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Conard Paul-Emile

  • Paul Emile Conard

    Dans l’allée principale du Cimetière de La Briandais, il est difficile d’ignorer un haut et beau caveau de marbres, gravé d’un patronyme qui interpelle, c’est celui de Paul-Emile Conard, de son épouse, et Jacqueline, l’une de leurs filles. Mais qui se souvient de cet homme qui fut pourtant très important à Saint-Nazaire ?

    paul-Eùmile Connard, chantiers de Penouet

     

    Paul-Emile Conard, est né à Conflans Sainte Honorine, le 21 septembre 1887. Il était le fils de Paul-Ernest Conard, peintre en bâtiment, né en 1861 et de Louise-Emilie Huet, née en 1868. Rien ne prédestinait ce garçon né dans une famille pauvre, au patronyme offrant flancs aux quolibets, mais élève doué, il sortie de sa misère en se faisant engagé volontaire pour quatre ans le 7 octobre 1907, à la mairie du 9ème arrondissement de paris, au 32ème régiment d’artillerie, Brigadier le 11 avril 1908, maréchal des logis le 28 septembre 1908, il fut alors admis à suivre les cours à l’Ecole Polytechnique à compté du 12 octobre 1908, promu ingénieur de 3ème classe au Génie maritime par décret du 3 octobre 1909 pour premier rang le 1er octobre 1909 et entré à l’école d’application du Génie maritime, ingénieur de 2ème classe le  1er octobre 1910 à Brest, il y épousa, le 30 mai 1914, avec Anne-Marie Denis, (née à Brest le 17 mars 1891), fille d’un médecin de marine. Ingénieur de 1ère classe le 1er octobre 1914, ingénieur principale le 25 novembre 1919, en congé sans solde et hors cadre du 31 décembre 1920 au 31 décembre 1923, rayé du cadre actif, affecté spécial aux Chantier de Penhoët sur décision ministérielle du 26 octobre 1929, sous-directeur des Chantiers de Penhoët administré par le Bureau maritime de Lorient et ingénieur en chef des coques.

    Il s’établit au 70 rue de Villès-Martin, (avenue Général de Gaulle), avec son épouse et leurs trois premiers enfants :

    1. Robert, (Brest 28 novembre 1915 – Paris 17 janvier 1993), qui épousa le 29 mars 1939, à Megève, Marguerite-Marie-Lucie Peltier, (née le 7 juillet 1913 à Chatenois les Forges), infirmière, puis assistante sociale ;
    2. Suzanne, (née à Brest en 1918), qui fut secrétaire de direction ;
    3. Jacqueline (née à Brest le 31 décembre 1920 – Saint-Nazaire 9 mars 1927, inhumée à La Briandais).

    C’est à cette adresse que naquit :

    1. Monique, (Saint-Nazaire mars 1928).

    Anne-Marie décéda à Saint-Nazaire le 20 mars 1933. Le 5 novembre suivant, alors qu’il stationnait devant le collège de jeune fille rue de Villès-Martin, il recula sans regarder et percuta monsieur Riva qui venait de la direction de Pornichet sur une moto, et tenait tenant sa droite. Grièvement blessé, monsieur Riva fut amputé d’une jambe. Le tribunal de Saint-Nazaire, après plaidoirie de maitre Russacq, condamna Paul-Emile Conard à 25fr d’amande avec sursis, maitre Licimaque, parti civil aux débats, obtint 12.000 fr pour la victime, de provision et de commission du docteur Cousin. Paul-Emile il fit appel pour le sursis d’amande, car cela l’empêcherait d’être impétrant à l’Ordre de La Légion d’Honneur, mais fut condamné par arrêt de la Cour d’Appel de Rennes, chambre correctionnelle, le 29 mars 1934 à 25 francs d’amande.

    paul-Eùmile Connard, chantiers de Penouet

    Le Courrier de Saint-Nazaire du 4 mai 1935

     

    Il présida la remise de prix des cours professionnels de Saint-Malo-de-Guersac le 26 septembre 1936.

     

    paul-Eùmile Connard, chantiers de Penouet

    Le Courrier de Saint-Nazaire le 24 décembre 1938

     

    Sur décision de décembre 1938, le 1er janvier 1939, il fut promu directeur des Chantiers de Penhoët, en remplacement de monsieur Coqueret, (nommé administrateur- inspecteur-général membre du commuté de direction) ; l’ingénieur en chef section machine Caldagues le remplaça comme sous-directeur, mais garde sa fonction aux machines, c’est l’ingénieur Haurie qui le remplaça comme ingénieur en chef de la section coque. A l’occasion du 1er mai 1939, Paul-Emile Conard s’opposa à ce que les ouvriers chôment à l’occasion de la Fête du travail, avançant que cela engendrait une rupture de contrat pour le travailleur, suivant une convention signée le 11 décembre 1938. Il s’en suivit un bras de fer avec la CGT, avec manifestation et chants que son patronyme inspira… Il organisa, au prétexte de crise économique, le licenciement de 120 ouvriers le 10 juin 1939.

    paul-Eùmile Connard, chantiers de Penouet

    Durant la guerre, il participa aux différents événements municipaux tel que l’inauguration du stade de Goumelon le 7 novembre 1941 avec PierreToscer, maire malgré lui de Saint-Nazaire[1], et le sous-préfet pétainiste Michel Douay[2].

    Membre de droit du bureau de la Chambre de Commerce, il signa l’adhésion à la Chartre du travail exigée par le gouvernement de Vichy le 23 février 1942, à la sous-préfecture, avec les autres chefs d’entreprise de la métallurgie. Il fut démis avec les autres membres le 20 novembre 1942, mais fut imposé au nouveau bureau par le sous-préfet Douay en janvier 1943.

    Évacue à La Baule, à la suite des bombardements, il s’y fit discret à la Libération, et y décéda le 30 mai 1949.

     

     

    [1] Voir notre article : http://saint-nazaire.hautetfort.com/pierre-toscer/

    [2] Voir notre article : http://saint-nazaire.hautetfort.com/sous-prefet/