Mathieu Goy, (12 avril 1792 - 1860), son père, Antoine Goy s’était établi à Saint-Nazaire au moment de la Révolution, où il acquis la métairie de La Vecquerie. Une légende voulait que les Goy soient originaires de Suisse, où l’on trouve effectivement une famille de ce nom au canton de Vaud, il n’en est rien, Antoine Goy était originaire de Saint-Romain dans le département de la Loire, (ancienne province du Forez), comme son épouse, Claudine Monmartin, ils eurent plusieurs enfants, dont Claude, menuisier dans la Grand’Rue de Saint-Nazaire, un autre fils qui partit aux Amériques, et que Mathieu suivit. Un temps capitaine au long cours, il revient à Saint-Nazaire s’établir commerçant, le 15 décembre 1830 il fut nommé, par le préfet, maire de Saint-Nazaire, en remplacement de Charles Blanchard, qui était trop impliqué dans le régime des Bourbon fraichement renversé par la révolution de Juillet 1830, et qui, parce qu’il était président de la Commission sanitaire, faisait exécuter ses décision comme maire. Charles Blanchard était de plus parents avec tous les notables en poste à la mairie et au port de Saint-Nazaire durant la Restauration, et la majorité de la bourgeoisie locale était pour les Bourbon et voyait d’un mauvais œil le duc d’Orléans devenu roi, ainsi que les gens qui pouvaient servir sa politique. Dans cette atmosphère de personnes pensant le pouvoir municipal comme un bien de famille, et estimaient Louis-Philippe comme un usurpateur, les membres du Conseil protestèrent en adressant au préfet une lettre collective calomnieuse, affirmant : « Monsieur Goy, habitant d’un autre monde depuis l’enfance, dès lors étranger à ce pays et à sa patrie pour laquelle il n’a jamais rien fait, ni comme homme public, ni comme homme privé, pas même satisfait aux lois sur le recrutement de terre et de mer… » (1)
On reprochait surtout à Mathieu Goy de ne pas être parent de la bourgeoisie locale, (établie pour la plus grande partie depuis seulement une génération à Saint-Nazaire), et d’être ce pour quoi il avait été établi par le préfet : être un honnête commerçant qui n’avait été impliqué dans aucune affaire politique ! A son entrée en fonction le 21 décembre, les conseillers, sauf un, sortir tous de la salle en signe de protestation.
Il démissionna le 6 octobre 1834, suite à un différant avec monsieur Aurin, l’ingénieur en charge de la construction du Vieux-Môle, dont le transport des pierres pour sa construction, depuis la carrière de Saint-Marc, dans des chars tirés par des bœufs, avait détruisait la chaussée (2).
Mathieu Goy était l'héritier de la métairie de La Vecquerie. Son père, Antoine Goy, l'avait acquise en 1804 suite à la liquidation de la succession de Claude-Louis-Gabriel-Donatien marquis de Sesmaisons. Mathieu Goy vendit en 1854 la métairie de la Vecquerie à Alcide Bord, qui constitua ainsi le domaine de Porcé. Mathieu Goy conserva pour son usage la maison, qui fait l'angle de la rue de La Vecquerie et de la route de Saint Marc, qui était à la fois son logement et son commerce d'épicerie, dépôt de pharmacie, et guinguette.
Il avait épousé Anne-Augustine Giraud des Vrillères, d’une vieille famille de juloded de Couëron, dont il eut :
1° Ernest, mort à 33ans en 1868, capitaine du transatlantique Nouveau Monde, membre de la Loge Mars et les Arts de Nantes, puis du Trait d'Union de Saint Nazaire ;
2° Atys-Honoré, (1832 - Saint-Nazaire 3 juin 1883), courtier maritime, correspondant de la Société d'encouragement pour la navigation de plaisance maritime, reçu l'exequatur de consul du Honduras en juin 1870, conseiller municipal, (il provoqua la démission du maire Auguste Desanges le 18 mai 1884), chansonnier qui publia en 1869, chez l’éditeur nazairien Fronteau, « Hilarité. Les Chants de La Vécrie » un recueil de chanson à boire, il fut le grand ami de Gustave Nadaud, chansonnier célèbre en son temps. Fondateur en 1866 de l'antenne nazairienne de la Société de Sauvetage en mer, organisme doté d'un canot de sauvetage, il legat à son décès la somme de 3.000 fr à celle-ci.
3° Anne, épouse du capitaine au long cours Louis François Eugène Lainé (Nantes 1826 - 2 juillet 1877 Saint-Nazaire, - inhumé à La Briandais) ;
4° Francis, (1838-1892), capitaine au long cours, membre de la Loge Mars et les Arts de Nantes puis du Trait d'Union de Saint Nazaire dont il fut l'orateur (se veuve, « quoique catholique », remis 100 fr à la loge de Saint-Nazaire au décès de son époux) ; père d’une fille, madame Salle, née en 1877, qui fut la dernière représentante de sa famille.
La famille possédait plusieurs maisons dans le vieux Saint-Nazaire.
(1) Cf. Henri Moret.
(2) Le Conseil dans ses délibérations 6 novembre 1836 et 8 février 1837 déplorait ne pas avoir l’argent pour réparer la route.