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  • Notes sur la famille Benoist et la maison du 5 rue du Bois Savary

    Au n°5 de la Rue du Bois Savary[1] est une demeure à la façade de pierre sculptée de mascarons. Cette maison, qui intrigue beaucoup les Nazairiens, fut construite pour le docteur Alcide Benoist, qui a laissé son nom à une rue de notre ville[2].

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    La maison Benoist (à gauche) en 1870. Elle faisait face au grand calvaire détruit en 1873. On voit sur l’illustration que le quartier peinait à se lotir. La maison à droite appartenait au Lechat, et fut un temps la gendarmerie.

    Le docteur Alcide Benoist fut désigné en 1867 pour diriger l’une des salles du nouvel hôpital. Il milita pour l’amélioration des logements, et fonda une société de secours mutuel des ouvriers et employés de la Compagnie Générale Transatlantique. C’est lui qui veilla à la cicatrisation des scarifications rituelles que Narcisse Pelletier avait sur la poitrine et le ventre, et dont il fit mention dans un article, (non signé mais assurément de sa main), du Gaulois en date du 13 mai 1877.

    Mais la docteur Benoist avait le démon du jeu, et s’endetta au point de devoir vendre la maison qu’il avait fait construire au n°5 de la rue du Bois Savary, il emménagea alors rue de La Villès-Martin (avenue du Général de Gaulle). Sa tombe, au cimetière de La Briandais, comporte une plaque avec l’inscription : « A la mémoire du docteur Alcide Benoist, ses concitoyens, ses amis ».

    La maison fut en 1887 la résidence d’Abel Gallet, receveur principal des Contributions indirectes, et entreposeur des tabacs[3] ; en 1931 elle était résidence de maître Clément, huissier de justice ; dans les années 1950, elle abritait le cabinet du docteur Michel Harrivelle ; elle fut ensuite le cabinet des avocats Vautier et Bellec durant plus de 20ans avant d’être mis en vente en 2011/12.

     

     

    La famille Benoist[4]

     

    La famille Benoist à Saint-Nazaire est originaire du Poitou, de Benassay et plus exactement de son hameau de Lavausseau (un temps commune). Elle est issue de :

     

    I° Augustin Benoist, (Benassay-Lavausseau 7 octobre 1799 - Benassay-Lavausseau 24 août 1857), négociant, et d’Annette Habrioux, (Aslonnes 18 avril 1799 - Benassay-Lavausseau 29 mai 1854), fille de Jean-Louis Habrioux, juge de Paix et maire d'Aslonnes. Le couple eut :

    1° Augustin-Jean-Charlemagne-Ernest, (Lavausseau 28 janvier 1825 - Saint-Nazaire 23 août 1883), conseil juridique, époux d’Agathe Clémentine Mestais, (Marnay 12 août 1832 - Granville 27 juin 1910), d’où :

    a1° Augustin-Ernest-Léon, (Benassay-Lavausseau 6 août 1855 – Orléans 25 février 1940), marin, marié le 31 janvier 1883 à Chabanais avec Gabrielle Anne Brunet, d’où postérité ;

    b1° Clément-Alcide-Henry, (Benassay 24 février 1859 - Toulon en 1908), greffier du juge de paix, agent d'assurances, marié le 21 octobre 1890 à Sancoins avec Louise-Marie-Céline Pautre, d’où postérité :

    c1° Marie-Amélie-Léontine, (Poitiers 8 avril 1868 - Mortagne-au-Perche 6 juin 1962), mariée le 25 janvier 1897 à Montargis avec Henri Coste, né le 30 mars 1869 à Saint-Nazaire, fils de Simon Coste, consul de Belgique et de Colombie[5],

    2° Alcide-Henry-Hilaire, (Benassais-Lavausseau 13 janvier 1829 – Saint Nazaire 3 janvier 1889), docteur en médecine, dévoué et très aimé de la population nazarienne qui lui éleva un monument au cimetière de La Briandais avec son profil en médaillon de bronze, (41 cm de diamètre), réalisé par le sculpteur Georges Bareau, dont la ville possède une seconde version dans ses collections, don de Gabriel Benoist.

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    il se maria le 22 février 1854 à Poitiers avec Émilie-Françoise-Virginie Fradin, (Poitiers 26 juillet 1832 - Saint-Nazaire 25 juillet 1885), fille du député Charles Pierre, d’où :

    a2° Gabriel-Henri, (Saint-Nazaire 4 février 1859 – Vannes 12 avril 1912), docteur en médecin qui débuta dans le cabinet du docteur Charles Durant[6]. Il est parfois confondu avec son oncle prénommé comme lui. Il quitta Saint-Nazaire et devint inspecteur de l'assistance publique à Dieppe, puis à Privas en 1895, et Vannes ; marié le 16 juin 1889 à Grandes-Ventes avec Roseline-Antoinette Beaurain, (née le 28 octobre 1865 à Grandes-Ventes), dont il eut deux filles : Marcelle-Thérèse, (1895-1990), et Yvonne ;

    b2° Renée-Marie-Émilie, (Saint-Nazaire 7 août 1862 - Loroux-Bottereau 27 mars 1944), mariée le 3 juin 1882 à Saint-Nazaire avec Jules Dubois de Mont-Marin[7], (Alger 20 décembre 1859 - Rennes 4 juin 1931), dont elle eut : René-Gabriel-Alexandre-Alcide-Marie, (Saint Nazaire 10 juillet 1890 – Nantes le 12 janvier 1952), et Jean-Pol , (Nantes 7 mars 1897 – Paris 9 mars 1965) ; veuve, elle revint vivre à Saint-Nazaire dont elle fut chassée par les bombardements ; elle trouva refuge à Loroux-Bottereau où elle décéda.

    3° Gabriel, avocat, dit « Benoist Vermouth » en raison de son alcoolisme, parfois confondu avec son neveu et homonyme. Il était un ami de jeunesse d'Aristide Briand, et fut envoyé par lui comme témoin avec Hippolyte Durand, (fils du docteur Hippolyte Durant), comme témoins, le 8 septembre 1884, pour un duel de réparation exigé par Briand au conseiller municipal Esseul, (marchand de plâtre, individu sans instruction et d'une rare grossièreté et arrogance, décédé le 14 septembre 1930 à l'age de 94 ans), pour l'avoir traité de « saltimbanque ». Esseul qui ne savait pas manier une arme, déclina, et l'affaire en resta là.

     

     Il y eut aussi à Saint-Nazaire, un assureur durant plus de 40 ans rue du Traict, René Benoist, et qui était réputé être le neveu du docteur Alcide Benoist. En réalité c’était un cousin éloigné. Louis-René Benoist était né le 25 août 1857 à Neuville-du-Poitou, fils de Ferdinand-Louis-Clément Benoist, natif de Benassay-Lavausseau, cousin-germain d’Augustin Benoist, docteur en médecine, et d’Éloïse-Augustine Humequin. René Benoist avait été durant 22 ans journaliste à paris avant de s’établir à Saint-Nazaire, où il fut en plus de son activité d’assureur qu’il n’abandonna, malgré son grand âge, qu’à la suite des bombardements, correspondant de l’Agence Havas. Pratiquant l’aéronautique en ballon, il était, à l’occasion du tour de France, survolé en avion la ville le 14 juillet 1939. Il eut une fille, veuve en 1915 avec deux enfants.

     

     

     

     

     

    [1] Pour connaitre l’histoire du Bois Savary, consultez notre article : http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2016/03/04/le-bois-savary-5769406.html

    [2] Il y avait aussi un square à son nom, mais il fut remplacé par le parking de la rue Louis Lumière.

    [3] Renseignements fournis par madame Mathilde Pateyron Gallet.

    [4] Sans lien avec les Benoît de La Baule-Escoublac.

    [5] http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2019/04/08/consuls-et-vice-consuls-nazairiens-6142257.html

    [6] http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2012/07/31/notes-sur-la-famille-durand.html

    [7] Issu d’une famille malouine, il hérita du château de Montmarin qu’il vendit.