Si vous vous promenez rues Honoré de Mirabeau et Frederic Mistral, vous découvrirez des maisons de style art-déco. Ces maisons sont les survivantes d’un projet urbanistique ayant pour but de logées les familles ouvrières de Saint-Nazaire.
Le lieu d’édification du quartier de Plaisance est l’emplacement des terrains occupés par le Camp N°1 des troupes des États Unis d’Amérique dans le cadre de l’aide armée et matérielle que ce pays apporta à la France en 1917.
Ce camp était doté de préfabriqués en bois entre lesquels furent tracées des voies goudronnées.
Le Camp N°1
Après le départ des Etasuniens en 1922, l’ancien camp, dont on avait démonté les préfabriqués, devint un terrain vague sillonné de routes goudronnées.
Il fut décidé d’y édifier une cité afin de pallier le manque de logements pour les ouvriers de Penhoët et remédier à l’existence des taudis (le mot bidonville n’existait pas encore).
Le chantier fut entrepris entre 1926 et 1930 autour des voies déjà existantes, ce qui explique que certaines rues ne débouchent pas directement sur les avenues qui bordent les îlots.
Ce projet fit qu’on projeta la création d’une avenue à travers le Grand Marais (actuel Parc Paysager). Cette avenue, qui devait relier le nouveau quartier à l’avenue de Lesseps, fut nommée avenue de Plaisance, et est actuellement l’avenue François Mitterrand.
Bien sûr on s’étonna de choisir un endroit aussi éloigné des chantiers, mais la Municipalité n’avait pas la possibilité de lotir décemment à Penhoët, et le choix de Plaisance permettait d’offrir aux familles ouvrières l’électricité, et surtout l’eau courante, un lux dans la Saint-Nazaire d’avant la reconstruction.
Au demeurant, à l’époque on était au milieu des champs et des prairies, et l’on pouvait voir jusqu’au clocher de l’Immaculée et au château d’Heinlex !
La construction débuta en 1927 avec six premières constructions où furent loger onze familles.
Les logements, construits en pierre, au toit en tuiles (presque toutes remplacées depuis par de l’ardoise), étaient constitués de quatre pièces et dotés d’une cave et doté de jardinets. Les premiers bâtiments étaient tous identiques. On décida, pour éviter une monotonie déprimante, que les constructions suivantes seraient d’une autre architecture. Quatre nouveaux bâtiments destinés à six familles furent livrés en 1928. Une troisième tranche de construction eu lieu en 1929 afin d'atteindre le nombre de 31 logements. En 1930, il était projeté d'en construire 200, au détriment des jardins ouvriers, qui furent obligé d'abandonner les parcelles qu'ils avaient en gestion.
On permit aux familles qui le désiraient d’acquérir ces maisons sous des conditions avantageuses, notamment grâce à la création d’une société de crédit immobilier qui prêtait au taux de 2,80% remboursable en 25 ans, et l’on proposa des terrains à lotir à la vente à des prix avantageux. L’Abri familial fut aussi intéressé au projet.
Enfin, on y créa l’École Jules Ferry, dont les locaux abritèrent le cinéma Cameo.
Le cinéma Cameo, derrière l'école Jules Ferry, carte postale Rosy.
Plaisance a beaucoup changé depuis l’installation des premières familles en 1927, c’est en 2018 un quartier en mutation, mais au hasard des promenades, vous pourrez y découvrir quelques constructions intéressantes.