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Du casino de Saint Nazaire au Collège Saint-Louis, 2ème partie

En 1922, monseigneur Eugène Le Fer de La Motte, (1867-1935), évêque de Nantes[1], fit acquisition des bâtiments, annexes et terrains de l’ancien casino des Mille Colonnes et y fonda le collège Saint-Louis à l’usage exclusif des garçons[2].

 

Il fit faire des rénovations au bâtiment du Casino, supprimant au passage l’horloge en façade, transformant la grande salle devint le réfectoire, le théâtre une chapelle, et procéda à des agrandissements. Il obtint par ailleurs de la Municipalité que seul le chemin vicinal n°15, (actuelle rue André Le Nôtre), soit prolongé à travers la propriété, vers l’océan depuis l’avenue de Plaisance (actuelle avenue François Mitterrand).

 

 

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L’établissement ouvrit en octobre 1924. L’enseignement allait des classes enfantines jusqu’à celle de philosophie et de mathématique, et conduisait aux baccalauréats A, A’, B. 

Les élèves devaient tous être catholiques.

 

En mars 1925 une tempête arracha une partie du revêtement de la digue du boulevard. Il y eu une première réparation, mais d'autres tempêtes arrachèrent le revêtement de pierre.

 

En 1932, Monseigneur Le Fer de La Motte décida l’édification d’un nouveau bâtiment, (nommé actuellement bâtiment Atlantique). Il en commanda les plans à l’architecte nantais René Ménard[3], (1876-1958), Mémorial de Sainte-Anne-d'Auray à la mémoire des 240 000 Bretons morts pour la France.

On obtint d'abord de la municipalité le renforcement de la digue du remblai dont les grande marées et tempêtes arrachaient régulièrement le revêtement. la grande marrée de mars 1930 avait entrainé un effondrement du boulevard Albert Ier.

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Effondrement du boulevard Albert Ier en mars 1930

(Le Courrier de Saint-Nazaire 22 mars 1930)

 

Cette la section de mur fut reconstruite en béton armé par l'entreprise nazairienne Chabot, et achevé en janvier 1933.

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(Le Courrier de Saint-Nazaire 31 décembre 1932)

 

Les travaux de construction de la nouvelle aile débutèrent en décembre 1932.

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Le chantier en décembre 1932.

(Le Courrier de Saint-Nazaire 31 décembre 1932)

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Visite du chantier par monseigneur Le Fer de La Motte le 13 mars 1933

(Le Courrier de Saint-Nazaire 18 mars 1933)

 

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 Il fut présenté achever, le 25 septembre 1933 à la presse, et ouvert à la rentrée du 1er octobre 1933.

 

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Monseigneur Le Fer de La Motte le 25 septembre 1933 sur le toit du nouveau bâtiment, (le Courrier de Saint-Nazaire 30 septembre 1933)

 

À un angle de ce bâtiment fut placée une statue en béton armé à l’effigie de Saint-Louis, œuvre de Maxime Real del Sarte[4], (1888-1954), posée sur une console sculptée par Alexandre Desmarchix, (1874-1962), aux armes de monseigneur Le Fer de La Motte, (Écartelé : aux 1 & 4, échiqueté d'or et de gueules (Le Fer) ; au 2, de gueules au vaisseau équipé d'or, habillé d'hermine, voguant sur une mer de sinople mouvant de la pointe et ondée d'argent, au chef aussi d'hermine (Nantes) ; au 3, d'argent de chef de gueules, (Avaugour), avec chapeaux et lambrequins, crosse, cri de guerre « Jhesus Maria », et devise  « Pour vos âmes ». Real del Sarte réalisa en fait uniquement une maquette qui fut reproduite par un jeune artiste finistérien, Baron, qui assura la mise en place de l'oeuvre. haute de 4 m 20, elle se compose de trois parties qui pèsent chacune 1 tonne.

 

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Le Courrier de Saint-Nazaire, 18 novembre 1933

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Le montage de la statue, photographie publiée dans Le Courrier de Saint-Nazaire du 11 novembre 1933.

 

L'oeuvre fut inaugurée le 8 novembre 1933[5].

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La statue dans son état original et dans celui de 2015

(seconde photo © Fondation du Patrimoine)

 

Ce nouvel immeuble, équipé du chauffage central, contenait des salles de classe, un dortoir au dernier étage, et un « escalier d’honneur », aux marches en iroko.

 

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Vue aérienne prise en 1933

 

Le terrain à l'arrière, malgré l'aménagement d'une cour entre les bâtiments, resta un terrain vague. Au moment de l'achèvement du bâtiment de 1933, un ouvrier avait demandé à monseigneur le Fer de La Motte ce qu'il comptait en faire, l’Évêque avait répondu qu'il prévoyait d'y « organiser les prochains Jeux olympiques ». En réalité s'il était projeté d'agrandir le collège en y ajoutant d'autres bâtiments, les caisses étaient vides pour plusieurs années.

 

Le Collège Saint-Louis fut durant l’entre-deux-guerres un lieu important de la communication de l’évêché de Nantes. On y invita de nombreuses personnalités catholiques et royalistes, comme l’académicien Henry Bordeaux venu à Saint-Nazaire pour faire une conférence en janvier 1935.

 

En 1938 les élèves reçurent à la rentrée un carnet de cartes postales du collège, et un carnet comprenant des extraits du règlement, ainsi que les tarifs de pension.

 

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Couverts d'un demi-pensionnaire de 1925, portant initiales de l'élève et chiffre de l’économat, Fonds et Collections Odoevsky Maslov.

 

L’établissement, qui jusque-là avait échappé aux réquisitions de l’occupant[6], ferma le 18 novembre 1942 en raison de l’évacuation des élèves de toutes les écoles nazairiennes ordonnée par la municipalité. Investi par les troupes allemandes, celle-ci édifièrent un blockhaus de 1 500 m2, à l’angle des rues André le Nôtre et de Pornichet, (dont la destruction ne fut entreprise qu’en juillet 2018 et nécessita plus de 5 mois de travail).

 

Le Collège réouvrit en octobre 1945 dans les locaux de l’hôtel des Edelweiss, au 127 avenue de Paris à La Baule. En 1951, bénéficiant des indemnités de dommages de guerre, l'évêché fit détruire les restes des bâtiments du Casino et des bains turcs dont il ne restait que les fondations et des morceaux de façades pour faire place à un nouvel immeuble copié sur celui construit en 1933, avec une aile en retour, et l’ajout d’une conciergerie entre les deux. Ce n’est qu’en 1953 qu’il retrouva ses locaux nazairiens. Le bâtiment de 1933 fut agrandi d'une aile en 1957.

 

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© éditions Gaby

 

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© éditions Gaby

On distingue le petit bois du collège hélas coupé pour faire place à de nouveaux bâtiments.

 

Durant la Reconstruction, il y eu dans la cour des préfabriqués pour loger des Nazairiens dont les maisons avaient été détruites.

 

Du casino des Mille Colonnes il ne resta que les grilles et murés d’enceinte, si celles-ci disparurent dans les années 80, l’observateur peut encore voir dans les reprises de maçonnerie du muré les traces de l’ancien casino et des bains turcs.

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© éditions Gaby

 

 

[1] Évêque de Nantes du 28 mai 1914 au 8 juillet 1935, date de sa démission pour raison de santé ; évêque émérite de Nantes et in partibus d'Ionopolis du 8 juillet 1935 à sa mort le 20 juillet 1936.

[2] Très phallocrate, il avait poussé jusqu’à interdire en 1928 la présence simultanée d'acteurs de sexe opposé, dans les représentations théâtrales organisées par ses paroissiens, contraignant au travestissement des hommes en femmes !

[3] On lui doit la restauration et l’agrandissement de plusieurs châteaux et manoirs dans le département, mais aussi la réalisation d‘églises, et du mémorial de Sainte-Anne-d'Auray.

[4] Catholique enflammé et royaliste militant, il plaida avec Henry Bordeaux en 1952 la grâce médicale de Charles Maurras après du président Auriol.

[5] Cette statue, fortement érodée, fait l’objet depuis 2015 d’un appel aux dons pour son remplacement, car sa restauration s’avère impossible : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/statue-saint-louis-du-college-lycee-saint-louis-a-saint-nazaire ; seule la console a pour l’instant été restaurée (juin 2017).

[6] Les écoles de Méan et la cantine des écoles située dans le bâtiment des halles avaient été requestionnées à l’arrivée des troupes allemandes.

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