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  • Saint-Nazaire 72% non 85 % de destruction

    Depuis la parution d'un article en date du 30 juillet 2015 par la rédaction nazairienne de Ouest-France, une polémique (nous reprenons ici les termes utilisés par Ouest-France), est née au sein des érudits locaux et du lectorat du journal enflée par un second article en date du 4 août suivant.

     

    Nous produisons ici la capture des deux articles en question parus dans Ouest-France les 30 juillet et 4 août (merci à monsieur Hubert Chemereau de nous les avoir communiqués) :

     

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    Cliquer pour voir en grand.

     

    02.jpgCliquer pour voir en grand 1 

     

     

    N'en déplaise à beaucoup, c'est monsieur David Silvestre, nazairien aujourd'hui domicilié à Triniac, qui a raison. Madame Thiphaine Yvon et monsieur Serge Tressy se trompent en voulant minimiser les faits pour la première, et en s'appuyant sur des chiffres et des sources erronés pour le second. 

     

     

    Confusion entre les chiffres des destructions par la guerre et les chiffres de reconstruction.

     

    En premier lieu il faut tenir compte que les chiffres de destructions ne concernent que le centre-ville. Selon le calcul demandé par l'État à en 1945, pour déterminer le montant des dommages de guerre, la destruction du centre-ville est de 72%. Ce chiffre fut calculé comme suit :

    8000 maisons et immeubles constituaient le centre-ville : 3690 étaient détruites à 100% ; 1510 à 75% ; 1500 à 50 % ; 1200 à 20%. Seules 100 maisons du centre ville étaient intactes.

    Pourquoi ce chiffre affirmé de 85% ? Plusieurs facteurs l'expliquent. Les maisons détruites à 75% ne furent pas restaurées, que pour celles détruites à 50% il fut choisi par certains propriétaires de ne pas les restaurer, mais aussi que plusieurs maisons réparables furent détruites malgré l'opposition des propriétaires. Ces destructions contraintes sont connues sous le nom de " scandale des ronds jaunes " 2

    Les maisons qui ne devaient en effet ne pas être rasées comportaient un rond jaune sur la façade. Mais les entreprises en charge du déblaiement ne les respectèrent pas toujours cette convention, car elles étaient payées à la tonne de gravats excavés. Ces malversations contribuèrent à augmenter les chiffres de reconstruction des logements qui atteignirent 85%. Mais le chiffre de reconstruction et le chiffre de destruction durant la guerre sont deux choses différentes. Viennent aussi les chiffres concernant les infrastructures et industries qui ne sont traités à part. Quant aux pourcentages des bâtiments détruits sur le reste du territoire communal, ils sont négligeables, même si le bourg de l'Immaculé fut anéantie, mais pris en compte dans les chiffres de reconstruction publiés par feu monsieur Blancho alors maire de Saint-Nazaire, ce qui ajoute à la confusion. (NB : en mars 1943 le centre ville était détruit à 60%).

     

    Ajoutons que l'image de la ville détruite marqua les esprits pour les raisons que l'on imagine faussant un peu la réalité.

     

    La rédaction nazairienne de Ouest-France a été contactée le 5 août afin de rectifier les faits énoncés et de communiquer les véritables chiffres déterminés par l'Etat. La réponse faite par madame Claire Robin est la suivante :  " Merci pour ces précisions. J’en prend bonne note sin jamais nous sommes amenés à publier un prochain article à se sujet. " (sic).

     

     

     

    1 Monsieur Emmanuel Petit a fait la remarque suivante sur le groupe du Vieux Saint-Nazaire au sujet de l'illustration de l'article de Ouest-France : '' c'est un bombardier bimoteur B26 "Maraudeur" destiné au bombardement tactique et portant les marques du débarquement de juin 44 (on les voit bien sous le ventre et les ailes). Cette photo n'a aucun rapport avec les bombardements de 1943. ''

     

    2. Les ronds jaunes était des marques peintes sur les façades des immeubles et maisons que les propriétaires désiraient faire détruire durant le déblaiement de Saint-Nazaire. Cette marque était aussi faite sur certains bâtiments publics. Malheureusement un important nombre de ces constructions furent rasées illégalement par les sociétés mandatées qui faisait peindre par leurs employés des ronds jaunes sur les portes de maisons endommagées ou intactes. En effet elles étaient payées à la tonne de gravats excavée. C'est en raison de ces pratiques que la chapelle de Saint-Blaise manquât d'être détruite si heureusement un voisin ne s'était placé devant le bulldozer, mais aussi pourquoi des Nazairiens perdirent leur habitation ; les témoignages sont nombreux, surtout dans la périphérie du centre-ville, de Nazairiens venus récupérer un objet ou surveiller leur bien, découvrant un rond jaune sur leur porte ou celle du voisin, et qui l'effacèrent. Il y eut d'autres malversations. Les entreprises en question firent compter trois fois les camions chargés de décombres en direction du Grand Marais. Les enquêteurs déterminèrent que dans les conditions réelles cela aurait fait courir les chevaux à 72 km/h ; rouler les brouettes à 20 km/h ; chaque ouvrier aurait extrait 40m² par jour... Des matériaux comme le zinc, le cuivre, et le plomb furent récupérés et vendus sans autorisations. Des éléments urbains furent volés. Des lampadaires, les fameuses Quatre Horloges, les grilles art-déco du cœur de l'église Saint-Nazaire avec leurs ornements de bronze qui étaient toujours en place à la libération de la ville disparurent. En général l'ensemble de ces faits sont résumés par sous l'appellation " scandale des ronds jaunes.