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Giovanni de Chanaz et Paule de Leslay

Durant l'entre-deux-guerres, Saint-Nazaire se régala des aventures de deux membres de la Café Society, ancêtre de la Jet Set : Giovanni de Chanaz et Paule de Leslay.

Le comte Giovanni de Chanaz, ou plus exactement Jean-Pierre Muffat de Saint-Amour de Chanaz, des marquis de Chanaz, naquit à Rome en 1892 dans une famille savoisienne anoblie en 1732, qui avait acquis la seigneurie de Chanaz le 12 juillet 1746. Son père, Victor, (1849-1900), était colonel au 9e régiment de bersagliers[1], chevalier des Saints Maurice et Lazare ; sa mère, Marie-Elisabeth-Jeanne Wilson, était une Écossaise[2] dont Giovanni hérita de la blondeur de blé.

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Armoiries de la famille Muffat de Saint-Amour de Chanaz : écartelé aux 1 & 4 d 'azur au lion couronné d'or ; aux 2 & 3 de gueules à trois têtes de loup d'argent. Cimier : un lion d'or issant. Tenants : deux hommes en armes tenant leur bouclier posé sur la terrasse ; Cri de guerre : FORTITIUO. (Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie, Amédée de Foras, 1900)

 

Orphelin de père à l’adolescence, il ne suivit pas la tradition militaire de ses ancêtres, préférant l’ingénierie mécanique. Durant la Première-guerre-mondiale il s’illustra en créant pour l’Armée italienne une vedette lance torpille qui réussit à couler un croiseur autrichien, ce qui lui valut la médaille de la couronne d’Italie. Il s'établit en 1926 à Paris, et en 1928 en Loire-Inférieure après avoir signé son engagement aux Chantiers de la Loire comme ingénieur en chef, durant un séjour au Grand Hôtel de l’Océan de Pornichet au cours de la première quinzaine d’août[3]. Il fixa alors son domicile à Nantes, au 9 rue de Gresset, mais avait un appartement au 34 boulevard de l’Océan (plus tard Wilson) à Saint-Nazaire

Passionné de vitesse, il s’inscrivit au Club Motocycliste Nantais, et acquit une moto de course Norton de 350 cm3 avec laquelle il fit des compétitions qu'il remportait régulièrement, notamment en juin 1929, aux Courses de l’Anjou à Beaufort-en-Vallée, en montant à 137 km/h 404[4], ou encore le Gymkhana motocycliste de Nantes auquel il participa le 7 juillet 1929, sous les couleurs du Centre Maritime de Nantes[5]. Il termina la même année cinquième au Tourist Trophy Angevin[6].

Officier de réserve de l'Armée italienne et ancien combattant, il était directeur de la zone Ouest des anciens combattants italiens, était présent à tous les événements de la Fédération des anciens combattants, et fréquentait assidûment les hauts représentants de l’État italien en France, ainsi que du Parti Fasciste dont il fut rapidement membre. Il se lia avec Enrico Marenesi[7], ancien officier qui avait reçu l'exequatur de consul de troisième classe d'Italie à Nantes en août 1928. C'est Enrico, qui, à La Baule, lui présenta Paule-Augusta-Florentine Fercoq du Leslay de Keranguevel, née le 12 décembre 1895 à Jemelle près de Namur, issue de la vieille bourgeoisie bretonne, dont le père, chef de bureau à la Banque de France, usurpait le titre de vicomte[8]. Son grand-père, Emmanuel Fercoq avait obtenu le 16 décembre 1851 d'ajouter à son patronyme celui de sa mère, née Charlotte Leslay de Keranguevel, issue d’une famille noble d’extraction connue depuis 1426, maintenue par arrêt du Parlement de Rennes du 22 janvier 1669[9], et dont les armoiries sont : d’argent au lion d’azur armé, lampassé et couronné de gueules.

Grande, « paraissant huit ans de moins que son âge réel » selon son amie la poétesse et romancière Alexandra Pecker[10], qui fit sa connaissance sur la plage de La Baule à cette même période ; d’une extrême élégance, « les yeux magnétiques »[11], Paule du Leslay, parfois surnommée Paulette par ses amies, était une célébrité du monde sportif et une personnalité du demi-monde parisien. Elle avait gagné le lancer du poids et le 60 m durant les premiers championnats de France d’athlétisme féminin organisé au stade Brancion à Vanves le 15 juillet 1917. Le 7 juillet 1918, durant les championnats de France au Stade Jean Bouin, elle remporta le saut en hauteur avec 1,29 m, ce qui fut record de France, se classa 3ème du 80 m et 2ème du 83 m haies, 4ème du saut en longueur sans élan (2,19 m) et 3ème du lancement du poids deux bras additionnés (12,09 m : 6,25+5,84). Elle renouvela son titre de championne de France de saut en hauteur avec 1,32 m, le 29 juin 1919, et avec 1,37 m en 1920.

 

 

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Paule à 24ans debout au milieu des autres membres de son club sportif, photographie parue dans La Vie au Grand Air du 1er septembre 1918

 

Paule arrêta la compétition après une blessure le 11 juillet 1920 qu’elle se fit durant les championnats de France F.S.F.S.F tenus au stade Élisabeth à Paris. C'était aussi une excellente cavalière. Dès 1918 elle tenait une chronique sportive, Sports et femmes, dans la revue L'Auto-Vélo. Pour Giovanni, Paule était la femme idéale, sportive et indépendante. Quand elle le rencontra, elle possédait un vaste domaine agricole, le manoir de Borderune à Belle-Île-en-Mer où elle recevait des personnalités et aimait parcourir la lande sur une jument blanche. Elle était cultivée, bibliophile et passionnée de poésie, et outre Alexandra Pecker, elle avait pour amis dans les Lettres le poète et dramaturge Antonin Artaud, et le romancier Maurice Dekobra.

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Paule en costume breton, photographie parue dans L’Auto-Vélo du 8 juin 1918

 

La mort du consul d'Italie au large de Saint-Nazaire :

Le 1er septembre 1929, à la fin des régates de La Baule, les Chantiers de La Loire proposèrent à des notables et leurs familles de rentrer à Saint-Nazaire à bord de quatre vedettes, dont la toute nouvelle 112. Le consul d'Italie accepta, mais il demanda plusieurs fois si cela n'était pas dangereux. Giovanni de Chanaz, et Jules Pinczon[12], sous-directeur des Chantiers de Penhoët, le rassurèrent. Montant à bord de la 112, il décida de rester sur le pont, avec monsieur Pinczon, pendant que son épouse, sa nièce Ninetta, le secrétaire du consulat Faleschi, madame Pinczon, et Paule, allèrent dans la cabine avec Giovanni. La mer était agitée, la vedette n'allait pas à très grande vitesse, mais vers 19h30, au large de Chemoulin, elle rebondie sur la crête d'une vague de fond particulièrement forte, et retomba presque droite. Monsieur Pinczon et le consul Enrico Marenesi furent projetés à l'eau. Si monsieur Piczon eut la présence d'esprit de se débarrasser de son veston et de placer entre les dents son portefeuille plein de croquis pour regagner à la nage de la vedette, accomplissant une sorte d'exploit malgré ses 67 ans[13], Enrico Marenesi, flottait le visage dans l’eau entre les vagues. Giovani sauta à l'eau pour le récupérer. Il tenta de le ranimer à bord de la vedette mais il était trop tard, le Consul avait fait un arrêt cardiaque par frayeur. On accosta sur la plage de La Courance d'où le corps fut embarqué dans une ambulance.

La mort du Consul causa un grand émoi. Un pavillon de l'hôpital fut transformé en chapelle ardente, couverte de voiles noirs et aux couleurs de l'Italie, de fleurs, de cierges. En grand uniforme, l'épée au côté, son corps fut présenté à la foule qui vint s'incliner. La mise en bière eut lieu le 2 septembre à 21 h en présence de monsieur Cantoni Marca, premier secrétaire de la délégation italienne arrivée de l'Ambassade à Paris. Le 4 septembre 1929 eurent lieu les funérailles dans un faste jamais vu jusqu'alors à Saint-Nazaire. Tous les consulats de la ville avaient leurs drapeaux en berne. Le chapeau de gala et épée de consul avaient été posés sur le cercueil, il fut levé par des marins du vapeur italien Tropico qui stationnait au port pour réparation ; un aspirant de la marine porta sur un coussin les six décorations du défunt, entouré des drapeaux des anciens combattants italiens et fanions fascistes. Après une cérémonie de trois quarts d'heure en la chapelle de l’hôpital. Le deuil fut conduit par la veuve du défunt[14], sa nièce Ninetta, et son frère Manion qui était arrivé de Florence. Le corbillard disparaissait sous un amoncellement de couronnes de fleurs[15]. Les cordons du poêle furent tenus par le sous-préfet Jean Bütterlin en tenue, Luis Valdes Roigt doyen des consuls de Saint-Nazaire et consul de Cuba, le chef de cabinet du préfet, le premier secrétaire de l'ambassade d'Italie, les doyens du corps consulaire de Nantes, et Giovanni de Chanaz au titre de délégué du commandeur Pietro Parini, secrétaire du Fascio de Rome. Le lieutenant Boulet fut délégué à la tête d'un peloton de vingt-cinq gardes républicains[16]. Dans l’attente d’un rapatriement à Pavie, le cercueil fut placé provisoirement au reposoir du cimetière de Toutes Aides sous les saluts fascistes. Le secrétaire Marca prononça un long discours dans lequel il dit : « Je ne veux pas oublier, dans ces moments si douloureux, l’héroïque dévouement de monsieur de Chanaz qui, au risque de sa vie, se jeta à l’eau pour sauver le Consul Marenesi[17]. »

Ce déploiement fasciste peut surprendre, mais il faut retenir que l'Italie était alors l'alliée de la France, que le nombre de policiers encadrant la cérémonie était tel qu'il n'y eut pas la possibilité de manifestations antifascistes, et qu’il était d’usage pour le Gouvernement italien d’alors d’envoyer des représentant du Parti, y compris pour des gens non sympathisants du moment qu’ils avaient une importance médiatique nationale. Cependant, si la presse couvrit avec de longs articles la cérémonie, ce fut en pages intérieures, et il n'y en eut aucune photographie.

 

Le comte et sa comtesse :

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De droite à gauche : Paule, Giovanni derrière elle, et la romancière Alexandra Pecker, photographie prise à Belle-Ile en 1930 parue dans Détective du 6 juillet 1948

Dans leur vie publique, autant que privée, ils étaient le comte et la comtesse de Chanaz. Giovanni acquit, vers 1931, une maison sur le remblai, au 3 boulevard Albert Ier, demeure qui subsiste, que Paule décora de meubles bretons anciens et tapisseries du XVIIIe siècle. Il la couvrait de bijoux et de fourrures son amante, qu’elle portait sans autre chose que son maquillage quand ils étaient chez eux, recevant ainsi ses intimes, comme le faisait avant elle la comtesse Casati. Il lui arrivait de passer devant les fenêtres dépourvues de voilages pour la plus grande joie des élèves du collège de garçons Saint-Louis, qui se massaient devant chez elle, le jeudi après-midi, au prétexte de voir l’Alfa Roméo stationnée dans le garage. Cela lui valut le surnom de « la Comtesse nue » et formata l’idéal féminin d’une génération de petits nazairiens.

Cependant, Paule n’était pas uniquement une mondaine aux mœurs originales, c’était une femme de grande culture très active. Elle traduisit en français Fombombo, du romancier étasunien T.S Stribling, et en 1933 en Anglais Angkor de l’éthologue et archéologue français Georges Groslier.

On voyait partout ce couple glamour, que chacun disait parfaitement assorti, à des événements officiels tel que la mise en eau de la forme écluse Joubert, le 16 juin 1932, ou mondains et sportifs tels le grand Concours d’élégance automobile de La Baule, où Giovanni remporta le 1er prix des voiture couverte de 50.00fr à 100.000 fr et 10 à 20 HP[19], et le VIIème Grand prix automobile de La Baule le 13 septembre 1931, au cours duquel, sous le numéro 13, il fit « une bonne performance », grâce à son Alfa Romeo 1750 CMC[20], ou encore au 3e Kilomètre lancé du Pont-de-Cens du 29 avril 1933[21] et Rallye de Pornichet le 12 aout 1933[22]. Giovanni avait abandonné la moto au profil de l’automobile à mesure qu’il commençait à s’épaissir. Il fit parti du Club d’escrime de Saint-Nazaire, mais plus pour raisons mondaines et habitude sociétale que par intérêt pour ce sport.  

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Paule vers 1930, photographie parue dans Détective du 6 juillet 1948

 

La Vedette B-10 :

Les Chantiers de la Loire confièrent à Giovanie la réalisation des vedettes à destination de la Marine Nationale, soit neuf modèles, (trois de 15 m et cinq de 11 m et une de 18 m 10), jusqu'à la seconde guerre mondiale. La plus célèbre d’entre-elles fut la B-10, présentée à la presse en décembre 1933[23].

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La Vedette B-10 aux Chantiers de La Loire, L’Ouest-Eclair du 24 décembre 1933

 

Armée de deux lance-torpilles, mue de deux moteurs Lorraine-Diétrich de 1.000 chevaux chacun, la vedette B-10, « extra-rapide », faisait 24 tonneaux de jauge, mesurait 18 m 10 de long, pour 4 m 86 de large, était dotée de trois quilles, d'un gouvernail double, deux hélices, d'éclairage et d'une TSF sur une dynamo qui alimentait aussi une batterie pouvant en cas de panne de carburant prendre le relais de l'alimentation des moteurs. Elle avait 350 milles de rayon d'action pour une vitesse horaire de 49 nœuds. Les plans furent réalisés en moins de deux ans pour la Marine Nationale qui en avait fait commande. Les tests avaient lieu dans l'estuaire, pour la plus grande joie de la population qui la voyait fendre à toute allure les flots deux ailes d'écume ; une production innovante pour laquelle la Paramount envoya un cameraman le 16 janvier 1934. A la demande de la Marine Nationale, les essais se poursuivirent à Cherbourg. La vedette B-10 quitta Saint-Nazaire le 5 septembre et gagna Brest en 4 heures malgré une forte houle, après avoir fait le trajet depuis Saint-Nazaire à 40 nœuds, sous les deux tiers de sa puissance. Elle gagna Saint-Malo en 5 heures le lendemain, et arriva à Cherbourg le 7 septembre pour être remise à la Marine Nationale après avoir croisé au large de Jersey et d’Aurigny[24].

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Essais de la B-10, Le Courrier de Saint-Nazaire du 10 mars 1934

 

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Giovanni, photographie parue dans L’Ouest-Eclair du 24 décembre 1933

 

Quand l’Amour meurt :

Si Giovanni se réjouissait d’avoir en ses bras une si belle femme, délicieusement impudique, il se refusait de légitimer leur union malgré le vif désir de Paule. Cela généra en elle désillusion et lassitude. Le 15 avril 1934 Paule partit en voyage. La légende raconte qu’elle trouva chez un brocanteur une vieille carte autrichienne qui laissait en blanc une partie de l’Albanie, et qu’elle se piqua d’aller explorer la zone. Elle s’enfuit parcourir les plus hauts sommets à cheval accompagnée d’une escorte, armée d’une carabine en bandoulière et d’un revolver à la ceinture, une boussole en poche et un appareil photographique appendu au cou. Le Royaume d’Albanie avait alors des liens particuliers avec le gouvernement italien qui finançait son développement. Les relations de Giovanni au sein du parti fasciste furent utiles. Le voyage devait durer un mois... mais Paule le poussa toujours plus loin dans les montagnes, enivrée par l’aventure qu’elle détaillait dans de longues lettres adressées à son amant. Celui-ci espéra la faire revenir en lui cédant le 20 juin 1934, par acte authentique, la propriété de la maison du 3 boulevard Albert 1er, avec une rente annuelle de 20.000 fr[25].

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La maison offerte à Paule

Paule le remercia, et lui demanda de surveiller ses biens, mais le besoin de liberté était devenu tel, qu’elle partit deux ans, parcourant l'Albanie, la Yougoslavie, la Grèce et la Turquie.

Giovanni finit par rencontrer une Hongroise d’origine bosnienne nommée Sziviné, qui se faisait passer pour une princesse russe. Il l'installa chez lui à Nantes, et la présenta comme son épouse, comme il l'avait fait avec Paule.

 

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Giovani et la princesse Sziviné désignée comme comtesse de Saint-Amour de Chanaz, habillée par Creed, gagnante du Grand Prix, catégorie coupés, au concours d'élégance automobile de Cannes de mars 1938, publié dans « L'Automobile sur la Côte d'azur » d’avril 1938. La voiture est une Delahaye 135 version « client » de 1938, dite 135 MS sur lequel est monté le moteur utilisé en course à trois carburateurs, de 120 chevaux, carrossée par Figoni.

 

Giovanni décida de vider la maison du boulevard Albert 1er. Il expédia le mobilier au garde meuble le 17 novembre 1936 chez Lemarier, offrit les fourrures de Paule à sa nouvelle amante, dont un vison d'une valeur de 19.000 fr, et le contenu de la bibliothèque à son ami monsieur Humphry qui habitait Savenay, livres qui comportaient en ex-libris le monogramme de Paule.

 

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Ex-libris monogramme de Paule du Leslay gravé par George Auriol[26], fonds et collections Odoevsky Maslov

 

Quand Paule rentra à Saint-Nazaire en mars 1937, elle trouva la maison vide. Elle fit constater la situation par huissier le 6 avril 1937, et réclama ses biens. Giovanni lui expédiât des vêtements, devenue hardes du fait de leur mauvaise conservation, au domicile qu’elle prit à Paris au 24 rue Frederick Lemaître, un deux-pièces au cinquième étage d’un immeuble sans ascenseur du quartier populaire de Belleville. Pire, il tenta devant le tribunal de la Seine de réduire le montant de la rente viagère qu’il s’était engagé à lui verser, puis par une seconde procédure de récupérer la propriété de la maison de Saint-Nazaire, ce qui lui fut refusé. Après diverses tractations une partie du mobilier fut livré à Paule le 12 novembre 1937, mais cela était une mesquinerie. L'affaire fut portée devant le Tribunal civil de Saint-Nazaire. Giovanni espérait que le juge annulerait ses libéralités, en argumentant que « la donation reposait sur une clause immorale ». Paule se porta partie civile et fut défendue par maître Grimaud assisté de maître Vincent, du barreau de Nantes. Giovanni choisit comme avocat une célébrité, maître Vincent de Moro-Giafferri, le défenseur de Landru, de Caillaux, de l'épouse d'Alexandre Stavisky, et du tueur en série Eugène Weidmann, ancien sous-secrétaire d'Etat à l'enseignement technique durant quelques mois au gouvernement Herriot.

Maître de Moro-Giafferri descendit au Grand Hôtel de Saint-Nazaire le 1er décembre 1937[27]. Sa célébrité fit qu'on en parla dans les journaux, et que l'affaire entre Giovanni et Paule devint publique jusqu’à Paris... Et cela dura des années, ponctuées de récits d’audience dans Paris-Soir, Le Petit-Journal, Le Temps, Paris-Midi, Ce Soir et même dans La France de Bordeaux et du Sud-Ouest ! Le grand final eut lieu le 29 juin 1939 à 13h30 dans une salle pleine du ban et l’arrière-ban de Saint-Nazaire ravis de ce scandale mondain. Le déballage de leur intimité fut lamentable. On fit défiler les témoins qui racontèrent chacun à leur tour ce qu'ils savaient de la relation des deux anciens amants. Giovanni fit même témoigner sa gouvernante qui pourtant n’avait jamais rencontré Paule ! Maître de Moro-Giafferri prétendit que son client était à moitié français car né « dans un château savoyard »[28], ce qui était faux il était né à Rome ; qu’il avait été ruiné par Paule en lui soutirant 96.720 fr et une maison en plus de sa rente, ce qui fit rire la salle, car tout le monde savait son train de vie et ce que coutait d’avoir un tel avocat pour se défendre. Maître Vincent, après avoir présenté sa cliente comme une femme en manque d’affection, qui n’avait connu dans sa jeunesse que les pensionnas et l’absence de tendresse de ses parents, demanda la restitution de ses biens, le maintien de sa rente, et des dédommagements financiers pour sa cliente : 25.000 fr pour les fourrures, 39.301 fr pour son mobilier, etc.

La plaidoirie de Moro-Giafferri dura deux heures, avec une pause de 15 minutes, car quand celui-ci fit la lecture d’une lettre de Paule adressée à la mère de Giovanie, dans laquelle elle dénonça que sa remplaçante n’était ni russe, ni princesse, et qu’elle était une chanteuse de café-concert sortie du ruisseau par Giovanni, cela fit pleurer bruyamment la demoiselle Sziviné qu’il fallut faire sortir. L’incident amusa là encore beaucoup la foule présente.

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Titre de l’article consacré à l’affaire dans L’Echo de la Loire du 30 juin 1939

 

Maître Moro-Giafferri présentât son client comme un honnête ingénieur qui travaillait pour la Marine, et dépeignit Paule comme une catin. L’effet de sa description fut tout le contraire de ce qu’il avait espéré, il était notoire que les meurs de Giovanni n’étant pas ceux d’un homme de vertu, tout autant que le fait que Paule était une femme libre, et l’était déjà avant de le rencontrer. La séance pris fin à 19h, et le Tribunal ne rendit son jugement que le 13 juillet 1939. Giovanni fut condamné pour abus de confiance à 6 jours de prison avec sursis, à la restitution des biens, et 55.000 fr de dommages et intérêts ; le Tribunal ayant estimé qu’il avait légalement fait ces dons et ne pouvait donc pas les reprendre[29]. Il fit appel devant la cour de Rennes. Le 31 janvier 1940 ont représenta l'affaire, toujours en présence des journalistes. Le 7 février 1940, la cour d'appel de Rennes annula les 6 jours de prison avec sursis, mais pas les dédommagements.

 

Après le procès :

Paule du Leslay ne revint jamais à Saint-Nazaire, elle vendit sa maison du boulevard Albert Ier aux Chantier de la Loire. Durant le procès, en 1938, retirée au calme en son domaine de Belle-Île-en-Mer, elle employa un jeune homme de 20ans, Adrien Augeix, originaire de Clermont-Ferrand, qui avait été envoyé à la colonie pénitentiaire locale. Il fractura un jour la porte de la maison et s’empara de la somme de 7.000 fr, d’une montre bracelet d’une valeur de 2.000 fr, ainsi que d’un révolver, mais fut surpris par Paule. Expédié au 46e de ligne à Fontainebleau, il fut finalement condamné à six mois de prison[30]. Paule se consacra à l’écriture, vendant des articles à propos de l’Albanie et des Balkans à l’Illustration au cours de l’année 1939[31]. Ces textes, écrit admirablement et avec passion, sont encore une référence pour les chercheurs, et furent remis à l’honneur en juillet 2007 par l’hebdomadaire albanaise Klan[32].

Giovanni de Chanaz se fit discret. Les Chantiers de La Loire lui reprochèrent le scandale de son affaire. Il regagna l'Italie après les bombardements qui anéantirent Saint-Nazaire, peu avant que le pays se divise entre le Royaume du Sud et la République de Salò, il disparut avant le débarquement étasunien, nul ne sait exactement quand il décéda, probablement à la fin de l’année 1943. Paule perdit sa rente à son décès.

Après la mort de Paule, on prétendit que durant l'Occupation elle fut l'amante d'un officier allemand qui lui payait son loyer parisien, qu’elle se baignait nue à Belle-Ile le soir avec des soldats puis finissaient sur la pelouse de son parc avec eux dans des étreintes à plusieurs, et qu’elle échappa à l'épuration en se faisant tatouer un numéro sur l'avant-bras comme les déportés, qu’elle fut arrêtée par la sureté, puis relâchée, et qu’elle aurait porté plainte pour le vol d’un coffret à bijou dans son appartement dont elle évalua la valeur à plusieurs millions de l’époque. C’est ce que rapporta le journal à sensations France-Soir le 25 juin 1948, affirmant sans donner la source qu’elle était surnommée « La Messaline de Belle-Ile ».

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France-Soir le 25 juin 1948

Les rumeurs sur ses relations supposées avec l’Occupant semblèrent improbables pour Alexandra Pecker. Elle témoigna dans la revue Détective du 6 juillet 1948 : « On a dit qu’elle était une collaboratrice ; que, pendant les années d’occupation, les Allemands ne cessèrent de hanter sa maison de Borderune. En toute franchise, je n’étais pas là pour vérifier le bien-fondé de cette accusation. Mais ce que je puis produire, ce sont des lettres de Paulette m’adressa pendant cette période. Au hasard, je puise quelques phrases : « Voici que les Anglais ne bombardent plus le littoral. Par contre, ils guettent les transports de troupes et rendent à Hitler le mal qu’il leur fait. Les pêcheurs de Lorient cessent en partie de sortir car les cadavres boches déchirent leurs filets… » ; « Ma lettre m’est revenue car « partis dans laissé d’adresse ». C’est lourd de signification angoissante, car elle était adressée à des juifs dont les pouvoirs actuels veulent la mort. S’il vous était possible d’avoir des éclaircissements, je vous en serai bien reconnaissante. Une longue amitié, qui résiste à un changement de faveur et d’opinion, m’unit à ces deux-là… » je ne pense pas que ce soit là raisonnement nazi ! »

Où se situe la vérité ? Le journaliste Marcel Lacoste soutint la rumeur dans le même article de Détective, affirmant que ce que Georges Gherra, journaliste de France-Soir avait publié était véridique, mais il ne s’appuyait en réalité que sur les affirmations de la Concierge du 24 rue Frederick-Lemaître, seule personne qui avait accepté, contre rémunération, de s’exprimer, qui savait que calomnier les mort n’est pas un délit, et que plus on en ajoute auprès des journaux à scandales, plus on est susceptible d’être rémunéré. Certes, une personne honnête dira que l’on peut par nécessité de survie et par amour mettre un couvercle sur ses idéaux et opinions, devenir quelqu’un d’autres. La fin du versement de sa rente du fait du départ puis du décès de Giovanni l’avait mise dans des problèmes financiers, mais Paule n’a pas travaillé pour l’ennemie. Qu’aurait-elle pu lui vendre ? Les plans des vedettes de Giovanni lui étaient inconnus et ils étaient depuis longtemps en possession des autorités allemandes qui faisaient travailler pour leur compte les Chantiers nazairiens. Alexandra Pecker qualifiait son amie, d’aventurière et d’amazone, termes ambigus dans la bouche d’une auteure de roman policier, pouvant autant désigner femme indépendante et une bonne cavalière, qu’une prostituée qui racole en voiture dans l’argot des milieux interlopes. Mais sans aller se perdre dans des suppositions et des assertions douteuses, il suffit d’interroger les habitants de Belle-Ile pour savoir que jamais elle ne fut surnommée sur place « Messaline », que Paule, même si elle était extravagante, se comporta durant l’Occupation comme une personne se tenant à distance des Allemands, et se concentrant à l’entretien d’un potager et d’une basse-cour pour subvenir à ses besoins. Elle ne fit que quelques très courts passages à Paris durant cette période, ce qui est confirmé dans France-Soir. S’il est possible qu’elle ait eu une aventure avec un Allemand, il faut tenir compte que sa maison de Borderune est à 400m du rivage, dans la lande, que la côte y est découpée de falaise, que le seul point permettant d’accéder à l’océan est la crique de Port de Berderun, relativement dangereuse pour la baignade, qu’il était impossible à l’époque de s’y rendre, les abords étant couverts de barbelés et de postes de garde qui tiraient à vue. Comment cela aurait-il pu avoir lieu de nuit, alors qu’il y avait couvre-feu et patrouilles ? Et si cela lui avait été possible, comment dans ce cas un habitant aurait-il pu la voir faire 500m nue avec à ses trousses des soldats jouant les faunes et se jetant sur elle sur la pelouse devant la maison, pelouse entourée de murs et de haies plantées pour couper le vent, alors que la maison la plus proche de chez elle était à 400m, et donc à 900m de la crique ? Un officier Allemand aurait payé son loyer parisien ? Il n’était pas très élevé, nous l’avons écrit, l’appartement était petit et dans un immeuble ordinaire d’un quartier populaire, où la loge de la Concierge n’y était qu’une pièce de 5m². Paule n’était pas démunie au point de devoir quémander cette somme. Reste l’interrogatoire par la Sureté. Banalité au moment de la Libération de Paris envers toutes personnes revenant d’exode en la Capitale, surtout quand il s’agissait de femmes seules. Tout cela n’est qu’invention d’une concierge en manque d’argent et d’un journaliste en manque de scoop pour une feuille à scandales.

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La concierge du 24 rue Frederick Lemaitre, photographie parue dans Détective du 6 juillet 1948

Cependant, il est certain, c’est que Paule, qui était polyglotte, reçu les faveurs des troupes étasuniennes dont elle endossa l'uniforme de lieutenant et fut un temps speakerine à la radio étasunienne à Vienne. On imagine mal les services de propagandes de Washington employer une personne qui aurait collaboré, même uniquement de façon horizontale, alors que bien des femmes proches d’officiers allemands et de collaborateurs furent arrêtées par leurs troupes et remises aux autorités françaises.

Revenue en 1946 à Paris, Paule recevait beaucoup la nuit au dire de sa Concierge, qui se plaignit à Georges Gherra que ses gens « ne s’annonçaient pas ».

Le 26 mars 1948, Paule informa la Concierge qu’elle partait séjourner chez des amis au château de Courgis dans l’Yonne. Le lendemain un locataire prévient la Concierge « ça sent le gaz à l’étage de la comtesse ». On ne s’alerta pas. Le locataire continua de se plaindre de l'odeur, et finit par regarder par le trou de la serrure de Paule. Il s'aperçut que la clef était à l’intérieur. Le vendredi 29, on fit venir la police et les pompiers qui passèrent par une fenêtre restée entre-ouverte. Dans le living-room, Paule gisait nue, maquillée et parée de ses bijoux, une casserole de cuivre à la main. Aucun désordre, pas de trace de violence, mais sur la table deux tasses vides dont une portait des traces de rouge à lèvre, deux paquets de cigarettes de marque Camel et Weekend, et un cendrier débordant de mégots. L’autopsie détermina qu’elle était morte par intoxication au gaz, qui, bien que remplissant une part de l’appartement, s’était échappé heureusement pour les autres locataires par la fenêtre restée entrouverte. Paule était décédée depuis au moins le 26. Le juge conclut à l’accident du fait de la casserole en main. Paule avait dit à Alexandra Pecker : « Si un jour je n’ai plus d’argent il me reste le compteur à gaz ! », Elle avait dit quelques jours plutôt à son amant de l’époque, rédacteur au Ministère de la Guerre, désirée entreprendre des démarches contre sa mère afin de récupérer une partie de l’héritage de son père.

Sa  mère ayant refusée de la laisser reposer dans le caveau familiale du Père La Chaise, on  l'inhuma le 5 avril 1948 au cimetière de Belleville dans l’allée centrale.

 

 

[1] Unité d'infanterie légère.

[2] Sa grand-mère paternelle était une Roussy de Sall,s de la famille de Saint-François de Sales, et cousine germaine, Marie-Victoire Muffat de Saint-Amour de Chanaz, (1882-1955),fut la mère de Marcel baron Bich, (Turin 29 juillet 1914 - 30 mai 1994 à Neuilly-sur-Seine), industriel franco-italien créateur du célèbre stylo Bic et du groupe homonyme.

[3] Cf. La Mouette du 12 aout 1928.

[4] Cf. Le Phare de la Loire du 17 juin 1929

[5] Cf. Le Populaire de Nantes du 4 juillet 1929.

[6] Cf. Le Phare de la Loire du 20 juillet 1929.

[7] Enrico-Ercole-Augusto Marenesi naquit à Pavie le 25 août 1888. Il avait été en poste aux Pays-Bas avant d’être nommé en France.

[8] Louis-Jules-Marie Fercoq du Leslay, (Saint-Brieuc 12 juillet 1863 - 4 mars Paris 15e), marié à Paris le 20 septembre 1892 avec Marie-Valérie Poncin, (Jemelle 2 décembre 1870 - 13 février 1967 Bédarrides). Veuve, Marie-Valérie Poncin épousa à Paris le 29 novembre 1906 Henri-César-Philippe Mazet, (Avignon 20 novembre 1871 - 2 janvier 1950 Vaison-la-Romaine), d’où une autre fille : Marie-Florentine-Rose Mazet, (Verrieres-le-Buisson 29 juin 1906 - 24 mai 1975 Bédarrides), célibataire.

[9] Bibliothèque Municipale de Rennes, Ms. 504 et 505.

[10]Alexandra Pecker, (Paris 20 octobre 1906 - 13 mars 1986 Paris), diplômée en droit à Alger, elle fut poétesse, auteure de romans et de pièces radiophoniques, chroniqueuse et critique de cinéma, journaliste spécialisée de l’aviation. Sans enfants, elle décida avant de mourir de détruire toute sa correspondance, faisant disparaitre un important témoignage de la Café Society, des As de l’Aviation, et du monde littéraire de l’entre-deux-guerres.

[11] Témoignage d’Alexandra Pecker paru dans la revue Détective du 6 juillet 1948.

[12] Jules-Marie-Alphonse-Théophile Pinczon, (Savenay 12 août 1862 – 24 janvier 1956 Nantes), fils d’un huissier, fut ingénieur de la Marine, puis sous-directeur des Chantier de Penhoët.

[13] Il sortit épuiser de cette nage et fut victime d’une pneumonie.

[14] Lucie-Louise-Amandine Carels, (1899 – 1976), qui se remaria avec Guy Loranchet, et finit sa vie en Californie.

[15] Cf. L’Union républicaine de l'Ouest du 7 septembre 1929.

[16] Étaient aussi présents dans le cortège : Argimbaud, consul du Mexique ; Maurice Carré, vice-consul du Venezuela ; Ducs, consul de Grèce ; César Flores Blanco consul du Pérou, Arthur Raffin vice consul du Royaume-Uni ; Auguste Bellan, vice-consul de Norvège ; l'état-major et l'équipage du Tropico ; les délégations italiennes de colonies de Nantes, Couëron et de Saint-Nazaire ; le capitaine de frégate Gustave Théry ; le lieutenant de vaisseau Mahélas, les ingénieurs des Chantiers de la Loire ; Giovanni de Chanaz ; madame Pinczon ; monsieur Béliard, procureur de la République à Saint-Nazaire ; le capitaine Panat, des douanes, accompagné de son lieutenant ; le commissaire central Duboscq ; le commissaire spécial Lacroix et ses inspecteurs ; monsieur Gaudry commissaire du 2ème arrondissement qui avait mis son écharpe ; l'adjudant Bouron et les gendarmes de la caserne de la rue de Pornichet ; le brigadier Marchand et un groupe d'agents de police municipal ; messieurs Morisseau, Pogu, Despers, de la Fédération des anciens combattants, de l'U.N.C., sous la direction de leur président, monsieur Broussard ; les frères d'armes du Bastion, des médaillés militaires coloniaux, des poilus d'Orient, des mutilés, des anciens prisonniers de guerre, des vétérans, etc.

[17] Cf. L’Echo de la Loire du 5 septembre 1929.

[18] Le Petit-Bleu du 12 avril 1938 prétendit aussi qu’il avait une fille déjà majeure en 1926.

[19] Cf. la Mouette du 16 aout 1931.

[20] Cf. La Mouette du 6 septembre 1931, et La Presqu’île guérandaise du 13 septembre 1931.

[21] Cf. Le Populaire de Nantes du 30 avril 1933.

[22] Cf. La Mouette du 13 août 1933.

[23] Cf. L’Ouest Eclair du 24 décembre 1933.

[24] Cf. Le Courrier de Saint-Nazaire du 22 septembre 1934.

[25] Cf. L’Ouest Eclair du 1er février 1934.

[26] George Auriol, (1863-1938), poète, chansonnier, peintre et graphiste, avait aussi gravé l’ex-libris d’Aristide Briand.

[27] Cf. La Mouette du 5 décembre 1937 qui précise que Maître de Moro-Giafferri avait passé une partie de la Première-guerre-mondiale à Saint-Brevin au Pointeau.

[28] Cf. L’Echo de la Loire du 30 juin 1939.

[29] Cf. L’Echo de la Loire du 14 juillet 1939.

[30] Cf. Le Populaire de Nantes du 19 novembre 1938.

[31] Lire particulièrement : « Paule Fercoq du Leslay , Le passé vivant dans l ' Albanie inconnue », dans L ' Illustration, n° 5035 du  2 septembre 1939, pages 25 à 29, et «  En Albanie du Sud, terre de vestiges antiques, terre de richesses futures », L' Illustration, n° 5038 du  23 septembre 1939.

[32]  Tirage à 4.700 exemplaires.

 

Remerciements particuliers à Béatrix Guillet sans qui les recherches sur ce couple n'auraient pas été approfondies.

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