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  • Une figure nazairienne : Louis Campredon

    Au cimetière de la Briandais est une tombe noire, parmi celles d’autres personnalités locales. C’est celle de Louis Campredon, de son vivant grande figure de Saint-Nazaire, et de son épouse.

     

    Louis-Campredon, Saint-Nazaire

    Louis-Léon Campredon, naquit le 1er juin 1863 dans une famille protestante à Saumane dans le Gard. Il fit ses études au Collège d'Alès, puis à Paris au Collège Chaptal. Il suivit les cours de Frémy au Muséum et débuta comme chimiste à l'usine Dessignole qui s'occupait de l'extraction de l'or.

    Successivement sous-chef du Laboratoire de la station agronomique de Seine et Marne, chef du laboratoire des Usines métallurgiques de Fourchambault et Imphy, directeur de la fabrique de platines Chapuis, chimiste-expert au Laboratoire municipal de la Ville de Paris et, enfin, chef de laboratoire des Usines de Trignac en 1892.

    En 1897, il fonda son propre laboratoire d'analyses métallurgiques à Saint-Nazaire, rue de Villès-Martin, qu'il dirigeait encore au moment de sa mort et qui avait une renom mondiale[1].

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    L'Ouest-Éclair des 31 octobre 1938 et  8 novembre 1938 donnent du laboratoire les descriptions suivantes : 

    « Rue Villès-Marin, dans sa partie la plus paisible, éloignée du centre, un immeuble de modeste apparence porte, à l’une des ses entrées, un petit panneau émaillé sur lequel on lit ces mots : R. Campredon, chimiste, Laboratoire, s’adresser, etc ... Ce n'est certes pas cette courte inscription qui permet au profane de deviner qu'il s'agit là de l'un des premiers laboratoires industriels existant en Europe. » (31/10/1938)

     

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    L'Ouest-Éclair du 31 octobre 1938

     

    « L'établissement, en dehors des bureaux, comprend six pièces et un pavillon où sont rangés les échantillons de minerai déjà soumis à l'analyse et qui sont classés suivant leur nature ou leur destination et usage. La première pièce comprend des mortiers et des fours permettant de donner aux échantillons une forme telle qu’ils puissent ensuite être réduits en leurs éléments composants. Ceci est obtenu grâce à l’action d’acides ou par la distilla1on dans les autres pièces qui font suite à la première salle. […] Une chose qui frappe le visiteur, c'est l'odeur très pénétrante des acides. Ceux-ci ne se manifestent pas qu'à l'odorat. On remarque que le matériel est attaqué par les vapeurs acides. […]

    En dehors du laboratoire proprement dit, M. Campredon a créé une collection de minéralogie, pétrographie, paléontologie, conchyliologie, etc., qui est fort appréciée par les spécialistes. On y trouve des échantillons remarquables, dont certains proviennent des endroits les plus reculés de l'Univers et qui ont été envoyés par des entreprises d'exploitation de mines, par des prospecteurs ou par des savants en mission. […] du cuivre du Lac Supérieur, du nickel de la Nouvelle Calédonie, des terres radioactives de Madagascar, etc. Une ébauche magnifique de Chaudron décore cette salle. » (08/11/1938)

     

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    L'Ouest-Éclair du 8 novembre 1938

     

    Il avait aussi fondé en 1918 la Ligue antialcoolisme de Saint-Nazaire, organe rattaché à la Ligue nationale, qui luttait contre l'alcoolisme et gérait des kiosques de tempérance décimés autour du port. Ces kiosques, qui avaient pour enseigne une étoile bleue, vendaient du café et autres boissons non alcoolisées, mais ne rendaient pas la monnaie, ou du moins la rendaient sous forme de jetons utilisables uniquement chez eux, et qui furent rapidement imités par la coopérative de vin de Vallée, semant une certaine confusion.

     

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    Exemples de jetons de la Ligue antialcoolisme de Saint-Nazaire

     

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    Kiosque devant les bâtiments des douanes

     

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    Kiosque du pont des frégates

     

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    Kiosque de la nouvelle entrée rue de Guérande

     

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    Buvette improvisée au parc des Sports

     

     

     

    Louis Campredon collabora avec le docteur Méloche[2] à l’Œuvre Antituberculeuse ; fut président du comité général des fêtes de Saint-Nazaire, inspecteur départemental de l’enseignement technique ; président de la Société d’Aviculture de Saint-Nazaire ; de la société de sport nautique Les Goélands Nazairiens[3] ; qui a appris à nager à des centaines de Nazairiens dans le Bassin de Penouët ; il fut nommé en novembre 1923 par le Préfet au Comité de patronage des Habitations à bon marché et de la prévoyance sociale, dont il fut le trésorier ; et fut membres des conseils d’administration d’une vingtaine de sociétés privées.

     

    Il avait épousé à Rouen, le 31 octobre 1891, Berthe-Anne-Marguerite-Marie Decazes, dite Marie, (Fargues en Gironde 14 février 1872 - Saint-Nazaire 1829), à  fille de  Jacques-Léon Decazes, (décédé à l'âge de 43 ans à Macau en Gironde le 16 octobre 1876), et d’Augustine Marie-Suzanne de Coquerel, (décédée à l'âge de 34 ans à Fargues, le 7 juin 1872)[4], dont il eut une fille, Yvonne-Pauline (Saint-Nazaire 29 janvier 1894 - 13 avril 1983 Aubagne), épouse en premières noces, le 8 octobre 1921, à Saint-Nazaire, de Georges-François-Paul-Léon Isabey, dont elle divorça, en secondes noces à Paris 20e le 29 janvier 1938 avec Georges Dobrovolsky et un fils, Roger-Léon (Saint-Nazaire 11 mars 1896 - 16 octobre 1973 Saint-Nazaire), marié à Montrouge, le 8 décembre 1923 avec Suzanne-Marie David (Paris 4e 5 novembre 1898 - 5 février1983 Blain), couturière (veuve, elle fit dont en septembre 1974 de la bibliothèque et des archives de son époux à la Bibliothèque municipale, dons depuis réparti entre la Médiathèque et les Archives de la Ville).

     

    Le samedi 22 décembre 1928, Louis Campredon partit de la gare de Saint-Nazaire à 7 h du matin, par le train de Nantes, pour y retrouver monsieur Ménoreau, industriel à Chantenay, avec qui il devait minéraliser en Vendée. Monsieur Ménnoreau possédait une torpédo fermée. Venant de quitter Montaigu où ils avaient fait un arrêt pour y boire des boissons chaudes, en passant le pont de Saint-Georges-de-Montaigu, qui domine la Maine à 9 m de hauteur, la voiture dérapa sur une plaque de verglas, fit une embardée, et tomba à l’eau de la rivière en crue, qui engloutit tout entière l’auto. L’accident fut observé par un paysan dans son champ qui alerta immédiatement les secours.

    Il fut plusieurs heures pour les secours à l’aide de chevaux et de bœufs pour sortir la voiture. Ménoteau n’avait pas lâché son volant, mais en sortant la voiture de l’eau, le corps de Campredon fut emporté par les flots. Il fut retrouvé le lendemain vers 17 h à 40 km en aval. On rapporta immédiatement le corps à Saint-Nazaire dans la nuit, et on fit venir le Pasteur Jospin pour le service funèbre[5].

    Une première longue nécrologie fut publiée dans Le Courrier de Saint-Nazaire du 29 décembre 1928.

    Le 31 janvier 1928, une cérémonie fut célébrée au Temple de Saint-Nazaire, pour lequel Louis Campredon  contribuait à l’entretien et au financement des œuvres sociales.

    À 10 h le corps de Louis Campredon fut conduit au cimetière de La Briandais. Le défunt avait exigé « ni fleur, ni couronne, ni discours », mais le corbillard fut suivi par une foule nombreuse. Les cordons furent tenus par messieurs Guillou, le docteur Méloche, Guillouet, Le Moine, Lemesle et Solignac.

     

    Le 5 janvier 1929, Le Courrier de Saint-Nazaire publia une seconde longue nécrologie.

    Louis-Campredon, Saint-Nazaire

     

    La Revue de la métallurgie, n° 2, de février 1929, en publia, elle aussi, une.

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    Son épouse ne lui survécut que quelques mois, elle décéda de chagrin en 1929, et fut inhumée avec lui au cimetière de La Briandais. Son fils, Roger, reprit la direction du laboratoire, (détruit dans les bombardements), et participa à la Ligue anti-alcoolique ; il s'illustra comme directeur de la Défense passive. 

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    Roger Campredon dans son bureau au Laboratoire, L'Ouest-Éclair du 8 novembre 1938

     

    Louis Campredon publia un grand nombre d’articles et de plaquettes consacrés à la métallurgie. Citons :

     

    • L'Acier. — Historique, fabrication, emploi. — B. Tignol, éditeur, Paris 1890.
    • La Métallurgie du fer à l'Exposition de 1889. —Ouvrage en collaboration avec M. Hallopeau, professeur à l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures. — Bernard et Cie, éditeurs, Paris 1891.
    • Les Moulages d'acier. — Edition de la Société de Publications industrielles, Paris 1892.
    • Notes et Formules de l'Ingénieur, du Construcieur-Mécanicien, du Métallurgiste et de l'Electricien. — En collaboration avec MM. Barré, Vigreux et Bouquet. — Bernard et Cie, éditeurs, Pans 1896.
    • Dosage du soufre dans les produits de la sidérurgie. — Monographie éditée par Ch. Béranger, Paris 1897.
    • Essais des minerais par la voie sèche. — Editions de la Société de Publications industrielles, Paris 1897.
    • Guide pratique du Chimiste-Métallurgiste et de l'Essayeur. — Ouvrage honoré d'une récompense par la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale. — Ch. Béranger, éditeur. (Resté une référence durant quarante ans, il fut couronné par Le Comité des Arts chimiques).
    • Analyse chimique et essais des combustibles. — Conférence faite le 26 octobre 1897, à la réunion de l'Association des Anciens Elèves de M. Frémy. — Ch. Béranger, éditeur.
    • Analyse rapide des fers, des aciers et des fontes. — Brochure éditée par la Société de Publications industrielles, Paris 1900.
    • Dosage de l'argent et de l'or, par la voie sèche, dans les minerais. — En collaboration avec M. G. Campredon. — Ch. Béranger, éditeur, Paris 1904.
    • Détermination expérimentale du pouvoir agglutinant des houilles (Comptes rendus de l'Académie des Sciences du 2 décembre 1895).
    • Dosage du phosphore dans les cendres de houille et de coke (Comptes rendus de l'Académie des Sciences du 7 décembre 1896).
    • En outre, il collabora au Dictionnaire des Arts industriels, publié par M. E.-O. Lami.

     

    [1] Revue de la métallurgie n° 2, février 1929, p. 115 ; et L'Ouest Éclair du 31 octobre 1938.

    [2] Il en était l'un des vices présidents, avec monsieur Gorel. Le docteur Pierre-Ernest Méloche, (1860-1946), ancien interne des hôpitaux de Nantes, avait son cabinet 24 rue Henri Gautier à Saint-Nazaire. Il fut la risée de la ville et de la profession à la suite d’une erreur de diagnostic : le 18 mars 1896 le juge d’instruction de Saint-Nazaire, Jules Batillat, (père de l'architecte André-Laurent Batillat), convoqua le docteur Méloche pour examiner une prévenue, la veuve Billy, arrêtée sous l'inculpation d'infanticide. La femme nia l’accusation, et affirma être toujours enceinte. Le docteur Méloche se déplaça, examina, et dit que la femme avait déjà accouchée. Deux jours plus tard, la veuve Billy accoucha en prison d'un enfant de cinq mois qui ne vécut que quelques minutes. Elle porta plainte conte le médecin, et lui réclama 1.000 frs de dédommagement, (la consultation qui avait coûté 6 frs au Tribunal de Saint-Nazaire). Le tribunal de Saint-Nazaire condamna le docteur Méloche le 26 février 1897. Il gagna en appel à Rennes le 2 juin 1898. Son honneur étant lavé, il reprit sa place à Saint-Nazaire, et la ville fit comme si rien ne s’était passé, tout en ricanant dans son dos. Appuyé par ses confrères, et ses relations politiques et maçonniques, il fut promu en 1911 médecin chef du comité de la Croix Rouge de Saint-Nazaire. Durant la première-guerre il fut médecin chef de l’hôpital bénévole des sœurs de Saint-Vincent de Paul, puis il dirigea l’Œuvre Antituberculeuse de Saint-Nazaire, et fut nommé président du syndicat des médecins de Saint-Nazaire le 28 septembre 1930.. Durant l'entre-deux-guerres il fut aussi président du Conseil d’Administration de l’École de musique, et était de toutes les inaugurations. Personnalité incontournable et indéboulonnable, il  se fait gentiment moquer par les chroniqueurs de L'Ouest-Éclaire. Réfugié à La Baule à la suite des bombardements, il y décéda en 1946. Si le caveau familial au cimetière de La Briandais comporte une plaque mentionnant " Docteur Méloche 1860 - 1946 ", son corps ne s'y trouve pas. Il fut en effet inhumé à La Baule dans une sépulture provisoire, mais,  dans la confusion de l'après-guerre et de la reconstruction, ses cendres ne furent jamais transférées, la tombe provisoire fut reprise par les services de La Baule et ses restes déposés en l'ossuaire. Il fut aussi  cofondateur en 1913 du Groupe Artistique de Saint-Nazaire http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2018/07/30/le-groupe-artistique-de-saint-nazaire-et-le-groupe-de-indepe-6069504.html .

    [3] Fondée en 1924. Voyez à propos de cette société le très complet article que lui a consacré monsieur Michel-Claude Mahé : https://michelcmahe.com/2018/04/01/les-goelands-nazairiens-la-naissance-de-la-societe/

    [4] Mineure au décès de ses parents, elle fut ballottée dans sa famille jusqu’à ce que, à la veille de son mariage, elle fut, le 14 octobre 1891, sous la présidence du juge de paix de Versailles, le conseil de famille l’avait alors confiée à son cousin Eugène Decazes, officier militaire et administrateur colonial.

    [5] http://saint-nazaire.hautetfort.com/archive/2019/03/08/les-protestants-de-saint-nazaire-6134427.html

  • Les Protestants de Saint-Nazaire

     

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    Décor de la façade de la Fraternité de Saint-Nazaire

     

    La communauté protestante de Saint-Nazaire comporte peu de représentants à Saint-Nazaire, pourtant elle fut très active dans le développement de la ville et du port.

     

    De la réforme à l’abolition de l’Édit de Nantes :

     

    On a prétendu au 19ème siècle qu’il y avait eu un pasteur à Saint-Nazaire en 1563, élément repris et popularisé par Justin Vincent et Eugène Orieux dans « Histoire et géographie de la Loire-Inférieure », publiée en 1895. En réalité, il n’en fut jamais nommé un, en réalité le Synode tenu à La Rocher-Bernard en février 1562 avait prié les pasteurs de Guérande et du Croisic de desservir Saint-Nazaire où la communauté était de quelques âmes dont on ignore les noms, faute de registre. Certes, deux familles seigneuriales nazairiennes, les Le Pennec, seigneurs du Boisjoalland, et les Rohan-Poulduc, seigneur de Heinlex, étaient protestants, et employaient chez eux des protestants, mais ceux-ci vivaient à l’année en leur château escoublacais et manoir guérandais, plutôt qu’en leurs manoirs nazairiens.

    Quant à l’existence d’un registre protestant disparu des archives du Tribunal de Saint-Nazaire en 1920, Charles Nicol a démontré dans son ouvrage « Enfants de Luther et de Calvin », (Ed. de Matignon, 1997), qu’il y a confusion avec le registre de Blain qui se trouva aux archives du Tribunal de Saint-Nazaire par erreur, et que Kerviler identifie comme étant celui de Blain dans ses Bio-Biographies bretonnes.

    Les douze édits restrictifs envers le culte protestant émanant du Conseil du Roi entre 1661 et 1679, rendirent l’appartenance à ce culte très difficile. Une véritable machine de persécutions fut mise en place, réduisant le droit de prêche des pasteurs, nuisant jusqu’à l’ensevelissement des morts, permettant la destruction de temple au profit d’églises, incitant les catholiques à la haine, fermant les yeux sur les exactions des soldats. Beaucoup de protestants se mirent à abjurer leur Foi pour avoir la Paix. Mais l’abjuration était mal vue dans leur ville d’origine, ainsi on vit des protestants faire des centaines de kilomètres pour abjurer, et en refaire encore des centaines pour s’établir comme catholiques dans une paroisse où personne ne les connaissait. Ainsi trouve-t-on dans le registre paroissial de Saint-Nazaire, à la date du 12 décembre 1662 celles d’Antoine Charier, 25 ans, natif « de Saint-Savigné, évêché de Saintes », et de Jan Gourdon, 20 ans, natif « de Moise, évêché de La Rochelle », deux bourgades dont nous n’avons trouvé trace.

    Une troisième abjuration, celle d’Etienne Bonnet, un Poitevin, eut lieu le 6 novembre 1681. Mais on ne trouve aucune abjuration de nazairien, et ce même après la révocation de l’Édit de Nantes par l’Édit de Fontainebleau du 17 octobre 1685, alors qu’on trouve dans les registres de Batz et du Croisic des abjurations d’habitants de ces communes.

    En 1687 à Paimboeuf et Saint-Nazaire, trente protestants poitevins et mayennais en fuite sur des navires anglais, (Lindever et Rebecca), furent arrêté sur dénonciation. Les armateurs nantais qui avaient armé ces navires furent mis en prison.

     

    Le retour des protestants à Saint-Nazaire :

     

    C’est le trafic maritime qui ramena le protestantisme à Saint-Nazaire.

    Le 23 novembre 1857, Thoralf August Jacobsen, fils d’un pasteur officiant au port de Kalundborg, 15 ans et demi, matelot de l’Oresund, navire danois, se tua en tombant d’un mât vers 16 h.

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    Acte de décès de Thoralf August Jacobsen

     

    Déclaré en mairie de Saint-Nazaire, c’est sur le registre protestant de Nantes qu’on le retrouve pour son inhumation en cette ville. À l’époque on ne mélangeait en effet pas les morts non-catholiques avec les catholiques. Le protestantisme ne concernant que des marins et des voyageurs étrangers. Cependant en 1858 fut créé un carré protestant à Saint-Nazaire, au cimetière de La Briandais, carré que le maire, René Guilouzo, aussi mauvais administrateur, que mauvais médecin, et exécrable individu, proposa en juin 1859 de constitué en carré « réservé aux dissidents » qu’il proposa de séparer d’un mur des catholiques, et de doter d’une porte séparée. L’idée étaient d’y mettre tous les non catholiques et aussi les suicidés… Déjà en 1855, l’épouse du commissaire de Guérande, madame Deligny, née britannique, avait manqué d’être mise avec les suicidés, et une polémique provoquée par monseigneur Jaquemet, évêque de Nantes, pourfendeur autoproclamé du protestantisme et de ses écoles, avait échauffé les esprits.

    Le premier enterrement protestant nazairien est celui d’Eugénie Borel, âgée de 30 ans, le 12 novembre 1858, et dont on ne sait hélas rien de plus, car le registre de décès de 1858 a été perdu durant la dernière-guerre.

     

    Le premier baptême protestant (connu) ayant eu lieu à Saint-Nazaire fut pratique par le célébré pasteur nantais Jean Sohier de Vermandois, (1809-1874).

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    Acte de naissance de Charles-Henry Göbelbecker

     

    L’enfant, Charles-Henry Göbelbecker, né le 13 juillet 1861, (et déclaré le 14), était fils de Charles-Louis Göbelbecker, brasseur à Saint-Nazaire, originaire de Bavière, et de Christine-Fredericka Seiche[1]. Les parrains furent les Nazairiens Amélie Kauffman, (épouse de Jean-Jacques, commis chaudronnier), et Henri Violon, chaudronnier, originaire de Suisse. Ce baptême se fit au domicile des parents. Plusieurs autres eurent lieu dans l’années, et très vite plus de 30 protestants durent répertoriés par le Consistoire de Nantes, qui évalua que le nombre de Nazairiens protestants, tous cultes confondus, devait être d’une centaine. En janvier 1863 les famille Violon, Becker, Bourcard, Camus, Steifel, Smith, Zelling, ainsi que la veuve Lucion, et Jules Bagot, demandèrent l’instante assistance du Consistoire. Aussi, dans sa séance du 19 décembre 1862, le Consistoire décida de louer une pièce où le culte serait célébré une fois par semaine. On loua pour cela deux pièces de son appartement au docteur Guichet, qui officiait à Paimboeuf et intervint durant l’épidémie de fièvre jaune de 1861. Il logeait à Saint-Nazaire au-dessus des bureaux de la Compagnie Général Transatlantique, rue de La Paix.

    Le protestantisme étant toujours mal vu en France durant l’Empire, et étant assimilé aux étrangers, la première célébration du culte le 15 mars 1863 par le pasteur nantais Benjamin Vaurigaud (1818-1883), fit s’exciter les Catholiques. Le sous-préfet de Savenay, Louis-Emmanuel de Chastellux, fit un rapport et dénombra 120 à 130 personnes ayant assisté au culte. On a du mal à concevoir autant de gens dans deux pièces d’un appartement, même si cela devait être deux vastes salons. Au demeurant, la municipalité de Saint-Nazaire avait été informée, et le maire, René Guilouzo, s’était vu remettre le 16 mars la somme de 65 francs 59 centimes, issus d’une collecte pour l’ouverture du culte protestant à Saint-Nazaire.

    Ce pendant le nombre de protestants augmenta à Saint-Nazaire, et bénéficia du flux constant de voyageurs et de marins désireux de suivre l’Office.

     

    La construction du temple :

     

    Les Protestants nazairiens réclamaient l’édification d’un temps en 1871, espérant être appuyés par le premier adjoint, Ernest Bachelot-Villeneuve[2], un médecin républicain, que Mac-Mahon, président royaliste, releva de ses fonction avec le reste du Conseil en 1874. On commanda des plans à l’architecte nantais Georges Durant-Gasselin (1840-1911)[3], mais l’on manquait d’argent. Aussi, on se décida de louer un local rue du Prieuré, à l’épicier Brerette. Mais en décembre 1876, le loyer commença a être impayé. Brerette trouva la solution en louant le lieu pour des réceptions, sans informer le pasteur Fargues qui avait remplacé le pasteur Vaurigaud. Le mobilier, (chaises, tapis, tables), appartenait à la communauté. Le Pasteur porta plainte auprès du Procureur de La République le 9 mars 1877 pour « violation du temple protestant de Saint-Nazaire ». Il s’était en effet aperçu la veille qu’on y donnait un bal masqué pour célébrer la mi-carême. Les livres des paroissiens, et la robe du Ministre avaient étaient jetés pêle-mêle dans un coin. Pire, les musiciens étaient les chantres de la paroisse Saint-Gohard, ce qui ralluma la haine entre les communautés religieuses !  Le procureur, Charles Marion de Procé se déclara incompétent dans la mesure où il n’y avait pas eu signature d’un bail, que les loyers étaient impayés. Brerette dit « ne pas avoir pensé à mal ». Le Procureur dissuada le pasteur Fargues d’aller plus loin. Au demeurant il n’y avait pas de représentant « autorisé de la communauté protestante à Saint-Nazaire. Il fut alors nommé un comité de trois membres pour servir de lien entre les fidèles et les pasteurs de Nantes, comité augmenté de deux membres en 1880 ».

    Le culte était alors bimensuel. Les fidèles emmétrèrent le vœu que deux fois par mois un service soit présidé par un laïque, et que une fois par mois il y ait un service en langue anglaise pour les marins et résidents britanniques, dont la communauté était alors importante à Saint-Nazaire.

    On loua une maison à monsieur Pelletier… Mais la location se trouva partagée avec une madame Duau, qui sous-loua à une maquecrelle ! Ainsi le 22 avril 1881 nouvelle plainte pour violation du Temple, par « des filles publiques » !  C’en fut trop pour les fidèles qui réclamèrent au Consistoire des comptes.

     

    Le secrétaire général de la mairie était l’un d’entre eux, il se nommait Varenne, et sollicitât le Maire d’alors, Auguste Desanges, pour une participation à l’édification d’un temple. Celui-ci ne voulait pas. Varenne pensa contourner lui forcer la main en lui demandant de lui dresser la liste des protestants de la commune, avec pour commentaire « En cas négatif, vous n’aurez qu’à me retourner la présente lettre avec le mot : néant ». La lettre fut renvoyée avec un « NEANT » dans la marge…

    Le pasteur Fragues estimait ses paroissiens à « 30 à 50 », « 80 personnes à l’arbre de Noël », et « 12 à 15 élèves assidus à l’école du dimanche » ; Varren lui estimait qu’on pouvait réunir 300 personnes au culte, il est vrai qu’il comptait sur l’évangélisation des ouvriers de Penhoët et Trignac qui fuyait le culte catholique, sans imaginer que les ouvriers tendaient à l’athéisme, et aux chiffres du Consulat britannique de Nantes qui évaluait 4.000 à 7.000 marins transitant par an, susceptibles de suivre le culte. En 1889, le pasteur Lassalle, pasteur itinérant de la Société Centrale d’Évangélisation, qui assurait un culte hebdomadaire jusqu’en 1894, informa avoir une paroisse de 50 à 60 protestants, dont 25 à 30 suivant le culte régulièrement, et une quinzaine d’enfants à l’école du dimanche.

    Ce fut finalement le banquier et industriel nantais Hyppolite Durant-Gasselin, (1839-1929), frère de l’architecte nommé plus haut, et héritier de la fortune de Thomas Dobrée, qui prit en charge le dossier[4]. Il fit faire l’acquisition d’une parcelle de 345 m² rue de Cran par le Consistoire auprès de monsieur Perthuis pour 6.000 fr. Une somme de 10.000 francs fut réunie pour l’édification du temple. Cette somme était issue de dons divers à hauteur de 6.000 fr (on avait placé des troncs dans les consulats des pays protestants), 3.000 fr collectés, d’un don du gouvernement de 1.000 fr, pour la construction du temple, confiée à nouveau à l’architecte Georges Durant-Gasselin. Celui-ci renvoya les plans du temps qu’il avait dessiné en 1872, avec quelques modifications, qu’il ne factura pas, et écrivit au pasteur Dartigue à Nantes, qu’il se refusait de reprendre le dossier, ayant été profondément découragé par les difficultés administratives que lui faisaient les autorités. La municipalité de Saint-Nazaire ne voulait pas l’édification de ce temple. À cela s’ajouta des difficultés à rassembler le reste de la somme nécessaire pour l’édification. On réduisit finalement la taille du projet pour en faire un lieu de 174 places possible, en serrant les chaises au maximum, et la Mairie valida le projet.

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    Plan du temple, Archives Départementales de Loire-Atlantique, 85V1/2 ; cliquer pour agrandir.

     

    La première pierre fut posée le 21 juin 1888, mais l’argent manquait toujours. Comme la spéculation avait toujours cours à Saint-Nazaire, on divisa une partie de la parcelle pour la revendre aux enchères, le 21 avril 1898. La communauté protestante augmentait pourtant, ainsi que le nombre de marins scandinaves et allemands, du fait de l’ouverture en 1891 sur le port de la succursale de la société Hailaust, exportatrice de bois du nord de l’Europe. Des dons arrivèrent de Philadelphie, d’Allemagne et de Suisse. Un emprunt de 3.000 fr remboursable en cinq annuités fut contracté.

     

    L’inauguration, sous la présidence du pasteur tourangeau Dupin de Saint-André, de Tours, eut lieu le 1er octobre 1898. On nomma le pasteur fut Biau, suppléé par le pasteur Leuba.

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    C’est à cette époque que la Mission Populaire Evangélique, dite « Mission Mac-All », envoya sur la Loire un navire évangélique, le Mystery dont le port d’attache fut Saint-Nazaire.

    Cependant le nombre espéré de 200 fidèles au temple ne fut jamais atteint, et quand il y avait 60 fidèle, les dimensions du temple laissaient peu de possibilité de se mouvoir.

    Les espoirs de Varenne étaient tombés : les Anglicans ne se mélangeaient pas avec les Luthériens et Calvinistes. Ils avaient leurs propres pasteurs qui venaient à bord des navires, et obtinrent du Préfet en 1898 l’édification d’une chapelle « provisoire » pour leur culte. Cette chapelle était en fait une salle du Vice-consulat britannique, où le pasteur Irby, officiait en alternance avec la chapelle de Nantes, les second et quatrième dimanches ; quand à l’évangélisation des ouvriers Trignac et Penhoët, elle fut reçue à coup de sceaux d’eau et hygiénique. On tenta d’explique ce rejet des ouvriers par le fait que les pasteurs étaient issus de la bourgeoisie, mais c’est nier la monté de l’anarchisme et des mouvements dits de gauche.

    Il y eut à la fin du 19ème siècle une baisse du nombre de protestants à Nazaire, l’argent manqua pour entretenir le temple dont la toiture fuyait. La Loi de 1905 n’arrangea pas les finances. La Mission Mac-All intervint pour soutenir la communauté et l’entretien du temple. Elle organisa des réunions d’évangélisation. Mais l’argent manquait toujours, et le Consistoire suprême des postes de pasteur. Le pasteur de la Mission Mac-All, monsieur Corby, proposa de reprendre la direction de la paroisse, mais la Mission Mac-All s’y opposa, et on lui confia finalement une communauté poitevine en mars 1911.

    Le Conseil presbytéral de Nantes fit alors une démarche auprès de la Société Centrale Évangélique, qui désigna en mars 1912 le pasteur Héliodore Jospin[5], (1873-1944), sous les conditions suivantes : que la rentrée des cotisations promises serait aussitôt organisée, que Nantes ferait à la Société Centrale une part dans son budget, que le poste de Saint-Nazaire serait indépendant de Nantes et son territoire bien délimité, et que le pasteur de Saint-Nazaire donnerait à Nantes une prédication par mois.

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    Le pasteur Jospin

     

    Le pasteur Jospin resta en poste jusqu’en 1929. Durant la première-guerre-mondiale, il eut à charge en plus de ses fidèles, les prisonniers allemands qu’on employait comme main d’œuvre, (voir comme esclaves), sur le port. Sa mission ne s’étendit pas aux soldats étasuniens. En effet, les troupes US avaient leurs propres ministres du culte.

    En 1922, Mission Populaire installe à Saint-Nazaire un baraquement démontable nommé « La Semeuse », remplacé par la suite par une construction pierre. C’était un lieu de réunion et d’évangélisation qu’animait le pasteur nantais Henri Garnier. Les Éclaireurs Unionistes agirent aussi de leur côté. Si bien que la communauté protestante augmenta sensiblement par conversions, remplissant le temple le dimanche. Il faut cependant relativiser, le nombre de fidèles régulier est de 60 personnes le dimanche. Louis Campredon, (1863-1928), ingénieur chimiste, fondateur du laboratoire d'analyses métallurgiques de Saint-Nazaire, et de la Ligue antialcoolisme, participe au culte, il y fait figure de personnalité nazairienne de référence, et est un donateur généreux.

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    En 1920 un scaphandrier grec décéda asphyxier durant son travail au fond d’une épave de paquebot. On demanda au curé de l’église principale Saint-Nazaire, Donatien Joalland, de venir procéder à une cérémonie funèbre, il refusa grossièrement sous prétexte que le mort était orthodoxe. Faute de trouver un pope, on demanda au pasteur Jospin qui accomplit le culte, ce qui provoqua un grand émoi dans la population et renforça la détestation des Catholiques nazairiens envers Joalland qui depuis sa nomination en 1909 avait réussi aussi à dépeupler son église au profit de la paroisse Saint-Gohard. Peu après l’événement, le Vice-Consul de Grèce demanda au pasteur Jospin un Nouveau-Testament, et une famille grecque le baptême pour son enfant.

    Mais en 1929, au départ du pasteur Jospin, le culte n’est assuré qu’une fois tous les quinze jours par le pasteur nantais Brunet.

     

    La vente du temple à la Mission Mac-All :

     

    Société Centrale Évangélique vendit le temple pour la somme de 60.000 fr à la Mission Mac-All en 1931. Le Pasteur Maurice Le Berre fut alors nommé à Saint-Nazaire.

    En vendant le temple de Saint-Nazaire, la Société Centrale conserva son ancienne annexe de La Baule, avec la charge des protestants en résidence du canton de Guérande, elle construisit ainsi avec l’argent de la vente de Saint-Nazaire, le temple de La Baule, et en 1932, grâce au caprice de deux industriels de mosellans, elle se vit offrir un autre temple à Saint-Brévin-L’Océan. Ces temples n’étaient ouverts que l’été, le culte étant assuré par des pasteurs à qui on offrait la location d’une maison pour eux et leur famille durant les vacances.

     

    Guerre et Paix :

     

    Le pasteur Le Berre fut mobilisé en 1939. Rendu à son ministère nazairien en 1941. En février et mars 1943, la ville est écrasée sous les bombes et la population évacuée. La toiture du temple en flamme s’effondre, ne laissant que les murs.

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    Replié à La Baule, le Pasteur Le Berre visitait chaque jour les fidèles dispersés dans la Poche, alternant l’Office sainte entre La Baule et Saint-Brévin.

    À la Libération la Mission Mac-All remplaça le pasteur Le Verre par Albert Trubert, un baraquement pour loger la Fraternité de Saint-Nazaire est construit.

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    Durant les années de la Reconstruction, il y eu un rapprochement œcuménique entre protestants et catholiques nazairiens. La venue des États-Unis de « quakers », surnom donné aux fidèles de la Société religieuse des Amis, une dissidence de l’Église anglicane, durant les années de la reconstruction n’est pas à négliger dans ce rapprochement.  Ceux-ci avaient créer « le foyer des Amis » où des machines à laver et à coudre étaient mises à disposition de la population. Ils repartirent à la fin des années 1960 et ont beaucoup marqué les nazairiens.

     

    À la Libération la Mission Mac-All préféra utiliser l’argent des indemnités de guerre pour construire La Fraternité de la Mission Populaire de Saint-Nazaire, plutôt que de restaurer le temple, pourtant réparable, et qui finira détruit par les pelleteuses du Déblaiement. La Fraternité, située au 1 rue de l’Ile de France, fut inaugurée en 1955. Elle accomplie des actions à destination des plus fragiles : accueil café du matin, cours de français aux migrants, vestiaire social, aide administrative et numérique, cours d’informatique, de couture, moments festifs, activités culturelles, braderie-brocante.

     

    Depuis se sont établies à Saint-Nazaire une représentation de l’Église Protestante Baptiste Libre dont l’église couverte de bois se trouve à La Vecquerie, et une maison de l’Église Chrétienne Évangélique rue d’Ypres.

     

     

     

     

    [1] Ils furent contraints, avec les autres Bavarois et « allemands » de Saint-Nazaire, à fuir en 1870, ce qui fit disparaitre la dernière brasserie fabriquant à Saint-Nazaire. On faisait de la bière en notre ville depuis le 17e siècle, mais la Révolution avait durant plusieurs décennies stoppé cette industrie.

    [2] Ernest-Charles-Amédée Bachelot-Villeneuve, né à Pré-en-Pail le 6 juin 1840, reçu docteur en médecine à Paris le 8 août 1866, docteur en médecine à Saint-Nazaire à partir de 1868, marié à Vannes le 30 janvier 1872 avec Emilie-Rose Bachelot, Bachelot, née le 15 septembre 1852 à Piriac, fille de Vincent-Marie Bachelot et de Marie-Caroline Krieger, d'où :

    1° Rémond-Viencent-Amédé, (Saint-Nazaire 27 janvier 1873 – Saint-Nazaire 26 juillet 1873) ;

    2° Madeleine-Eugénie-Thérèse, née à Saint-Nazaire le 4 août 1876, mariée en cette même ville le 18 mai 1903 avec Alphonse van Bredenbeck de Châteaubriant, écrivain lauréat du prix Goncourt en 1912, qui se compromis dans le nazisme.

    La famille Bachelot-Villeneuve doit la seconde partie de son patronyme à la possession d’une ferme nommé Villeneuve à Piriac-sur-Mer. Certain de ses membres étaient connus comme Bachelot de Villeneuve, ou de Villeneuve-Bachelot. ), Le 27 février 1845 sous le seul nom de Bachelot, le frère du docteur, l’avocat Alphonse-Gustave Bachelot, dit Bachelot-Villeneuve, tenta de faire rectifier son état civil, ce que le tribunal civil de Saint-Nazaire rejeta au motif que la terre de Villeneuve n'était pas une terre noble et que la volonté de l'auteur ancien du patronyme n'était pas suffisamment établie, le jugement fut confirmé par la cour d'appel le 29 août 1881. les armes des Bachelot-Villeneuve sont : D'azur au chevron d'or, accompagné en chef de deux étoiles rangées du même, et en pointe d'un croissant d'argent.

    [3] Il était fils de l’architecte du passage Pommeraye.

    [4] Il est aussi le fondateur de l’École de commerce der Nantes.

    [5] Parent éloigné de l’ancien premier ministre Lionel Jospin.