes étasuniens et de la Kriegsmarine, ainsi des douilles.

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